Charles Carnus
Charles Carnus (1749 - 1792) est un homme d'église français, professeur, pionnier dans le domaine aérien et de l'exploration souterraine et l'un des martyrs des massacres de Septembre 1792.
Charles Carnus Bienheureux catholique | |
Bienheureux | |
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Naissance | 30 mai 1749 Peyrinhac, Salles-la-Source, Rouergue |
Décès | 3 septembre 1792 (43 ans) Paris |
Nationalité | française |
Activité | prêtre, professeur, aéronaute, spéléologue |
Béatification | octobre 1926 par Pie XI |
Fête | 3 septembre |
Saint patron | aviateurs |
Biographie
Charles Carnus nait le à Peyrinhac, petit village de la paroisse de Notre-Dame de Vanc, aujourd'hui commune de Salles-la-Source dans le Rouergue (Aveyron actuel). Il est le cinquième d'une famille de huit enfants. Ses parents, Jacques Carnus et Jeanne Lacas[1], étaient des agriculteurs du Rouergue.
Montrant de bonnes dispositions pour les études, il entre au Collège royal de Rodez. À partir de 1769, il poursuit ses études à Paris au Collège des Trente-Trois puis au Collège de Navarre.
Il est ordonné prêtre en 1773 puis est admis au Collège de Navarre. Il revient ensuite dans le Rouergue où il enseigne la théologie pendant un an, puis la physique au Collège royal de Rodez.
Il est élu membre à vie de la société de Navarre. Dès 1781, il donne des conférences à la société ruthénoise.
Impressionné par l'exploit de Pilâtre de Rozier et du Marquis d'Arlandes, il construit avec ses élèves une montgolfière baptisée Ville de Rodez avec laquelle il prend l'air le , après un premier essai à vide le [3].
En 1789, il souscrit aux Cahiers du clergé.
En désaccord avec la Constitution civile du clergé, il se réfugie à Paris au Séminaire des Trente-Trois mais est dénoncé. Il est arrêté et incarcéré au Séminaire de Saint-Firmin[4] qui servait alors de prison.
Il est exécuté le à Paris, lors des massacres de Septembre, aux côtés de trois autres victimes aveyronnaises : Jean-Antoine Seconds, Pierre-Jean Guarrigues et Jean Lacan[2].
En , il est déclaré bienheureux par Pie XI[5].
Activités aériennes
Charles Carnus, alors professeur de philosophie à Rodez, fut la quatrième personne au monde à fabriquer une montgolfière. L'évêque de Rodez lança une souscription et récolta près de deux mille livres. La montgolfière avait pour nom Ville de Rodez.
Le 22 juillet 1784, Carnus, et son collègue Louis Louchet, (professeur de seconde au collège Royal de Rodez) assistèrent à un vol "test" avec une première montgolfière inhabitée qui atterrit hors de la ville.
Le 6 août 1784, huit mois après le vol de Pilâtre de Rozier, et après avoir réalisé les quelques modifications nécessaires, la montgolfière s'envola à 8h28 de la cour du collège Royal (actuelle place Foch) pour atterrir à 9h03 au hameau de Caumels (Alt.755 m), sur la commune de Flavin (Aveyron)[7], après avoir parcouru au total 7000 toises (13,64 km).
Dix-huit minutes après le départ, la montgolfière a parcouru 2000 toises. À 24 minutes, 3000 toises. À 6400 toises, la montgolfière est bloquée par un petit chêne isolé, Charles Carnus descend le premier, une fois allégé, l'aérostat parcours 600 toises supplémentaires, Louis Louchet est seul à bord[8].
La montgolfière Ville de Rodez a 53 pieds et demi de diamètre, 8 980 pieds de surface en 8 fuseaux, 80 000 pieds carrés de capacité. Pour les deux aérostiers, deux loges sont fixées à la base, de 3 pieds 3 pouces de côté et 3 pieds de haut[3].
Deux plaques commémorent ce quatrième vol humain de l'histoire, la première sur le point de départ[9], place Foch à Rodez et la deuxième sur le point d'atterrissage[10], à l’entrée du hameau de Caumels, au-dessus du village d'Inières.
Activités spéléologiques
Dans le domaine de la spéléologie, il explora plusieurs cavités de la région de Rodez dont :
- le Tindoul de la Vayssière, sur le causse Comtal non loin de son village natal (1785) ;
- les grottes de Solsac, dont la plus connue est celle de Bouche Rolland (1788).
Il est considéré comme l'un des premiers spéléologues français.
Notes et références
- « Naissance : CARNUS Charles », sur fr.nf (consulté le ).
- Amans-Claude (Abbé) Auteur du texte Sabatié, Les Massacres de septembre. Les Martyrs du clergé, avec... documents inédits et biographies de quatre martyrs de Rodez : 1° Charles Carnus, un des premiers aéronautes. 2° Jean-Antoine Seconds, prédicateur du Roi. 3° Pierre-Jean Garrigues, docteur de Sorbonne. 4° Jean Lacan, aumônier de l'Hôpital de la Pitié. (Notices sur huit martyrs sulpiciens,) / par A.-C. Sabatié,..., (lire en ligne)
- Charles Carnus, Lettre de M. l'Abbé CARNUS, Marin Devic, Maître-ès-arts, imprimeur du Roi, , 30 p.
- www.bxmartyrsde1792.com : Le séminaire Saint-Firmin.
- « Bienheureux Charles Carnus », sur nominis.cef.fr (consulté le )
- Jean-Guillaume (1743-17 ?) Graveur Blanchon et Théodore (17-17 ?) Dessinateur du modèle Candieu, « Vue perspective de la Ville de Rodez, capitale du Rouergue, prise du clocher des Chartreux... par son très humble et très obéissant serviteur de l'école royale de dessin de la dite ville le 14 décem.bre 1784 : Cette vue est ornée de la superbe mongolfière... construite à Rodez par M.r l'abbé Carnus, professeur de philosophie. S'est élevée le 6 août 1784, avec ce physicien, accompagné de Mr. Louchet, son confrère... : [estampe] / Candieu del. ; Blanchon sculp.t », sur Gallica, (consulté le )
- Jean-Michel Cosson, Histoire des rues de Rodez, Éditions De Borée, 2003, p. 136.
- Fulgence Marion, Les ballons et les voyages aériens, Éditions Ligaran, Chapitre IX
- « Départ du vol en montgolfière de l'abbé Carnus - Rodez - Aérostèles », sur www.aerosteles.net (consulté le )
- « Atterrissage de Charles CARNUS - Flavin - Aérostèles », sur www.aerosteles.net (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Abbé Amans-Claude Sabatié, Les Massacres de septembre : Les Martyrs du clergé, Gabriel Beauchesne, , 473 p. (lire en ligne)
- « Les grandes figures disparues de la spéléologie française », Spelunca (Spécial Centenaire de la Spéléologie), no 31, , p. 34-35
- Delanghe, Damien, Médailles et distinctions honorifiques (document PDF), in : Les Cahiers du CDS no 12, mai 2001.
- Association des anciens responsables de la fédération française de spéléologie : In Memoriam.