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Château du Plessis-Buret

Le Plessis-Buret Ă  Sainte-Gemmes-le-Robert en Mayenne est une ferme et un ancien château[1] situĂ© Ă  1 800 m au sud du bourg.

DĂ©signation

  • Le visconte du Plessies Buret XIVe siècle[2] ;
  • Depuis le Plesseis Buret jusques en Bretaigne, 1363[3] ;
  • Le capitaine du Plessis Buiret, 1364[4] ;
  • La chastellenie du Plessis Buret, 1581[5] ;
  • Le Plessis, château, Ă©tang, forge ; Buret, château, Ă©tang, forge[6] ;
  • Le Plessis-Buret, ferme[7].

Histoire

La voie romaine du Mans Ă  Jublains passait Ă  40 mètres du portail du Plessis-Buret[8]. Châtellennie mouvante de Sainte-Suzanne et de SillĂ© ; augmentĂ©e par acquisition des fiefs de Sourches et des terres de Crun et de Dommier. Contre les seigneurs de la Cour de Sainte-Gemmes et de Villiers, Jeanne HĂ©risson se fit reconnaĂ®tre dame de Sainte-Gemmes en 1527, et de nouveau, au siècle suivant, le comte de la Suze affirma dans un mĂ©moire qu'ayant seul le droit de châtellenie, il devait avoir prĂ©Ă©minence avant ses vassaux en l'Ă©glise de Sainte-Jamme ; il invoquait en outre les littres ou ceinctures funèbres de l'Ă©glise armoriĂ©es : d'argent Ă  un hĂ©risson d'or et de gueules, Ă  une croix d'argent ; - d'azur Ă  une croix de gueules chargĂ©es de cinq crouzilles d'argent et environnĂ©e de seize aiglerons ; - d'argent traversĂ© de fusĂ©es de gueules au premier et dernier quartier. Ce sont lĂ , pour l'abbĂ© Angot, des lectures bien fautives, mais dans lesquelles on reconnaissait nĂ©anmoins les armoiries des anciens seigneurs du Plessis-Buret.

Charles Maucourt de Bourjolly ne parle de rien de moins que d'un château du Plessis-Buret ruiné par les Normands. L'abbé Angot estime qu'on doit le lui laisser pour compte.

Guerre de Cent Ans

Mais il est bien vrai qu'au XIVe siècle, c'Ă©tait une place forte occupĂ©e par les Anglais et qui devait ĂŞtre rendue en vertu du traitĂ© de BrĂ©tigny. La solution se fit attendre. Le 22 juin 1364, Louis Ier de Naples, duc d'Anjou donnait enfin mission Ă  Amaury IV de Craon de traiter avec Pierre Dusiex ou Dyzeux, capitaine du Plessis-Buret, pour la reddition de cette place et celles de CrèvecĹ“ur et du Layeul. Le traitĂ© ne fut signĂ© que le 1er juillet 1365 Ă  SablĂ©. Les Anglais recevaient une somme de 22 000 francs, dont 5 000 versĂ©s au sire de Laval ; le sire d'AssĂ©, Brisegault de Couesmes, Guillaume du Plessis et Hue Le Gros servaient d'otages, mais Ă  condition d'ĂŞtre gardĂ©s seulement dans le boile du Plessis-Buret, sans ĂŞtre mis en fer ne en sept. CrèvecĹ“ur et le Layeul devaient ĂŞtre rendus dès le jour de la remise des otages et leur garnison amenĂ©e au Plessis-Buret. Le capitaine Dusiex donnait lui aussi des otages qui, retenus Ă  Mayenne, ne seraient rendus qu'après l'Ă©vacuation du Plessis-Buret et le retour Ă  SablĂ© des gentilshommes qui devaient le conduire lui-mĂŞme, ses compagnons et sa chevance Ă  Blain, Ă  GuĂ©rande ou ailleurs Ă  pareille distance. Il n'est pas certain que cette convention ait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e sur l'heure.

XVIIe siècle

En 1649, on mentionne le château et domaine, composé de maison manable, écurie, grange, fournil, cour et jardins, autrefois clos de murailles et fossés, actuellement ruinés par vétusté, dans lequel l'enclos est l'ancien château, et une grosse tour au milieu de la cour aussi ruinée par vétusté..

Description

S'il reste quelques parties de l'ancienne place forte, ce doivent être la tour, dont la base est encore visible dans un jardin, et le couloir voûté qui conduit dans la même direction. Quant aux bâtiments actuels, ils ne datent pour l'ensemble que du XVIe siècle ; encore le logis a-t-il été modifié par des appropriations bien plus récentes. La cour carrée est close de trois côtés par ce logis et les servitudes. Au midi, un mur solide la séparait des douves et de l'étang. Le portail est de forme ogivale. Au levant, une grande salle servant au début du XXe siècle d'étable, dont l'un des pignons, était aussi éclairé par une fenêtre en arc bisé, servit, dit-on, de prêche. N'était-ce-point plutôt, selon l'abbé Angot, au moins à l'origine, une chapelle catholique ? Une petite fenestrelle se voit dans la muraille, et le curé de Sainte-Gemmes écrivait en 1777 qu'on y distinguait des peintures murales.

À la fin du XVIIIe siècle, il y avait encore traces des forges indiquées sur la carte d'Hubert Jaillot ; la fenderie était près du moulin de Poillé.

