Chapelle Notre-Dame-de-Toute-Aide de Querrien
La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Aide est située dans le village de Querrien, sur la commune de La Prénessaye dans les Côtes-d'Armor. Le sanctuaire est situé sur le lieu des apparitions mariales de Querrien en 1652. La chapelle et le sanctuaire, ont été construits à la demande de l'évêque de Saint-Brieuc, Denis de La Barde le . À partir de ce moment, les pèlerinages s'organisent très vite, et la forte affluence des fidèles pousse les autorités ecclésiales à faire agrandir la chapelle et construire de nouveaux bâtiments dans le sanctuaire. Les constructions autour de la chapelle initiale s'étoffent jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Sanctuaire de Querrien
Destination initiale |
Culte |
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Destination actuelle |
Culte (Pardon) |
Diocèse | |
DĂ©dicataire | |
Construction |
1652-1656 |
Religion | |
Propriétaire |
Commune |
Patrimonialité | |
Site web |
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Adresse |
Querrien |
Coordonnées |
48° 12′ 09″ N, 2° 39′ 02″ O |
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En 1998, une nouvelle série de travaux de rénovation et de construction se met en place sur plusieurs décennies. En 2005, le sanctuaire reçoit le titre de « sanctuaire diocésain ». En 2019, la chapelle s'équipe d'un orgue.
Deux grands pardons sont organisés chaque année rassemblant chacun quelque 10 000 pèlerins : celui du 15 août et celui du dimanche qui suit le (fête de la nativité de Notre-Dame). Un autre « petit pardon » se déroule début octobre : celui du rosaire. Au total, on estime entre 70 et 100 000 personnes le nombre de pèlerins se rendant chaque année sur ce lieu.
Sur le sanctuaire, une communauté de trois religieuses est installée pour accueillir les pèlerins. Cette communauté sera remplacée par des employés laïques dès la rentrée 2023.
Historique
Premières constructions
D'après la légende, en 574, le moine saint Colomban vient d'Irlande et débarque sur les côtes bretonnes avec 12 compagnons. Le moine saint Gall, ami et compagnon de Colomban, fait partie du groupe. Ce dernier s'arrête à Querrien et là , il fait jaillir du sol aride une source claire et limpide « pour que les habitants puissent y pétrir du pain ». Le moine construit également un oratoire en bois qu'il dédie à Notre Dame. Il place dans l'oratoire une statue de bois, représentant la Vierge à l’Enfant, statue qu'il avait sculptée lui-même[1] - [2] - [3].
Au gré du temps, l'oratoire est abandonné, il se désagrège et la statue tombe au sol et se retrouve enterrée dans la boue près de la source. La mémoire de ce lieu de culte se perd[3] - [2].
L'apparition mariale
En 1652, Jeanne Courtel est une petite fille de 12 ans, sourde et muette depuis sa naissance. Le elle garde les moutons du troupeau familial sur la commune de La Prénessaye dans les Côtes-d'Armor. Elle raconte avoir vu une « belle dame » qui lui parle, et elle retrouve l'audition et la parole, à la surprise de tous les habitants du village. Quelques jours plus tard, après de nouvelles apparitions mariales, elle demande à faire creuser le sol, près d'une source connue pour y retrouver une statue de la Vierge. La statuette de bois est retrouvée au lieu indiqué, confirmant pour la population l'authenticité des déclarations de la fillette. Ce sont au total une quinzaine d'apparitions dont la jeune fille se dira favorisée, jusqu'en septembre de la même année[3] - [4] - [5] - [6] - [2].
L'évêque du lieu, Denis de La Barde, diligente une enquête et se rend sur place pour vérifier les déclarations de l'enfant. Satisfait de ses auditions, il fait ériger, dès 1652, une chapelle pour organiser la dévotion des fidèles[7] - [5] - [4] - [8].
