Chollima-1
Chollima-1 (en coréen : 천리마 1호, nommé en référence à Chollima, un cheval mythique coréen, et au mouvement Chollima, un mouvement stakhanoviste nord-coréen) est un lanceur spatial nord-coréen donc le premier tir, qui a eu lieu le 30 mai 2023, s'est conclu par un échec.
Historique
Le 30 mai 2023, Chollima-1 a effectué sa première tentative de lancement orbital, depuis la Base de lancement de Sohae, transportant un satellite de reconnaissance militaire nommé Malligyong-1 (en) (signifiant Télescope-1)[1]. Cependant, le lancement n'a pas réussi à atteindre l'orbite en raison d'une défaillance du deuxième étage (qui se serait allumé trop tôt[2], en raison du manque de fiabilité du moteur et de l'instabilité du carburant selon les responsables[3]) et s'est écrasé en mer Jaune[4].
La Corée du Sud a identifié et repêché un débris en mer qui semble être un étage de fusée ou un interétage à environ 200 km à l'ouest de l'île d'Eocheongdo[4].
Alertes à Séoul et au Japon
Bien que la Corée du Nord ne communique pratiquement jamais à l'avance sur ses essais de missiles, elle le fait quand elle veut lancer des satellites, probablement pour se faire passer pour une puissance spatiale respectueuse des usages[5]. Le pays avait donc prévenu le Japon mais pas la Corée du Sud qu'elle procèderait au lancement entre le 31 mai et le 11 juin[6] après avoir évoqué la finalisation du satellite quelques semaines auparavant[7].
Cependant, malgré les craintes publiquement exprimées par ces deux pays évoquant un possible tir de missile déguisé, des patrouilles maritimes sud-coréennes ont été mises en place rapidement dans les zones de retombées des étages, ce qui leur a permis de récupérer rapidement des débris.
Cependant, des alertes au missile (sirènes et SMS) ont été déclenchées par erreur à Séoul et dans la préfecture d'Okinawa[8].
Caractéristiques techniques
Chollima-1, d'après les images publiées par la Corée du Nord, semble être un lanceur différent de ceux de la famille précédente Unha. Il semble abandonner l'héritage des Scud et reprendre une conception basée sur les récents missiles balistiques intercontinentaux Hwasong-15 et 17 équipés de moteurs avancés basés sur le RD-250 soviétique[9] - [10] acquis de manière suspecte. Bien que les capacités du lanceur ne soient pas publiques, Chollima-1 semble pouvoir lancer en orbite basse des charges utiles allant jusqu'à 300 kg[11].
De même, les analystes estiment que si la Corée du Nord parvient toujours à se fournir en composants étrangers malgré les sanctions, elle parvient à maîtriser de plus en plus la construction locale, devenant auto-suffisante[11].
Notes et références
- (en) AP, « North Korea spy satellite launch fails as rocket falls into the sea », sur The Indian Express, (consulté le )
- (en-US) « Why does North Korea want a spy satellite so badly, and what went wrong with its attempt to launch one? », sur www.cbsnews.com, (consulté le )
- (en) Park Si-soo, « North Korea’s spy satellite launch fails with second-stage malfunction », sur SpaceNews (en), (consulté le ).
- (en) Yoonjung Seo, Junko Ogura et Brad Lendon, « North Korea says satellite launch fails, plans to try again », sur edition.cnn.com, (consulté le )
- Thomas Guien, « Panique à Séoul, débris en mer... ce que l'on sait du lancement d'un satellite espion par la Corée du Nord », sur TF1 INFO, (consulté le ).
- AFP, « La Corée du Nord confirme le lancement d’un satellite militaire espion », sur Le Monde, (consulté le ).
- Thomas Romanacce, « Corée du Nord : quelles sont les capacités du satellite espion que Kim Jong-un s'apprête à lancer ? », sur Capital, (consulté le ).
- AFP, « La Corée du Nord annonce l’échec du lancement d’un satellite espion », sur Le Monde, (consulté le ).
- (en) Colin Zwirko, « Photos show new North Korean space rocket likely used ballistic missile engine », sur NK News (en), (consulté le ).
- (es) Daniel MarÃn, « Lanzamiento fallido del primer cohete Chollima 1 norcoreano », sur danielmarin.naukas.com, (consulté le ).
- (en) Josh Smith, « New North Korean space rocket features engine from ICBMs, analysts say », sur Reuters, (consulté le ).