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Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation

La Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (CPMN) est une chambre syndicale française qui représente les professionnels de la médiation.

Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation
logo de Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation

Siège social Bordeaux
Drapeau de la France France
Direction Henri Sendros-Mila (président de la CPMN)
Jean-Louis Lascoux (président de l'EPMN)
Site web www.cpmn.info

Histoire

L'Union nationale des médiateurs, chambre syndicale de la médiation (UnaM CsM) est créée à Lyon le pour représenter des professionnels de la médiation, à l'initiative de professionnels du droit civil, des avocats, des notaires, ainsi que des experts judiciaires, des spécialistes des ressources humaines et des consultants d'entreprise[1].

En , l'UnaM CsM est renommée Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (CPMN).

Elle met en place en 2009 un réseau de médiation professionnelle, ViaMediation, qui établit des conventions de recours à la médiation avec les entreprises.

La CPMN est l'organisatrice des premières rencontres scientifiques de la résolution des conflits à Paris, le . Cet événement est placé sous le haut patronage du Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville.

Présidents

  • De à : Marc Lecordier
  • De à : Jean-Louis Lascoux
  • Depuis : Henri Sendros-Mila

Organisation

Membres

La CPMN regroupe des personnes physiques exerçant professionnellement, en tant que salariés ou professions libérales, les activités de médiateurs, soit en profession unique, soit au sein de leurs activités. Les membres exercent par ailleurs des activités professionnelles, en tant que consultants, coachs, juristes, avocats, notaires, experts, conciliateurs.

Elle se compose de deux collèges :

  • les médiateurs professionnels ;
  • les amis de la médiation.

Le conseil d'administration se compose de délégués géographiques et de délégués institutionnels pour représenter la médiation professionnelle.

Ses membres sont diplômés par l'École Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (EPMN), dite École française de la médiation, dont le siège est à Bordeaux.

Depuis , pour garantir la qualité des prestations des médiateurs professionnels, les membres médiateurs doivent être titulaires du certificat d'aptitude à la profession de médiateur (CAP'M) délivré exclusivement par l'EPMN sous l'égide de la chambre. Le CAP'M est délivré lors du Symposium de la médiation.

Les médiateurs stagiaires sont membres du Collège des amis de la médiation, instance consultative recevant également l'adhésion de personnes morales.

Différends judiciarisés

La CPMN définit trois invariants d'un conflit qui est présenté au système judiciaire pour arbitrage, largement repris dans l'environnement de la médiation :

  • l'élément juridique
  • l'élément technique
  • l'élément émotionnel

La CPMN fait observer que ces composants interagissent et que la médiation procède de manière inversée par rapport au système juridique.

  • le juriste privilégie l'examen du contrat :
    • l'avocat prend le parti de la composante émotionnelle,
    • le juge (et l'arbitre) examine la légitimité d'une éventuelle demande de réparation et qu'il rend une décision,
  • le conciliateur propose une solution technique et juridique, fondé plus sur l'élément technique,
  • l'expert privilégie l'examen technique
  • le médiateur doit procéder de manière inverser, sinon il s'agit d'une confusion (souvent faite), avec la mission du conciliateur, voir de l'arbitre

Éthique et déontologie

La chambre de la médiation a élaboré un Code d'éthique et de déontologie des médiateurs[2], traduit en portugais et allemand, de à , organisant une consultation publique sur un forum internet pendant plus d'un an. Ce code a reçu l'acronyme Codeome. Il encadre désormais les conditions d'exercice des médiateurs professionnels qui y souscrivent.

Le Codeome a inspiré la définition du cadre éthique de l'activité des médiateurs Québécois, réunis au sein de l'Institut de médiation et d'arbitrage du Québec[3], ainsi que des définitions plus minimalistes d'un regroupement français dont les travaux précurseurs ont été conduits par l'Association des médiateurs européens créée à l'initiative du barreau de Paris[4], entaché cependant et notamment de l'erreur de localiser la CPMN en Belgique et en tirant la conclusion qu'il s'agit des principes de la médiation professionnelle en vigueur dans ce pays.

Les principes fondamentaux d'exercice sont associés à la qualité d'engagement et à la recherche d'efficacité des médiateurs membres de la chambre : un médiateur, une mission, un résultat. Le code d'éthique et de déontologie de la chambre a défini et affirme quatre attitudes et comportements indissociables de l'activité des médiateurs professionnels :

Formation des médiateurs

La chambre professionnelle propose son diplôme de formation, le certificat d'aptitude à la profession de médiateur. La formation est fondée sur une approche de la résolution scientifique des conflits. Cette approche est exclusive. Elle repose sur l'analyse des causes et des effets des mécanismes conflictuels.

Le contenu pédagogique développe un processus structuré de la médiation. Elle est la première formation à préconiser l'entretien préalable à la rencontre des parties. Cet entretien consiste dans un échange avec le médiateur pour déterminer les positionnements de chaque partie, identifier les causes du différend et anticiper les risques d'échecs de la médiation au cours de la rencontre des parties.

La formation met l'accent sur la rigueur de l'intervention des médiateurs et de la discipline de la médiation pour exercer en professionnel.

Un mémoire de formation est rédigé par les médiateurs stagiaires. La formation peut se conclure par la délivrance du Certificat d'Aptitude à la Profession de Médiateur (CAP'M).

Cette formation dispensée par Médiateurs Associés débouchant sur la délivrance du CAP'M sous l'égide de la Chambre professionnelle a été homologuée par la profession d'avocat, via le Conseil national des barreaux, le .