Construction de la chapelle
Après avoir fait effectuer une enquête canonique, le , Denis de La Barde, évêque de Saint-Brieuc se rend en personne à Querrien. Il interroge Jeanne Courtel, ainsi que divers témoins, et leur demande de confirmer sous serment leurs déclarations (faites au cours de l'enquête). Après quoi, l'évêque émet un avis positif sur l'apparition et décide de faire bâtir une chapelle et d'y organiser le culte. Le 29 septembre suivant l'évêque revient bénir la première pierre de la chapelle au cours d'une célébration qui rassemble 1 500 pèlerins[5] - [4] - [9].
Quelques années plus tard, le , la chapelle est terminée et Denis de La Barde[N 1] y installe quatre chapelains avec mission de « célébrer les messes, chanter les offices divins, administrer les sacrements, instruire, catéchiser et prêcher les peuples »[4] - [10] - [3] - [11].
Le chœur de la chapelle est placé sur le lieu même de la découverte de la statue[3]. Les pèlerins se rendent très vite en nombre pour demander la protection de la Dame de Querrien, honorée dès l'origine sous le vocable de « Notre-Dame de Toute-Aide »[3].
Le clocher, commencé en 1719, est achevé en 1790[12]. Pour répondre à l'afflux des pèlerins, la nef est agrandie en 1779. En 1790 une sacristie est ajoutée au sud de l'édifice. Une sacristie nord est adjointe au XIXe siècle. La croix monumentale et la fontaine Saint-Gall sont construites au début du XXe siècle[11].
Le , une grande célébration se tient dans le sanctuaire. Cette célébration rassemble 20 000 pèlerins, plusieurs évêques, les pères abbés de Bretagne, et 200 prêtres de Saint-Brieuc, Rennes et Vannes, pour le couronnement de la statue de Notre-Dame de Toute-Aide. C'est l’archevêque Clément Roque de Rennes qui pose sur la tête de la statue la couronne dessinée par Émile Daubé, et réalisée par l'orfèvre René Desury. Ce couronnement a été réalisé avec l'autorisation et la bénédiction du pape Pie XII[12] - [13] - [1].
En 1998, le débute une série de nouvelles constructions et rénovations des installations. Le cardinal Lustiger, archevêque de Paris vient en l'an 2000 bénir les travaux déjà réalisés (ceux-ci se poursuivant durant plusieurs années)[1] - [14].
La chapelle aujourd'hui
Les travaux d'aménagement et de rénovation lancés en 1998 se poursuivent toujours en 2018. Après la construction de différentes salles et la réhabilitation du presbytère, c'est la construction d’un préau, de sanitaires, d’un atelier et d’une salle multifonctions qui ont été réalisés. Le budget estimé à 300 000 € pour l'année 2018 s'inscrit dans un budget plus large de 3 millions d'euros depuis 1998. Le financement est réalisé par le diocèse de Saint-Brieuc, le sanctuaire Notre-Dame-de-Toute-Aide, l’association des « Amis du Sanctuaire » ainsi qu'un appel au don et à la générosité des fidèles. Une souscription en ligne a même été réalisée via le site Internet du diocèse[14].
En 2005, le sanctuaire de Querrien est élevé, par Lucien Fruchaud, au rang de sanctuaire diocésain[1].
Le , la chapelle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques[11] - [13] - [3].
Le , de nombreux fidèles se rassemblent dans le sanctuaire pour la messe célébrée par l'archevêque de Rennes, Pierre d'Ornellas en l'occasion du 70e anniversaire du couronnement de la statue de Notre-Dame de Toute-Aide[9].
Le sanctuaire de Querrien est surnommé « le petit Lourdes breton ». Plusieurs fois par an, se déroulent deux « grands pardons » : celui du et celui du second dimanche de septembre, en commémoration du , date à laquelle l'évêque de Saint-Brieuc vint en personne reconnaître l'authenticité des apparitions[14].
Description
Le bâtiment
La chapelle est construite suivant un plan en croix latine avec une nef à un seul vaisseau. Le plafond est réalisé en lambris peints en bleu[11].
