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Château de Grésy

Le château de Grésy (Graisy) est un ancien château du XIe siècle ou XIIe siècle, centre d'un mandement au XIIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune de Grésy-sur-Aix dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Château de Grésy
Image illustrative de l’article Château de Grésy
Ruines du château, Pierre Lacour, 1824
Nom local Tour de Grésy
Période ou style Médiéval
Type Château
Début construction XIe siècle ou XIIe siècle
Destination actuelle Ruiné
Coordonnées 45° 43′ 26″ nord, 5° 55′ 55″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Commune Grésy-sur-Aix
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Grésy
Géolocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Château de Grésy

Situation

Le château de Grésy se trouve au chef-lieu, près de l'église[2], derrière l'école. Il installé à « l'extrémité méridionale du diocèse [de Genève], soit à une demi-lieue au nord d'Aix, près du confluent du Sierroz avec la Daisse »[3].

Le château est situé sur la frontière des comtés de Savoie et de Genève[2]. Il est installé sur une ancienne voie romaine, entre Aix et Annecy, à l'emplacement de vestiges romains[2]. Il surveillait l'accès au massif des Bauges et contrôlait l'entrée de l'Albanais.

Histoire

Inscription en latin, Pierre Lacour, 1824

Le château aurait été élevé, au XIe siècle ou XIIe siècle[2] - [4], à l'emplacement d'un ancien oppidum[2]. Il fut retrouvé aux environs nombre d'antiquités romaines[2] dont une inscription signalée par Pierre Lacour en 1824 et décrite par la Société académique de Savoie[5].

Il semble avoir été le centre d'un fief de la maison de Faucigny et dont le nom serait passé à une branche cadette, les Greysier (Grésier ou Grésy)[2] - [6] - [7].

Le château est cité en 1287[4], lors du traité de paix d'Annemasse, conclu entre les comtes de Savoie et ceux de Genève. Le comte de Genève prête désormais hommage pour ce fief au comte de Savoie[3]. Pierre Ier de Grésy en fait hommage, en 1289[4], au comte de Genève. En 1401, lorsque le comté de Genève est acheté par le comte de Savoie, Grésy entre définitivement dans les possessions savoyardes[2].

En 1422[4], François de Grésy, sans héritier[2], en fait don à Amédée VIII de Savoie. Ce dernier le donne en fief en 1427 à Manfred de Saluces, marquis de Saluces, maréchal de Savoie[4] - [2]. Lui-même en investira, en 1435, Jean d'Orlyé[4].

En 1449[4], Louis Ier de Savoie l'inféode à Jacques de Clermont[2], seigneur de Saint-Pierre-de-Soucy et de Sainte-Hélène-du-Lac, avec droit de rachat perpétuel. Il usera de son droit, en 1450[4], et le cède à son père Amédée VIII de Savoie. Les terres et le château sont, vers 1490[4], possessions de la Maison de Savoie ; puis en 1514, passe à la branche des Savoie-Nemours[2], où se succède Charles Jean Amédée de Savoie et Philippe de Savoie-Nemours. Jacques de Savoie-Nemours, le vend avec les châteaux de Cessens, Château-Neuf, et Château-Vieux, le , contre une somme de 4 000 écus d'or à Louis Oddinet[2], baron de Montfort.

Les châteaux sont rachetés par Jacques de Savoie-Nemours en 1572 pour la même somme et revendus en 1575, cette fois, pour 6 000 écus à Guillaume de Portes, originaire de Grenoble, seigneur de Châtel, président du Parlement du Dauphiné et conseiller du roi de France. Après lui, il passe à son fils Antoine de Portes.

Mal entretenu, depuis 1425[4], on y fait d'importants travaux de réparations en 1579[4] ; dont la galerie et le corps de logis situé entre les deux tours.

