Château du Menuet
Le château du Menuet (Castrum Minuetum) est un ancien château fort, du XIe siècle, aujourd'hui disparu, situé dans le comté de Savoie. Il se dressait au-dessus de la commune des Échelles dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
| Château du Menuet | |
  
    | |
| Période ou style | Médiéval | 
|---|---|
| Type | Château fort | 
| Début construction | vers le XIe siècle | 
| Destination initiale | Résidence seigneuriale | 
| Destination actuelle | Ruiné | 
| Pays | |
| Anciennes provinces du Duché de Savoie | Comté de Savoie | 
| Région | Auvergne-Rhône-Alpes | 
| Département | Savoie | 
| commune française | Les Échelles | 
Géographie
Le château est installé sur le plateau dit du Menuet, qui domine le Guiers et très probablement un gué ou un pont situé à cet emplacement[1]. Le château contrôle ainsi la route de Lyon à Turin, qui se calque sur l'ancienne voie romaine[2].
Histoire
Le château est mentionné au cours du XIIe siècle dans le Cartulaires de l'église Cathédrale de Grenoble dits Cartulaires de Saint-Hugues, notamment sous la forme Castrum Minuetum de Scalis en 1107[3] - [4]. Il s'agit une bulle pontificale[2]. Le toponyme de Minuetum dérive de minutus, qui désigne quelque chose de « diminué, petit »[3].
Sa fondation, si elle n'est pas parfaitement datée, devrait remonter aux premiers Humbertiens dont est issue la maison de Savoie. Le comte Humbert, à l'origine de la dynastie, possède en effet des droits sur l'église d'après un document de 1042[1]. Le comte est d'ailleurs à l'origine de la fondation du prieuré en 1042[2] - [5].
La future comtesse de Provence, Béatrice, fille du comte de Savoie Thomas Ier, y serait née vers 1198[6]. À la mort de son époux le comte Raymond Bérenger IV, elle revient en Savoie et s'installe au château[7]. Il fait partie de l'héritage de son père[8]. La comtesse entreprend une restauration du château et l'agrandit afin d'y accueillir une cour[2] - [8]. Le 8 novembre 1260, elle fait don du château et du mandement, à l'exception du prieuré, aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le château devient ainsi une commanderie hospitalière[8] - [9]. La comtesse meurt en 1266 dans son château[2] - [10]. Selon ses vœux, elle est inhumée dans l'enceinte du château. Ses filles, toutes reines, font édifier un mausolée dans la chapelle du château[2]. Le prieuré devient hospitalier à la suite de son échange le avec le domaine hospitalier du Fraisse situé en Velay[11].
Durant le conflit franco-savoyard (1591-1595), le château est pris et pillé entre la fin février et mars par les troupes du maréchal Lesdiguières[2]. Selon les clauses du traité de Lyon de 1601, qui met fin à la guerre, le château est démantelé.
La mappe sarde de 1729 mentionne encore les traces de l'ancien château.
Description
Le château comportait quatre tours[2].
Voir aussi
    Bibliographie
- Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN 978-2-7171-0310-6), p. 167-174. ([PDF] lire en ligne)
 - Augustin Chassaing, Cartulaire des hospitaliers (Ordre de saint-Jean de Jérusalem) du Velay, A. et J. Picard, , LXVIII-270 p. (lire en ligne)
 
Articles connexes
Lien externe
- Site de l'association locale La Commanderie, notamment [PDF] « Chemins du château ».
 
Références
- Histoire des communes savoyardes, 1984, p. 167
 - Histoire des communes savoyardes, 1984, p. 168
 - Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 276.
 - (en) Jules Marion, Cartulaires de l'église Cathédrale de Grenoble dits Cartulaires de Saint-Hugues, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Library Collection - Medieval History », , 662 p. (ISBN 978-1-108-01982-8, lire en ligne), p. 16-17.
 - Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 169.
 - Emmanuel Davin, « Béatrice de Savoie, Comtesse de Provence, mère de quatre reines (1198-1267) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 176-189 (lire en ligne).
 - Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3).
 - Joseph Mollin, « Une région de contact entre Préalpes et avant-pays, et de frontière entre Savoie et France : La plaine de Saint-Laurent-du-Pont - Les Échelles sous l'Ancien Régime », Revue de géographie alpine, vol. 48, no 3,‎ , p. 486 (lire en ligne).
 - « ETAT DES LIEUX PATRIMONIAL LES ECHELLES »
 - Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 507.
 - Chassaing 1888, p. 64
 
