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Cierva C.19

Le Cierva C.19 était un autogire utilitaire biplace léger britannique, conçu par l'ingénieur espagnol Juan de la Cierva. Il fut construit par la Cierva Autogiro Company, mais également par Avro, sous la désignation d'Avro Type 620.

Cierva C.19
Image illustrative de l’article Cierva C.19
Le Focke-Wulf C.20 « Heuschrecke » (Cierva C.19 Mk.IV) D-2300 (ex-G-ABUE).

Constructeur aéronautique Cierva Autogiro Company
Type Autogire utilitaire
Premier vol
Nombre construit +30 exemplaires
Dimensions

Le C.19 se révéla être le plus réussi et le plus produit des premiers concepts de Juan de la Cierva.

Conception et développement

Le premier autogire réussi de Juan de la Cierva, le Cierva C.6, utilisait un fuselage d'Avro 504 et mena à une collaboration longue et rapprochée entre de la Cierva et Avro à partir de 1926, de la Cierva s'occupant de la conception des rotors et Avro s'occupant de la conception des cellules, qui généralement semblaient être identiques à la fois sur des aéronefs à voilure fixe et à voilure tournante. Il y eut une longue série d'autogires semblables, mettant en place un développement important du concept de voilure tournante. Toutefois, le C.19 de 1929 était une conception entièrement de la Cierva[1] - [2], n'ayant aucun lien avec un avion Avro existant, bien qu'il fût construit par Avro à Hamble.

Comme les avions précédents, le C.19 possédait une cellule conventionnelle, un fuselage biplace en tandem soutenant une aile de faible envergure dotée d'ailerons — afin de diminuer les contraintes et soulager le rotor en vol en palier —, et un moteur en étoile dans le nez. Le rotor, non motorisé et tournant librement autour de son axe, possédait quatre pales soutenues par des câbles, ou trois pales de type cantilever (en porte-à-faux, sans câbles de renfort) dans le cas de la version Mk.IV. Il était monté sur quatre barres installées devant le cockpit avant, qui se rejoignaient et formaient une sorte de pyramide. Les C.19 Mk.I à Mk.IV n'avaient pas la tête de rotor basculante et les bielles de contrôle associées dont étaient dotés les autogires suivants, comme le Cierva C.30. Du coup, le contrôle de l'appareil en vol se faisait uniquement grâce aux ailerons, élévateurs et palonniers classiques équipant la partie « avion » de l'autogire. Par conséquent, le contrôle correct de l'avion n'était réellement obtenu que lorsqu'il avait une vitesse air horizontale suffisante pour avoir de l'effet sur ses gouvernes.

Une évolution technique majeure du C.19 venait de la façon de lancer mécaniquement le rotor. Dans les concepts précédents de la Cierva, le rotor devait être mis en rotation à la main ou lancé en tirant sur une corde, sauf s'il y avait suffisamment de place pour effectuer un décollage classique en prenant de la vitesse horizontale sur une piste. Dans le cas du C.19 Mk.I, la mise en rotation était faite de manière aérodynamique. La queue de cette version de l'appareil était une structure biplan avec de larges parties arrière mobiles faisant office de gouvernes de profondeur et de lacet. Pour lancer le rotor, les gouvernes de profondeur étaient placées dans une position presque verticale et le moteur était démarré. Le souffle de l'hélice était dévié vers le haut par les surfaces de la queue de l'appareil, puis traversaient le disque du rotor, le mettant en mouvement. Pour la première fois, un autogire devenait indépendant et ne nécessitait plus de personnel au sol lors de sa mise en route. La proposition de l'autogire à la vente pour les pilotes privés devint alors une idée sérieusement envisageable.

Avec son moteur Armstrong Siddeley Genet II (en) de 80 ch (60 kW), le Mk.I Ă©tait sous-motorisĂ©, et ce moteur fut remplacĂ© dans le C.19 Mk.II par un Genet Major I (en) plus puissant, dĂ©veloppant 105 ch (78 kW). Le C.19 Mk.IIA, apparu en 1930, disposait d'un train d'atterrissage plus grand et d'une tĂŞte de rotor amĂ©liorĂ©e. Les atterrissages Ă©taient souvent effectuĂ©s avec un angle d'attaque assez Ă©levĂ©, et la dĂ©rive du Mk.III fut redessinĂ©e avec un bord de fuite Ă  l'angle plus abrupt afin d'Ă©viter les chocs et les dommages lors des atterrissages. Cette version disposait Ă©galement d'une augmentation de 1,52 m du diamètre du rotor principal.

Sur le C.19 Mk.IV, le rotor Ă©tait directement mis en mouvement par le moteur via un mĂ©canisme d'embrayage, qui fut repris sur toutes les versions suivantes. Ce système permettait de revenir Ă  un dessin plus conventionnel pour la queue de l'appareil, qui repassait Ă  une configuration monoplan. L'unique dĂ©rive Ă©tait placĂ©e assez bas et avait une corde importante, afin d'ĂŞtre maintenue Ă  l'Ă©cart du disque de rotation du rotor de sustentation de l'autogire. Le C.19 Mk.IV possĂ©dait un rotor cantilever tripale de 10 m de diamètre. La dĂ©signation C.19 Mk.IVP fut aussi utilisĂ©e, le « P » venant de « Production », celle-ci dĂ©marrant en 1931.

