Clara Rojas
Clara Leticia Rojas Gonzålez est une femme politique colombienne née le à Bogota. Elle est surtout connue pour son enlÚvement et sa détention par les Forces armées révolutionnaires de Colombie.
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Biographie
En 1992, peu aprĂšs l'obtention de son diplĂŽme d'avocat, elle travaille au ministĂšre du Commerce extĂ©rieur. Elle devint directrice de la campagne prĂ©sidentielle de Betancourt et vice-prĂ©sidente de leur parti, OxĂgeno Verde.
EnlÚvement et détention par les FARC
Le , elle est enlevĂ©e par les FARC sur une route du dĂ©partement sud-colombien de CaquetĂĄ, en mĂȘme temps qu'Ăngrid Betancourt, alors qu'elles se dirigeaient vers la zone dĂ©militarisĂ©e de San Vicente del CaguĂĄn. Alors que les FARC lui proposaient de la relĂącher, comme pour les trois autres personnes qui les accompagnaient au moment de la capture, elle choisit de rester par solidaritĂ© avec Ingrid Betancourt[1]. Elle ne sera libĂ©rĂ©e par les FARC que le , aprĂšs presque 6 ans de captivitĂ© dans la jungle colombienne.
Dans une vidéo du , elle adresse un message à sa famille et décrit les conditions de leur détention.
Les mĂ©dias se sont vu reprocher d'oublier Clara Rojas quand ils Ă©voquent l'enlĂšvement et de ne pas lui rendre justice Ă l'instar de ce qui s'est fait pour Hussein Hanoun, codĂ©tenu de Florence Aubenas en Irak. Trois mille autres otages des FARC sont dans le mĂȘme cas.
Elle a, durant sa détention, donné naissance le par césarienne[2] à un enfant conçu avec un guérillero des FARC[3]. Elle donne peu de précision concernant ce dernier, expliquant simplement sur leur relation « ce n'était pas un viol, ce n'était pas une histoire d'amour, simplement une histoire de femme »[4]. Elle est séparée de son fils huit mois aprÚs la naissance de celui-ci, et il est confié à une famille paysanne[2].
Les FARC ont annoncĂ© le la libĂ©ration prochaine de Rojas, de son fils Emmanuel et de la sĂ©natrice Consuelo Gonzalez[5]. Toutefois, aprĂšs plusieurs jours d'attente, l'opĂ©ration de rĂ©cupĂ©ration des otages organisĂ©e par le prĂ©sident vĂ©nĂ©zuelien Hugo ChĂĄvez et baptisĂ©e "OpĂ©ration Emmanuel" a dĂ» ĂȘtre annulĂ©e le , les FARC n'ayant procĂ©dĂ© Ă aucune libĂ©ration.
Durant l'attente de ces hypothĂ©tiques libĂ©rations, le prĂ©sident colombien Ălvaro Uribe a annoncĂ© Ă la surprise gĂ©nĂ©rale que Emmanuel, fils de Clara Rojas, n'Ă©tait plus aux mains des FARC mais aurait Ă©tĂ© retrouvĂ© dans un orphelinat de Bogota, oĂč il avait Ă©tĂ© conduit par un paysan nommĂ© JosĂ© Crisanto GĂłmez Tovar[6], en juin 2005, sous le nom de Juan David Gomez Tapiero, gravement malade (atteint de malnutrition, paludisme et leishmaniose), avec un bras abĂźmĂ© (fracturĂ© lors de sa naissance difficile[2]) et des signes de maltraitance. JosĂ© Crisanto GĂłmez Tovar sera arrĂȘtĂ© et fera 6 ans de prison avant d'ĂȘtre libĂ©rĂ©. Des tests ADN rĂ©alisĂ©s en Colombie sur la famille de Clara Rojas et sur l'enfant auraient permis de vĂ©rifier cela le 4 janvier 2008[7]. Les FARC ont confirmĂ© le mĂȘme jour que l'enfant n'Ă©tait plus dans la jungle colombienne[8]. Le 10 janvier 2008, une nouvelle analyse ADN effectuĂ©e par l'Institut mĂ©dico-lĂ©gal de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) confirme que l'enfant recueilli est bien le fils de Clara Rojas[9].
La libĂ©ration de Clara Rojas et de la sĂ©natrice Consuelo Gonzalez a lieu le [10]. Les deux femmes ont Ă©tĂ© recueillies dans la jungle (prĂšs de San JosĂ© de Guaviare) par deux hĂ©licoptĂšres ayant Ă leurs bords des dĂ©lĂ©guĂ©s du ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR), le ministre vĂ©nĂ©zuĂ©lien des relations intĂ©rieures et de la Justice RamĂłn RodrĂguez ChacĂn, l'ambassadeur de Cuba au Venezuela GermĂĄn SĂĄnchez et la sĂ©natrice colombienne Piedad CĂłrdoba[11].