Prises de position

  • En 2003, lors de la promulgation de la loi de réforme du divorce et de la création du diplôme d'État de médiateur familial, la Chambre syndicale est intervenue auprès du Ministère de la Famille et du Ministre de la Justice pour :
    • mettre en évidence que le choix de la spécialisation risque d'entraîner une limitation dans les interventions effectives des médiateurs familiaux, lorsque ceux-ci sont confrontés à des situations où les couples en instance de divorce sont également associés - impliquant la nécessité d'une médiation d'entreprise, voire d'une médiation économique ;
    • indiqué que le choix d'une reconnaissance de médiateurs par un État tendait à marquer une préférence culturelle, notamment dans les conflits parentaux impliquant des couples binationaux et que c'est en contradiction même avec la démarche de la médiation.
  • En 2006, dans l'affaire Gettliffe, depuis , la Chambre syndicale s'inquiète de la manière dont une médiation a pu être vécue de sorte qu'elle ait pu instrumenter une décision d'incarcération de Nathalie Gettliffe.
  • En 2006, dans une affaire d'étrangers en situation irrégulière et lors de la nomination d'Arno Klarsfeld, en tant que médiateur national, la Chambre syndicale a attiré l'attention du Médiateur de la République sur « l'utilisation ambigüe du titre de médiateur dans une fonction pouvant relever de ses attributions, puisqu'il a compétence pour toutes les personnes ayant un différend avec une administration française, sans distinction. »
  • En , la Chambre professionnelle a proposé un ensemble de mesures visant l'harmonisation des textes de loi et de la règlementation concernant l'usage des termes de médiation et de médiateur dans les textes.
  • En , la CPMN a pris position pour une liberté du mariage et du divorce ; impliquant une déjudiciarisation du divorce, lequel ne doit en aucune manière être placé sous la surveillance des notaires[5].
  • En , la CPMN intervient auprès des trois institutions européennes pour présenter ses propositions relatives à la directive européenne relative à la médiation civile et commerciale, et notamment en proposant la médiation obligatoire avant toute procédure judiciaire. Elle obtient que la médiation soit définie comme processus structuré et non comme il était prévu dans les rédactions de la directive comme procédure.
  • En , la CPMN prend position sur le travail de la commission Guinchard, chargée par le ministre de la justice, Rachida Dati, de réfléchir à une nouvelle répartition des contentieux. Au regard du fait qu'un conflit judiciarisé aboutit à la privation de la liberté de décision des personnes, la CPMN propose que la médiation soit un préalable à toute procédure judiciaire en matière civile et commerciale.
  • En , le président de la CPMN est consulté au Maroc, lors d'une conférence de presse à Rabat, sur le conflit du Sahara occidental.
  • En , la Commission Européenne attribue un budget de développement pour le WikiMediation, sur une période de lancement de 18 mois. Le WikiMediation est prévu pour être ouvert en français, anglais et portugais sur le principe des sites collaboratifs.
  • , LeMonde.fr[6] interviewe le président de la CPMN concernant les multiples nominations de médiateurs par le gouvernement et notamment le conflit en Guadeloupe et Martinique.
  • , Le cabinet Cabinet Technologia préconise la formation des médiateurs professionnels titulaires du Certificat d'aptitude à la profession de médiateur et l'intervention des médiateurs de la CPMN pour mettre en place un dispositif de médiation interne en vue de la prévention des risques psycho-sociaux[7].
  • , la CPMN dénonce l'anti-constitutionnalité de l'ordonnance de transposition en France de la directive européenne sur la médiation civile et commerciale et fait observer qu'il s'agit d'une transposition régressive sur la liberté individuelle[8]
  • , la CPMN et les deux autres organisations de la médiation professionnelle (l'école professionnelle de la médiation et de la négociation et ViaMediation), affirment leur détermination à promouvoir la médiation préalable obligatoire aux actions judiciaires au civil, ainsi que la mise en place de la médiation pour les affaires correctionnelles et criminelles. Ces trois organisations participent à la création de l'Union Européenne des Médiateurs pour soutenir la médiation obligatoire en Italie et sa mise en place dans tous les états membres.
  • , la CPMN annonce lors de son Symposium à la Bibliothèque Nationale de France, l'initiation du "droit à la médiation". Jean-Louis Lascoux indique qu'il s'agit de faire reconnaître un droit constitutionnel fondé sur l'article 1er de la déclaration universelle des droits de l'homme : "Tous les hommes naissent libres...". Le droit à la médiation devra permettre d'entretenir cet état de liberté, tandis que les moyens mis en œuvre actuellement en sont privatifs.
  • , Henri Sendros-Mila devient président de la CPMN [9]
  • , la CPMN communique sur une première avancée concernant le "droit à la médiation" avec le décret du qui préconise le recours à la médiation avant toute procédure judiciaire au civil.
  • , première semaine de promotion du paradigme de l'Entente et de l'Entente Sociale versus le paradigme du Contrat et du Contrat Social. Ce nouveau paradigme promu par la profession de médiateur fait évoluer les modes de décision et de gouvernance. Il est inscrit dans le référentiel de la profession de médiateur[10].
  • , Les 4 Contributions de la CPMN aux Etats Généraux de la Justice : 1. formation des médiateurs intervenant dans les contextes judiciarisés, 2. formation des mégistrats, 3. reconnaissance constitutionnelle du droit à la médiation, 4. La CPMN, son rôle et ses actions [11]
  • , Propositions pour la réforme de la justice [12]

Symposium de la médiation professionnelle

Chaque année, l'Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation, en partenariat avec le CPMN, organise le Symposium de la médiation professionnelle. Cet événement était précédemment nommé Rencontres scientifiques de la médiation professionnelle. En 2012 et 2013, il est organisé, en octobre, à la Bibliothèque nationale de France.

Notes et références

Liens externes

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