Claude Arrieu
Claude Arrieu, de son vrai nom Louise-Marie Simon[1], est une compositrice française, née le dans le 8e arrondissement de Paris, ville où elle est morte le dans le 19e arrondissement[2].
Naissance | |
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Décès |
(à 86 ans) 19e arrondissement de Paris ou Paris |
Nom de naissance |
Louise-Marie Simon |
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Mère |
Cécile Simon (d) |
Mouvement | |
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Instrument | |
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Distinction |
Prix Italia () |
Biographie
Fille de la pianiste et compositrice Cécile Simon[3], Claude Arrieu acquiert dès son plus jeune âge une formation classique et s'intéresse particulièrement aux œuvres de Bach et de Mozart. Puis, elle découvre la musique moderne avec Igor Stravinsky. Mais ce sont Gabriel Fauré, Claude Debussy et Maurice Ravel qui l'attirent vraiment.
Rêvant d'une carrière de virtuose, elle entre en 1924 au Conservatoire de Paris et devient l'élève de Marguerite Long. Elle suit les classes d'écriture de Georges Caussade, Noël Gallon, Jean Roger-Ducasse puis Paul Dukas. Elle obtient un premier prix de composition en 1932.
Dès lors, elle développe un style personnel. Elle s'intéresse particulièrement à l'évolution du langage musical et des différents moyens techniques offerts. En 1936, elle entre au service des programmes de la Radiodiffusion française où elle est metteuse en onde formée par Pierre Schaeffer[4]. Elle est cependant exclue de la radio en car le second statut sur les Juifs est mis en application[5]. Elle participe à l'aventure de la musique concrète en collaborant, notamment, à la série radiophonique expérimentale de Pierre Schaeffer, La Coquille à planètes (1943-1944)[6]. Elle ne continuera cependant pas à composer de la musique concrète qu'elle avoue ne pas comprendre[7]. Cette pièce ne sera toutefois diffusée qu'après la libération, en 1946[8].
En 1949, Claude Arrieu remporte le prix Italia de la Rai pour Frédéric Général[9].
Elle est la demoiselle d'honneur de Claire Delbos lors de son mariage avec Olivier Messiaen.
Œuvres
Claude Arrieu écrit pour toutes les formations, compose des œuvres de « musique pure » et d'autres appropriées au théâtre, au cinéma, à la radio, au music-hall, ajoutant à ses dons habituels le sens dramatique ou comique ainsi que le goût du rythme et des images.
Elle compose des concertos pour piano (1932), pour deux pianos (1934), deux concertos pour violon (1938 et 1949), des concertos pour flûte (1946) et pour trompette et cordes (1965), dans lesquels elle manifeste le souci de mettre en valeur l'instrument soliste. Elle écrit également, une Petite Suite en cinq parties (1945), une Suite funambulesque (1961), un concerto pour quintette à vent et cordes (1962) et des Variations classiques pour cordes (1970).
Parmi les pièces de musique de chambre les plus importantes, il faut signaler son Trio d'anches (1936), sa Sonatine pour deux violons (1937), son Quatuor pour clarinettes (1964) ou encore sa Sonatine pour flûte et piano qui fait grande impression lors de sa création à la radio en 1944 par Jean-Pierre Rampal et H. Moyens.
Elle a laissé des œuvres instrumentales importantes et c'est cependant la musique vocale qui a marqué sa carrière : la voix l'a beaucoup inspirée et elle a mis en musique des poèmes de Clément Marot, Joachim du Bellay, Louise de Vilmorin, Louis Aragon, Jean Cocteau, Jean Tardieu, Paul Éluard. Son premier opéra-bouffe, Cadet Roussel sur un livret d'André de la Tourasse et de Jean Limozin, est représenté à l'Opéra de Marseille le . En 1960, La Princesse de Babylone, opéra-bouffe sur un livret de Pierre Dominique d'après Voltaire, est désignée comme le meilleur spectacle de la décentralisation lyrique.
De nombreuses mélodies sont écrites. On peut citer les Chansons Bas, pour chant et piano d'après les poèmes de Mallarmé (1937), Candide, musique radiophonique sur des textes de Jean Tardieu d'après Voltaire. À la Libération, sa Cantate des sept poèmes d'amour en guerre sur des poèmes de Paul Éluard est d'une grande sobriété dans son instrumentation.
Elle dédie en 1985 son Impromptu II pour hautbois et piano à la hautboïste américaine Laila Storch[10].
Filmographie
- 1957 : Niok l'éléphant d'Edmond Séchan
- 1958 : Le Tombeur de Jacques Jouanneau
Témoignage
Pierre Schaeffer écrit : « Claude Arrieu est bien de son époque par une vertu de présence, un instinct d'efficacité, une audacieuse fidélité. Qu'importe les moyens, concertos ou chansons, les publics, l'élite des concerts ou la foule des spectateurs, pourvu que l'émotion au travers d'une technique impeccable et dans une spirituelle vigilance, trouve le chemin du cœur[11]. »
Notes et références
- Notice d'autorité de Claude Arrieu à la BNF
- Archives de Paris 8e, acte de naissance no 2433, daté du 2/12/1903 (avec mention marginale de décès) (page 16/30)
- Cécile Simon, BNF 14829631.
- Martin Kaltenecker (dir.) et Karine Le Bail (dir.), Pierre Schaeffer : les constructions impatientes, Paris, CNRS Éditions, dl 2012, 220 p. (ISBN 978-2-271-07071-5, OCLC 798388822), p. 30, 132.
- Kaltenecker et Le Bail 2012, p. 30.
- Kaltenecker et Le Bail 2012, p. 132-133, 142.
- Association femmes et musique, Compositrices françaises au XXe siècle, Delatour, , 217 p. (ISBN 978-2-7521-0043-6, OCLC 163616754).
- Évelyne Gayou, Le GRM, Groupe de recherches musicales : cinquante ans d'histoire, Paris, Fayard, impr. 2007, 520 p. (ISBN 978-2-213-63561-3, OCLC 470521638), p. 26.
- Frédéric Général, BNF 39610874.
- Claude Arrieu, Impromptu II (BNF 39611658)
- Dictionnaire des compositeurs, Paris, Encyclopædia Universalis, coll. « Les dictionnaires d'Universalis », , 3011 p. (ISBN 978-2-85229-559-9, OCLC 495228416, lire en ligne)
Liens externes
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