Claude Lorimier de Chamilly
Claude Lorimier de Chamilly, comte d'Étoges, né le à Paris et mort guillotiné dans la même ville le , est l'un des premiers valets de chambre de Louis XVI.
Biographie
Famille
Claude Christophe Lorimier de Chamilly est né le à Paris. Il est le fils aîné d'Antoine Lorimier (1688-1755) et de son épouse, Marie-Louise Boucher (1694-1742). Il est baptisé à Saint-Sulpice le et a pour parrain et marraine Pierre-Christian Texier d'Esteuil et Claude-Angélique Boucher. Son père est secrétaire du roi.
Carrière
En 1752, il devient intendant et contrôleur des écuries et livrées du roi. Le , il achète la charge de premier valet de chambre du roi à Pierre de La Roche, qui a obtenu la survivance de son oncle maternel, Dominique Lebel. Ce dernier meurt en 1768 et son neveu le suit en 1771, ce qui permet à Claude Lorimier de Chamilly d'entrer en fonction[1].
En 1778, il obtient la survivance de sa charge pour son fils, Claude-René Lorimier de Chamilly. Dès lors, ils travaillent tous deux auprès du roi. Ils s'avèrent des serviteurs aussi discrets que fidèles pour Louis XVI. En 1782, Chamilly achète le château d'Étoges à Ambroise Clément de Feillet grâce à la fortune de sa femme. Il devient donc comte d'Étoges, mais c'est son fils qui utilise ce titre.
Il reste constamment présent auprès du roi tout au long de la période révolutionnaire. C'est par exemple lui qui négocie avec les chevaliers du poignard lors de la journée du afin de les disperser pour éviter le soulèvement populaire[2]. Il participe à la fête de la Rosière à Étoges en juillet 1791, à cette occasion, les tensions sont palpables avec le maire, Étienne Lambert, qui est un ami de Saint-Just et révolutionnaire convaincu.
Le 10 août 1792, il parvient à s'échapper des Tuileries in extremis et rejoint la famille royale à l'Assemblée. Il accompagne le roi et sa famille aux Feuillants. Il est le seul des premiers valets de chambre à être autorisé à suivre le roi dans son emprisonnement au Temple. Le roi n'a plus à son service que lui et François Hüe.
La vie au Temple est compliquée : les deux valets du roi se prêtent leur linge de maison et partagent le même lit. Le , au beau milieu de la nuit, il est conduit à l'hôtel de ville pour être interrogé par la Commune. À l'issue de l'interrogatoire, Chamilly se voit signifier qu'il ne peut pas retourner auprès du roi, n'étant pas un membre de sa famille ; il est alors transféré à la prison de La Force. Début septembre, il faillit être égorgé et échappe de peu aux massacres. Curieusement, il est « acquitté » par le peuple qui le porte en triomphe chez lui le 2 septembre[2].
Après la mort de Louis XVI, il reste libre. Mais il est finalement arrêté avec son fils le à l'instigation du comité révolutionnaire de la section des Piques. Chamilly est incarcéré à la prison du Luxembourg et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire le 5 messidor an II :
« Claude-Christophe Lorimier de Chamilly, ex-noble et valet de chambre du défunt tyran, a été accusé de correspondance interdite. Trouvé chez lui, une note sans date, concernant les projets contre-révolutionnaires de Coblentz et une lettre qui prouve ses relations hors de France. »
Il meurt sur l'échafaud de la place du Trône-Renversé le jour même, à l'âge de 62 ans.
Son fils, Claude-René Lorimier de Chamilly a plus de chance : détenu à la prison de la Bourbe, il est libéré après le 9 thermidor. Il vit tranquillement en France jusqu'à la Restauration. Louis XVIII récompense sa fidélité en le faisant son premier valet de chambre[2].
Mariage et descendance
Le , il épouse en l'église Saint-Eustache de Paris Marie-Thérèse Marsollier (1738-1787), fille de René Marsollier, un riche drapier parisien. Ils ont deux enfants :
Titres
- « Marquis de Chamilly » (1755-1794).
- Comte d'Étoges (1782-1794).
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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De gueules au chef d'or chargé d'un lion de sable accosté de deux aigles du même. |
Notes et références
- Mathieu da Vinha, Au service du roi : Dans les coulisses de Versailles, Paris, Tallandier, (lire en ligne).
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 7, Paris, Desplaces, (lire en ligne), p. 433.