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Chantal Montellier

Chantal Montellier, née le à Bouthéon (ancienne commune intégrée à Andrézieux-Bouthéon depuis 1965) près de Saint-Étienne dans la Loire, est une scénariste et dessinatrice de bandes dessinées, dessinatrice de presse, romancière et peintre française.

Biographie

Chantal Montellier étudie à l’école des beaux-arts de Saint-Étienne de 1962 à 1969, puis enseigne les arts plastiques en collèges et lycées entre 1969 et 1973 puis, de 1989 à 1993, elle est chargée de cours à l'université de Paris VIII[1]. Elle s'intéresse d'abord à la peinture (certaines toiles sont présentées au Grand Palais en 1972)[1]. À partir de 1972, elle réalise des dessins de presse pour des périodiques de gauche : Le Combat syndicaliste, Politis, L’Humanité, L’Unité, La Nouvelle Critique, Maintenant, Le Monde, L'Autre Journal, Marianne, France nouvelle, Révolution, entre autres[2] - [1]. Comme autrice de bande dessinée, elle participe notamment à Charlie Mensuel, Métal Hurlant, Ah ! Nana[2], (À suivre) et Psikopat. Pour Métal hurlant, elle crée de courts récits, collectés ensuite en albums[1]. Elle travaille aussi pour les éditions Magnard et Gallimard[1].

Dans les années 1990, l'échec de sa série Julie Bristol et des conflits avec ses éditeurs la conduisent à se concentrer sur l'écriture de textes et l'enseignement[3] ; entre 1998 et 2005, elle ne sort aucune nouveauté en bande dessinée.

Son dessin réaliste, souvent en noir et blanc à ses débuts, évoque d'abord celui de Jacques Tardi[4] puis évolue vers « un réalisme quasi photographique »[1]. Ses œuvres, qui témoignent de son intérêt « pour la marginalité et l'exclusion », sont clairement engagées[1].

Chantal Montellier affirme son engagement politique et féministe (par exemple dans Les Damnés de Nanterre, bande dessinée d'investigation sur Florence Rey, elle démonte la version officielle de la fusillade de la Nation qui a opposé la police à un groupe anarchiste)[5]. Il lui arrive de devoir en assumer les conséquences. Ainsi, invitée dans un premier temps à Lausanne, pour l'édition 2007 de son festival BDfil, elle s'est vue décommandée au prétexte que sa présence pourrait incommoder d'autres auteurs présents[4].

En 2007, elle cofonde avec Jeanne Puchol et Marie-Jo Bonnet le Prix Artémisia qui récompense chaque année une bande dessinée réalisée par une ou plusieurs femmes[6].

En 2017, elle publie une nouvelle édition, corrigée, de Shelter Market chez l'éditeur Les Impressions Nouvelles et un roman inspiré de sa propre vie, Les vies et les morts de Cléo Stirner dans la collection littérature des éditions Goater.

En 2021, elle dirige l’ouvrage collectif Je suis Razan, Un visage pour la Palestine, aux Éditions Arcane 17.

Engagement politique

En 2012, elle soutient Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle[7].

Å’uvres

Bandes dessinées

  1. Andy Gang, Les Humanoïdes Associés, 1979 (ISBN 2-902123-75-2)
  2. Andy Gang et le tueur de la Marne, Les Humanoïdes Associés, coll. Pied Jaloux, 1980 (ISBN 2-7316-0075-6)
  3. Joyeux Noël pour Andy Gang, Les Humanoïdes Associés, coll. Pied Jaloux, 1980 (ISBN 2-7316-0122-1)
  • Shelter, Les Humanoïdes Associés, coll. Pied Jaloux, 1980 (ISBN 2-7316-0018-7)
    Nouvelle édition augmentée, Shelter Market, Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites Â», 2017) (ISBN 978-2-87449-541-0)
  • Lectures, Les Humanoïdes Associés, coll. Pied Jaloux, 1981 (ISBN 2-7316-0188-4)
  • Le Sang de la commune, scénario Pierre Charras, Futuropolis, coll. Maraccas, 1982
  • Wonder city, Les Humanoïdes Associés, coll. Pied Jaloux, 1983 (ISBN 2-7316-0215-5)
  • La Toilette, scénario de Pierre Charras, Futuropolis, 1983
  • Odile et les crocodiles, Les Humanoïdes Associés, coll. Mille et Une femmes, 1983 (ISBN 2-7316-0266-X) ; réédition retouchée chez Actes Sud/L'An II en 2008[10] - [11].
  • L'esclavage c'est la liberté, Les Humanoïdes Associés, coll. Pied Jaloux 1984 (ISBN 2-7316-0318-6)
  • Rupture, Les Humanoïdes Associés, col. Pied Jaloux, 1985 (ISBN 2-7316-0357-7)
  • Un deuil blanc, Futuropolis, 1987 (ISBN 2-7376-5667-2)
  • Julie Bristol
  1. La Fosse aux serpents, Casterman, coll. Studio (A suivre), 1990 (ISBN 2-203-33835-0)
  2. Faux sanglant, Dargaud, 1992 (ISBN 2-205-04080-4)[12]
  3. L'Île aux démons, Dargaud, 1994 (ISBN 2-205-04183-5)[13]
  1. Livre un : 1947-1980, 2014 (ISBN 978-2-330-03894-6)