Deux sacristies sont présentes, l'une au sud de l'édifice (construite en 1790), l'autre au nord (construite au XIXe siècle). Le clocher a été débuté en 1719 et achevé en 1790. Il est équipé d'une flèche polygonale[11].
Les matériaux utilisés pour le gros-œuvre sont la pierre de taille et le moellon en granite et schiste. La couverture est faite en ardoise, sur un toit à longs pans, terminant en croupe[11].
L'intérieur
- Le chœur
Le chœur de l'église est en cul-de-four, avec un autel et retable sculptés et en polychromie. Sur l'ancien autel[N 2] se trouve le tabernacle, surmonté d'une statue polychrome de la Vierge à l'Enfant. À droite se trouve une statue de saint Jacques, et à gauche (donc à la droite de la Vierge), une statue de saint Joseph. Les deux statues sont polychromes et de même taille que celle de la Vierge.
Sur la droite du chœur, un vitrail représente la venue de l'évêque de la Barde en 1652 bénissant la première pierre de la chapelle. Et en face, un autre vitrail représente ce même évêque interrogeant la voyante, Jeanne Courtel, le . Deux portes d'accès sont situées sous les vitraux.
Au centre, se trouve l'autel de bois installé après la réforme conciliaire du culte catholique lors de Vatican II. Les clôtures en fer forgé séparant le chœur et l'espace sacré de la nef ont été conservées.
- Le transept
Sur l'aile droite du transept, une petite chapelle consacrée à sainte Anne est aménagée, avec un autel particulier, surmonté d'une statue polychrome de sainte Anne et de la Vierge enfant. Le vitrail représente la première apparition de la Vierge à la voyante.
Sur l'aile gauche, une autre chapelle consacrée à la Vierge est installée, avec une statue de Marie Reine. Le vitrail représente saint Gall, portant sa statuette sculptée de la Vierge.
Au centre du transept, devant l'autel, se trouve la pierre tombale de la voyante, Jeanne Courtel.
- La nef
La nef est composée d'un seul vaisseau, éclairé par deux vitraux polychromes représentant des motifs géométriques. Au dessus de l'entrée, une tribune est dressée pour accueillir un orgue. Un chemin de croix peint décore les murs de la chapelle.
L'orgue à 392 tuyaux, dispose d'un jeu de bourdon de huit. Il a été fabriqué par les frères Mack de Saint-Brieuc en 1971. Initialement installé dans l’église paroissiale de Plémet, il subit plusieurs réparations avant que la paroisse ne décide de le remplacer par un orgue électronique. La paroisse propose alors à la chapelle de Querrien de lui en faire don. Après une nouvelle restauration, l'orgue est installé en mars 2019[15] - [16].
L'extérieur
La croix monumentale et la fontaine Saint-Gall ont été construites au début du XXe siècle[11].
Le sanctuaire
Le sanctuaire de Querrien accueille des pèlerins venant du monde entier depuis 350 ans. On dénombre entre 70 et 100 000 pèlerins chaque année. Les deux grands pardons du 15 août (fête de l'Assomption) et du second dimanche de septembre (en commémoration du 11 septembre 1652, date à laquelle l'évêque de Saint-Brieuc est venu reconnaître l'authenticité des apparitions) sont les dates de plus grande affluence avec environ 10 000 pèlerins par rassemblement. Ces célébrations sont présidées par un évêque pouvant venir de l'extérieur du diocèse[14] - [9]. Lors du Pardon de septembre, des représentants des paroisses de la région viennent avec leurs croix de procession rendre hommage à Notre-Dame de Toute-Aide[12].
Un autre « petit pardon » est célébré le dimanche le plus proche du 7 octobre : le pardon du Rosaire[17].