En 1614[4], Antoine de Portes y loge avec Propère, sa fille. Le château est à cette date dans un piètre état, et pratiquement en ruine en 1684[4] ; ne subsiste que le donjon. En 1681[4], Claude Carron, avocat au Sénat de Savoie puis conseiller d'État et contrôleur général des finances, élevé au titre de baron, en 1679, puis en 1682[4], au titre de comte de Grésy, reconnait le tenir en arrière-fief et le décrit à cette occasion en ruine.

Le château passe à ses descendants, Enard Carron, François Vincent Carron, et Claude Marie Carron, officier sarde. Ce dernier émigre en 1792 au moment de l'entrée des troupes révolutionnaires du général Montesquiou en Savoie ; ses biens sont confisqués, excepté la tour. Cette dernière avait été donnée à sa sœur, Françoise, comme dot, lors de son union avec M. Magnin.

Description

Vestiges du château.

Une double enceinte fossoyée, dont il ne reste plus traces, enserrait le dernier vestige du château de Grésy, un donjon carré de 15 × 26 m de côté. On accédait aux étages par un escalier en bois et la tour s'éclaire par une fenêtre pourvu d'un banc d'assise.

Au nord, subsiste partiellement, les murs du cellier. L'enceinte basse, s'appuyait sur les bords du Sierroz et s'étendait jusqu'au « prieuré ». L'enceinte haute, flanqué de tours rondes, épousait le sommet du plateau sur lequel le château est élevé. Entre les deux enceintes prenaient places les communs, fours, moulins et battoirs ainsi que le château Bausan, dont il ne reste traces et la chapelle dédiée à saint Pierre. C'est dans cette dernière que fut probablement enseveli à la fin du XVIe siècle, la femme de Guillaume de Portes, Jeanne d'Aragon. On peut y voir, des stèles ainsi qu'un sarcophage et plusieurs inscriptions romaines.

Châtellenie de Grésy

Le château de Grésy est le siège d'une petite châtellenie, dit aussi mandement (mandamentum), vers le XIIIe siècle. Il s’agit d’une châtellenie ayant relevé des comtes de Genève.

Le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[8] - [9]. Il est chargé de la gestion de la châtellenie, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château[10].

Le château de Cessens-Vieux devient le siège de la châtellenie de Cessens et Grésy (Sessens et Greysi), au cours du XIVe siècle[11].

Voir aussi

Bibliographie

  • Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Éditions Cabédita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN 978-2-88295-142-7), p. 158-159.
  • Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN 978-2-7171-0310-6). (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. Histoire des communes savoyardes, 1984, p. 217.
  3. Traité spécial entre les comtes de Savoie et de Genevois, conclu à Annemasse, acte du , publié dans le Régeste genevois, 1866 (REG 0/0/1/1253).
  4. Michèle Brocard 1995, p. 158-159.
  5. M. le Général Comte De Loche, « Monuments romains », Mémoires de la Société académique de Savoie, , p. 259 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p., p. 125.
  7. Donations faites à l'abbaye de Sixt par Turumbert de Lucinge, puis confirmées par ses héritiers, acte entre 1206 et 1213, publié dans le Régeste genevois, 1866 (REG 0/0/1/525 BIS).
  8. Christian Sorrel, Histoire de la Savoie : images, récits, La Fontaine de Siloé, , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, lire en ligne), p. 146-147.
  9. Nicolas Carrier, « Une justice pour rétablir la « concorde » : la justice de composition dans la Savoie de la fin du Moyen Âge (fin XIIIe -début XVIe siècle) », dans Dominique Barthélemy, Nicolas Offenstadt, Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP (Angers, 2000), Paris, Publications de la Sorbonne, , 391 p. (ISBN 978-2-85944-438-9), p. 237-257.
  10. Alessandro Barbero, « Les châtelains des comtes, puis ducs de Savoie en vallée d'Aoste (XIIIe-XVIe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains des princes à la fin du moyen âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266 p. (lire en ligne).
  11. Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe-XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 415.
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