Dessin de presse

  • Impressions sur « Betty Â» dans la « Force des sentiments Â», L'Autre Journal, 26 mars au 2 avril 1986
  • Sous pression, Pop'com/Graphein, 2001 (ISBN 2-914676-00-X)

Romans

  • Voyages au bout de la crise, Dargaud, 1995 (ISBN 2-205-04261-0)
  • La Dingue aux marrons, Baleine, 1997 (Le Poulpe)
  • TGV : Conversations ferroviaires, Les Impressions Nouvelles, coll. Paris-Bruxelles, 2005 (ISBN 2-906131-87-3)
  • Les Vies et les morts de Cléo Stirner, roman, Éditions Goater, 2017
  • " 68'Art" Recueil de nouvelles et de dessins sur 1968, aux éditions Helvétius, 2018

Jeunesse

  • L'insoumise[16], avec Marie-José Jaubert, d'après le film de Marie-José Jaubert On l'appelait Christine, Arles, Actes Sud, 2012. (ISBN 978-2-330-01198-7)

Références

  1. Gaumer 2010.
  2. Chantal Montellier et Renaud Huynh, Biopic Marie Curie - Volume 1 - The Radium Fairy, Marcinelle, Belgium, Europe Comics; Dupuis, (lire en ligne), p. 48.
  3. Chantal Montellier, « Chantal Montellier : L'Ego et les Douleurs », Bodoï, no 71,‎ , p. 42.
  4. « Montellier: Artist & Scriptwriter », sur EuropeComics.com, Paris, Europe Comics (consulté le ).
  5. « Le Figaro - Livres : Actualité de la littérature », sur Le Figaro.fr (consulté le ).
  6. Cyrielle Bert, « Chantal Montellier, la BD militante » [« Chantal Montellier, the Militant Comics Artist »], Psychologies Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « 100 auteurs de polar votent Mélenchon », sur humanite.fr,
  8. Numa Sadoul, « 1996 », Schtroumpfanzine, no 20,‎ , p. 25.
  9. Jean Léturgie, « 1996 », Schtroumpfanzine, no 22,‎ , p. 25.
  10. Paul Gravett (dir.), « De 1970 à 1989 : Odile et les crocodiles », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 475.
  11. Christophe Quillien, « Femmes de tête : Odile (Odile et les crocodiles) », dans Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée, Huginn & Muninn, (ISBN 9782364801851), p. 35.
  12. Évariste Blanchet, « Faux Sanglant », Critix, no 0,‎ 1992/93, p. 14.
  13. Évariste Blanchet, « Qu'est-ce qui fait courir Julie ? », Critix, no 5,‎ , p. 14-15.
  14. Laurent Mélikian, « Attention, la mort y sonne ! », BoDoï, no 14,‎ , p. 8.
  15. Chantal Montellier (in.) et Christine Rousseau, « Si ce doit être mon dernier album, autant enfoncer le clou ! », Le Monde,‎ .
  16. Frédérique Pelletier, « L'insoumise : leçon de vie », dBD, no 70,‎ , p. 83

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Gaumer, « Montellier, Chantal », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 606-607.
  • Yves Lacroix (dir.), I am a camera. Chantal Montellier auteur de bandes dessinées, CASB, 1993.
  • Pierre Fontanier, « Chantal Montellier, pionnière féministe de la BD », Ouest France,‎

Article connexe

Liens externes

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