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Chronologie de l'affaire Dreyfus

1894

Le « bordereau ».
  • : Le commandant Henry chargĂ© du contre-espionnage arrive avec le « bordereau » Ă  la « Section de Statistique » (service d'espionnage et de contre espionnage au ministère de la Guerre) dirigĂ©e par le lieutenant-colonel Sandherr. C'est une lettre adressĂ©e Ă  von Schwartzkoppen, l'attachĂ© militaire allemand en poste Ă  Paris. Une enquĂŞte est ouverte par le ministère.
  • : L'enquĂŞte interne aboutit Ă  la conclusion que l'auteur du bordereau serait un stagiaire d'Ă©tat-major, artilleur. Les soupçons se portent sur le capitaine Alfred Dreyfus, dont l'Ă©criture semble analogue Ă  celle du bordereau.
  • : Le gĂ©nĂ©ral Mercier, ministre de la Guerre, donne l'ordre d'ouvrir une enquĂŞte officielle.
  • : Le capitaine Dreyfus est arrĂŞtĂ© au ministère de la Guerre par le commandant du Paty de Clam, dĂ©signĂ© comme officier de police judiciaire[1].
  • : La Libre Parole, journal antisĂ©mite, diffuse l’information de l'arrestation d'un officier français pour haute trahison.
  • : Le commandant du Paty de Clam remet son rapport sur l'enquĂŞte qu'il vient de conduire au ministre de la Guerre.
  • Novembre-dĂ©cembre : La presse nationaliste et antisĂ©mite orchestre une vaste campagne.
  • 19 au : Le procès du capitaine Dreyfus en Conseil de guerre a lieu Ă  huis clos.
  • : Alfred Dreyfus est condamnĂ© Ă  l’unanimitĂ© des juges Ă  la dĂ©gradation et Ă  la dĂ©portation Ă  perpĂ©tuitĂ© en Guyane pour haute trahison. En toute illĂ©galitĂ©, un dossier secret avait Ă©tĂ© transmis la veille par le commandant du Paty de Clam Ă  la Cour, Ă  l’insu de la dĂ©fense et de l’accusĂ©.
  • : le gĂ©nĂ©ral Mercier dĂ©pose Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s un projet de loi rĂ©tablissant la peine de mort pour le crime de trahison[2] - [3].
  • : La Cour de cassation rejette le pourvoi dĂ©posĂ© par Alfred Dreyfus.

1895

  • : Le capitaine Dreyfus est dĂ©gradĂ© dans une cour de l'École militaire. Le condamnĂ© crie son innocence.
  • : Le gouvernement Dupuy est renversĂ©. Le gĂ©nĂ©ral Mercier quitte le ministère. Le gĂ©nĂ©ral Zurlinden le remplace.
  • : Dreyfus part pour Saint-Martin-de-RĂ©.
  • : Une loi fixe un deuxième lieu de dĂ©tention dans une enceinte fortifiĂ©e aux Ă®les du Salut (Guyane).
  • : Dreyfus part pour la Guyane.
  • : Dreyfus arrive en Guyane.
  • : Dreyfus est transfĂ©rĂ© Ă  l'Ă®le du Diable.
  • : NommĂ© le pour remplacer le colonel Sandherr, gravement malade, le chef de bataillon Picquart devient chef du SR (Service de Renseignement).

1896

Le télégramme (« petit bleu ») de Schwartzkoppen à Esterhazy (1896).
  • : Picquart dĂ©couvre le « petit-bleu » Ă©crit par Schwartzkoppen et adressĂ© au commandant Esterhazy. L'enquĂŞte du colonel Picquart sur Esterhazy conclut qu'il est l'auteur du bordereau.
  • : Le gĂ©nĂ©ral Billot devient ministre de la Guerre dans le cabinet MĂ©line.
  • : Picquart annonce Ă  ses supĂ©rieurs et au ministre que le bordereau est de la main d'Esterhazy.
  • : Picquart Ă©tudie le dossier secret.
  • 1er septembre : Picquart annonce Ă  ses supĂ©rieurs que le dossier secret ne contient aucune preuve contre Dreyfus.
  • : Le journal L'Éclair, en voulant prouver de manière « irrĂ©futable » la culpabilitĂ© de Dreyfus, rĂ©vèle la communication de pièces secrètes aux juges du Conseil de guerre, manĹ“uvre totalement illĂ©gale.
  • : Mme Lucie Dreyfus demande la rĂ©vision du procès de son mari pour violation des règles de procĂ©dure militaire.
  • 1er novembre : Le commandant Henry dĂ©cide de complĂ©ter le dossier Dreyfus par la forgerie. L’une des pièces qu'il aura fabriquĂ©es sera dĂ©nommĂ©e le « faux Henry ».
  • : Une brochure de Bernard Lazare intitulĂ©e Une erreur judiciaire. La vĂ©ritĂ© sur l'Affaire Dreyfus paraĂ®t Ă  Bruxelles.
  • : Le Matin publie un fac-similĂ© du bordereau.
  • : Le lieutenant-colonel Picquart est nommĂ© en Tunisie.
  • : InterpellĂ© Ă  la Chambre, le gĂ©nĂ©ral Billot affirme que les règles de procĂ©dure militaires ont Ă©tĂ© respectĂ©es dans le cadre des dĂ©bats et du jugement de Dreyfus.

