Chancellerie royale (couronne d'Aragon)
La Chancellerie royale était l'institution des rois de la Couronne d'Aragon chargée de l'administration. Elle a été créée au XIIIe siÚcle. La société de l'époque prenait ses actes et documents comme modÚles pour la normalisation linguistique de la langue catalane.
Histoire
Avant la Chancellerie
Avant que la Chancellerie Royale ne soit crĂ©Ă©e au sortir de la minoritĂ© du roi Jacques I et de la rĂ©gence de son oncle, le prince catalano-aragonais Sanche de Roussillon, lâan 1218, il Ă©tait question de lâEscrivania reial pour le royaume dâAragon et comtal pour la PrincipautĂ© de Catalogne, menĂ©e par le ComtĂ© de Barcelone.
Ces deux types dâescrivanies, ce qui pourrait se traduire par un SecrĂ©tariat, se distinguent lâune de lâautre par de nettes diffĂ©rences :
L'Escrivania Royale d'Aragon
FormĂ©e par des Scribae Regis (Greffier royal), habituellement laĂŻcs quoiquâil pĂ»t y avoir des clercs, lâEscrivania fait partie de la Curia Regia (lit. Curie Royale, cad un ensemble administratif et juridique qui facilite la gouvernance royale et son bon fonctionnement) ce qui fait quâelle soit itinĂ©rante, suivant le roi dans ses dĂ©placements (ce qui justifie le changement de greffiers selon le lieu oĂč le roi se situe).
Nous pouvons dĂ©noter six caractĂ©ristiques au textes issus de lâEscrivania aragonaise :
â Le document se fait sub iussione de la personne royale : selon ses ordres et sous son autoritĂ©.
â Le document sâouvre par un chrisme Ă lâalpha et lâomĂ©ga.
â La calligraphie utilisĂ©e est la wisigothique dite « ronde » (dâinspiration wisigothe) et la minuscule caroline (crĂ©Ă©e par lâEcole Palatinale dâAlcuin et diffusĂ©e par cet Ă©rudit caroligien depuis Saint-Martin de Tours, abbaye).
â Sont datĂ©s les actes diffusĂ©s par lâEscrivania selon la datation de lâĂre Hispanique (une variante du Calendrier julien imposĂ©e par Auguste aux provinces de lâHispania romaine qui rajoute trente-huit ans, soit la diffĂ©rence de temps entre le dĂ©part du calendrier grĂ©gorien et la promulgation de cet antique calendrier, aux dates.)
â En guise dâautentification du document, on retrouve une liste de seniores et tenents (autrement dit, des gens dâimportances) inscrit au document bien quâil ne sâagisse ni de tĂ©moins ni de validation dudit document consĂ©quemment. Le roi lui-mĂȘme ouvrirait ladite liste par lâinscription « Regnante me in Aragone »
â LâActe est prĂ©sentĂ© horizontalement avec le signum regis (Signature royale) en son centre.
L'Escrivania Comtale de la Principauté de Catalogne
Sous le rĂšgne du comte Raymond-BĂ©renger IV, lâEscrivania comtale catalane conserve les mĂȘmes caractĂ©ristiques que sous son prĂ©dĂ©cesseur Raymond-BĂ©renger III quoiquâil y soit Ă observer une hiĂ©rarchisation et une spĂ©cialisation Ă©mergentes des fonctions.
Nous y retrouvons un Notarius Comitis (SecrĂ©taire comtal) qui dirige lâEscrivania en Ă©tant responsable du signum et qui dirige le reste des secrĂ©taires. Celui-ci est habituellement le primicherius, Ă savoir la « tĂȘte de file », en dâautres termes le « chef », de la CathĂ©drale de Barcelone, une tradition, de placer un clerc Ă la tĂȘte de lâEscrivania, qui se maintient au cours de lâhistoire de cette institution. Aussi, les secrĂ©taires occasionnel, caractĂ©ristiques de lâĂ©poque, sont titrĂ©s Scriptor ou Scriba car comme nous lâavons dit la Curie Royale nâest pas spacialement statique.
