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Christen, ätzet diesen Tag

Christen, ätzet diesen Tag (Chrétiens, gravez ce jour) (BWV 63) est une cantate religieuse de Johann Sebastian Bach composée à Weimar en 1713 ou 1716.

Cantate BWV 63
Christen, ätzet diesen Tag
Titre français Chrétiens, gravez ce jour
Liturgie Noël
Date de composition 1713, 1716
Auteur(s) du texte
Johann Michael Heineccius (?)
Texte original
Traduction de J-P. Grivois, note Ă  note

Traduction française interlinéaire

Traduction française de M. Seiler
Effectif instrumental
Soli : S A T B
chœur SATB
Trompette I-IV, timbale, hautbois I-III, basson, violon I/II, alto, orgue, basse continue
Partition complète [PDF]

Partition Piano/Voix [PDF]
Informations et discographie (en)
Informations en français (fr)

Commentaires (en)
Liebfrauenkirche, Halle.

Histoire et Livret

Cette cantate est la plus ancienne cantate de NoĂ«l de Bach, peut-ĂŞtre composĂ©e Ă  Weimar dès 1713[1]. Pour cette destination liturgique, cinq autres cantates ont franchi le seuil de la postĂ©ritĂ© : les BWV 91, 110, 197a, 248/1 et la 191. Le texte de la cantate, qui rappelle les thĂ©ologiens de Halle, suggère que la composition est en relation avec la Liebfrauenkirche Ă  Halle en 1713, lorsque Bach Ă©tait organiste dans cette Ă©glise, ou en 1716 quand il Ă©tait impliquĂ© dans la reconstruction de l'orgue. Le texte est peut-ĂŞtre de l'ancien « pasteur primarius » de l'Ă©glise, Johann Michael Heineccius, qui Ă©crivit Ă©galement d'autres livrets pour les cantates de Bach Ă©crites pour Halle et qui avait soutenu la candidature de Bach pour ĂŞtre organiste dans cette Ă©glise comme successeur de Friedrich Wilhelm Zachow.

Le musicologue Christoph Wolff dĂ©duit des « forces somptueuses Â» des quatre trompettes, des timbales et des trois hautbois en plus des cordes, instrumentation inĂ©dite dans les cantates de Bach, que l’œuvre ne fut pas Ă©crite pour l'atmosphère intime de la Schlosskirche de Weimar. Il la date de 1714 ou 1715[2]. Selon John Eliot Gardiner, la première exĂ©cution a pu avoir lieu Ă  Weimar dans la Herderkirche, jouĂ©e par les musiciens de la chapelle ducale et ceux de la ville[3]. Pour rĂ©sumer, la cantate fut entendue la première fois soit Ă  Halle le , soit Ă  la chapelle ducale de Weimar le ou bien Ă  Halle le .

Les lectures prescrites pour le jour de fĂŞte Ă©taient issues de Tite, (2 :11–14) ou de IsaĂŻe, « Un enfant nous est nĂ© Â», (9 :2–7), et de Luc 2,1-14, la nativitĂ©, l'annonce aux bergers et la chanson de l'ange. Le poète a Ă©crit un texte centrĂ© en symĂ©trie autour d'un rĂ©citatif encadrĂ© par deux duos, deux autres rĂ©citatifs et deux mouvements de chĹ“ur Ă©quivalents. L'absence de choral final qui termine la plupart des cantates de Bach a soulevĂ© la question de savoir si l’œuvre Ă©tait basĂ©e sur une cantate profane[1].

Selon Gardiner, la cantate fut de nouveau jouĂ©e pour cĂ©lĂ©brer le bicentenaire de la rĂ©forme protestante Ă  Halle en 1717[3]. Le musicologue Philipp Spitta suppose que la cantate fut Ă©crite pour une première Ă  Leipzig le , parce que Bach la dirigea le premier jour de NoĂ«l durant sa première annĂ©e en tant que cantor Ă  l'Église Saint-Thomas de Leipzig, ne recourant Ă  de nouvelles compositions cette annĂ©e que les deuxième et troisième jours de NoĂ«l avec Darzu ist erschienen der Sohn Gottes (BWV 40), et Sehet, welch eine Liebe hat uns der Vater erzeiget (BWV 64). Julian Mincham suppose que Bach choisit cette cantate pour son premier NoĂ«l en tant que Thomaskantor parce qu'« une pièce inspirĂ©e qui commençait et se terminait avec d'impressionnants chĹ“urs Ă©tait exactement l’œuvre idĂ©ale pour l'occasion et que rien de nouveau n'aurait pu l'Ă©clipser Â». La cantate exigeait le plus grand nombre d’interprètes depuis que Bach avait commencĂ© Ă  occuper sa place un an et demi auparavant, nĂ©cessitant quatre trompettes, des timbales et trois hautbois en plus des habituels parties pour quatre voix et des cordes[4]. Bach dirigea la cantate Ă  Leipzig au moins une fois encore, le [1] - [2].

