Cheval en Hongrie
Le cheval en Hongrie (hongrois : ló) appartient à une longue et ancienne tradition, héritée des cavaliers nomades d'Europe centrale. Sa réputation atteint l'apogée sous l'Empire austro-hongrois, au XIXe siècle, servie par des récompenses prestigieuses aux expositions universelles et de grands haras, comme ceux de Mezőhegyes (alors le plus grand du monde, avec 12 000 chevaux) et de Bábolna. Le pays compte deux millions de ces animaux à cette époque[1].
Cheval en Hongrie | |
Chevaux de la puszta et leur cavalier en costume traditionnel, 1973. | |
Espèce | Cheval |
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Statut | natif |
Races élevées | Shagya, Gidran, Cheval de sport hongrois... |
Objectifs d'élevage | sports équestres |
La période communiste voit un fort déclin de cet élevage d'excellence. L'élevage hongrois reste représenté de nos jours à travers des races de chevaux comme le Nonius (patrimoine reconnu par l'UNESCO), le Shagya et le Furioso. Les chevaux hongrois sont surtout des races de selle.
Histoire
Le cheval domestique est présent sur le territoire hongrois depuis la période protohistorique : des squelettes de chevaux présentant des déformations attribuées à la pratique de l'équitation, retrouvés dans un cimetière Avar dans l'Ouest du territoire hongrois[2], avaient été antérieurement datés à l'âge du fer, 700 ans av. J.-C.[3]. L'animal a vraisemblablement été sacrifié[2].
Les Huns, venus d'Asie centrale vers l'actuel territoire hongrois, ont une solide réputation de cavaliers nomades, étant comparés à des centaures[4].
La conquête ottomane, débutée en 1526, a vu un afflux de chevaux orientaux, des animaux adaptés au désert d'un type traditionnellement décrit comme Arabe ou Turc. Ces chevaux élégants et réactifs ont laissé leur marque sur les animaux hongrois[5]. Même après l'occupation ottomane de la Hongrie en 1699, l'attachement entre la Hongrie et le cheval arabe demeure[5]. Pendant le XVIIIe siècle, la cour hongroise et l'aristocratie commencent à suivre la mode de leurs voisins de l'Ouest, en acquérant des chevaux de type ibérique[5]. Les importations de races espagnoles et napolitaines de l'époque sont à l'origine de la création du Lipizzan et du Kladruber. Ces races autrichiennes sont connues pour les caractéristiques de leurs ancêtres espagnol et napolitains : encolure épaisse, tête élégante mais lourde, dos court et bonne agilité[5]. La demande en chevaux appropriés aux courtisans et aux aristocrates dépassant l'offre des éleveurs privés, durant son règne, Joseph II demande la construction de haras d'État[5].
Le haras de Mezőhegyes est fondé en 1784 dans le but de répondre à demande en chevaux[6]. La Hongrie héberge alors environ un million et demi de chevaux, la seule cavalerie du pays en demande entre 10 000 et 15 000 chaque année[5]. Ces chevaux différents remplissent des rôles variés : les courtisans et les aristocrates veulent des chevaux de selle agiles, souples et impressionnants pour leurs efforts militaires, des montures flexibles pour la chasse à cheval, en plus de chevaux d'attelage élégants[5].
Comme dans de nombreux autres pays d'Europe, l'effectif de chevaux s'effondre au cours du XXe siècle[7]. Durant les années 1950, de nombreux marchands de chevaux d'origine gitane (Roms) sont actifs en Hongrie[8].
Pratiques et utilisations
Les sports équestres sont présents, et les chevaux de sports présents sur le territoire hongrois ont fait l'objet d'uné évaluation de performances via une étude publiée en 2009[9].
Le sport hippique est représenté par l'élevage du Pur-sang et l'organisation de courses, au moins 1 890 chevaux ayant couru 3 316 courses en Hongrie entre 1996 et 2004[10].
Il existe un petit secteur hippophagique[7].
