Château de La Roche (Larochemillay)
Le château de La Roche est un château du XVIIIe siècle situé à Larochemillay, dans la Nièvre en France. Il succède à plusieurs châteaux, dont le premier est attesté au VIIIe siècle.
Type | |
---|---|
Architecte |
Michel-Ange Caristie (d) |
Construction |
XVIIIe siècle |
Propriétaire |
Propriété privée |
Patrimonialité |
Pays | |
---|---|
Région | |
Département | |
Commune | |
Adresse |
73, Le Bourg |
Coordonnées |
46° 52′ 43″ N, 3° 59′ 59″ E |
---|
Localisation
Le château est situé sur la commune de Larochemillay, située dans le département de la Nièvre en région Bourgogne-Franche-Comté. Implanté sur la presqu'île de confluence de la rivière de la Roche (ou Séglise) et du ruisseau de l'étang des Marauds, en situation perchée à l'emplacement d'un ancien oppidum romain.
Description
Le château de La Roche actuel est reconstruit dans la première moitié du XVIIIe siècle sur un site médiéval, par l'architecte Caristie. Le château présente une architecture classique et austère. Les décors intérieurs du château datent du XVIIIe siècle, mais furent remaniés au XIXe siècle. Détruit partiellement (partie est) par un incendie le , le château est toujours en cours de restauration après l'effondrement d’une partie du mur d’enceinte en janvier 2017[1].
Historique
Un premier château aurait été détruit en 762, peut-être dans le cadre des combats opposant Waïfre, duc d'Aquitaine, à Pépin le Bref, roi des Francs[2]. Le château féodal fut le siège d'une des premières baronnies du Nivernais.
Il était au XIIe siècle le siège du pouvoir féodal le plus important du Nivernais. Le bourg s'est développé en situation également perchée, au pied de la forteresse et sous sa protection. La plus ancienne personne connue comme seigneur de Laroche-Millay est Henri, seigneur de La Roche Millay, de Millay et de Chiddes[3] dont l'arrière-petite-fille femme de la « maison de Glenne » épouse Jean, sire de Châtillon-en-Bazois vers 1180[4] - [5]. En 1253, leur petit-fils, Jean II de la Roche-Millay, sire de Châtillon, organise un audacieux coup de main à Autun cum armis et equitaturis ("avec armes et chevaux") pour soustraire à la justice ecclésiastique Guy de la Perrière et d'autres seigneurs de ses amis détenus pour quelques méfaits dans la prison du chapitre[6]. Il fut condamné à rendre ses prisonniers et à suivre en chemise, avec cinq de ses complices, une procession dans les églises de Lyon, Autun, Langres, Mâcon et Chalon[7]. En 1381, la seigneurie et le château sont propriété de Guillaume de Mello, époux d'une héritière de la famille de Châtillon. Le vieux château médiéval brûla en 1412 ; il en subsiste deux tours circulaires et des murs de remparts[8].
Dépendante du duché du Nivernais, « la terre de La Roche-Milay se composait à la fin de l'Ancien Régime de quatre domaines, de treize forêts, dont les principales étaient celles de Châtillon, de La Grande-Gabrielle, de La Gravelle, de Touleurs,..., et de dix-neuf étangs, pouvant nourrir onze mille poissons. Les rentes produisaient, année commune, mille dix livres, et les lods et ventes autant. La plupart des titres furent brûlés en 1792 »[9]. Elle comptait dans la dépendance de son donjon trente-trois seigneuries en toute justice (haute justice, moyenne justice, basse justice) et plus de cinquante avec les moyennes et basses seulement[10]. René de Rousselé en 1642, fils de René de Rousselé et de Marguerite de Montmorency, est qualifié du titre de « baron de La Roche-Millay »[11]. Louis XIV conféra le titre de comte à la fin du XVIIe siècle à son descendant Joseph-René de Rousselle (ou de Rousselé), colonel d'un régiment d'infanterie et aide de camp des armées du roi[12].
