Chrysóstomos Dimitríou
Chrysóstomos Dimitríou (en grec moderne : Χρυσόστομος Δημητρίου ; - ), également connu sous ses noms épiscopaux de Chrysostomos de Zante ou Chrysostomos de Trifylias et Olympias, est l'évêque orthodoxe de l'île de Zante pendant la Seconde Guerre mondiale et l'évêque orthodoxe de Triphylie et Olympie par la suite jusqu'à sa mort.
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(à 68 ans) Athènes |
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Il est connu pour avoir, avec le maire Lucas Carrer, sauvé les Juifs de l'île de la Shoah et pour cela a reçu le titre de Juste parmi les Nations.
Avant la Seconde Guerre mondiale
Chrysóstomos Dimitríou naît en 1889 dans la ville du Pirée, le principal port d'Athènes[1]. Il étudie la théologie à l'École théologique d'Athènes et est ordonné diacre en puis prêtre le par Théoclet Ier d'Athènes[1]. Il sert ensuite comme prêcheur dans le diocèse de Démétrias et de Thèbes avant d'être envoyé étudier la théologie à Munich, en Allemagne, où il apprend l'allemand[1] - [2].
Après son retour en Grèce, il est nommé secrétaire du Saint-Synode de l'Église de Grèce avant d'être ordonné métropolite de Zante[1]. Dès le début de son travail en tant que métropolite à Zante, il montre de la sympathie envers les Juifs de l'île et pour cela, est critiqué par les fanatiques orthodoxes[2] - [3]. En 1935, il rejoint la secte du vieux-calendarisme, mais après avoir été condamné par le Saint-Synode, il publie une repentance publique et est réadmis comme métropolite légitime de Zante[1].
Seconde Guerre mondiale
Pendant la première partie de la guerre, l'île tombe sous l'occupation italienne. Il s'engage en faveur des prisonniers de guerre pour obtenir leur libération. Il est arrêté par les autorités et exilé à Athènes pendant un an avant de retourner dans son évêché[2] - [3]. Le , six jours après la reddition de l'Italie, les Allemands prennent possession de l'île[4]. Les nazis commencent à faire des plans pour déporter les Juifs de l'île, qui ont alors survécu à l'Holocauste jusqu'à ce moment. Ils demandent au métropolite et au maire Lucas Carrer de leur remettre une liste des Juifs résidant sur l'île afin de procéder à la déportation dans les camps de la mort[2] - [4] - [5]. Le métropolite demande alors à Lucas Carrer de brûler la liste et se rend chez le gouverneur allemand, Lüth[6] - [7]. Il lui dit que les Juifs de l'île font « partie de son troupeau » et qu'il ne peut pas lui donner la liste, puis, face à son insistance, écrit son nom sur un bout de papier et déclare « Voici la liste. »[2] - [4] - [5].
Après avoir averti la communauté juive, qui se cache dans les montagnes de l'île, il leur promet que les insulaires grecs les protégeraient, et malgré les tentatives des Allemands de procéder quand même à la déportation, la communauté juive de Zante est laissée relativement sans encombre[4].
Il soutient avoir suivi les ordres de l'archevêque d'Athènes, Damaskinos, qui avait alors déclaré[4] : « J'ai pris ma croix. J'ai parlé au Seigneur et j'ai décidé de sauver autant d'âmes juives que possible. »
Après la Seconde Guerre mondiale
Après la guerre, la communauté juive finance les vitraux de l'église Saint Dimitri à Zante en son honneur[8]. Il est ensuite transféré, peu avant sa mort, dans l'archevêché de Triphylie et d'Olympie, avant de mourir à Athènes le [1].
Le , il reçoit le titre de Juste parmi les Nations, avec Lucas Carrer, pour ses actions visant à protéger les Juifs du génocide[4].
Notes et références
- « Μητροπολίτης Τριφυλίας Χρυσόστομος Δημητρίου (+ 22-10-1958) », users.sch.gr (consulté le )
- (el) « ΜΗΤΡΟΠΟΛΙΤΗΣ ΖΑΚΥΝΘΟΥ - Εβραϊκό Μουσείο Ελλάδος », www.jewishmuseum.gr, (consulté le )
- « Επιφανείς Ζακυνθινοί στο σύγχρονο Ελληνικό Κράτος~ 27/1 Ημέρα Μνήμης Θυμάτων Ολοκαυτώματος: Μητρ. Χρυσόστομος Δημητρίου και Δημ. Λουκάς Καρρέρ / Μουσείο Σολωμού & Επιφανών Ζακυνθίων », zakynthos-museumsolomos.gr (consulté le )
- (en) « Metropolitan Chrysostomos, Mayor Lucas Carrer », www.yadvashem.org (consulté le )
- KEREM et כרם, « הישרדותם של יהודי זקינתוס בתקופת השואה / THE SURVIVAL OF THE JEWS OF ZAKYNTHOS IN THE HOLOCAUST », Proceedings of the World Congress of Jewish Studies / דברי הקונגרס העולמי למדעי היהדות, vol. י, , p. 387–394 (ISSN 0333-9068, lire en ligne)
- Fleischer, H. The Question of Waldheim’s Wartime Guilt in the Balkans. The Journal of Modern Hellenism, 8, 131-141. https://journals.sfu.ca/jmh/index.php/jmh/article/view/120/121
- Christoph U. Schminck-Gustavus, « Salvati dai Giusti tra le Nazioni : per la storia della comunità ebraica di Zante », dans Dopo i testimoni : memorie, storiografie e narrazioni della deportazione razziale / a cura di Marta Baiardi e Alberto Cavaglion., Viella (DOI 10.1400/223914, lire en ligne)
- « Dimitrios Chrysostomos, métropolite grec | Juste parmi les Nations », www.yadvashem.org (consulté le )