Château de Murol
Le château de Murol est un château situé en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Puy-de-Dôme. Construit sur un promontoire basaltique à près de mille mètres d'altitude, il domine le village de Murol. Il fut édifié à partir du XIIIe siècle et fut considérablement modifié au XVIe siècle.
Château de Murol | |||
Château fort de Murol sur son promontoire. | |||
Période ou style | Médiéval | ||
---|---|---|---|
Type | Château fort | ||
Début construction | XIIe siècle | ||
Fin construction | XVIe siècle | ||
Propriétaire initial | Guillaume de Sam | ||
Destination initiale | Ouvrage militaire, seigneurie. | ||
Propriétaire actuel | Municipalité de Murol | ||
Destination actuelle | vestiges, site touristique | ||
Protection | Classé MH (1889)[1] | ||
Coordonnées | 45° 34′ 41″ nord, 2° 56′ 42″ est | ||
Pays | France | ||
Région historique | Auvergne | ||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Puy-de-Dôme | ||
Commune | Murol | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
| |||
Site web | murolchateau.com | ||
Historique
La première occupation remonte aux IXe et Xe siècles (muraille primitive et vestiges d'un village). Les plus anciens vestiges sont une chapelle romane et des murs défensifs sur le sommet de la table de basalte, entre le XIe et XIIe siècles. La paroisse et la châtellenie de Murol ont été créées probablement au XIe siècle au détriment des vieilles paroisses environnantes (Saint-Nectaire, Saint-Victor-la-Rivière et le Vernet-Sainte Marguerite). Le château est construit autour et sur les vestiges d'une coulée de basalte (relief de Mesa), à l'intersection de trois anciennes voies romaines (Limagne, Le Mont-Dore, Clermont-Ferrand). Il est agrandi et renforcé régulièrement entre le XIIe et le XVe siècle, en particulier au XIVe siècle par Guillaume de Sam (ou de Murol), avec notamment la réalisation d'une chapelle funéraire[2].
Au XVe siècle, le château devient propriété de la famille d'Estaing après le mariage de Jehanne de Murol avec Gaspard d’Estaing. La haute cour est totalement remaniée suivant la mode bourgeoise et palatiale de l'époque. Leur descendant François Ier d’Estaing construit à la fois une vaste enceinte bastionnée à tours en amande pour armes légères au pied du dyke basaltique sur lequel il érige un grand palais de la Renaissance[3]. sur le côté est avec un vaste jardin suspendu, mais les travaux restent inachevés. Une pièce d'artillerie portant le nom de François d'Estaing a été découverte dans le château. Durant l'Ancien régime, Richelieu épargne le château du fait du prestige de la famille d'Estaing, mais le site est quasiment abandonné et certaines de ses parties sont en ruine. Il est également épargné lors de la Révolution française, faisant office de prison durant cette période, et finit par être utilisé comme carrière de pierres. Au XIXe siècle, à la suite d’un don du propriétaire, le comte de Chabrol, il devient propriété de la commune de Murol.
Le château a été classé monument historique en 1889[1].
Il est une des principales attractions touristiques du Puy-de-Dôme avec une fréquentation ayant atteint les 120 000 visites annuelles en 1988[4] et passe la barre des 160 000 visites en 2019[5].
La troupe de mise en scènes costumées Les Compagnons de Gabriel anima le site pendant de nombreuses années, avant que lui succède la troupe des Paladins du Sancy.
Au début du mois de ont été tournées des scènes du film Kaamelott : Premier Volet (2020) d'Alexandre Astier[6].
Description
Le château possède deux chapelles accolées à la grosse tour circulaire faisant office de donjon : la première, qui est la plus grande, date du XIIe siècle, puis Guillaume de Murol (dit Guillaume de Sam) édifia le donjon ainsi que la deuxième chapelle (XIVe siècle), dans un style roman, afin de lui servir de chapelle funéraire[7].
L'enceinte intérieure est polygonale et épouse les contours du socle basaltique, à l'angle nord-est une tour maîtresse du XIIIe (tour de Chautignat) rassemble plusieurs salles voûtées desservies par un escalier à vis. La cuisine et la boulangerie, qui possèdent des cheminées de grande taille, un four et un pétrin, occupent un côté de la cour[8].
Vie domestique
En 1412, on y trouve un homme « à tout faire » en plus des deux portiers[9].
Évocations artistiques
Les ruines du château sont évoquées par Guy de Maupassant dans son conte Humble drame (1883) :
« Elle surprend plus qu'aucune autre ruine par son énormité simple, sa majesté, son air antique puissant et grave. Elle est là , seule, haute comme une montagne, reine morte, mais toujours la reine des vallées couchées sous elle. On y monte par une pente plantée de sapins, on y pénètre par une porte étroite, on s'arrête au pied des murs, dans la première enceinte au-dessus du pays entier.
Là -dedans, des salles tombées, des escaliers égrenés, des trous inconnus, des souterrains, des oubliettes, des murs coupés au milieu, des voûtes tenant on ne sait comment, un dédale de pierres, de crevasses où pousse l'herbe, où glissent des bêtes.
J'étais seul, rôdant par cette ruine. »
Le musée des peintres de l'École de Murol, à Murol, conserve Le château de Murol en hiver, toile de Jean Fernand-Trochain.
Notes et références
- « Château de Murol », notice no PA00092213, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Allios 2015.
- Nicolas Faucherre, « La fin du château fort », Dossiers d'archéologie, no 404,‎ , p. 70 (ISSN 1141-7137).
- Vincent Vles, Le Projet de station touristique, Presses universitaires de Bordeaux, (ISBN 2-86781-184-8), p. 136.
- « Malgré le contexte sanitaire, la fréquention touristique est en hausse au château de Murol », sur France Bleu Pays d'Auvergne, (consulté le ).
- Nicolas Jacquet, « Kaamelott est à Murol et… c'est pas faux », La Montagne,‎ , p. 7 (ISSN 2109-1560).
- Mengus 2021, p. 251.
- Mengus 2021, p. 236.
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 206.
Voir aussi
Bibliographie
- Dominique Allios (dir.), Murol, la forteresse muette, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Archéologie & culture », , 214 p. (ISBN 978-2-7535-4079-8)