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Chemin de fer Nyon-Crassier

La compagnie du chemin de fer Nyon-Crassier (abr. NC), est une entreprise suisse de transport ayant exploité, durant le début du XXe siècle, la ligne de chemin de fer Nyon – Crassier – Divonne, dans le canton de Vaud et le département de l'Ain.

Compagnie du chemin de fer Nyon-Crassier
Ancienne gare de Crassier

Création
Date de faillite
Dates-clés : contrat d'exploitation avec les CFF
Fondateur(s) Charles Bregand, Arthur Teysseire

Forme juridique Société anonyme
Siège social Nyon
Drapeau de la Suisse Suisse

Longueur 9,145 km
Écartement des rails Standard UIC (1 435 mm)

Histoire

À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer se développe un peu partout en Suisse et les régions périphériques étudient la possibilité de se raccorder aux grands réseaux par le biais de lignes secondaires. Un comité formé de Duboux, ingénieur à Lausanne, Charles Bregand, syndic de Crassier et Albert Baup, banquier à Nyon se crée à Nyon et adresse le 31 mai 1893 à la Confédération une demande de concession pour exploiter une ligne de chemin de fer à voie normale entre Nyon et Divonne via Crassier. Le conseil d'État genevois fera opposition à cette demande au motif que l'octroi d'une telle concession risquerait de couper Genève du reste de la Suisse. La demande de concession est rejetée[1].

Le 15 mai 1900, le conseil d'État vaudois d'entente avec les autorités françaises adresse à nouveau une demande de concession. Celle-ci est finalement délivrée le 28 juin 1902 à Charles Bregand et Arthur Teysseire, ingénieur et conseiller municipal de la ville de Nyon. Ils constituent alors la compagnie du chemin de fer Nyon-Crassier[2] - [3].

Le 9 aoĂ»t 1904, la compagnie mandate les Chemins de fer fĂ©dĂ©raux suisses (CFF) de l'exploitation de la ligne. Une entente est conclue avec la Compagnie des chemins de fer de Paris Ă  Lyon et Ă  la MĂ©diterranĂ©e (PLM) pour qu'elle mette des correspondances Ă  Divonne-les-Bains Ă  destination de Bellegarde. Durant cette mĂŞme annĂ©e, les travaux de construction de la ligne dĂ©butent. Les coĂ»ts s'Ă©lèvent Ă  600 000 CHF[2].

Les travaux finis, la ligne est mise en service en deux temps. Tout d'abord, le 1er mai 1905, le tronçon Nyon – Crassier est mis en service[2], puis, 6 mois plus tard, le tronçon Crassier – Divonne est mis en service[4].

La Première Guerre mondiale entraîne des pertes considérables, ce qui a pour conséquences de plonger la compagnie dans de grandes difficultés financières et elle finit par être mise en faillite le 21 novembre 1921. En l'absence de repreneur, c'est l'État de Vaud qui reprend à sa charge les activités de transport[5].

Matériel roulant

Dès le début de son histoire, la compagnie a chargé les CFF d'assurer le service commercial de la ligne. Elle n'a donc jamais possédé le moindre véhicule ferroviaire en propre. À la mise en service de la ligne, ce sont des locomotives à vapeur Eb 2/4 qui tractent les trains durant toute la période de vie de la compagnie. Elles seront par la suite remplacée par d'autres machines à vapeur plus puissantes puis par des locomotives diesel-électriques[6].

Exploitation

Ancienne gare de Divonne-les-Bains

Sans ĂŞtre catastrophique, les rĂ©sultats financiers de la compagnie n'ont jamais non plus Ă©tĂ© mirobolants. La compagnie est dĂ©ficitaire durant ses trois premières annĂ©es d'exploitation, puis gĂ©nère un bĂ©nĂ©fice positif jusqu'Ă  ce qu'Ă©clate la Première Guerre mondiale. Pendant l'entier du conflit, la compagnie est Ă  nouveau dĂ©ficitaire. Le trafic marchandises est le plus affectĂ© par la guerre[5]. Il faut attendre 1919 pour avoir un bilan nul et retrouver les chiffres noirs en 1920. Les recettes et dĂ©penses de la compagnie sont rĂ©sumĂ©es dans le tableau ci-dessous[6]. NĂ©anmoins, les pertes subies durant la pĂ©riode 1914-1918 seront fatales Ă  la compagnie. En effet, elle est incapable d'honorer ses engagements et le Tribunal fĂ©dĂ©ral de Lausanne prononce la faillite de la compagnie NC le 21 novembre 1921. C'est alors l'État de Vaud qui reprend la propriĂ©tĂ© de la ligne en rachetant les infrastructures pour la somme de 50 000 CHF avec un droit de jouissance dès le 1er janvier 1922[5].

Reconstitution de la ligne en miniature

L'association "Amicale du train modulaire de Nyon" (ATM) s'attelle à reconstituer la ligne en miniature sur 15 mètres de long.

Notes et références

  1. Karl Schenk, « Message du conseil fédéral à l'assemblée fédérale concernant le refus de la concession d'un chemin de fer à voie normale de Nyon à Crassier », Feuille fédérale, vol. IV, no 47,‎ , p. 491-494 (lire en ligne, consulté le )
  2. Michel Dehanne, Voies normales privées du Pays de Vaud, p. 9
  3. Robert Comtesse, « Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant l'approbation du contrat d'exploitation conclu entre la compagnie de chemin de fer Nyon-Crassier et la direction générale des chemins de fer fédéraux » [PDF], sur amtsdruckschriften.bar.admin.ch, (consulté le ), p. 740-743
  4. Marc Dietschy, Le Paradis perdu, p. 38
  5. Michel Dehanne, Voies normales privées du Pays de Vaud, p. 32
  6. Michel Dehanne, Voies normales privées du Pays de Vaud, p. 46

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Marc Dietschy, Le Paradis perdu : Le dĂ©mantèlement du trafic rĂ©gional ferroviaire Ă  voie normale en Suisse, Genève, Slatkine, , 216 p. (ISBN 978-2-8321-0439-2), chap. 11 (« Nyon-Crassier-la Rippe-Frontière (Divonne) ») Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Michel Dehanne, Voies normales privĂ©es du Pays de Vaud, Belmont-sur-Lausanne, La Raillère, , 340 p. (ISBN 2-88125-010-6), chap. 1 (« Nyon-Crassier-Divonne ») Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Michel Dehanne, Chemins de fer privĂ©s vaudois : 1873-2000, Belmont-sur-Lausanne, La Raillère, , 432 p. (ISBN 978-2-88125-011-8), chap. 18 (« Nyon-Crassier-Divonne »)

Voir aussi

Articles connexes

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