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Chantier Davie

Le chantier Davie est un chantier naval situé dans le secteur de Lauzon à Lévis, Québec, Canada.

Chantier Davie Canada Inc.
illustration de Chantier Davie

Création 2011 à Lévis
Dates clés 2012 achat par Inocea
Personnages clés Alex Vicefield CEO d'Inocea
Jared Newcombre PDG
Forme juridique Société par actions
Siège social Lévis, Québec
Drapeau du Canada Canada
Activité Industrie navale
Société mère Inocea
Sociétés sœurs Federal Fleet Services, basée à Levis, Québec
Effectif 1100 (2015)

Chiffre d'affaires (2015)

Description

Le chantier Davie, Chantier Davie Canada (CDC), est situĂ© en bordure du fleuve Saint-Laurent, entre la grève Jolliet Ă  l'ouest et l'anse aux Sauvages Ă  l'est. Il occupe une superficie de 570 000 mètres carrĂ©s. Deux cales sèches s’y trouvent[1]: Lorne et Champlain, cette dernière Ă©tant la plus grande cale sèche au Canada. Le chantier dispose d’équipements industriels pour la fabrication, le montage et la finition de navires : atelier de fabrication et de dĂ©coupe de planches d'acier et de profilĂ©s, atelier de fabrication et de montage de modules, ainsi que des ateliers de finition pour effectuer le prĂ©-armement et la peinture, ainsi que deux lits ou rampes de lancement.

Histoire

XIXe siècle

Le chantier naval Davie est inaugurĂ© en 1832[2]. Plus tard, la construction d'un bassin de radoub (cale sèche Lorne[3]) dĂ©bute en 1880; ce projet est Ă©valuĂ© Ă  90 000 $. Un nombre d’hommes s’élevant Ă  225 sont engagĂ©s pour excaver le site de la future cale sèche. En 1885, George Taylor Davie achète de sa belle-mère, Mary Patton[4], un terrain adjacent Ă  la cale sèche Lorne. Les travaux de construction de la cale sèche Lorne et du chantier Davie de Lauzon prennent fin en 1886. En 1893, George Davie acquiert la seconde moitiĂ© du terrain de Mary Patton.

XXe siècle

En 1914, la compagnie George Davie & Sons s'associe à la compagnie Vickers, Sons & Maxim[5]. Pendant la Première Guerre mondiale, la compagnie Davie construit 424 navires (en particulier des dériveurs de bois, des chalutiers et des harenguiers).

La cale sèche Champlain du chantier Davie a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e en 1918. Elle mesure 365 m de longueur, reprĂ©sentant la plus grande cale sèche du Canada. De plus, CDC reprĂ©sente actuellement 50 % de la capacitĂ© de production du pays en matière de construction navale.

Depuis la création de l’entreprise, plus de 700 bâtiments y ont été construits : des bateaux à vapeur, en passant par des navires militaires munis de systèmes de combat sophistiqués, aux bateaux à propulsion diesel-électrique spécialisés dans l’exploitation pétrolière et équipés de systèmes de positionnement dynamique perfectionnés.

Chantier Davie a construit, transformé, réparé et amélioré toutes sortes de bâtiments, d’appareils de forage et de plates-formes de forage en mer. Cela comprend des navires pétroliers, des vraquiers, des porte-conteneurs, des navires de pêche, des traversiers, des navires militaires, des plates-formes de forage autoélévatrices et des plates-formes de forage et de production semi-submersibles.

  • Barque Sardhana en cale sèche, aoĂ»t 1903
    Barque Sardhana en cale sèche, août 1903
  • Vue aĂ©rienne du chantier Davie, 1943
    Vue aérienne du chantier Davie, 1943
  • NCSM Gatineau, 1983
    NCSM Gatineau, 1983

XXIe siècle

En 2010, la Davie est mise à l’arrêt après la faillite de son propriétaire, le groupe norvégien Teco Maritime ASA, propriétaire depuis 2006. La construction des navires d’exploration pétrolière en haute mer commandés par Cecon ASA s'arrête du même coup. Les centaines de millions prêtés à Cecon par Exportation et développement Canada (EDC) pour ce projet se retrouvent alors à risque.

La compagnie Inocea arrive dans le paysage de Lévis en 2012. Le groupe anglo-monégasque – qui se présente alors dans les médias comme Zafiro Marine[6], du Royaume-Uni – est l’un des nombreux prétendants à la reprise du chantier. Ce groupe privé a été fondé par James Davis (CFO) et Alex Vicefield (CEO), et a été initialement une société britannique spécialisée dans la location de navires. Le processus de vente est supervisé par Investissement Québec (IQ), qui a injecté plus de 160 millions dans le chantier au fil des ans et possède un droit de regard sur le repreneur. L’entreprise d’Alex Vicefield remporte la mise.

En 2012, le groupe Inocea est retenu comme nouvel acquéreur de Chantier Davie[6].

  • Le navire 717 est lancĂ© en octobre 2013 et commissionnĂ© aout en 2014 [7].
  • Le navire 718 reste inachevĂ©. Il a fait partie des trois bateaux commandĂ©s par le groupe norvĂ©gien Cecon ASA Ă  la Davie en 2007, et a Ă©tĂ© installĂ© en dĂ©cembre 2016 sur un remorqueur submersible au port de QuĂ©bec pour ensuite ĂŞtre acheminĂ© vers la Turquie ou la Croatie. Le groupe norvĂ©gien, reprĂ©sentĂ© par la firme Rever Offshore, s'est quant Ă  lui placĂ© Ă  l'abri de ses crĂ©anciers en avril 2015[8]
  • Le navire 719 reste inachevĂ© Ă  environ 40%. Le navire inachevĂ© reste plusieurs annĂ©es sur le lit de lancement jusqu'Ă  sa dĂ©molition Ă  l'Ă©tĂ© 2017.