1897

  • janvier : Le chef de bataillon Henry est nommĂ© chef du SR.
  • 21- : Picquart confie, sous le sceau du secret, ses dĂ©couvertes Ă  Louis Leblois, son ami avocat.
  • : Leblois se confie Ă  Scheurer-Kestner, vice-prĂ©sident du SĂ©nat et le convainc de l'innocence de Dreyfus.
  • : Les officiers Gonse, Henry et du Paty de Clam, dĂ©cident de protĂ©ger Esterhazy en le prĂ©venant des accusations dont il va ĂŞtre l'objet.
  • : Gabriel Monod affirme l’erreur judiciaire dont est victime Dreyfus dans le journal Le Temps.
  • : Mathieu Dreyfus, qui a appris, grâce au banquier Castro, qui est le vĂ©ritable auteur du bordereau, va trouver Scheurer-Kestner, qui lui confirme son information.
  • : Les journaux du matin publient une lettre de Mathieu Dreyfus au ministre de la Guerre, dĂ©nonçant Esterhazy comme l'auteur du bordereau. Ce qui provoque l’ouverture d’une enquĂŞte.
  • : Zola publie son premier article en faveur de la cause de Dreyfus dans Le Figaro.
  • : Le Figaro publie des extraits de lettres d'Esterhazy. Dans la lettre du Uhlan, il affirme rĂŞver d’entrer Ă  Paris Ă  la tĂŞte d’un rĂ©giment de cavalerie et de sabrer cent mille Français.
  • : Zola publie la Lettre Ă  la jeunesse, après avoir publiĂ© Procès-verbal dans Le Figaro.
  • : Après avoir Ă©tudiĂ© le bordereau, les trois experts, Belhomme, Varinard et Couard, remettent leurs conclusions au commandant Ravary : ils affirment que le document n'est pas l'Ĺ“uvre d'Esterhazy.

1898

  • 1er janvier : La mise en jugement du commandant Esterhazy est dĂ©cidĂ©e sous une forme originale : c'est Esterhazy qui demande lui-mĂŞme Ă  ĂŞtre jugĂ©. C'est le SR français qui lui a recommandĂ© d'agir ainsi.
  • : Le Conseil de guerre, qui avait prononcĂ© le huis clos, vote l'acquittement d'Esterhazy Ă  l'unanimitĂ©.
  • : Zola publie J'accuse, dans L'Aurore. Le colonel Picquart est condamnĂ© Ă  soixante jours de forteresse et incarcĂ©rĂ© au mont ValĂ©rien.
  • : Le gĂ©nĂ©ral Billot porte plainte contre Émile Zola et L'Aurore.
  • : Le procès d’Émile Zola dĂ©bute devant la Cour d'assises de la Seine.
  • : Émile Zola est condamnĂ© pour diffamation Ă  la peine maximale, soit un an de prison ferme et 3 000 francs d’amende.
  • : Le colonel Picquart est mis en rĂ©forme. La Ligue française pour la dĂ©fense des droits de l'homme et du citoyen est crĂ©Ă©e.
  • : Le procès intentĂ© Ă  Zola par les trois experts en Ă©critures mis en cause par Émile Zola dans J'accuse, devant la 9e chambre correctionnelle a lieu.
  • : La Chambre criminelle de la Cour de cassation casse et annule le jugement du pour vice de forme.
  • : Le Conseil de guerre porte plainte dans les formes contre Émile Zola. Le nouveau procès a lieu en juillet.
  • : La Cour de cassation rejette le pourvoi en cassation formĂ© par Fernand Labori le .
  • : Cavaignac, nouveau ministre de la guerre, affirme dans un discours Ă  la Chambre, dĂ©tenir les preuves irrĂ©futables de la culpabilitĂ© de Dreyfus au travers de trois documents extraits du « dossier secret ».
  • : Picquart s'adresse par Ă©crit au prĂ©sident du Conseil en prĂ©cisant que sur les trois pièces prĂ©sentĂ©es par Cavaignac, deux sont volontairement mal datĂ©es et la troisième est un faux. Le ministre porte plainte contre Leblois et Picquart, conformĂ©ment aux lois sur l'espionnage.
  • : Picquart est Ă©crouĂ© Ă  la SantĂ©.
  • : Émile Zola est Ă  nouveau condamnĂ© aux Assises. Il s’enfuit en Angleterre pour Ă©chapper Ă  la prison.
  • : Jean Jaurès Ă©crit une sĂ©rie d'articles dans La Petite RĂ©publique (intitulĂ©s Les Preuves).
  • : Ă€ la suite d'une demande du procureur Feuilloley, la chambre des mises en accusation rend un arrĂŞt de non-lieu en faveur d'Esterhazy. Il est remis en libertĂ©.
  • : Le « faux Henry » est dĂ©couvert par le capitaine Cuignet, attachĂ© militaire de Cavaignac.
  • : Le commandant Henry passe aux aveux en prĂ©sence du ministre Cavaignac ; il est arrĂŞtĂ© sur le champ et conduit au Mont ValĂ©rien.
  • : Le commandant Henry se suicide dans sa cellule la gorge tranchĂ©e au rasoir.
  • : Cavaignac dĂ©missionne.
  • : Le colonel Picquart est Ă©crouĂ© Ă  la prison du Cherche-Midi.
  • : La chambre criminelle de la Cour de cassation commence l'examen de la demande en rĂ©vision.
  • : Elle dĂ©clare la demande recevable et dĂ©cide de procĂ©der Ă  une enquĂŞte.