Le château actuel fut construit à partir de 1720 par le maréchal de Villars qui avait acheté la seigneurie à un des fils du connétable de Montmorency. « Sur ce rocher sauvage, et sans dédaigner les assises romantiques du donjon écroulé, l'ingénieur (...) a construit un édifice vraiment noble par sa grandeur, par sa simplicité et par la juste harmonie de ses proportions »[13]. Il comprend un grand corps de logis à mansardes, flanqué de deux pavillons rectangulaires. Le comte François de La Ferté-Meun achète la seigneurie pour la somme de 130 000 livres le et fait achever les travaux de construction du château par l'architecte Michel-Ange Caristie[14]. En 1760, le comte de La Roche-Millay est Jacques-Louis de La Ferté-Meun, seigneur de Solières et de Cuzy[15]
Les familles de Noailles (par mariage, à partir de 1851) puis de Montesquiou-Fezensac, furent par la suite les propriétaires successifs du château[16].
Le château fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 15 mars 2002[17].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Larochemillay » (voir la liste des auteurs).
- « soutenir.fondation-patrimoine.… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Tableau synoptique de l'histoire du Nivernais et du Donziais, "Bulletin de la Société nivernaise des sciences, lettres et arts", 1872, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k298746k/f158.image.r=Larochemillay.langFR
- « Généalogie de Henri de LA ROCHE MILLAY », sur Geneanet (consulté le ).
- "L'Intermédiaire des chercheurs et curieux : Notes and queries français : questions et réponses, communications diverses à l'usage de tous, littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc..", 1931, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k734514/f425.image.r=Millay.langFR
- « Château fort de Larochemillay un remarquable patrimoine », sur Nièvre Passion, (consulté le ).
- Jacques-Gabriel Bulliot, "Essai sur le système défensif des Romains dans le pays Éduen", 1856, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5620587n/f264.image.r=Millay.langFR
- "Bulletin de la Diana", Monbrison, 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56754239/f117.image.r=Millay.langFR
- D'après un panneau d'information situé à l'entrée du site
- Jacques-François Baudiau,Le Morvand, 1867, imprimerie de fay père et fils, Nevers, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5791782r/f486.image.r=Chiddes.langFR
- La liste des seigneuries concernées est donné par Jacques-François Baudiau,Le Morvand, 1867, imprimerie de fay père et fils, Nevers, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5791782r/f486.image.r=Chiddes.langFR
- "L'Intermédiaire des chercheurs et curieux : Notes and queries français : questions et réponses, communications diverses à l'usage de tous, littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc.", 1911, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k734216/f48.image.r=Millay.langFR
- Jacques-François Baudiau,Le Morvand, 1867, imprimerie de fay père et ils, Nevers, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5791782r/f486.image.r=Chiddes.langFR
- Maurice Constantin-Weyer, Morvan, Revue "Europe", no 73 du 15 janvier 1929, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54256768/f57.image.r=Larochemillay.langFR
- La famille Caristie est une dynastie de maçons venus du Piémont au XVIIe siècle en Bourgogne-Franche-Comté et dont plusieurs membres ont été des architectes actifs en Bourgogne au XVIIIe siècle, voir http://www.abeicite-corbigny.com/mystere.ws. Michel-Ange Caristie construisit aussi par exemple l'hôpital de Saulieu entre 1745 et 1748
- Jacques-François Baudiau,Le Morvand, Nevers, 1865; 3e éd. Guénégaud, Paris,1965, t.II, p.141.
- Huber Naber, comte de la Ferté-Meun, est décédé âgé de 92 ans le au château de Larochemillay. Il avait une fille, la duchesse de Noailles et plusieurs petits-enfants dont une petite-fille mariée au comte Henri de Montesqiou-Fezensac voir La France illustrée. Journal littéraire, scientifique et religieux, n° du 26 novembre 1898, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5764660x/f11.image.r=Millay.langFR
- Notice no PA00112904, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques-François Baudiau, Le Morvand ou essai géographique, topographique et historique de cette contrée, Nevers, , 538 p. (ISBN 978-2-904614-63-7).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :