Château de Sainte-Suzanne (Manche)
Le château de Sainte-Suzanne est une demeure, du XVIIIe siècle, qui se dresse sur le territoire de l'ancienne commune française de Sainte-Suzanne-en-Bauptois, dans le département de la Manche, en région Normandie.
Type | |
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Fondation | |
Style | |
Propriétaire initial |
François-Bonaventure-Corentin de Mauconvenant |
Localisation |
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Coordonnées |
49° 18′ 28″ N, 1° 26′ 00″ O |
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Localisation
Le château est situé, route des moulins, sur la droite, après le carrefour Saint-Jores sur la D903, à proximité de l'église Sainte-Suzanne du Prétot-Sainte-Suzanne, commune déléguée de la commune nouvelle de Montsenelle, dans le département français de la Manche.
Historique
En 1735, René-Jacques-François Bonaventure de Mauconvenant (1704-1763), écuyer, sieur de Peseville, seigneur et patron de Sainte-Suzanne, épouse Marthe Bonaventure Hellouin d'Anctiville[1]. En 1779, son fils, François Bonaventure Corentin de Mauconvenant (° 1736) rase l'ancien manoir et fait reconstruire avec l'aide d'un architecte de Valognes, Louis Le Brun[note 1], une demeure plus moderne[2]. C'est symboliquement une fillette de onze ans, Catherine Jeanne de Massac (1769-1795), la fille de Marie Louise Catherine Le Fillastre de Marcanville sa seconde épouse, qui pose la première pierre. Catherine Jeanne sera emprisonnée, dans le château de Sainte-Marie-du-Mont, durant la Révolution française, ainsi que sa mère et son beau-père, à la suite de l'émigration de son mari Bonenvature Corentin de Mauconvenant, fils de François Bonaventure Corentin, passé dans l'armée des princes et qui périra lors du débarquement de Quiberon. Catherine Jeanne décèdera au château le , celui-ci ayant été pillé pendant cette période. Bonaventure Corentin et Catherine Jeanne auront une fille, Amélie Cécile Charlotte de Mauconvenant (1789-1812), à qui son grand-père, François Bonaventure Corentin, achètera le presbytère de Sainte-Suzanne[3].
Au XIXe siècle la propriétaire du château, Valentine de la Croix des Castries (1813-1890), vicomtesse de Choiseul, fera restaurer en 1884, à ses propres frais, l'église de Sainte-Suzanne dont l'état était jugé inquiétant[4]. Au XXe siècle le château est entre les mains de Françoise et François de Hauteclocque (1888-1956), cousin du maréchal Leclerc, condisciple du général de Gaulle à Saint-Cyr, membre de l'état major du maréchal Foch en 1918, et maire de Sainte-Suzanne en 1940. Opposé aux occupants, destitué par Vichy et déporté avec son épouse en Allemagne, à la Libération il sera nommé délégué départemental de l'Entraide française[4]. Le général Leclerc, le , débarqué la veille à Saint-Martin-de-Varreville et qui s'est installé à Vesly, rendra visite à ses cousins au château de Sainte-Suzanne, François et Françoise de Hauteclocque, et dont leur fils Wallerand s'engagera le jour même[4].
Description
Le château de Sainte-Suzanne-en-Bauptois est une construction, en briques roses avec des encadrements en pierre de taille, de la fin du XVIIIe siècle[5], sur le modèle de Franquetot à Coigny[4].
La façade principale, d'un étage sur rez-de-chaussée, est ponctuée par un grand avant-corps central droit, précédé d'un perron, percé de cinq baies à chaque niveau et surmonté d'un fronton triangulaire armorié. La toiture est agrémentée de six lucarnes qui reprennent l'alignement des baies des ailes disposées de part et d'autre du corps central.
La cour intérieure, par laquelle on accède au château, est encadrée, à gauche comme à droite, par les communs des XVIe et XVIIe siècles[4]. Trois avenues, dont la principale est plantée de chênes, donnent accès au château.
Liste des possesseurs de la terre de Sainte-Suzanne
Liste non exhaustive.
- Famille de Mauconvenant
- René-Jacques-François Bonaventure de Mauconvenant (1734-†1763)
- François-Bonaventure-Corentin de Mauconvenant (1763), fils du précédent
- Bonaventure Corentin de Mauconvenant, fils du précédent (†1795)
- Entrée du château.
- Commun nord du château.
- Vue de la cour intérieure.
Notes et références
Notes
- Celui-ci vient d'achever le château d'Octeville-L'Avenel.
Références
- Georges Bernage, « Le manoir du Dick », Vikland, la revue du Cotentin, no 1,‎ avril-mai-juin 2012, p. 35 (ISSN 0224-7992).
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 29.
- Girard et Lecœur 2005, p. 30.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 527.
- Girard et Lecœur 2005, p. 250.