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Cité souterraine de Naours

La cité souterraine de Naours est une ancienne carrière de craie ayant servi de refuge aux habitants du village durant les guerres et invasions qu'a connues la Picardie.

Cité souterraine de Naours
ou
Grottes de Naours
Parc des Grottes de Naours
Localisation
Coordonnées
50° 02′ 10″ N, 2° 16′ 39″ E
Pays
Région française|Région
DĂ©partement
Localité voisine
Caractéristiques
Type
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Localisation sur la carte des Hauts-de-France
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Ce site se situe sur la commune française de Naours, Ă  14 kilomètres Ă  vol d'oiseau au nord d'Amiens, dans le dĂ©partement de la Somme, en rĂ©gion Hauts-de-France.

DĂ©couverte

Plan des muches de Naours.
Plan des muches de Naours.

C'est le que le curé de Naours, l'abbé Ernest Danicourt, ayant entrepris la recherche du site dont les entrées s'étaient rebouchées dès le début du siècle, redécouvre l'entrée de la ville souterraine avec l'aide de ses paroissiens.

Il se consacre alors, jusqu'en 1912, à l'exploration du réseau et à sa remise en état. Il y découvre une grande quantité d'objets usuels qui lui permettent d'en dater l'occupation, ainsi que des ossements d'animaux et des fossiles.

Le , la Société française d'archéologie, à laquelle appartenait l'érudit abbé Danicourt, s'est réunie dans les grottes, en présence de la Société d'émulation d'Abbeville et les membres de la Société des antiquaires de Picardie.

Description

Passage aux graviers
Passage aux graviers.

Ce souterrain-refuge ou muches (« cachettes » en picard) comprend 28 galeries sur lesquelles sont rĂ©parties environ 130 pièces, Ă  une profondeur moyenne de 33 mètres sous la colline. La hauteur des galeries varie entre 1,60 m et m ; la tempĂ©rature y est constante tout au long de l'annĂ©e, Ă  9,5 °C.

La partie carrière commença probablement à être creusée vers le XIIe siècle, puis fut agrandie sous la forme de refuge au XVIe siècle pour les villageois et leur cheptel, au moment des invasions.

Une importante occupation durant la guerre de Trente Ans a été attestée par l'archéologie[1].

Cette citĂ© souterraine pouvait abriter près de 2 000 personnes. Tout au long des galeries se trouvent les chambres des diffĂ©rentes familles. Se remarquent aussi les Ă©tables avec les auges, les cheminĂ©es d'aĂ©ration et les cheminĂ©es Ă  fumĂ©e qui ressortaient dans celles des maisons.

Un peu partout sur les parois on trouve des inscriptions, signes religieux, etc. avec des dates s'Ă©chelonnant de l'an 1340 Ă  1792.

Des fossiles d'inocérames et d’ammonites, grosses huîtres du Crétacé, sont incrustés dans la craie.

Histoire

Les galeries de la chapelle
Les galeries de la chapelle.

De l'an 800 Ă  la RĂ©volution de 1789, la Picardie connut de nombreuses guerres et invasions.

À partir du XVe siècle, la population picarde utilisa régulièrement des muches comme refuge et utilisa de nombreux stratagèmes pour éviter de se faire repérer.

Aujourd’hui, les recherches archéologiques de l'INRAP confortent la thèse d’une importante occupation au début du XVIIe siècle pendant la guerre de Trente Ans, attestée par des inscriptions, des pièces de monnaie, des poteries et des balles de mousquets[2].

Sous le règne de Louis XVI, ces muches servirent aux contrebandiers du sel, les faux-saulniers, pour échapper à la gabelle. Ils y établirent un dépôt de sel. Plus tard, les refuges furent de moins en moins occupés, puis tombèrent dans l'oubli.

Durant la Première Guerre mondiale, le souterrain fut visité par des troupes alliées entre 1915 et 1918. De nombreux soldats ont laissé leur nom en visitant ce site en simples « touristes ».

Les fouilles menées par l'INRAP de 2014 à 2016 tentent aujourd'hui d'identifier ces soldats.

Durant la Seconde Guerre mondiale, elles furent d'abord occupées par les troupes britanniques comme réserve à matériel et carburant. Puis en 1941, l'armée allemande les utilise d'abord comme entrepôt à munitions et en 1943 comme base défensive en liaison avec le mur de l'Atlantique ; de gros travaux de maçonnerie y sont alors réalisés.

Tourisme

L'abbé Danicourt fut le premier à ouvrir le souterrain au public.

Le site est toujours resté ouvert au public depuis (hors Seconde Guerre mondiale).

Depuis 2014, la Communauté de Communes du Territoire Nord Picardie a repris la gestion du domaine.

Parc des Grottes de Naours

Parc
Parc.

En fin de visite du rĂ©seau souterrain, un petit musĂ©e prĂ©sente les mĂ©tiers d'autrefois autour de 14 personnages de cire dans leurs environnements typiques. Un centre d’interprĂ©tation sur les graffitis de la Grande Guerre a Ă©galement Ă©tĂ© mis en place.

On trouve une plaine de jeux pour les enfants, un mini-golf, un petit parc animalier, un bar, un restaurant, une aire de pique-nique. InstallĂ© dans le parc boisĂ© de 12 hectares du domaine de la citĂ© souterraine, un parc accrobranche propose 55 ateliers rĂ©partis sur quatre parcours Ă  difficultĂ©s croissantes.

Moulins de la colline du Guet

Au-dessus des grottes se trouvent deux moulins Ă  vent de type Ă  pivot :

  • Le moulin du Belcan[3], ancien moulin Ă  huile. Il est inscrit monument historique depuis 1961. Il provient de Linselles dans le Nord. Il est, parfois, accessible Ă  la visite grâce Ă  l'association Nor Patrimoine.
  • Le moulin Westmolen[4], moulin Ă  grain. C'est un moulin du XVIe siècle qui provient de Stavele (Belgique). Il est inscrit monument historique depuis 1976.
  • Moulin du Belcan.
    Moulin du Belcan.
  • Moulin Westmolen.
    Moulin Westmolen.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • AbbĂ© Ernest Danicourt, Compte rendu des fouilles et des travaux exĂ©cutĂ©s dans les souterrains-refuges de Naours depuis le 3 juillet 1893, Impr. C.Paillart, ASIN:B001CBMIS8.

Articles connexes

Liens externes

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