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Charlot

Charlot est un personnage de fiction, un vagabond interprété par l'acteur britannique Charlie Chaplin dans la plupart de ses films, plus précisément une soixantaine de films courts à partir des années 1910. Les films les plus connus dans lesquels il apparaît sont : Les Temps modernes (1936), La Ruée vers l'or (1925) ou encore Le Kid (1921).

Charlie Chaplin dans le rĂ´le de Charlot.

Ce nom, qu'on lui donne dans plusieurs langues, est le diminutif du prénom de l'acteur, le personnage n'étant pas nommé en anglais, généralement désigné par l'expression « The Tramp » (le vagabond) ou plus ponctuellement « The Little Tramp » ou « The Immigrant » (l'immigrant).

Personnage emblématique du septième art, il a exercé une influence bien au-delà du monde du cinéma, notamment sur le critique littéraire Albert Thibaudet[1] et sur l’écrivain Henri Michaux[2].

Origine

Le surnom « Charlot » a été inventé par le producteur Jacques Haïk, découvreur en France du premier film de Charlie Chaplin, et importateur de ses films[3].

Charlot est apparu pour la première fois dans la comédie Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice, Cal.), réalisée par Henry Lehrman en 1914. En moins de trois ans, ce film court (7 minutes) a fait de Charlie Chaplin l'acteur comique le plus populaire au monde, étant notamment le premier personnage de cinéma associé aux produits dérivés (bandes dessinées et jouets)[4].

Pourtant, en anglais, le personnage récurrent de Charlot n'a pas de nom. Il est connu comme The Tramp (le vagabond), The Little Tramp (le petit vagabond) ou The Immigrant (l'immigrant). Ces surnoms proviennent des titres de deux de ses films : The Tramp (1915) et The Immigrant (1917).

Les titres des films de Chaplin, bien qu'assez variés en anglais, ont été traduits en français en utilisant le nom de Charlot suivi de sa fonction dans le film : Charlot boxeur, Charlot policier, Charlot musicien, etc.

Le surnom « Charlot » est souvent assimilé à Charlie Chaplin lui-même, exemple réussi d'assimilation d'un nom de personnage à un comédien.

Description

Charlot dans Une vie de chien (1918).

La légende rapporte que différents acteurs de la troupe de la Keystone inspirèrent ses attributs vestimentaires : pantalon flottant et tombant de Fatty (Roscoe Arbuckle), les souliers taille 49 de Ford Sterling, redingote noire étriquée sur un veston boutonné de Billy Gilbert, chapeau melon trop petit du père de Minta Durfee[5]. Il arbore une moustache en brosse à dents et porte des cheveux noirs frisés. Sa démarche en canard est associée à son pantalon flottant, ses chaussures trop grandes et sa canne souple en bambou[6]. Cette allure lui vaudra la réputation de « vagabond » misérable et roué, asocial et obstiné, révolté et sentimental.

Le début des films consiste souvent en une recherche de nourriture, Charlot étant affamé et sans le sou (exemple : The Circus (le Cirque). Le personnage a des réactions très inattendues, imprévisibles : il est souvent maladroit (surtout quand il ne le faudrait pas), galant voire joli cœur par moments, et surtout astucieux pour se sortir sans encombre du pétrin dans lequel il ne manque pas une occasion de se plonger. Sa capacité de réaction immédiate, totalement déconcertante pour ses antagonistes, lui est précieuse et Chaplin insistait beaucoup sur cet aspect du personnage.

Dans la culture populaire

Nombreux sont les exemples témoignant de la notoriété et de la popularité quasiment mondiale de Charlot depuis un siècle. Ici, en 1961, un enfant grimé et costumé en s'inspirant du personnage, lors d'un carnaval à Maribor (à l'époque en Yougoslavie, aujourd'hui en Slovénie).

Le mot « Charlot », dérivé du personnage de Charlie Chaplin, est entré dans le langage courant. Un charlot est une personne que l'on ne peut pas prendre au sérieux, d'où le nom du groupe de fantaisistes français, les Charlots.

Notes et références

  1. Albert Thibaudet, « Charlot », Réflexions sur la littérature, Paris, Gallimard,‎ , p. 1399-1403
  2. Nathalie Gillain, « Charlot, une source d’inspiration pour Henri Michaux : de la figuration de mouvements à la subversion des genres littéraires », Études françaises, vol. 55, no 2,‎ , p. 95-113 (lire en ligne)
  3. « Biographie - Jacques Haïk, de Charlot au Grand Rex », sur Le Petit Journal (web), (consulté le )
  4. « Charlie Chaplin est mort il y a 30 ans, Charlot vit toujours », sur Swissinfo,
  5. Charles Spencer, dit Charlie Chaplin sur Larousse.fr
  6. Mariange Ramozzi-Doreau, Charlot au cœur de l'écriture cinématographique de Chaplin : Le Muet, Volume 1, Editions du CEFAL, 2003, p.32

Voir aussi

Travaux universitaires

  • Mariange Ramozzi-Doreau, sous la direction d'AndrĂ© Gardies, Charlot au cĹ“ur de l'Ă©criture cinĂ©matographique de Chaplin, thèse de doctorat en cinĂ©ma, universitĂ© Louis Lumière, Lyon 2, 2000, 565 p. en deux volumes, avec 1 cassette vidĂ©o. Texte intĂ©gral
  • Nathalie Gillain, « Charlot, une source d’inspiration pour Henri Michaux : de la figuration de mouvements Ă  la subversion des genres littĂ©raires », Études françaises, vol. 55, no 2,‎ , p. 95-113 (lire en ligne).


RADIO (FRANCE CULTURE)

. Jean-Pierre Pagliano, Chaplin après Charlot (Les Mardis du cinéma, 29 avril 1986). Avec la participation de Claude Chabrol, Henri Colpi, Pierre Etaix.

Articles connexes

Liens externes

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