Et au travers dâĂ©changes avec la monarchie française datĂ©s, nous avons un modĂšle graphique avec un dĂ©but de structuration et de hiĂ©rarchisation dans la forme, avec un modĂšle graphique (Ă mettre en commun avec les normes aragonaises) de lâusage de la minuscule carolingienne.
Le comte Raymond-BĂ©renger IV est le premier Ă faire usage du sceau, comportant un motif Ă©questre dudit comte, pour les Ă©tats qui appartiendront Ă la Couronne Aragonaise, et ce avant lâunion dynastique de son mariage avec PĂ©tronille dâAragon ; quoiquâil use seulement au ComtĂ© de Barcelone et pas encore en Aragon.
Parmi les caractéristiques du document « semipublic » catalan sont :
â Absence de la mention sub iussone comtal.
â ModĂšle graphique : Minuscule carolingienne, et ce trĂšs tĂŽt en raison de ses rapports avec lâEmpire caroligien.
â Sa datation se base sur celle du Royaume franc.
â Acte rĂ©digĂ© verticalement avec la signature de tĂ©moin, qui certifient et valident Ă©tant donnĂ© que les actes comtaux sont semi-publics (de maniĂšre mi public mi privĂ© ?).
Histoire et fonctions
Le premier chancelier citĂ©, dans un document de 1218, est lâĂ©vĂȘque de Barcelone Berenguer II de Palou, lequel Ă©tant en charge des rĂ©dactions de diverses sortes de documents administratifs. Le roi Jacques I lors de sa crĂ©ation fait que les actes administratifs du Royaume de Valence ne soit pas rĂ©digĂ©s en latin sinon en langue vulgaire. Aussi, il y a une unification des documents administratifs de la Couronne dâAragon, lesquels sont rĂ©digĂ©s et en catalan et en aragonais et en latin, quoique ce soit majoritairement en latin Ă partir du XIVe siĂšcle. Et toutes les institutions liĂ©es Ă cette couronne (GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne, GĂ©nĂ©ralitĂ© du Royaume de Valence, Grand et GĂ©nĂ©ral Conseil de Majorque) en y ajoutant celles des villes utilisent ce modĂšle linguistique.
Une fois intĂ©grĂ©e Ă la Couronne dâAragon, la Chancellerie Royale est un secrĂ©tariat organisĂ© par un chancelier, lequel est en charge de la copie et du transit de lâentiĂšretĂ© des documents royaux, nobiliaires et ecclĂ©siastiques. Cette escrivania est organisĂ©e Ă partir du XIIIĂšme siĂšcle et une sĂ©rie de fonctionnaires qui ont soin des Ă©crits royaux la compose.
Elle devient un atout culturel, comme le furent les monastĂšres du Haut Moyen-Ăge, en particulier Ă partir de lâannĂ©e 1373 lorsquâon y ajoute un groupe de copistes ayant pour charge la (re)transcription de livres. Ainsi, elle y assimile et reprend la poĂ©sie et lâart français, quâintroduit la reine consort Yolande de Bar ; mais aussi lâattrait au monde latin, venant dâItalie.
La prose chanceliĂšre suit les schĂ©mas mĂ©diĂ©vaux de la rhĂ©torique Ă©pistolaire. La plus grande partie des fonctionnaires ont une bonne connaissance de lâArs Dictandi, ou art de la parole, titre donnĂ© aux traitĂ©s de rhĂ©toriques Ă©pistolaires quâutilisent les chancelleries mĂ©diĂ©vales du XIe au XIVe siĂšcles.
Ces traitĂ©s-lĂ prĂ©sentaient rĂšgles et exemples Ă propos de la rĂ©daction des salutations, des prĂ©ambules, de lâĂ©locution â le corps des documents â, auxquels on ajoute les prĂ©ceptes grammaticaux, de constructions, de figures stylistiques, de rythmique.
