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Charles-Guillaume Gamot

Charles-Guillaume Gamot, né le au Havre[2], et décédé le à Paris, est un homme d'affaires puis homme politique français, préfet de la Lozère, puis de l'Yonne.

Charles-Guillaume Gamot
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  53 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Conjoint
Antoinette Louise Auguié (d)
Autres informations
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/161/3)[1]

Biographie

Charles-Guillaume est le fils de Charles Guillaume Augustin Gamot (1736-1777), capitaine négrier, et de Marie Anne Françoise Duval.

Après des études au Havre, il est négociant, puis agent de la ville du Havre à Saint-Domingue de 1792 à 1794, pendant les années où des colons pactisent avec les Britanniques, des esclaves avec les Espagnols.

Il rentre en France en 1794, oĂą il est Ă©lu conseiller municipal du Havre. En 1796, il s'installe Ă  Paris comme banquier.

Le 26 brumaire de l'An VII (6 novembre 1798), il épouse Antoinette-Louise Auguié de Lascans. Le couple aura deux filles et un fils, Charles Henri, qui sera trésorier-payeur général du département des Bouches-du-Rhône[3]. Par ce mariage, il devient le beau-frère du maréchal Ney[4].

Il est nommé en 1798 administrateur général des droits réunis, puis (par changement du nom de service en 1804) administrateur général des contributions indirectes.

Préfet de la Lozère

En 1813, l'Empereur a besoin de conscrits, la Lozère n'en fournit pas assez. Le préfet Florens est destitué et Charles Gamot est nommé à sa place le 12 mars 1813. Il occupera ce poste à Mende du 12 mars 1813 au 10 juin 1814.

Ă€ son arrivĂ©e, il constate que le dĂ©partement a un arriĂ©rĂ© de plus de 700 conscrits. La nouvelle levĂ©e en France de 80 000 conscrits en ajoute 270 pour la Lozère. Il constate que les appelĂ©s protestants sont plus obĂ©issants que les catholiques. Il met les gendarmes en chasse d'appelĂ©s, harangue les maires, met les curĂ©s sous pression pour qu'ils exhortent les appelĂ©s. Mais la rĂ©sistance est grande : des fausses dates de naissance, un afflux de mariages, d'inscriptions au sĂ©minaire, des dĂ©serteurs sont autant de causes qui empĂŞchent d'atteindre le nombre fixĂ©.

Durant les quinze mois de son préfectorat, il fait trois tournées dans le département. Les rapports de ces tournées, publiés sous le nom Les tournées du préfet Gamot, sont des vrais documents historiques sur la vie en Lozère. Il note la pauvreté du département, le mauvais état des voiries, de la santé, de l'enseignement (les trois-quarts des maires ne savent pas lire!), il avertit contre le déboisement qui a tourné les Causses en désert et dénude progressivement la forêt de Mercoire, la Margeride, le mont Lozère[5].

Charles Gamot a laissé par ailleurs quelques aquarelles sur la Lozère[6].

Préfet de l'Yonne

Tombeau du maréchal Ney au Père-Lachaise

Ă€ la Première Restauration, Charles Gamot est nommĂ© le 6 juin 1814 par le roi Louis XVIII prĂ©fet de l'Yonne Ă  Auxerre. Pendant les Cent-Jours, Charles Gamot sera le premier prĂ©fet en exercice Ă  recevoir officiellement l'Empereur dans sa prĂ©fecture. C'est lĂ  que le marĂ©chal Ney, son beau-frère, rejoint NapolĂ©on le 17 et 18 mars 1815 avec 20 000 hommes[7] - [8]. Par dĂ©cret impĂ©rial du 6 avril 1815, il est confirmĂ© dans son poste de prĂ©fet de l'Yonne[9]. Au retour du roi, Ă  la Seconde Restauration, Gamot est destituĂ©, Ney emprisonnĂ© et exĂ©cutĂ©. Gamot, fidèle Ă  son beau-frère, lui procurera une tombe au cimetière du Père-Lachaise. Sa santĂ© se dĂ©tĂ©riore et en 1820 il meurt Ă  l'âge de 54 ans. Gamot est enterrĂ© au Père-Lachaise dans le tombeau du marĂ©chal Ney.

Ĺ’uvres

  • Aperçu philosophique et politique sur l’esclavage des nègres des colonies françoises (sous le pseudonyme un ami de l'humanitĂ©)[10].
  • Élisabeth de France, sĹ“ur de Louis XVI : tragĂ©die en trois actes et en vers (1797)[11].
  • Les TournĂ©es du prĂ©fet Gamot : La Lozère Ă  la fin du Premier Empire (MĂ©moire) (1813-1814) Ă©ditĂ© et commentĂ© par Bardy Benjamin, C.E.R. de Mende, 1985. 32 pages[12].
  • RĂ©futation, en ce qui concerne le marĂ©chal Ney, de l'ouvrage ayant pour titre Campagne de 1815... par le gĂ©nĂ©ral Gourgaud, 1818.

DĂ©corations

Charles-Guillaume Gamot est nommé chevalier de l'ordre royal de la Légion d'honneur le 27 juillet 1814 et officier le 22 décembre de la même année[2].

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_515 » (consulté le )
  2. « Cote LH/1066/33 », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. « Charles Henri Gamot », sur le site de généalogie geneanet (consulté le ).
  4. Jérôme Balthazar, Biographie; ou, Galerie historique des hommes célèbres du Havre, 1823, [lire en ligne].
  5. Félix Buffière, ce tant rude Gévaudan, Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1985, tome 2, p. 1269-1294.
  6. « Fonds Charles-Guillaume Gamot », sur le site des archives départementales de la Lozère (consulté le ).
  7. Léo Hamon, Les Cent Jours dans l'Yonne : Aux origines d'un bonapartisme libéral, 1988, [lire en ligne].
  8. Jean-Baptiste Honoré Raymond, Les Cent Jours, Volume 1, 1841, p. 211-222, [lire en ligne].
  9. César de Proisy d'Eppe, Dictionnaire des girouettes, ou Nos contemporains peints d'après eux-mêmes, 1815, p. 175, [lire en ligne].
  10. Édouard Émile Didier Jean Marie Delobette1, Ces Messieurs du Havre. Negociants, commissionnaires et armateurs de 1680 a 1830, thèse, Université de Caen, 2005, p. 2081, note 6150, [lire en ligne].
  11. Réédition moderne dans Sylvie Dangeville, Comment en finir avec la révolution, Université de Saint-Étienne, 1998, [lire en ligne].
  12. Les tournées du préfet Gamot, [lire en ligne].
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