Cimetière de Saint-Denis
Le cimetière de Saint-Denis, situé 29 boulevard de la Commune-de-Paris, est le cimetière communal de la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Pays | |
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Département | |
Commune | |
Adresse | |
Superficie |
11,5 hectares |
Mise en service |
vers 1800 |
Coordonnées |
48° 56′ 15″ N, 2° 21′ 50″ E |
Sauvons nos tombes |
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Fondé en 1806, les ventes de concessions nouvelles au cimetière communal y sont stoppées à compter de 1977 en raison de l'ouverture du cimetière intercommunal des Joncherolles, mais elles reprennent en 2021, les deux sites fonctionnant de manière complémentaire.
Historique
La Convention nationale décida en 1793 la vente comme bien national de tous les cimetières qui, depuis des temps immémoriaux, étaient accolés aux églises paroissiales de la ville, soit, à cette époque, cinq lieux de sépulture.
Seul en réchappa celui de l'église Saint-Rémy, fort ancienne car mentionnée dès 898 par le roi Charles III le Simple. À la fin du XVIIIe siècle, on y enterrait les mendiants du dépôt de mendicité (située à l'emplacement actuel du marché de Saint-Denis[1]), devenue maison de répression à la Révolution[2]. Il devint alors le cimetière unique de la ville.
L'église, semble-t-il déjà en ruine, se serait écroulée en 1808 et, la même année, le cimetière fut agrandi de terrains appartenant à la famille Dezobry[3] - [4], puis en 1841 (terrains Beaufort), 1863 et 1898 (terrain Lorget).
Fondé en 1806[5], le cimetière communal de 11,5 hectares est situé au nord du centre-ville entre le boulevard de la commune de Paris, l'avenue Lénine et l'avenue Jean Moulin[6]. La rivière Vieille Mer, canalisée dès 1957, passe au nord du cimetière sous l'actuelle rue Georges-Politzer[7].
Selon l'APUR, le cimetière de Saint-Denis est avec celui de Montrouge (situé administrativement dans le 14e arrondissement de Paris) celui présentant la plus forte variété de monuments funéraires de la banlieue parisienne[6]. Il comporte un monument aux morts à la mémoire des combattants de la guerre franco-prussienne de 1870, construit par délibérations du Conseil municipal des et [8]. Y est adjoint un carré de corps restitués des résistants, un carré de corps restitués AFN ainsi que des tombes de l'hôpital militaire de Saint-Denis[9].
Pendant la Première Guerre mondiale, plusieurs centaines de dionysiens sont inhumés au carré militaire, de même que les victimes de l'explosion du fort de la Double-Couronne le [10]
Les 2 et , il est la cible de bombardements aériens qui brisent des monuments et détruisent la maison du conservateur[11] - [12].
En octobre 1985, le réalisateur Laurent Boutonnat tourne des scènes du clip de la chanson Plus grandir de Mylène Farmer[13]. En 2008, le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld y tourne les dernières séquences du film La Journée de la jupe figurant les obsèques du personnage incarné par Isabelle Adjani.
Ce cimetière a compté plus de 25 000 concessions où étaient inhumés 90 000 corps. Ce nombre a chuté à moins de 13 500 concessions en 2006, à la suite de la décision prise en 1973 et en 1978 de ne plus y attribuer de nouvelles concessions. De 1977 à 2021, les défunts non rattachés à une concession existante sont enterrés au cimetière intercommunal des Joncherolles, commun avec les villes de Saint-Ouen-sur-Seine, Épinay-sur-Seine, Villetaneuse et Pierrefitte-sur-Seine[14]. La saturation n'étant plus de mise, la vente de nouvelles concessions est rouverte en mars 2021, en parallèle à la végétalisation du nord du cimetière[15]. Vers 2017, le cimetière renonce aux produits phytosanitaires[16].
En mars 2022, la Ville ouvre un carré musulman en relais de celui du cimetière intercommunal des Joncherolles, alors saturé[17]. Il n'a pas de site cinéraire[6].
- Guilleminot, instituteur.
- Auguste et Simone Gillot, maire de Saint-Denis, résistants.
- Soignantes de l'hôpital, victimes de la grippe espagnole.
- Monument aux morts de la guerre de 1870.
- Vue du carré militaire.