Ătant donnĂ© que la majoritĂ© des fonctionnaires de la Chancellerie savent le latin, il nâest pas Ă©trange que cette langue ait Ă©tĂ© celle en laquelle sâexpriment les lignes directrices, autant en ce qui concerne les formulaires que le vocabulaire bureaucrate et politique ; mais lâinfluence latine modifie petit Ă petit le catalan sans pour autant lui faire tort. Par exemple, les Ordinacions Reials de Pierre IV dâAragon prĂ©sentent un calque, mot par mot, du texte latin des Leges Palatinae du roi Jacques III de Majorque (selon les travaux de lâhistorien Sevillano Colom) bien que les secrĂ©taires du roi aragonais aient rĂ©ussi Ă en vaincre les difficultĂ©s latines.
Ce qui attire le plus lâattention est lâuniformitĂ© que prend la langue officielle de la Chancellerie, celle-lĂ rĂ©ussit Ă sâimplanter dans lâentiĂšretĂ© du champ linguistique. Il sâagit dâune sorte de koinĂš (ou langue vĂ©hiculaire servant Ă la transmission dâun message au travers de la sociĂ©tĂ©) littĂ©raire et administrative qui masquait une langue vivante bien plus variĂ©e. La raison dâune telle uniformitĂ© linguistique rĂ©pondait au fait que la langue diffusĂ©e aux Ăles BalĂ©ares et au Royaume de Valence en soit une qui se rĂ©pandait sur un territoire trĂšs arabisĂ©.
La formation latine des membres de la Curia Regia, qui se devait de rĂ©diger les actes en catalan, aragonais et en latin, font en sorte que la langue atteigne un grand niveau de perfection, dâefficacitĂ© et dâĂ©lasticitĂ©, avec lesquelles maturitĂ© et fixation dans le temps. Nul doute que lâĂ©ducation stylistique de ce groupe, les secrĂ©taires, doit faire coller fidĂšlement Ă tout changement que lâĂ©volution littĂ©raire puisse vivre dans les techniques de lâart de la rĂ©daction.
Finalement, par le biais de son travail quotidien, la Chancellerie contribue Ă amĂ©liorer et fixer la langue littĂ©raire de maniĂšre dĂ©finitive, par laquelle les Ă©crivains humanistes purent Ă©crire des Ćuvres phares.
Ătapes linguistiques et langue de la Chancellerie
Durant lâexistence de la Chancellerie Royale, il y eut deux Ă©tapes dans sa langue :
â durant la rĂšgne de Pierre IV dâAragon, lorsque la prose catalane assujettie Ă lâArs Dictandi parvient Ă un certain niveau de rigiditĂ©, il advient trois changements : forcer le calque dâexpressions latines sur ladite prose en traduisant littĂ©ralement ; employer directement des latinisme ; imiter la cadence de la phrase latine et des phrases de formulation latine lui faisant violence.
â DĂšs 1381, il apparaĂźt dans les documents de la Chancellerie un nouveau style de langue Ă©crite, dit classique ou humaniste, inspirĂ© des classiques latins, entre autres CicĂ©ron, et des Ă©crivains italiens renaissants ; cela dans une optique dâamĂ©lioration de la langue vernaculaire en sâaidant du latin. Cela amĂšne Ă une prose catalane dĂ©sormais flexible et mature oĂč sâincorporent des mots savants en nombre mais qui sâarticule Ă la syntaxe latine avec goĂ»t et mesure, avec une tendance aux large pĂ©riodes et aux phrases toutes cadencĂ©es.
Parmi les Ă©crivains de ce renouveau linguistique, il est Ă citer Bernat Metge, Ă©crivain humaniste de cette mĂȘme pĂ©riode.
