Accueil🇫🇷Chercher

Charles Ozanam

Charles Ozanam, né le à Lyon et mort le à Paris, est un médecin et militant catholique français.

Charles Ozanam
Portrait de Charles Ozanam
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Père
Jean-Antoine-François Ozanam (d)
Mère
Marie Nantas (d)
Fratrie
Charles-Alphonse Ozanam (d)
Frédéric Ozanam
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par

Biographie

Jeunesse et formation

D'une famille originaire de la Bresse, Charles Ozanam, né à Lyon le 3 décembre 1824, est le dernier des quatorze enfants du docteur Jean-Antoine-François Ozanam (1773-1837), alors médecin à l'Hôtel-Dieu de Lyon, et de Marie Nantas (1781-1839), fille d'un marchand de soie.

Initié aux sciences très tôt par son père qui l'emmenait parfois avec lui à l'Hôtel-Dieu, il commence ses études aux Minimes, puis il entre en 1839 au collège royal de Lyon. Il devient bachelier ès lettres en août 1842 et prépare, l’année d’après (1842-1843), à la fois son baccalauréat ès sciences et l’examen de fin de 1re année de médecine[2]. Parmi ses professeurs de cette première année à Lyon, il y a les docteurs Amédée Bonnet et Antoine Bouchacourt.

Orphelin de père à l'âge de 12 ans et de mère à l'âge de 15 ans, il vit à partir de 1839 le plus souvent seul, installé par son frère aîné et tuteur, Alphonse, alors prêtre de la Communauté des Missionnaires du diocèse de Lyon, dans un petit appartement avec Marie Cruiziat, leur vieille domestique. Surveillé et conseillé par ses deux frères aînés, Alphonse et Frédéric, il opte pour la carrière médicale, suivant ainsi l'exemple de son père et renonçant à la carrière dans la Marine qu'il avait un temps envisagée et qui correspondait à sa passion pour les expéditions lointaines.

Carrière parisienne

Inscrit Ă  partir de novembre 1843 Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de Paris, il est reçu Ă  l'internat en 1847. Lors des journĂ©es de juin 1848, il est de ceux qui soignent les blessĂ©s Ă  l'HĂ´tel-Dieu et reçoit, pour son zèle et dĂ©vouement dans ces circonstances, une mĂ©daille d'honneur du Ministère de l'IntĂ©rieur. RĂ©compensĂ© Ă©galement par la « mĂ©daille d'or de l'internat Â» qui lui vaut le titre de « laurĂ©at des hĂ´pitaux Â», il soutient en dĂ©cembre 1849 très brillamment sa thèse de doctorat : De la forme grave de l'ictère essentiel, première Ă©tude et description de cette maladie jusqu'alors inconnue en France.

NommĂ© bibliothĂ©caire de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine en 1850, il doit renoncer Ă  ce poste en 1855. Interne et disciple du docteur Jean-Paul Tessier de l'hĂ´pital Sainte-Marguerite (annexe de l'HĂ´tel-Dieu), il fait partie des rares mĂ©decins qui ne rejettent pas alors l'homĂ©opathie comme mĂ©dication thĂ©rapeutique. Cela est cependant considĂ©rĂ© comme une hĂ©rĂ©sie : la « SociĂ©tĂ© anatomique Â», exclut Ă  l'unanimitĂ©, de ses membres correspondants, les docteurs Tessier, Cabalda, FrĂ©dault, Jousset, « comme auteurs de publications homĂ©opathiques »[3]. Charles Ozanam et son ami Alphonse Milcent, oubliĂ©s dans la liste, rĂ©clament crânement le mĂŞme honneur[4]. L'AcadĂ©mie de mĂ©decine somme Charles Ozanam, qui ne veut pas choisir son camp entre mĂ©decine acadĂ©mique et homĂ©opathie, de dĂ©missionner.

En même temps que médecin au diagnostic très sûr, Charles Ozanam est aussi un chirurgien à la dextérité peu commune, ce qui lui vaut d'être nommé chirurgien de l'hôpital Saint-Jacques.