Les seigneurs du Plessis-Buret

  • Colet Buret, citĂ© aux francs-fiefs de Sainte-Gemme en 1312, mariĂ© Ă  BĂ©atrix du Boiscornu, eut pour gendre Jean Le Maire de la Merrerie, 1350 ;
  • Guillaume Buret ou du Plessis donne une place de maison et trois journaux de terres Ă  Geoffroy de la Giraie, 1368 ;
  • Il n'y a guère d'apparence Ă  identifier le Plessis-Buret avec le manoir du Pleissez assis en la paroisse de Sainte Gemme, donnĂ© par Jean Hubert Ă  Olivier IV de Clisson, puis confisquĂ© par Philippe de Valois en 1343, au profit de Jean le Bon, son fils, duc de Normandie, comte d'Anjou et du Maine, qui en gratifia Alix de la Ville-au-Fourier, veuve de Geoffroy Chaloigne, chevalier, 1345[9] ;
  • Huet de Saint-Berthevin ;
  • Robin HĂ©risson, gendre du prĂ©cĂ©dent d'après un mĂ©moire du XVIIe siècle, 1367, 1393 ;
  • Thibault HĂ©risson, mari d'Isabeau de Saint-Mars, 1405, 1422 ;
  • Jean HĂ©risson, mari de Marguerite de la Jaille, en conflit avec le seigneur de Villiers, 1er mars 1450, 1454, 1457, 1464. Simon HĂ©risson, mari de Roberde de la Ferrière, 30 dĂ©cembre 1451, et Denis HĂ©risson 23 mars 1452 (V; s.) rendent aussi des aveux Ă  SillĂ© ;
  • Pierre HĂ©risson, Ă©pouse en cour de BeauprĂ©au, le 30 avril 1481, Jeanne de Laval, fille de Jean de Laval-BrĂ©e, seigneur de BrĂ©e et Françoise Gosselin, mort en 1484. Jeanne de Laval est veuve dès le mois de juillet 1483 ;
  • RenĂ© de la Jaille, fiancĂ© en 1494 Ă  Jeanne HĂ©risson. Le 6 octobre 1498, Marguerite de Lorraine-VaudĂ©mont, dame de Sainte-Suzanne, lui fait remise du rachat du Plessis-Buret, en faveur des bons et grans services que lui avaient faits Hardouin de la Jaille, son oncle. Veuve le 13 octobre 1515, Jeanne HĂ©risson Ă©pousa en 1517 Gabriel de la Châtre et vivait en 1547. Sa tombe en granit se voyait dans l'Ă©glise au milieu du XVIIe siècle ;
  • Claude de la Jaille, fille puĂ®nĂ©e, 1549 ;
  • Nicolas de la Jaille, frère de la dite Claude, mari de Madeleine de Montgommery ;
  • Olivier de la Saussaie, sieur de BoisĂ©on, trĂ©sorier des menus-Plaisirs du Roi, par acquisition pour 30 000 livres de Gabriel d'Apchon et de Françoise de la Jaille, 9 juillet 1558 ;
  • Pierre de Laval, 8 dĂ©cembre 1550 ;
  • Jeanne de Laval, 1580, et les curateurs de sa succession jusqu'en 1622 ;
  • Nicolas de Champagne, mari de Françoise de Laval, petite-fille de Jeanne HĂ©risson, et fille de Guy de Laval et de Claude de Laval, par retrait ou rĂ©trocession, 31 dĂ©cembre 1563 ;
  • Louis de Champagne, 1581, 1631 ;
  • Charlotte de Roye de la Rochefoucault, sa veuve, 1637 ;
  • Gaspard de Champagne, et ses frères et sĹ“urs, mineurs sous la tutelle de Jean du Moulin seigneur de Châtilon, 1638, 1669 ;
  • Laurent de Berthemet, maĂ®tre des requĂŞtes du roi, par adjudication du 29 juillet 1686 ;
  • Louis de la Chapelle prend Ă  rente du prĂ©cĂ©dent, 26 dĂ©cembre 1700, mari de Jeanne Bouessay, d'oĂą Nicolas-RenĂ©, baptisĂ© Ă  Sainte-Gemme, 1704 ;

Famille de La Porte de Laval

  • RenĂ© de la Porte, mari de Jeanne Greffin, acquĂ©reur le 9 septembre 1705 ;
  • Thomas-RenĂ© de la Porte, 1722, capitaine des gardes de la PrĂ©vĂ´tĂ© de France ;
  • Françoise de Blanchardon, sa veuve, demeurait au Mans, 1751 ;
  • François-Louis de la Porte, mari de Gabrielle-Perrine-RenĂ©e Jouye des Roches, propriĂ©taires indivis, 1779, 1781. Gabrielle-Louise, sa fille Ă©pousa Jean-François Dudevant, Ă©leva maternellement le fils naturel de son mari, et devint ainsi la belle-mère d'Amandine-Lucine-Aurore Dupin (George Sand)[10].

Voir aussi

Ă€ voir dans les environs

Bibliographie

Notes et références

  1. Les dernières ruines du château, et probablement les plus anciennes, étaient sur le bord de l'étang dans des jardins où l'on retrouve encore presque à fleur de terres des substructions.
  2. Rymer, t. III. p. 536, 547.
  3. Archives nationales, JJ. 101, f. 28.
  4. Revue du Maine, t. V., p. 116.
  5. Titres du Plessis-Buret.
  6. Jaillot.
  7. Carte de Cassini.
  8. On en dépavé une longueur de 50 m. en 1907-1908.
  9. Ambroise Ledru, La maison de Broc, p. 389.
  10. Cette dernière parle d'elle dans l'Histoire de ma vie.

Liens

Source

« Château du Plessis-Buret », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)

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