Château de Sémignan
Le château de Sémignan est une ancienne maison forte édifiée au début du XIVe siècle quelques kilomètres à l’ouest du bourg de Saint-Laurent-Médoc dans le département de la Gironde, en France. Malgré les mutilations dont il a fait l’objet au cours de son histoire, il reste un exemple remarquable des habitations tenues par les vassaux dans la province du Médoc.
Château de Sémignan | |
Période ou style | Médiéval |
---|---|
Type | Maison forte |
Début construction | début XIVe siècle |
Fin construction | XIXe siècle |
Destination actuelle | Propriété privée, non visitable |
Coordonnées | 45° 10′ 40,34″ nord, 0° 53′ 07,5″ ouest[1] |
Pays | France |
Anciennes provinces de France | Gascogne |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Gironde |
Commune | Saint-Laurent-de-Médoc |
Historique
Le château de Sémignan – plus précisément une maison noble ou une ferme fortifiée - domine les landes plates du Médoc. C’est la famille d’Albret, alors seigneurs de Vertheuil qui le fait édifier au début du 14e siècle par un maître d’œuvre inconnu[2], sur un terrain marécageux qui constituait probablement une protection naturelle[3].
La construction est complétée ou modifiée au XVIe et XIXe siècles[2].
Le château est mentionné pour la première fois le ou 1323, dans un hommage fait par Gassian de La Marche, damoiseau, à Amanieu VII d'Albret, chevalier et seigneur de Vertheuil par son mariage avec Rose. En 1429, la seigneurie est détenue par le seigneur de Langoiran, Bertrand de Montferrant. Elle passe entre 1480 entre les mains de l’écuyer Jean de Luc, en 1480. En 1517 elle relève de Gaston III de Foix, comte de Candale et captal de Buch. À l’aube de la Révolution française Delphine de Brassier, veuve de Michel-Joseph de La Roque, baron de Budos, est en est co-seigneuresse[3].
La raison de la construction d’un tel ouvrage à cet endroit n’est pas connue[4]. Une hypothèse est que l’édifice aurait fait office de coffre-fort pour des lingots et minerais de fer, exploités au Moyen Âge dans le nord du Médoc[5].
Description
Le gros œuvre est en pierre de calcaire, la couverture une croupe de tuiles creuses[2].
Les bâtiments forment U, enserrant une cour centrale. L’enceinte principale est entourée d’un fossé, large de douze mètres, encore rempli d’eau et enjambé par deux ponts, l’un au sud, l’autre au nord. Devant elle, une seconde enceinte, de même forme mais plus petite, est également entourée de fossés reliés au premier[3]. La porte d’entrée, ogivale ouvre sur un passage voûté en plein cintre construit au 16e siècle[2].
La haute tour carrée est datée du début du premier quart du 14e siècle[2]. Elle est couronnée de mâchicoulis, dont seules les consoles sont conservées. En-dessous de celles-ci, à la place des créneaux, un mur plein a été bâti pour accueillir un pigeonnier. Des archères aujourd’hui obturées sont visibles sur sa façade sud. Ce donjon est orné d’une paire d’anciennes fenêtres géminées sub-trilobées, désormais aussi murées. Une canonnière est percée au centre de cette baie. À l’extérieur, les coussièges (bancs placés de part et d’autre des fenêtres) sont conservés[3].
Enceintes, fossés et meurtrières confirment sa vocation initiale de défense militaire active.
Les autres corps de bâtiments ont été élevés ou modernisés au 18e et 19e siècle. Un puits est creusé dans la cour[2].
Sur le territoire de la commune, les moulins du Bernada, de Ballogue-Garrit et de Larousse, dépendaient du château de Sémignan. Ils sont aujourd’hui entièrement disparus[6].
Espoir de restauration
Le château, en mauvais état et inhabité, est inscrit à l’inventaire général en 1986, sous la référence IA00024898[7]. C’est une propriété privée[2].
Depuis juin 1996, "La Croisade sémignanaise", une association loi 1901, s’est engagée dans la restauration du château. Elle espère en faire un lieu de rencontre alliant patrimoine et création contemporaine[5].
Articles connexes
Références
- Coordonnées établies grâce à WikiMapia, vérifiées sur Géoportail et Google Maps
- « Château de Sémignan », sur Base Mérimée
- Le Patrimoine des communes de la Gironde, Paris, Flohic éditions, , 1631 p. (ISBN 2-84234-125-2), p 1298-1299, tome 2
- « Château de Sémignan - Visites en Aquitaine », sur visites.aquitaine.fr (consulté le )
- « La bonne fée du château de Sémignan », sur Sud-Ouest,
- « Moulin de Villeneuve - Visites en Aquitaine », sur visites.aquitaine.fr (consulté le )
- Notice no IA00024898, base Mérimée, ministère français de la Culture