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Claude Pajon

Claude Pajon, sieur de La Dure (, Romorantin - , château du Carré, près Orléans), est un théologien protestant français.

Claude Pajon
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  59 ans)
Château du Carré (d)
Formation
Activité
Enfants
Claude Pajon (d)
Henri Pajon (d)
Parentèle
Paul Boësnier de l'Orme (petit-neveu)
Jean-Claude Pajon (d) (petit-fils)
Isaac Papin (neveu)
Pierre-Abraham Pajon de Moncets (d)
Louis IsaĂŻe Pajon de Moncets (d)
Henri Pajon (petit-fils)
Autres informations
A travaillé pour
Propriétaire de
Château du Carré (d)
Maîtres

Il fut ministre protestant à Marchenoir et Orléans. Il s'est distingué dans sa communion par plusieurs traités philosophiques, et par un système sur le libre arbitre et la grâce, système connu sous le nom de pajonisme, et vivement combattu par Jurieu.

Biographie

Claude Pajon est le fils de Claude Pajon, sieur de Léjumeau, conseiller du roi à Romorantin et avocat du roi à Blois, et de Madeleine Lefevre. Isaac Papin est son neveu et Paul Boësnier de l'Orme son petit-neveu.

Pajon fit ses Ă©tudes Ă  l’acadĂ©mie de Saumur, ou il soutint deux thèses, l'une De necessitate baptismi, sous la prĂ©sidence d'Amyraut, l'autre De ministerii Verbi divini necessitate, sous celle de Louis Cappel. En 1650, il fut donnĂ© pour pasteur Ă  l'Ă©glise de Marchenoir, comme successeur de Jean Ardillon, et ne tarda pas Ă  se faire remarquer par la pĂ©nĂ©tration, la justesse et la nettetĂ© de son esprit. AppelĂ© en 1655, Ă  prĂŞcher devant le synode de l'Anjou, il laisse percer quelques opinions qui lui Ă©taient particulières sur la prĂ©destination et la grâce. Plusieurs de ses collègues, calvinistes zĂ©lĂ©s, s'en montrèrent scandalisĂ©s ; leur influence toutefois n'alla pas jusqu'Ă  empĂŞcher la nomination de Pajon Ă  une chaire de thĂ©ologie dans l'acadĂ©mie de Saumur, en 1666, mais Jurieu, qui dĂ©butait dans son rĂ´le de dĂ©fenseur officieux de l'orthodoxie, se donna tant de mouvement et fit tant de bruit, que, dès l'annĂ©e suivante, le synode de l’Anjou se crut obligĂ© de soumettre Ă  un examen rigoureux une doctrine qui, au dire de ses adversaires, mettait en pĂ©ril la vĂ©ritable religion. Après de longs dĂ©bats, les principes de Pajon furent reconnus moins dangereux qu'on ne le prĂ©tendait, et il fut maintenu dans son poste; mais fatiguĂ© de ses querelles et sachant fort bien qu'il n'y avait ni paix ni trĂŞve Ă  attendre des orthodoxes, il saisit la première occasion qui s'offrit de quitter sa chaire. La mort de Perreaux, ministre d’OrlĂ©ans, dont il Ă©pousa plus tard la fille, lui permit de mettre en exĂ©cution son projet, en 1668; il accepta la vocation qui lui fut adressĂ©e par cette Ă©glise.

Pajon espĂ©rait jouir de plus de tranquillitĂ©, parce qu’il serait moins en Ă©vidence ; il se trompait. MalgrĂ© l’extrĂŞme rĂ©serve qu’il mettait dans la manifestation de ses sentiments, malgrĂ© le service qu’il rendit Ă  l’Église protestante en rĂ©futant avec une grande supĂ©rioritĂ© de talent un Ă©crit de Nicole, il ne put se soustraire aux attaques de plus en plus vives des dĂ©fenseurs de la prĂ©destination absolue, exaspĂ©rĂ©s par les progrès du « pajonisme Â», dont les partisans se multipliaient rapidement. En 1677, Jurieu vint Ă  Paris pour se concerter avec Claude, DaillĂ© et quelques autres thĂ©ologien en renom sur les moyens de faire condamner sa doctrine[1]. Sous leur influence, les synodes d’Ile-de-France, de Normandie et d’Anjou, condamnèrent, peu de temps après, rejetèrent comme entachĂ©es de pĂ©lagianisme et d’arminianisme les opinions nouvelles du disciple d’Amyrault sur le concours de la volontĂ© humaine dans l’œuvre de la rĂ©gĂ©nĂ©ration, sans toutefois nommer Pajon dans la dĂ©cision. Ensuite, l’acadĂ©mie de Sedan, Ă  laquelle le Consistoire de Charenton communiqua ce que le synode de l’Ile-de-France avait fait, prit un dĂ©cret sur cette matière. L’annĂ©e suivant la mort de Pajon, le pajonisme fut condamnĂ© Ă  Rotterdam, dans le synode wallon. On lui doit une cinquantaine d'Ă©crits.

Il avait épousé Catherine Testard, fille ainée de Paul Testard, sieur de La Fontaine, ministre protestant à Blois, et de Catherine Dufour, née à Blois, le 2 février 1629, laquelle mourut à Marchenoir, le 10 septembre 1660 et, en secondes noces, à Orléans le 4 novembre 1670, Esther Perrault, fille de N. Perrault, ministre de l’Église protestante d’Orléans, et d’Esther Dumas. Il est le père de Claude Pajon ( -1748), bâtonnier des avocats du Parlement de Paris, le beau-père de Pierre Samuel Crommelin, négociant à Saint-Quentin, et le grand-père de Henri Pajon.

Ses descendants abjureront le protestantisme et se convertiront au catholicisme. L'un d'eux, prêtre de l'Oratoire, devient curé de Notre-Dame-de-Lorette[2].

Publications

  • Sermon sur II Cor. III, 1666.
  • Examen du livre qui porte pour titre : RĂ©ponse au prĂ©jugĂ©s lĂ©gitimes contre les calvinistes, 1673.
  • Remarques sur l'avertissement pastoral, 1685.

Notes et références

  1. t. XIV de la collection Conrart, Procédure contre Pajon en 1667.
  2. Encyclopédie catholique: répertoire universel et raisonné des sciences, des lettres, des arts et des métiers, formant une bibliothèque universelle, Parent-Desbarres, 1847

Sources

  • E. AndrĂ© Mailhet, Claude Pajon : sa vie, son système religieux, ses controverses : d'après des documents entièrement inĂ©dits, Paris, Librairie Fischbacher, 1883.
  • Eugène et Émile Haag, La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la rĂ©formation jusqu'Ă  la reconnaissance du principe de la libertĂ© des cultes par l'AssemblĂ©e nationale ; ouvrage prĂ©cĂ©dĂ© d'une Notice historique sur le protestantisme en France ; suivi des Pièces justificatives et rĂ©digĂ© sur des documents en grande partie inĂ©dits.
  • « Claude Pajon », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [dĂ©tail des Ă©ditions].
  • Camille-Marie-Louis de Belenet, Notice gĂ©nĂ©alogique sur la famille Papin, son existence ancienne, sa noblesse, ses alliances, ses illustrations, C. Migault, Blois 1893.

Voir aussi

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