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Cinéma quinqui

Le cinéma quinqui (en espagnol, cine quinqui) est un genre cinématographique populaire qui retrace les aventures de délinquants juvéniles connus. Ce sont souvent les mêmes délinquants qui jouent leur propre rôle. « Quinqui » est un terme argotique désignant des personnes vivant dans les marges de la société, équivalent de merchero.

Ce genre devient très populaire en Espagne à la fin des années 1970 et début des années 1980 en raison du climat social perturbé (transition post-franquiste, insécurité, banlieues défavorisées, terrorisme). Les cinéastes les plus connus dans ce genre sont José Antonio de la Loma et Eloy de la Iglesia.

Description

Dans le cinéma quinqui, il est fréquent qu'un délinquant notoire dans la vie réelle se transforme en acteur afin d'interpréter son propre rôle, ou celui d'un autre délinquant qu'il connaît ou qu'il a connu, donnant ainsi un plus grand degré de réalisme au film. Un des exemples les plus connus est celui de El Torete jouant son rôle dans la saga Perros callejeros.

Beaucoup de ces films sont biographiques cherchant à raconter la vie d'un délinquant, son entourage, ses coups, l'exclusion sociale dont il est victime, les tortures policières, etc.

Un des thèmes les plus récurrents est le monde de la drogue. Le thème de l'addiction à l'héroïne est souvent traité de façon très crue dans les films. On y voit souvent des toxicomanes préparer leur dose d'héroïne et se l'injecter. Le thème du syndrome d'abstinence est aussi traité.

Un autre thème habituel est celui du vol de voitures (souvent des Seat 124, 131, 1430, ou Renault 12) et les poursuites qui s'ensuivent entre les « quinquis » et la police.

Certains films montrent des protagonistes qui commettent des vols afin d'aider économiquement leurs familles.

Il n'est pas rare d'y voir des scènes érotiques, les personnages faisant l'amour ou montrant leur côté le plus romantique.

La critique sociale y est très présente avec des attaques directes envers la société bourgeoise qui est accusée de corruption ou de fomenter l'inégalité : les politiciens, la police, les classes favorisées, et la société de consommation sont vivement critiquées.

Le langage argotique utilisé dans ces films prétend s'approcher de celui utilisé dans les quartiers défavorisés, ou celui des classes dangereuses. Certains mots de caló sont utilisés.

Les films

De nombreux réalisateurs, dont Pedro Almodóvar ou Carlos Saura, ont tourné des films dans le genre « quinqui », mais les deux principaux réalisateurs sont José Antonio de la Loma (1924-2004), considéré comme le père du cinéma quinqui, et Eloy de la Iglesia (1944-2006)[1].

Films réalisés par José Antonio de la Loma

  • El último viaje (1973)
  • Perros callejeros (1977)
  • Nunca en horas de clase (1978)
  • Perros callejeros II: Busca y captura (1979)
  • Los últimos golpes de El Torete (1980)
  • Yo, "El Vaquilla" (1985)
  • Perras callejeras (1985)
  • Tres días de libertad (1995). Malgré le fait que le film soit de 1995, il est considéré comme faisant partie du genre « quinqui ».

Films réalisés par Eloy de la Iglesia

Films dirigés par d'autres réalisateurs

Autres films ayant une thématique « quinqui »

Divers

Dans la série télévisée Turno de oficio (1986) certains épisodes traitent du thème « quinqui ».

Principaux acteurs du cinéma quinqui

Notes et références

  1. Pepo Jiménez, « Chocolate, lechugas y cine quinqui », Jotdown, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Maxime Breysse, Le cinéma quinqui selon Eloy de la Iglesia, EPU.
  • (es) Juan A. Ríos Carratalá, Quinquis, maderos y picoletos, Editorial Renacimiento, 2014.
  • (es) Divers auteurs, Fuera de la ley, Editorial Comares, 2015.
  • (es) Javier Valenzuela, Crónicas quinquis, 2015.
  • Javier Cercas, Les lois de la frontière, roman, Actes Sud, 2014.

Articles connexes

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