En 2011, le gouvernement libéral de la province du Québec, par l’entremise de la Société des traversiers du Québec (STQ), avait confié un contrat de 120 M$ à Davie pour la construction de deux traversiers à système de carburation mixte (GNL/diesel) destinés à la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine. Ce contrat a été octroyé au chantier pour que ce dernier puisse soumissionner dans le cadre de la Stratégie nationale en matière de construction navale. Finalement, aucun contrat fédéral n’y est accordé.

  • 2013 : Le prix du contrat est rĂ©visĂ© Ă  125 M$, l’entrĂ©e en service des deux navires est alors annoncĂ©e pour 2015.
  • 2015 : Il est annoncĂ© que la livraison sera reportĂ©e.
  • 2016 : La gestion du contrat est retirĂ©e des mains de la STQ.
  • 2017 : Des experts sont mandatĂ©s en dĂ©but d’annĂ©e par le gouvernement afin d’évaluer la suite du projet. Les travaux au chantier Davie se poursuivent conformĂ©ment aux discussions avec le gouvernement provincial et la livraison des navires est prĂ©vue pour 2018.
  • 2018 : Sept annĂ©es après l'octroi du contrat au chantier Davie, les deux traversiers sont livrĂ©s avec des dĂ©passements de coĂ»ts considĂ©rables. Le projet aura coĂ»tĂ© près de 360M$, soit le triple du montant initial, ou 180M$ par traversier en moyenne.

Le 20 juillet 2017, Chantier Davie Canada Inc. a lancé le navire pétrolier ravitailleur d'escadre (AOR) pour la Marine royale canadienne [9] Ce navire est le résultat de la conversion d’un porte-conteneurs.

L'MV Asterix est un navire auxiliaire de la flotte navale, que Davie a construit selon un concept développé par Navtech Inc. dans le cadre d’une offre non sollicitée soumise au gouvernement par son entreprise sœur Federal Fleet Services, dirigée par Spencer Fraser, appartenant elle aussi au groupe Inocea. Le nom du projet, Resolve, provient des premières lettres des termes anglais « Replenishment Solution Vessel », qui signifient « navire fournissant une solution en matière de ravitaillement ».

Le contrat de conversion a été octroyé en novembre 2015 par le gouvernement libéral fédéral. Il ne fait pas partie de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN) un projet à long terme visant à renouveler la flotte fédérale de navires de combat et de navires non destinés au combat du Canada. En raison des carnets de commande remplis de deux chantiers navals canadiens, Irving Shipyard de Halifax, en Nouvelle-Écosse, et Seaspan Shipyard de Vancouver, en Colombie-Britannique, Davie a soumis son offre afin de fournir le navire s’avérant plus que nécessaire à la Marine royale canadienne. Le chantier de Lévis a également soumis d’autres offres au gouvernement canadien, notamment visant la construction de brise-glaces pour la Garde côtière canadienne.

Autres projets

En juillet 2019, le chantier est retenu pour l'entretien de trois frégates canadiennes, contrat d'une durée de dix ans estimé à 500 millions CA$[10].

En octobre 2020, le chantier obtient un contrat de modernisation du brise-glace Louis-S.-St-Laurent, dont le montant est élevé sans être connu. Le chantier a été préféré à son concurrent Irving à Halifax, parce que c'est « le seul chantier naval de l’est du Canada ayant une cale sèche assez grande pour réaliser les travaux sur le Louis S. St Laurent »[11].

La maquette du traversier Charlottetown est la plus ancienne maquette de l'ensemble classé

Patrimoine culturel

Les maquettes produites par le chantier Davie entre 1930 et 2009, ainsi que le fonds d'archives ont été classés biens patrimoniaux par le ministère de la Culture et des Communications en 2013 [12] - [13].

Notes et références

  1. patrimoine-culturel.gouv.qc.ca
  2. David Gagné, « La « Davie », une gloire méconnue », Continuité, no 116,‎ , p. 44–46 (ISSN 0714-9476 et 1923-2543, lire en ligne, consulté le )
  3. La nouvelle cale sèche fut nommée en l'honneur de marquis de Lorne, gendre de la reine Victoria, gouverneur général du Canada de 1878 à 1883.
  4. veuve de Duncan Patton,
  5. La Vickers, Sons & Maxim s'est implantée à Montréal en 1911.
  6. Nouvel acquéreur pour Chantier Davie Canada inc. 15 novembre 2012
  7. Une renaissance mouvementée,
  8. Chantier Davie: un navire inachevé envoyé en Europe contre le gré d'Ottawa, publié le 29 novembre 2016
  9. « La Davie inaugure le ravitailleur Astérix », Radio-Canada, (consulté le ).
  10. Alain Rochefort, « Davie obtient un « contrat majeur » de 500 M$ pour moderniser 3 frégates », Ici.Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne)
  11. « Chantier Davie obtient un nouveau contrat d’Ottawa », Ici.Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne)
  12. « Maquettes du chantier Davie inc. », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le ).
  13. « Fonds d'archives Les Industries Davie inc. », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )

Liens externes

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