Sur le site du sanctuaire vit une communauté de trois religieuses. Elles veillent sur le sanctuaire de Notre-Dame-de-Toute-Aide[9]. Une association de fidèles organise les visites du site et l'animation religieuse pour les pèlerins[14]. Les messes sont célébrées chaque dimanche par des prêtres retraités. Le « foyer du Pèlerin » accueille les personnes de passage et ainsi que des réunions de groupes de fidèles[2] - [9].
En 2019, la chapelle s'équipe pour la première fois d'un orgue. Celui-ci est installé dans la tribune. Cet orgue est officiellement inauguré et béni le en présence de Denis Moutel. Un concert est donné pour l'occasion[15] - [16].
Références
Notes
- Certaines sources indiquent que la chapelle aurait plutôt été reconstruite en 1656, la première (de 1652) n'étant « qu'une chapelle provisoire ». Le ministère de la culture indique pour sa part une date de construction en 1652 (confirmée par une date gravée). Les travaux se sont peut-être étalés sur 4 années, et en fin de travaux, la chapelle provisoire aurait été remplacée par la chapelle définitive (et actuelle). Ces allégations de chapelle provisoire ne sont pas claires.
- Avant la réforme de Vatican II, les autels des églises étaient placés au fond du chœur, contre le retable, et le prêtre célébrait dos à l'assemblée (toute l'assemblée et le prêtre officiant étaient ainsi tournés dans la même direction : celle du soleil levant, l'église étant le plus souvent orientée à l'Est). Après la réforme, les églises catholiques ont été réorganisées, un autel a été placé plus près du transept, pour que le prêtre puisse être face aux fidèles, et l'ancien autel a souvent été conservé.
Références
- Jean Stiegler, « Les Apparitions de Querrien - Le "petit Lourdes Breton" », Chrétiens Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « L'histoire exceptionnelle du site de Querrien », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- centrebretagne.com, « Sanctuaire de Querrien ou « le petit Lourdes Breton » à La Prénessaye », sur Côtes d'Armor, Pays Centre-Bretagne (consulté le ).
- René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 978-2-213-67132-1), p. 786.
- « Querrien. La toute première apparition », Le Télégram,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Yves Chiron, EnquĂŞte sur les apparitions de la Vierge, Perrin, , 427 p. (ISBN 978-2-262-02832-9), p. 143.
- Yves Chiron 2007, p. 144.
- Yves Chiron 2007, p. 145.
- Carole Collinet-Appéré, « Sanctuaire de Querrien : seul lieu en Bretagne où la Vierge serait apparue », France 3 région,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Paris, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 76-79.
- « Chapelle Notre-Dame de Toute Aide », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Sébastien Antoni, « Qu'est-ce que le sanctuaire breton Notre-Dame-de-Toute-Aide ? », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « La Prénessaye. La chapelle de Querrien aux Monuments historiques », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Sanctuaire de Querrien. Le « petit Lourdes breton » poursuit sa mue », Le Télégram,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « La Prénessaye. À Querrien, l’orgue se réveillera en musique », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Centre-Bretagne. Au sanctuaire marial de Querrien, dimanche 17 mars, Mgr Moutel réveillera l'orgue », Actu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Dictionnaire des apparitions, p. 787.
Voir aussi
Bibliographie
- Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Paris, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 76-79.
- Yves Chiron, EnquĂŞte sur les apparitions de la Vierge, Perrin, , 427 p. (ISBN 978-2-262-02832-9), p. 41,143-145.
- Guillotin de Corson, « Notre-Dame de Querrin », Revue de Bretagne et de Vendée,‎ .
- Abbé Le Texier, Histoire du pèlerinage de Notre-Dame-de-Toute-Aide de Querrin en La Prenessaye (Côtes-du-Nord), Saint-Brieuc, Presses Bretonnes, , 5e éd. (1re éd. 1927), 144 p. (ASIN B01N5QBWIN).
- Pierre de Couëssin, Apparitions de Marie en Bretagne : Notre-Dame-de-Toute-Aide, Paris, Salvator, , 126 p. (ISBN 978-2-7067-0493-2).
Articles connexes
Liens externes
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