Structure et instrumentation

La cantate est écrite pour quatre trompettes, timbale, trois hautbois, basson, deux violons, alto, orgue, basse continue, quatre voix solistes (soprano, alto, ténor, basse) et chœur à quatre voix.

Il y a sept mouvements :

  1. chœur : Christen, ätzet diesen Tag'
  2. récitatif (alto) : O selger Tag! o ungemeines Heute
  3. duo (soprano, basse) : Gott, du hast es wohl gefĂĽget
  4. récitatif (ténor) : So kehret sich nun heut
  5. duo (alto, ténor) : Ruft und fleht den Himmel an
  6. récitatif (basse) : Verdoppelt euch demnach
  7. chœur : Höchster, schau' in Gnaden an

Musique

La cantate est emprunte d'un caractère festif auquel manquent cependant certains caractères typiquement associĂ©s Ă  la musique de NoĂ«l tels qu'une pastorale, une chanson de l'ange et une berceuse, et mĂŞme un chant de NoĂ«l ou un choral[1]. Comme l'Ă©crit Gardiner : « La cantate ne contient aucun des thèmes habituels de la NativitĂ© : pas de berceuse, de musique pour les bergers ou pour les anges, pas mĂŞme les chorals de NoĂ«l traditionnels Â»[3]. La symĂ©trie du texte autour du deuxième rĂ©citatif secco « Nun kehret sich das bange Leid… in lauter Heil und Gnaden Â» se retrouve dans la musique. Le rĂ©citatif tend par moments vers l'arioso, ce qui est typique de la musique de Bach Ă  cette Ă©poque. Les mouvements du choral se prĂ©sentent sous la forme da capo mais avec des sections centrales en contraste distinct l'une de l'autre, ce qui rappelle le style des motets[1]. Wolff dĂ©crit ces mouvements comme des « cadres semblables Ă  des fanfares Â», une disposition en choral cantabile contrastant avec le jeu orchestral virtuose[2] en « danse profane Â»[3].

Gardiner fait observer que le premier rĂ©citatif pour alto accompagnĂ© des cordes contient un « passage tortueux dans lequel la voix et le continuo luttent pour se libĂ©rer des chaĂ®nes d'esclave de Satan Â»[3]. La cantate comporte deux duos, chose rare dans les cantates de Bach, vraisemblablement l'expression d'une joie commune qui s'exprime mieux dans un duo que par une seule voix. Le deuxième duo est un menuet illustrant les paroles « Kommt, ihr Christen, kommt zum Reihen Â» (venez, ChrĂ©tiens, venez dancer)[4]. Au lieu de l’habituel choral final, la cantate se clĂ´t avec un chĹ“ur « conçu Ă  la plus grande Ă©chelle Â» et plein d'Ă©nergie[4]. Les trompettes commencent en pompeuses fanfares, les voix chantent d'abord une fanfare, s'adressant « au plus haut Â», puis introduisent une fugue de permutation qui se dĂ©veloppe plus tard par un doublement et une neutralisation instrumentales pour exprimer les remerciements des âmes pieuses[3] - [4]. La section centrale est une deuxième fugue au style similaire qui se termine avec « une grotesque trille collective Â» sur le mot « quälen Â» (tourment), considĂ©rĂ© par Mincham comme « un passage d'une extraordinaire intensitĂ©. Le tempo ralentit, l'harmonie devient tragique et chromatique et le sentiment gĂ©nĂ©ral reflète la plus profonde mĂ©lancolie Ă  la pensĂ©e de l'Ă©treinte de Satan. Alors un da capo de l'entière première section termine la cantate sur « les fioritures originales de cĂ©lĂ©bration du thème complet de la ritournelle Â»[4].

Pour l'une des dernières exécutions, Bach changea la partie de hautbois obbligato dans le troisième mouvement pour un orgue, l'écrivant lui-même dans la partie pour l'orgue continuo[2].

Source

Notes et références

  1. (de) Die Kantaten von Johann Sebastian Bach, vol. 1, Bärenreiter-Verlag, (OCLC 523584)
  2. (en) Christoph Wolff, From konzertmeister to thomaskantor: Bach's cantata production 1713–1723, (lire en ligne), p. 17
  3. (en) John Eliot Gardiner, « Cantatas for Christmas Day / Herderkirche, Weimar », bach-cantatas.com, , p. 1
  4. (en) Julian Mincham, « Chapter 30 BWV 63, Christen, ätzet diesen Tag », jsbachcantatas.com,

Voir aussi

Bibliographie

  • Gilles Cantagrel, Les cantates de Jean-SĂ©bastien Bach, Paris, Fayard, , 1665 p. (ISBN 978-2-213-64434-9)

Articles connexes

Liens externes

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