1899

  • : Jules Quesnay de Beaurepaire, prĂ©sident de la chambre civile de la Cour de cassation, accuse la chambre criminelle de partialitĂ© envers le colonel Picquart et rĂ©clame une enquĂŞte.
  • : La chambre criminelle clĂ´t son enquĂŞte sur la rĂ©vision.
  • : FĂ©lix Faure, qui Ă©tait un adversaire dĂ©terminĂ© de la rĂ©vision meurt.
  • : Le Figaro commence la publication du procès-verbal de l'enquĂŞte rĂ©alisĂ©e par la chambre criminelle de la Cour de cassation.
  • : Les auditions de la Cour de cassation dĂ©butent.
  • 1er juin : Du Paty de Clam est arrĂŞtĂ©.
  • : La Cour de cassation annule le jugement de 1894 et renvoie devant un nouveau Conseil de guerre.
  • : Alfred Dreyfus quitte l'Ă®le du Diable.
  • : Picquart obtient un non-lieu.
  • 1er juillet : Dreyfus est enfermĂ© dans la prison militaire de Rennes Ă  son arrivĂ©e en France.
  • : Le Matin publie un rĂ©cit d'Esterhazy, dans lequel il reconnaĂ®t ĂŞtre l'auteur du bordereau, mais « sous la dictĂ©e », obĂ©issant aux ordres de ses chefs.
  • : Le procès d'Alfred Dreyfus est ouvert devant le Conseil de guerre de la Xe rĂ©gion militaire de Rennes.
  • : Ă€ Rennes, l'avocat Fernand Labori est victime d'une tentative d'assassinat.
  • : Edgar Demange plaide seul car Fernand Labori a renoncĂ© Ă  sa plaidoirie dans l'intĂ©rĂŞt de Dreyfus.
  • : Alfred Dreyfus est Ă  nouveau condamnĂ©, Ă  dix ans de rĂ©clusion, mais cette fois, avec « circonstances attĂ©nuantes ».
  • : Alfred Dreyfus est graciĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique, Émile Loubet.
  • : Le gouvernement dĂ©pose une loi d'amnistie dont l'annonce dĂ©clenche de vives critiques car elle met Ă  l'abri de poursuite tous les instigateurs de l'Affaire.

1900 Ă  1906

RĂ©habilitation de Dreyfus en 1906
  • : Le SĂ©nat vote la loi d'amnistie sur tous les faits concernant l’affaire Dreyfus. Les auteurs militaires et civils du complot ne seront jamais poursuivis.
  • : Émile Zola meurt Ă  Paris des suites d’une intoxication au monoxyde de carbone dans son appartement.
  • : Émile Zola est enterrĂ© au cimetière Montmartre. Anatole France prononce un discours: « Envions-le, il fut un moment de la conscience humaine. »
  • : Alfred Dreyfus Ă©crit au Garde des Sceaux pour demander la rĂ©vision du procès de Rennes.
  • 1904-1906 : La Cour de Cassation entame une procĂ©dure et procède Ă  une enquĂŞte minutieuse.
  • : La Cour de cassation, toutes chambres rĂ©unies, annule sans renvoi le jugement du Conseil de guerre de Rennes, et affirme que la condamnation portĂ©e contre Alfred Dreyfus a Ă©tĂ© prononcĂ©e « Ă  tort ».
  • : La Chambre vote une loi rĂ©intĂ©grant Dreyfus dans l'armĂ©e avec le grade de chef d'escadron et Picquart avec le grade de gĂ©nĂ©ral de brigade.
  • : Alfred Dreyfus est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur.

Notes et références

  1. (pt-BR) « Zola, Dreyfus e o Panteão - Terra - Fernando Eichenberg », sur terramagazine.terra.com.br (consulté le )
  2. Edmond Michel, « Chambre des Députés », Le Gaulois,‎ (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
  3. « Journal officiel de la République française - Débats parlementaires - Chambre des députés - Séance du lundi 24 décembre 1894 », sur gallica.fr

Voir aussi

Sources et bibliographie

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