Caractéristiques linguistiques de cette langue
La grande influence de la Chancellerie Royale amĂšne Ă remplacer toute forme dialectale, par exemple le phĂ©nomĂšne de yodisation (« paia » pour palla), lâinchoativitĂ© en -ISC (« partisc » pour « partesc »), une oscillation pour rendre la voyelle longue latine (« cadana » pour « cadena »), la monophtongaison de UA (« cotre » pour quatre), des Ă©lĂ©ments qui archaĂŻsent comme lâarticle dit « salĂ© » ou des consonnes sonores intervocaliques qui passent en finale (« amig » pour « amic ») ou de la diphtongue AU (« llaurer » pour « llorer »), mais aussi lâĂ©limination dâĂ©lĂ©ments innovateurs comme la monophtongaison dâEI (« fet » pour « feit »), la vocalisation de la dĂ©sinence verbale -TS (« anau » pour « anat ») et les parfaits simples (« vingueren » pour « vengren »)âŠ
La chancellerie essaye de trouver lâuniformitĂ© linguistique dans la prose catalane, peut-ĂȘtre en prenant pour base le dialecte barcelonais. Ă cause du peu de nuance dialectale des grands auteurs mĂ©diĂ©vaux, ce modĂšle sâimpose petit Ă petit Ă tous ceux qui veulent Ă©crire savamment et prestigieusement.
Composition de la Chancellerie
Depuis le XIIIe siĂšcle, les rois dâAragon disposent dâune chancellerie organisĂ©e et rĂ©gulĂ©e par de diverses ordonnances, en partie inspirĂ©e par les normes dâusage de la Chancellerie pontificale.
Câest le Chancelier qui prĂ©side la Chancellerie, il est accompagnĂ© par un vice-chancelier, un garde des Sceaux ou « Protonotari del Segell » ainsi que de divers notaires et Ă©crivains (lesquels seront distinguĂ© par lâoffice du premier consiste Ă rĂ©diger lorsque le second copie le document) mais aussi dâautres offices subalternes comme le frappeur de sceau, le porteur de registre⊠Par ailleurs, ledit registre est fonctionnel depuis 1257 et ses documents copiĂ©s chronologiquement sont conservĂ© aux Archives de la Couronne dâAragon de Barcelone, lieu dâarchive des documents royaux depuis Alphonse II Ă la fin du XIIe siĂšcle.
Les documents royaux qui Ă©manent de la Chancellerie arrivent jusquâaux confins du domaine linguistique catalan et ils Ă©taient considĂ©rĂ© comme un canon du bien Ă©crire. Les fonctionnaires qui avaient lâhabitude dây faire carriĂšre en commençant au bas de lâĂ©chelle doivent connaĂźtre les trois langues qui seraient aujourdâhui nommĂ©es officielles : les latine, catalane et aragonaise. Ce qui explique la possibilitĂ© de trouver parfaitement Ă©crit en catalan des documents Ă©crits par un aragonais lorsque le barcelonais Bernat Metge Ă©crit dans un trĂšs bel aragonais.
Quelques noms desdits fonctionnaires, lesquels ont influĂ© sur la prose de lâĂ©poque, mĂ©ritent quâon sâen souvienne : Mateu AdriĂ , le garde des Sceaux de Pierre III, traducteur des Siete Partidas dâAlphonse X de Castille ; Ferrer Saiol, Garde des Sceaux dâElĂ©onore de Sicile, reine consort dâAragon sous Pierre IV, est le traducteur du latin Palladius. Son beau-fils Bernat Metge, duquel nous avons dĂ©jĂ parlĂ© dans une section antĂ©rieure, est secrĂ©taire du roi Pierre IV dâAragon et une grande figure de lâavant-Renaissance catalane (Ă ne pas confondre avec le Renaissance culturelle qui adviendra au XIXe siĂšcle).
Liste des chanceliers
- 1218 : Berenguer II de Palou, Ă©vĂȘque de Barcelone (1212-1241).
- 1255 : Andreu d'Albalat, Ă©vĂȘque de Valence (1248-1276).
- ? : Arnau de Torres, ardiaca de Lleida (d 1232).
