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Charles de Jurquet de la Salle

Charles Jean Marie Joseph d'Anfreville de Jurquet de La Salle[1], usuellement Charles de la Salle, nĂ© le Ă  Soulac-sur-Mer en Gironde et mort le au Kremlin-BicĂȘtre[2], est un rĂ©sistant et pilote de chasse français[3].

Biographie

DiplĂŽmĂ© de Saint-Cyr en 1938, il est nommĂ© lieutenant dans l'ArmĂ©e de l'air en 1940. En , il est dĂ©mobilisĂ© et placĂ© en congĂ© d'armistice. Il se lance dans la rĂ©sistance intĂ©rieure, se spĂ©cialisant dans le renseignement sur les forces aĂ©riennes, jusqu'en oĂč il dĂ©cide de quitter la France et de se porter volontaire auprĂšs du groupe de chasse Normandie-NiĂ©men. CapturĂ© et internĂ© en Espagne, il s'Ă©vade et rejoint Casablanca puis finalement Toula et le front de l'Est en .

AprÚs avoir participé à plusieurs offensives sur les fronts russe, biélorusse, polonais et allemand dont il est titulaire de 5 victoires en 110 missions de guerre (2 individuelles, 2 en collaboration et 1 probable), il termine la guerre au grade de capitaine, chef d'une des deux escadrilles rentrant en triomphe sur la base du Bourget aux commandes de leurs Yak donnés par Staline[4].

AprÚs deux ans sur le front d'Indochine en tant que commandant, il est par la suite chargé de divers commandements au sein de l'Armée de l'air, devenant colonel en 1961.

Charles de Jurquet de la Salle est mentionné parmi les « morts au service secret de la France » dans l'ouvrage de Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer Histoire politique des services secrets français[5] publié en 2012. Il y est fait mention de la « cause du décÚs : « Suicidé » par la Securitate ».

D'autres sources font Ă©tat de circonstances diffĂ©rentes. En novembre 1969, le journaliste Jacques Derogy Ă©crit : « le 8 aoĂ»t (...) le colonel Charles de Jurquet de La Salle d'Anfreville, 55 ans, (...) est tombĂ© du 10e Ă©tage de la citĂ© Truillot, Ă  Ivry-sur-Seine. C'Ă©tait pendant une perquisition. Il Ă©tait depuis deux jours entendu par la D.S.T., en position de garde Ă  vue. Pour voyages suspects en Roumanie et rapports, soupçonnĂ©s d'ĂȘtre devenus intelligences, avec des agents secrets de la Securitate de Bucarest[6] ». Les dĂ©tails de cette affaire sont relatĂ©s dans les mĂ©moires de Jean Rochet, directeur de la DST de 1967 Ă  1972, qui Ă©voque Charles de La Salle sous le nom de colonel X[7]. En 1985, Roger Faligot et Pascal Krop Ă©crivent que Charles de La Salle se suicide le 8 aoĂ»t 1969 « alors que la DST vient l'arrĂȘter pour appartenance Ă  un rĂ©seau d'espionnage roumain[8] ». En 1996, Nathaniel Herzberg et Eric Inciyan Ă©voquent, dans un article du quotidien Le Monde consacrĂ© au rĂ©seau d'espionnage de Mihai Caraman, le chef des services secrets roumains en France de 1958 Ă  1969, « un colonel Ă  la retraite, ancien de l'escadrille Normandie-Niemen pendant la seconde guerre mondiale, particuliĂšrement bien introduit dans les milieux de l'industrie d'armement » qui « se suicidera en sautant par la fenĂȘtre de son domicile[9] ».

Il est marié à Ghislaine, née de Bardies-Montfa, chevalier de la Légion d'honneur en tant que résistante[10].

Distinction

Notes et références

  1. Collectif, « Charles d'Anfreville de Jurquet de La Salle », sur Roglo (consulté le )
  2. Base LĂ©onore
  3. « Un pilote du Normandie-Niémen enterré à Engomer », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  4. « d ANFREVILLE DE JURQUET de la SALLE - Normandie Niemen », sur www.cieldegloire.com (consulté le )
  5. Roger Faligot Jean Guisnel Rémi Kauffer, histoire politique des services secrets français, La Découverte, (ISBN 9782707177711)
  6. Jacques Derogy, « Espionnage : l'engrenage roumain », L'Express,â€?/span> (lire en ligne)
  7. Jean Rochet, Cinq ans Ă  la tĂȘte de la DST 1967-1972 : La mission impossible, Paris, Plon, , 340 p. (ISBN 2-259-01271-X), Le rĂ©seau roumain
  8. Roger Faligot et Pascal Krop, La piscine : les services secrets français 1944-1984, Éditions du Seuil, coll. « L'Épreuve des faits », , 431 p. (ISBN 2-02-008743-X), p. 103
  9. Nathaniel Herzberg et Eric Inciyan, « Charles Hernu a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par un responsable des « services » roumains », Le Monde,â€?/span> (lire en ligne)
  10. Union des Gaullistes de France (UGF), « Promotion de la Légion d'Honneur 2010: Ancien Combattants et Déportés », sur Union des Gaullistes de France (UGF) (consulté le )

Liens externes

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