L'ultime version fut l'exemplaire unique du C.19 Mk.V, immatriculé G-ABXP[3]. Les contrôles de type « avion » des autogires précédents dépendaient fortement de l'écoulement de l'air le long des surfaces mobiles pour être efficaces, et lors de phases de vol à faible vitesse, en particulier lors des décollages et des atterrissages, les gouvernes perdaient presque toute leur efficacité, causant plusieurs accidents. Le C.19 Mk.V était dépourvu des petites ailes et des surfaces de contrôle de ses prédécesseurs, utilisant plutôt une tête de rotor articulée pour obtenir un contrôle correct dans toutes les phases du vol. Grâce à une longue barre de commande provenant du cockpit arrière, le pilote pouvait diriger l'appareil en inclinant le plan de rotation du rotor. Après une période d'expérimentations et de mises au point, le C.19 Mk.V vola avec une queue de petites dimensions et un rotor à deux pales. Ce système de contrôle fut adopté pour la conception du Cierva C.30.

Carrière opérationnelle

Quelque 30 exemplaires furent produits en Angleterre, avec des licences acquises par Focke-Wulf, pour une production en Allemagne sous la dĂ©signation C.20, et par LiorĂ© et Olivier en France, pour une production sous la dĂ©signation C.21, bien qu'aucune production française n'ait finalement lieu.

Initialement, les quinze C.19 Mk.IVP furent inscrits au registre civil britannique. L'un d'eux fut utilisé dans une tentative de vol vers l'Afrique du Sud, mais il ne parvint pas à aller plus loin que Tunis. Plus tard, il vola avec le cirque d'Alan Cobham. Un autre exemplaire arriva dans une école de pilotage d'autogires à London Air Park (en). Plusieurs machines furent enregistrées dans d'autres pays : Australie, Allemagne, Japon, Singapour, Espagne (dont un pour la force aérienne espagnole), et la Suède.

Au début des années 1930, la Royal Air Force utilisa deux C.19 Mk.III pour l'évaluation du concept de l'autogire, portant les numéros de série K1696 et K1948[4]

Versions

  • C.19 Mk.I : DĂ©signation des trois prototypes originaux, propulsĂ©s par un moteur en Ă©toile Armstrong Siddeley Genet (en) de 80 ch (60 kW) ;
  • C.19 Mk.II : Cette version Ă©tait propulsĂ©e par un Armstrong Siddeley Genet Major (en) de 105 ch (78 kW), qui fut ensuite utilisĂ© sur toutes les versions suivantes. Le Mk.II fut produit Ă  trois exemplaires ;
    • C.19 Mk.IIA : C.19 Mk.II dotĂ© d'une tĂŞte de rotor amĂ©liorĂ©e, un exemplaire produit ;
  • C.19 Mk.III : Version produite Ă  six exemplaires ;
  • C.19 Mk.IV : DĂ©signation de la version de production dĂ©finitive, servant ensuite de base pour les diffĂ©rentes productions sous licence. Elle fut produite Ă  15 exemplaires ;
  • C.19 Mk.V : Appareil expĂ©rimental pour le dĂ©veloppement d'une tĂŞte de rotor articulĂ©e. Un seul exemplaire fut produit ;
  • C.20 : Version produite sous licence par Focke-Wulf, propulsĂ©e par un moteur Siemens-Halske Sh 14 (en) ;
  • C.21 : Version sous licence de LiorĂ© et Olivier, qui ne fut cependant jamais produite.

Utilisateurs

Exemplaire préservé

Un Avro C.19 Mk.IVP, immatriculé EC-AIM, est exposé au Museo del Aire (en), à Madrid, en Espagne.

Caractéristiques (C.19 Mk.II)

Cierva C.19 Mk.III.

Caractéristiques générales

  • Équipage : 1 pilote
  • CapacitĂ© : 1 passager
  • Longueur : 5,49 m
  • Envergure : Diamètre rotor : 9,15 m
  • Surface alaire : Disque rotor : 65,75 m2
  • Masse Ă  vide : 386 kg
  • Masse typique : 635 kg
  • Moteur : 1 moteur Ă  5 cylindres en Ă©toile refroidis par air Armstrong Siddeley Genet Major I (en) de 105 ch (78 kW)

Performances

Notes et références

  1. (en) Jackson 1988, p. 16–20.
  2. (en) Jackson 1965, p. 433–435.
  3. (en) Jackson 1988, p. 21.
  4. (en) Jackson 1988, p. 386–387.
  5. (en) « Aircraft that took part in the Spanish Civil War » [archive du ], Aircraft of the Spanish Civil War (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Aubrey Joseph Jackson, British Civil Aircraft since 1919, vol. II : Chrislea CH3 Ace to Hawker Siddeley HS650 Argosy, Londres, Royaume-Uni, Putnam Aeronautical Books, coll. « Putnam's British aircraft », , 560 p. (ISBN 0-85177-813-5 et 978-0-85177-813-6). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Aubrey Joseph Jackson et Roger T. Jackson, Avro Aircraft since 1908, Londres, Royaume-Uni, Putnam Aeronautical Books, , 470 p.. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Paul Eden et Soph Moeng, The complete Encyclopedia of World Aircraft, Londres, Royaume-Uni, Amber Books, Ltd., , 1152 p. (ISBN 0-76073-432-1 et 978-0-76073-432-2).
  • (en) The Illustrated Encyclopedia of Aircraft (Part Work 1982–1985), Orbis Publishing, .
  • (en) Leonard Bridgman, Jane's all the World's Aircraft 1947, Londres, Royaume-Uni, MacMillan Company, .


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