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Claude Javogues

Claude Javogues, né le à Bellegarde-en-Forez dans le comté de Forez, actuel département de la Loire[1], mort fusillé le 19 vendémiaire an V (10 octobre 1796) à Paris, est un homme politique actif durant la Révolution française.

Claude Javogues
Illustration.
Fonctions
Député de Rhône-et-Loire
–
(3 ans, 1 mois et 21 jours)
Gouvernement Convention nationale
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bellegarde-en-Forez (Loire, France)
Date de décès
Lieu de décès Paris (France)
Nature du décès Fusillé
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Montagne
Profession Huissier

Avant la RĂ©volution

Claude Javogues est issu d'une famille de la bourgeoisie de robe du Forez. Son père Rambert est avocat en Parlement et notaire royal. Il réalise ses études au collège des oratoriens de Montbrison, officie comme clerc au procureur royal de la ville, et est licencié en droit de l'Université de Valence en 1785. Il prête serment au barreau de Montbrison et exerce la charge d'avocat jusqu'en 1792.

Sous la RĂ©volution

Commandant de la garde nationale, il est élu administrateur du directoire du district de Montbrison (Loire) en 1791 puis député à la Convention, quatorzième sur quinze avec 480 voix sur 814 votants, par le département de Rhône-et-Loire le . Javogues siège sur les bancs de la Montagne. Il vote la mort sans appel ni sursis au procès de Louis XVI, contre la mise en accusation de Marat[2] et contre le rétablissement de la Commission des Douze[3].

Le 20 juillet 1793, Javogues est envoyé en mission auprès de Laporte et de Reverchon dans les départements de l'Ain, de l'Ardèche, de la Haute-Loire, de l'Isère, du Puy-de-Dôme, du Rhône-et-Loire et de la Saône-et-Loire[4]. Sa mission est cantonnée au seul département de la Saône-et-Loire le 9 brumaire an II (30 octobre 1793)[5]. Le Comité de Salut public le rappelle au sein de l'assemblée à trois reprises, le 21 frimaire (11 décembre)[6], le 10 pluviôse (29 janvier 1794)[7] et le 20 du même mois (8 février)[8]. Dans son dernier décret de rappel, le Comité s'émeut de la diffusion à Montbrison d'une proclamation signée de la main de Javogues dans laquelle la mission de Georges Couthon auprès de l'armée des Alpes est critiquée. Lors de la séance du 1er floréal (20 avril), Javogues rétracte sa proclamation, déclare qu'il a été trompé et se réconcilie publiquement avec Couthon[9].

Le 7 septembre 1793, il entre dans la commune de Saint-Chamond, rebaptisĂ©e VallĂ©e-Rousseau. Le 12, il entre Ă  Montrond-les-Bains. Le mĂŞme mois, il annonce aux habitants de Montbrison qui avaient soutenu les fĂ©dĂ©ralistes lyonnais que leur sang coulerait comme l'eau dans les rues. Sur le modèle de la ville de Lyon devenue « Commune-Affranchie », il propose que la commune soit renommĂ©e « MontbrisĂ© Â», que ses remparts soient rasĂ©s et qu'une colonne infâmante soit Ă©levĂ©e. Dans l'Ain, il proclame que « l'Ă©difice de la prospĂ©ritĂ© publique ne pouvait se consolider que par la destruction et sur le cadavre du dernier des honnĂŞtes gens ». Puis, dĂ©laissant le siège de Lyon et la pacification de l'Ain, il assure la reconquĂŞte et l'organisation de la SaĂ´ne-et-Loire. MarquĂ© par l'Ă©galitarisme, il transforme un emprunt forcĂ© en taxation des riches Ă  Armeville, promeut l'ouverture de sociĂ©tĂ©s populaires (celles-ci passant Ă  59 pour 237 communes), multiplie les comitĂ©s de surveillance, envoie des commissaires dans tout le dĂ©partement, tente de constituer une armĂ©e rĂ©volutionnaire de 1 200 hommes et favorise la dĂ©christianisation.

Après la chute de Robespierre, Javogues siège parmi les « derniers montagnards » qui défendent une conservation des acquis de l'an II et qui s'opposent au tournant réactionnaire de la Convention thermidorienne. Il signe la demande en appel nominal à l'issue de l'insurrection du 12 germinal an III. Le 13 prairial an III, ainsi que d'autres anciens envoyés en mission, il est décrété d'arrestation, ayant fait l'objet de dénonciations[10]. Il bénéficie de l'amnistie votée le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) à la clôture de la Convention.

Sous le Directoire

Javogues fréquente les cercles néojacobins et lit le journal de Gracchus Babeuf, Le Tribun du peuple. Il est compromis dans la conjuration des Égaux et dans l'affaire du camp de Grenelle. Il est condamné à mort par la commission militaire et fusillé le 18 vendémiaire an V (9 octobre 1796) ainsi que Joseph-Marie Cusset et Marc-Antoine Huguet, ses anciens collègues montagnards, et qu'Antoine-Marie Bertrand, ancien maire de Lyon[11].

Bibliographie

Notes et références

  1. Archives départementales de la Loire, registre paroissial de Bellegarde-en-Forez, baptêmes mariages et sépultures 1750-1759, 2 NUM 9 13/8.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 71.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 536.
  4. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 5, Représentants en mission, séance du 20 juillet 1793, p. 310-311.
  5. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 8, Représentants en mission, séance du 9 brumaire an II (30 octobre 1793), p. 120-121.
  6. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 9, Représentants en mission, séance du 21 frimaire an II (11 décembre 1793), p. 326.
  7. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 10, Représentants en mission, séance du 10 pluviôse an II (29 janvier 1793), p. 516.
  8. Ibidem. séance du 20 pluviôse an II (8 février 1794), p. 774-775.
  9. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 89, séance du 1er floréal an II (20 avril 1794), p. 94.
  10. Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française n°229, 1977, p. 385-404.
  11. Journal des hommes libres ou de tous les pays, ou le Républicain n°4 du 19 vendémiaire an V (10 octobre 1796).

Liens externes

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