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Charles Bertin (avocat)

Charles Louis Auguste Bertin, dit Charles Bertin, né le à Douai et mort à Douai le , était un avocat, maire de Douai de 1896 à 1919.

Charles Louis Auguste Bertin
Fonctions
Maire de Douai
-
Francis Godin (d)
Premier adjoint au maire (d)
Douai
-
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Douai
Nationalité
Activités

Biographie

Fils d’un ingénieur des Ponts et Chaussées[1], Charles Bertin, avocat à la Cour, semble avoir peu plaidé. Il indique en 1902 pour l’obtention de la Légion d'honneur ses seuls mandats électifs et sa situation d’officier d’artillerie de réserve[2].

Conseiller municipal en 1888 alors que son oncle Charles Mention, républicain convaincu, prend la tête de la municipalité, il est premier adjoint délégué aux travaux en 1892 quand Olivier Giroud devient maire, élection qui, prenant en compte l’évolution sociologique de Douai[3], signale la victoire des Républicains sur la Droite locale.

En 1896, à la mort de Giroud, Charles Bertin, devient maire à 38 ans. D’opinion très modérée, il réussit à unir les diverses factions républicaines de la ville, supplanter les conservateurs et surtout tenir à distance les socialistes dont l’audience électorale, notamment à la périphérie de la ville (Dorignies, Frais-Marais), deviendra au fil des ans de plus en plus importante.

Il conserve la mairie jusqu’en 1919, au prix de louvoiements compliqués mais qui s’avéreront toujours victorieux alors même que la politique gouvernementale – ainsi l’expulsion des congrégations enseignantes en 1904 et la séparation de l’église et de l’État en 1905 – sera parfois très difficile à gérer dans cette ville puissamment catholique.

Sans doute parce qu’il était familier des sujets techniques et urbanistiques, le bilan de Bertin à la direction de la ville durant ses vingt premières années de mandat est impressionnant. À l'exemple de son prédécesseur Jules Maurice, lui reviennent en effet de très nombreux projets qui ont structuré la ville jusqu’à aujourd’hui, ainsi entre autres les deux parcs publics douaisiens, le premier de la porte de Valenciennes (qui sera baptisé plus tard en son honneur) et le second de la Tour des Dames, le cirque municipal (futur hippodrome), le collège de jeunes filles (futur lycée Corot) et enfin l’école des Beaux-Arts (qui a gardé son nom).

Occupée par les troupes allemandes au début d’, Douai subit durant quatre ans une présence militaire aussi sévère que tatillonne. Sous cette tutelle étrangère, Bertin représente l’autorité française. Il tente ainsi avec le soutien du comité hispano-américain[4] de subvenir aux besoins alimentaires d’une population au bord de la famine et organise l’émission de billets communaux pour pallier la pénurie de petite monnaie essentielle aux échanges quotidiens.

Soucieux d’installer un « modus vivendi » avec les occupants, il sera beaucoup reproché à Charles Bertin de ne pas s’être opposé plus vigoureusement aux demandes des troupes allemandes. Avec des otages pris parmi la population pour être emprisonnés dans des camps en Allemagne et en Lituanie, de tracasseries de toutes natures, les douaisiens furent aussi contraints d’héberger les troupes voire de travailler pour elles. Il est vrai que s’il s’est publiquement indigné des pratiques les plus dures des Allemands, il n’a jamais organisé une résistance administrative quotidienne contre eux à l’inverse de la population douaisienne dont l’hostilité aux « Boches » a été, en dépit des risques, aussi générale que publique.

Charles Bertin ne s’est pas représenté aux élections municipales de 1919.

Notes

  1. Il est né au 12 rue du Gros Sommier, son père, Auguste, né en 1823 à Douai, polytechnicien X1845 était ingénieur en service ordinaire, sa mère, Émilie Mention, fille d’un lapidaire parisien réputé, était alors âgée de 19 ans.
  2. Il se déclare propriétaire en 1934.
  3. Ă€ cette date, tĂ©moignage du dĂ©veloppement Ă©conomique de la ville, celle-ci gagne 6 000 habitants soit 20 % en 20 ans.
  4. À l’origine, cette organisation, créée par l’ambassadeur des États-Unis à Bruxelles Brand Whitlock avec le soutien du ministre d’Espagne, le marquis de Villalobar (d’où le terme usuel retenu ensuite), avait pour but de venir au secours des Américains « surpris par la guerre » en leur fournissant des moyens d'existence. Avec l’aggravation du conflit, l’idée est développée par l’homme d’affaires américain Herbert Hoover en octobre 1914. La « Commission for Relief in Belgium » (CRB) achète la nourriture et en assure le transport tout en étant sous le patronage des ambassadeurs des États-Unis et de l’Espagne. Les marchandises, qui appartiennent à ces Etats ne peuvent être saisies par l'occupant du fait de la neutralité de ces derniers. En avril 1915, le dispositif est étendu à la France occupée – soit 2 150 000 personnes – les vivres venant principalement des États-Unis, des colonies britanniques et des Pays-Bas, dernier pays neutre qui remplacera les États-Unis après leur entrée en guerre en mai 1917. Ces acheminements, répartis par zones géographiques, étaient gérés par les municipalités. Des volontaires assuraient ensuite la distribution des denrées qui, si elles n’étaient pas gratuites, étaient toutefois vendues à des prix réglementés. À Douai, les locaux réservés au comité hispano-américain se trouvaient rue de l’Université. .

Liens externes

  • Michel Rouche, « Histoire de Douai », Édition des Beffrois, 1985.
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