Élevage
L'élevage de chevaux a toujours représenté une facette importante de la culture hongroise depuis la colonisation du pays, principalement en raison de sa situation géographique et de ses plaines ouvertes. Ses vastes terres paturables ont fait de la Hongrie un lieu idéal pour l'élevage équin[7]. En 2008, la Hongrie héberge environ 60 000 chevaux, soit un taux bas de 6 chevaux pour 1 000 habitants[11].
Le pays élève un petit nombre de Lipizzans dans les haras nationaux[12], qui font l'objet de mesures de protection et de conservation[13].
Le pays héberge la race transfrontière du Huçul[14].
9,2 % des chevaux hongrois sont infectés par Setaria equine[15].
Haras national de Mezőhegyes
La Hongrie héberge l'un des plus grands haras du monde, le Haras national de Mezőhegyes[7]. Haras d'état de la famille royale de Hongrie et de la cour impériale, il est créé en 1784. Mezőhegyes est à l'origine de plusieurs races et plusieurs souches : le Gidrán, le Furioso, et le Nonius, qui est le plus lourd[6].
Culture
Les os du cheval ont toujours été utilisés en Hongrie, de la période préhistorique à la période historique. L'un de ces usages est la fabrication de patins en os[16].
Notes et références
- Edwards 2006, p. 124.
- (en) László Bartosiewicz et Gábor Bartosiewicz, « “Bamboo Spine” in a Migration Period Horse from Hungary », Journal of Archaeological Science, vol. 29, no 8, , p. 819–830 (ISSN 0305-4403, DOI 10.1006/jasc.2001.0715, lire en ligne, consulté le )
- Jerem, Erzsébet., Iron Age horse burial at Sopron-Krautacker (NW Hungary). Aspects of trade and religion (OCLC 605918462, lire en ligne)
- (en) Rudi Paul Lindner, « Nomadism, Horses and Huns* », dans Warfare in the Dark Ages, Routledge, (ISBN 978-1-315-23431-1, lire en ligne), p. 49–65
- (en) Egon Kamarasy, « A History of Hungarian Horses », Hungarian Horse Association of America (consulté le ).
- (en) « Home », State Stud of Mezohegyes (version du 1 août 2008 sur Internet Archive)
- Rousseau 2016, p. 256.
- (en) K. Erdös, « Gypsy horse-dealers in Hungary », Romani Studies, vol. 38, no 1, .
- (en) János Posta, István Komlósi et Sándor Mihók, « Breeding value estimation in the Hungarian Sport Horse population », The Veterinary Journal, vol. 181, no 1, , p. 19–23 (ISSN 1090-0233, DOI 10.1016/j.tvjl.2009.03.006, lire en ligne, consulté le )
- (en) Árpád Bokor, József Stefler et István Nagy, « Genetic parameters of racing performance on Thoroughbred horses in Hungary », Acta Agraria Kaposváriensis, vol. 10, no 2, , p. 153–157 (ISSN 1418-1789, lire en ligne, consulté le )
- Khadka 2010, p. 10.
- (en) P Zechner, F Zohman, J Sölkner et I Bodo, « Morphological description of the Lipizzan horse population », Livestock Production Science, vol. 69, no 2, , p. 163–177 (ISSN 0301-6226, DOI 10.1016/S0301-6226(00)00254-2, lire en ligne, consulté le )
- Khadka 2010, p. 36.
- Khadka 2010, p. 11-12.
- « revalence of Setaria equine microfilaraemia in horses in Hungary », Veterinary Record, (lire en ligne).
- (en) A. M. Choyke et L. Bartosiewicz, « Skating with Horses: continuity and parallelism in prehistoric Hungary », Revue de Paléobiologie, vol. 24 (SPI/10), 317, .
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- [Edwards 2006] Elwyn Hartley Edwards, Les chevaux, De Borée, , 272 p. (ISBN 9782844944498).
- [Khadka 2010] (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics,
- [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453).
- [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Hongrie », p. 256