- Le caveau provisoire.
Personnalités
Parmi les personnalités enterrées dans l'ancien cimetière, on peut citer :
- Léon Bonhomme (1870-1921), peintre.
- Pierre Degeyter, compositeur de la musique de l'Internationale, avec la faucille et le marteau gravés dans sa pierre tombale[18].
- Auguste Delaune (1908-1943), dirigeant sportif et résistant communiste.
- Auguste Gillot (1905-1998), résistant, maire communiste de Saint-Denis.
- Simone Gillot (1912-2008), militante communiste, résistante et infirmière, épouse du précédent.
- Juliette Jouet (1879-1959), professeure de musique[19].
- Auguste Martin (1826-1900), industriel et maître-mosaïste.
- Le baron Alexandre Méchin (1772-1849), homme politique.
- Simon-Max (1847-1923), comédien et chanteur.
- Simone Troisgros (1904-1993), syndicaliste.
- Plusieurs résistants : Gaston Dourdin, André Diez, Benito Sacristan, Roger Semat...
- Plusieurs anciens maires de Saint-Denis : Casimir Turpigny, Auguste Gibault, Jean-Victor Brisson, Hilaire Giot, Émile Revest, Ernest Thivet-Hanctin, Adrien Pierre Le Roy Des Barres, Gaston Philippe, Émile Connoy...
Accès
L'accès principal du cimetière se trouve face à la station Cimetière de Saint-Denis de la ligne 1 du tramway d'Île-de-France. Deux autres accès piétons se trouvent avenue Jean-Moulin et avenue Lénine.
Notes et références
- Maison de répression, ancienne manufacture de cuirs
- Saint-Rémy
- A Saint-Denis, les rues aussi ont leur histoire, Pierre Douzenel, tome II
- Un cimetière mis au jour à Saint-Rémy
- « Cimetières », sur ville-saint-denis.fr, (consulté le )
- « Cimetière communal de Saint-Denis: Situation, enjeux urbains et d’aménagement des cimetières », sur apur.org, (consulté le )
- « La redécouverte d’une rivière urbaine : la Vieille-Mer du parc Georges-Valbon à la confluence de la Seine et du canal Saint-Denis », sur apur.org (consulté le )
- État des communes à la fin du XIXe siècle. Saint-Denis : notice historique et renseignements administratifs / publié sous les auspices du Conseil général (par Fernand Bournon) ; Département de la Seine. Direction des affaires départementales, 1902
- Mémorial GenWeb Recenser Perpétuer Honorer: Seine-Saint-Denis
- Patricia Da Silva-Castro, « Première Guerre mondiale/ Louise, 20 ans en 1917 », sur lejsd.com, (consulté le )
- À Saint-Denis, les rues ont aussi une histoire, Pierre Douzenel
- « Bombardement du cimetière de Saint-Denis, 7 août 1944 », sur ville-saint-denis.fr (consulté le )
- « Plus grandir », sur mylene.net (consulté le )
- Le Journal de Saint-Denis n°679, 1-7 novembre 2006, page 7
- Dorine Goth, « Saint-Denis : complet depuis 47 ans, le cimetière a de nouveau de la place », sur actu.fr, (consulté le )
- Vincent Mongaillard, « Saint-Denis : petites histoires d'un grand cimetière », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Anthony Lieures, « «C’est la République qui fait face à ses devoirs» : le cimetière de Saint-Denis aura son carré musulman », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Philippe Landru, « DE GEYTER Pierre (1848-1932) et Adolphe (1859-1916) », landrucimetieres.fr, (consulté le )
- « "Elle nous transportait avec son piano" : Juliette Jouet, pianiste et professeur de musique (1879-1959) », sur ville-saint-denis.fr (consulté le )
Voir aussi
Liens internes
Plusieurs autres cimetières sont rattachés à la ville de Saint-Denis, ou bien se trouvent dans les environs:
- Cimetière communal de Pierrefitte-sur-Seine, où la première inhumation eu lieu en 1828.
- Cimetière de L'Île-Saint-Denis, ouvert en 1846.
- Cimetière parisien de La Chapelle, situé sur le territoire de la commune, mais appartenant à Paris. Son terrain fut acquis en 1849.
- Cimetière intercommunal des Joncherolles, ouvert en 1977.