- ? : Ponç de Vilaró, paborde de Solson.
- 1294-1295 : Jean de Procida, noble, antic canceller a SicĂlia.
- 1295-? : Ramon Despont, Ă©vĂȘque de Valence (1288-1312).
- 1313/14-1318 : Joan d'AragĂł i d'Anjou, infant, ensuite archevĂȘque de TolĂšde (1319-1327) et chancelier de Castille.
- ~ 1320-1325 : Ramon GastĂł, Ă©vĂȘque de Valence (1312-1348).
- 1325-1334 : GastĂł de Montcada, Ă©vĂȘque de Huesca (1324-1328) et de GĂ©rone (1329-1443).
- ~ 1336-1338 : Pero LĂłpez de Luna, archevĂȘque de Saragosse (1314-1345).
- 1338-1339 : Pere I, infant, ensuite moine.
- 1339-1345 : Pero LĂłpez de Luna, archevĂȘque de Saragosse (1314-1345).
- 1344-? : Hug de Fenollet, Ă©vĂȘques d'Elne (1342-1346) (Ă vĂ©rifier) et de Vic (1346-1348).
- 1347-? : Juan FernĂĄndez de Heredia, archevĂȘque de Tarragone et castellĂ d'Amposta.
- 1348-1353 : Hug de Fenollet, Ă©vĂȘque de Valence (1348-1356).
- 1353-1374 : Pere de ClasquerĂ, Ă©vĂȘque de Huesca (1351-1357) et archevĂȘque de Tarragone (1357-1380).
- 1375-d 77 : Lope FernĂĄndez de Luna, archevĂȘque de Saragosse (1351-1382).
- 1382-1383 : Hernando PĂ©rez Muñoz, Ă©vĂȘque de Huesca (1372-1383).
- 1383-? : Ramon de Sesescales, Ă©vĂȘques d'Elne (1377-1380), de LĂ©rida(1380-1386) et de Barcelone (1386-1398).
- ~ 1387-1399 : GarcĂa FernĂĄndez de Heredia, archevĂȘque de Saragosse (1383-1411).
- ?-1407 : Ănyec de Vallterra, archevĂȘque de Tarragone (1387-1407).
- 1407-1409 : Francesc de Blanes i de Palau, Ă©vĂȘque de GĂ©rone (1408-1409) et de Ă©vĂȘque de Barcelone (1409).
- 1413-1418 : Pere de Sagarriga i de Pau, archevĂȘque de Tarragone (1407-1418).
- 1419-1422 : Alfonso de ArgĂŒello, Ă©vĂȘque de SigĂŒenza (1416-1420) et archevĂȘque de Saragosse (1420-1429).
- ~ 1422-1439 : Dalmau de Mur i de CervellĂł, archevĂȘque de Tarragone (1419-1424) et de Saragosse (1431-1456).
- ~ 1450 : Jordi de BardaixĂ, Ă©vĂȘque de Tarragone (1443-1464).
- ~ 1452-1453 : Arnau Roger de Pallars i de Foix, Ă©vĂȘque d'Urgell (1443-1461).
- ~ 1454-1465 : Pedro XimĂ©nez de Urrea, archevĂȘque de Tarragone (1446-1489).
- 1465-1466 : Joan d'AragĂł, administrateur de l'archevĂȘchĂ© de Saragosse (1460-1475).
- 1466-1480 : Pedro XimĂ©nez de Urrea, archevĂȘque de Tarragone (1446-1489).
- 1480-1484 : Juan Margarit i Pau, Ă©vĂȘque de GĂ©rone (1462-1484).
- 1484-1510 : Pere de Cardona, Ă©vĂȘque d'Urgell (1472-1510).
- ~ 1510 : Gonzalo FernĂĄndez de Heredia, archevĂȘque de Tarragone (1490-1511).
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
- (ca) « canceller », Gran EnciclopÚdia Catalana, sur enciclopedia.cat, Barcelone, Edicions 62..