Il reste fondamentalement un homme de science et un chercheur, très intéressé par la thérapeutique mais pas seulement. Ses nombreux travaux, le plus souvent publiés sous forme d'articles donnés à l'Art Médical et à la Revue homéopathique française, témoignent de la grande diversité de ses connaissances mais également d'un esprit ouvert et précurseur. On peut citer, parmi beaucoup d'autres, ses recherches sur l'emploi du brome, son intérêt pour l'anesthésie ou pour les initiatives concernant la prise en charge des malades mentaux et surtout, son œuvre majeure, sa longue étude sur La circulation et le pouls publiée en 1884 et couronnée par l'Académie des Sciences. A l'occasion de ce long travail, étant lui-même membre de la Société française de photographie, il réalise dès 1867, avec l’aide d’Édouard Baldus, des épreuves photographiques reproduisant les battements du cœur et du pouls, déjà persuadé des services que pouvait rendre à la physiologie cette méthode d'observation.

Militant catholique

Profondément chrétien, Charles Ozanam n'hésite pas à le montrer par ses engagements. Dès sa première année de médecine à Lyon, il s'inscrit à la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, œuvre dont son frère Frédéric est l'un des principaux fondateurs.

En 1852, il est tellement marquĂ© par la visite qu'il fait dans les Landes Ă  une communautĂ© de Bernardines composĂ©e uniquement de femmes « repenties Â» embrassant la vie cĂ©nobitique qu'il publiera quelques annĂ©es plus tard sa brochure Le pays des Landes, une ThĂ©baĂŻde en France.

Marié en septembre 1855 avec Anne Lise d'Aquin, il sera père de onze enfants. Il donne une éducation chrétienne à ses enfants et le fait à la fois par l'exemple et par son enseignement.

Son engagement religieux prend un aspect tout particulier quand, en 1867, il participe, en France, au recrutement des Zouaves pour la défense des États pontificaux, comme médecin du Conseil de révision chargé de l'examen sanitaire des volontaires. Ne trouvant cependant pas cet engagement suffisant, il abandonne son importante clientèle mais aussi sa femme et les six enfants qu'ils avaient alors, pour accompagner ces soldats jusque sur les champs de bataille, où il organise les ambulances de l'armée pontificale[5]. En remerciement, le , il se voit décerner par le pape Pie IX la médaille Fidei et Virtuti et il est nommé, en janvier 1870, commandeur de l'ordre de Pie IX.

En 1880, lors des décrets d’expulsion des congrégations, il s'oppose à l'expulsion du couvent des Capucins, action qui lui vaut d'être sérieusement blessé au visage[6].

Pris d'un malaise subit, alors qu'il s'apprĂŞte Ă  sortir pour aller voir ses malades, il meurt brutalement, Ă  soixante-cinq ans, le .

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-b0f1e1age-4ot5muoxfi68 »
  2. Voir lettre d’Alphonse Ozanam à son frère Frédéric, Bourg, 17 mars 1843 (source : Archives Laporte).
  3. Voir Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie, n° du 11 janv. 1856
  4. D'après Charles Janot, Histoire de l'homéopathie française, 1934.
  5. Voir Charles Ozanam, Une ambulance Ă  la bataille de Mentana, 1868.
  6. Il est blessé « par les éclats de la porte du monastère cédant sous la hache des persécuteurs » ( Frédéric Brémard, Histoire de la famille Ozanam, p. 191).