AprĂšs avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e par les FARC, ainsi que Consuelo Gonzalez, Clara Rojas a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e en hĂ©licoptĂšre jusqu'Ă l'aĂ©roport vĂ©nĂ©zuelien de Santo Domingo (Ă la frontiĂšre avec la Colombie). De lĂ , un avion a emmenĂ© les deux femmes Ă l'aĂ©roport de Maiquetia Ă Caracas, oĂč elles ont retrouvĂ© les membres de leurs familles qui les attendaient.
Ă sa libĂ©ration, Clara Rojas a affirmĂ© ĂȘtre sans nouvelle d'Ingrid BĂ©tancourt depuis qu'elles ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©es, 3 ans plus tĂŽt. Elle apportait Ă©galement des preuves de vie des ex-parlementaires colombiens Jorge GĂ©chem Turbay, Gloria Polanco et Orlando BeltrĂĄn, de l'ancien gouverneur du dĂ©partement colombien du Meta Alan Jara, et de quatre membres de l'armĂ©e et de la police, tous encore dĂ©tenus par les FARC[12] - [13].
Au cours d'une confĂ©rence de presse donnĂ©e le Ă Caracas, Clara Rojas dĂ©nonce les mĂ©thodes employĂ©es par les FARC, prĂ©sente l'enlĂšvement comme « un crime de lĂšse-humanitĂ© », et parle des FARC comme « ressemblant Ă une organisation criminelle ». Elle affirme qu'elle n'a aucune nouvelle du pĂšre de son enfant, et qu'elle ignore mĂȘme s'il sait qu'il a eu un fils. Elle raconte que la nouvelle de sa prochaine libĂ©ration lui a Ă©tĂ© transmise par la radio, car Ă aucun moment les guĂ©rillĂ©ros ne lui ont fait part de leurs intentions, jusqu'au dĂ©part vers le lieu prĂ©vu pour sa remise au CICR[14] - [15].
Elle rentre le Ă Bogota, oĂč elle retrouve sa famille, et en particulier son fils Emmanuel. Elle a Ă©tĂ© reçue avec Consuelo Gonzalez par le prĂ©sident colombien Alvaro Uribe le Ă Bogota.
En 2009, elle publie le récit de ses 6 ans de captivité dans un livre intitulé Captive (Cautiva).
Suite de sa carriĂšre politique
Elle se présente à l'élection sénatoriale du 14 mars 2010 sous l'étiquette du Parti libéral colombien. Elle obtient à peine 6 000 voix et n'est pas élue[16]. Elle soutient le candidat de droite Ivån Duque à l'élection présidentielle de 2018[17].
Bibliographie
- Captive : Otage des Farc, elle accouche au cĆur de l'enfer, Plon, 2009, (ISBN 2-259-20974-2)
- Le film Operación E sorti fin 2012 évoque l'Opération Emmanuel, du nom du fils de Clara Rojas, né en captivité dans la jungle colombienne.
Notes et références
- « COLOMBIE. Clara Rojas: "L'accouchement a Ă©tĂ© un vrai traumatisme" », Courrier international,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- http://www.eltiempo.com/politica/2008-01-10/ARTICULO-WEB-NOTA_INTERIOR-3915592.html El Tiempo, Bogota
- Ingrid Betancourt - 5 ans de captivité
- « RĂ©vĂ©lations de Clara Rojas : dĂ©mĂȘler le vrai du faux », Le Post,â (lire en ligne)
- Les Farc disent vouloir remettre Clara Rojas à Hugo Chavez, Libération, 18 décembre 2007.
- Emmanuel, l'enfant perdu des FARC, Le Monde, 7 janvier 2008
- Un test ADN révÚle que le fils de Clara Rojas est bien à Bogota, Reuters, 4 janvier 2008.
- Le Monde "Les FARC reconnaissent que l'enfant recueilli Ă Bogota est le fils de Clara Rojas"
- « titre inconnu »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Romandie News
- Cyriel Martin, « La libération des otages des Farc est en cours », sur Le Point, .
- (es) « titre inconnu »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur El Tiempo, Bogota
- « titre inconnu »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Romandie
- « Les bouleversantes "preuves de vie" »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Le Nouvel Observateur,
- https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-998872@51-941502,0.html Le Monde
- http://tf1.lci.fr/infos/monde/ameriques/0,,3680904,00-clara-rojas-raconte-evasion-manquee-ingrid-betancourt-.html LCI
- (es) « Años en la selva, no bastan para ganar votos », Universidad de La Sabana,
- (es) Casa Editorial El Tiempo, « Clara Rojas se suma a la campaña a IvĂĄn Duque a la Presidencia », El Tiempo,â (lire en ligne, consultĂ© le )