Publications

  • De la forme grave de l'ictère essentiel, thèse de doctorat en mĂ©decine, tome 10, no 231, Paris, 1849.
  • Recherches cliniques sur l'Ă©clampsie des enfants et les paralysies atrophiques qui lui succèdent, Paris, J.-B. Baillière, 1850.
  • L'AnesthĂ©sie, histoire de la douleur, extrait du Correspondant, Paris, B. Douniol, 1854, 26 p.
  • De la Rupture pulmonaire chez les enfants et de l'emphysème gĂ©nĂ©ral qui lui succède, Paris, J.-B. Baillière, 1854.
  • Étude sur le venin des arachnides et son emploi en thĂ©rapeutique, suivie d'une dissertation sur le tarentisme et le tigretier, Paris, J.-B. Baillière, 1856, 88 p.
  • Premier mĂ©moire sur l'efficacitĂ© du brome dans le traitement des affections pseudo-membraneuses, Paris, H. Plon, 1856, 7 p.
  • Action anesthĂ©sique de l'oxyde de carbone AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1856.
  • DĂ©composition de l'Ă©ther et formation de gaz carbonĂ©s pendant l'anesthĂ©sie, AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1857.
  • EfficacitĂ© de la camomille romaine contre les suppurations graves, AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1857.
  • L'AnesthĂ©sie, histoire de la douleur, extrait du Correspondant, Paris, Ch. Douniol, 1857, 24 p.
  • Inhalations d'acide carbonique comme agent anesthĂ©sique sans danger, AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1858.
  • Des AnesthĂ©sies en gĂ©nĂ©ral, de leurs effets physiologiques et pathologiques et surtout de l'Ă©lĂ©ment chimique qui spĂ©cialement produit l'anesthĂ©sie, Paris, J.-B. Baillière, 1858, 130 p.
  • Le Pays des Landes, une ThĂ©baĂŻde en France, extrait du Correspondant, Paris, C. Douniol, 1858, 33 p.
  • MĂ©moire sur les dissolvants et les dĂ©sagrĂ©geants des produits pseudomembraneux et sur l'emploi du brome dans les affections pseudo-membraneuses 2e Ă©dition, Paris, J.-B. Baillière, 1859, 47 p.
  • Premier mĂ©moire sur l'efficacitĂ© du brome dans le traitement des affections pseudo-membraneuses, extrait des Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Sciences, 26 mai, 1855, rĂ©Ă©d. Paris, H. Plon, 1859, 7 p.
  • Second mĂ©moire sur l'action curative du brome dans le traitement des affections pseudo-membraneuses, Paris, Plon, 1859, 16 p.
  • Note sur la prĂ©paration et l'emploi de l'eau oxygĂ©natĂ©e en thĂ©rapeutique, AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1861.
  • De la lĂ©gitimitĂ© de l'opĂ©ration cĂ©sarienne et de ses conditions de succès. Moyen de rendre l'accouchement naturel pour les bassins d'environ 6 centimètres, Paris, J.-B. Baillière, 1862 et extrait de la Gazette des hĂ´pitaux, Paris, Plon, 1862, 14 p.
  • Une visite Ă  la colonie de l'Abendberg, extrait de la Revue d'Ă©conomie chrĂ©tienne, Paris, A. Le Clère, 1862, 16 p.
    Il s'agit de l'établissement pour handicapés mentaux créé en, 1841 à Interlaken.
  • Les Doses infinitĂ©simales devant la dĂ©couverte de Bunsen, Paris, J.-B. Baillière, 1862, 30 p.
  • Le Dr J.-P. Tessier et les principes de la philosophie mĂ©dicale, extrait de la Revue d'Ă©conomie chrĂ©tienne, Paris, A. Le Clère, 1863, 43 p.
  • Polypes du larynx extirpĂ©s par les voies naturelles ; première opĂ©ration faite en France AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1863.
  • Action Ă©lective des divers alcaloĂŻdes de l'opium AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1866.
  • Les battements du pouls reproduits par la photographie ; nouveau sysmographe AcadĂ©mie des sciences, Paris, 1867.
  • Rapport Ă  S. Ex. le gĂ©nĂ©ral Kansler, pro-ministre des armes, sur les ambulances pontificales, Paris, V. Goupy, 1868, 35 p.
  • Une ambulance Ă  la bataille de Mentana 34 pages, extrait du Contemporain, revue d'Ă©conomie chrĂ©tienne, Paris, A. Le Clère, livraison de novembre, 1868.
  • MĂ©moire sur les dissolvants et les dĂ©sagrĂ©geants des produits pseudomembraneux et sur l'emploi du brome dans les affections pseudo-membraneuses, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1869, 47 p.
  • « Traitement de l'ongle incarnĂ© par les lames de caoutchouc Â», Revue MĂ©dicale Chirurgicale, 1874.
  • Élisabeth, ou l'Ange de la famille, Paris, SociĂ©tĂ© de typographie, 1881, 109 p.
  • Atlas de 14 photographies du pouls aux diffĂ©rents âges, avec le type de quelques maladies (2e Ă©dition), Paris, J.-B. Baillière, 1885.
  • La Circulation et le pouls; histoire, physiologie, sĂ©mĂ©iotique, indications thĂ©rapeutiques, Paris, J. B. Baillière et fils, 1886.
  • Les fresques de Notre-Dame de Boulogne par M. Charles Soulacroix, [Arlon], P.A. Bruck, 1 vol. (11 p.), s.d.

Bibliographie

  • Flory Albert, Le Docteur Charles Ozanam, 1944, brochure faite d'après le texte de la confĂ©rence sur ce dernier prononcĂ©e le au Cercle du Luxembourg par le Docteur Landry.
  • BrĂ©mard FrĂ©dĂ©ric, Histoire de la famille Ozanam, Paris, 1972, publication hors commerce. Voir le chapitre VI (pages 165 Ă  191) est consacrĂ© au Docteur Charles Ozanam.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.