Château de Filières
Le château de Filières est une demeure, reconstruite vers 1780, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Gommerville, dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie.
Château de Filières | |||
La façade XVIIIe siècle. | |||
Période ou style | Henri IV-Louis XV | ||
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Type | Château | ||
Architecte | Victor Louis | ||
Début construction | 1599 | ||
Fin construction | 1768 | ||
Propriétaire initial | Jehan de Filières | ||
Destination initiale | Maison forte, puis demeure de plaisance. | ||
Propriétaire actuel | Le marquis de Persan | ||
Destination actuelle | Demeure familiale | ||
Protection | Site classé (1942) Inscrit MH (1946) Classé MH (1947) |
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Coordonnées | 49° 33′ 42″ nord, 0° 22′ 20″ est[1] | ||
Pays | France | ||
Ancienne province | Normandie | ||
Région | Normandie | ||
Département | Seine-Maritime | ||
Commune | Gommerville | ||
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Géolocalisation sur la carte : France
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Le château, propriété privée ouvert à la visite, est totalement protégé aux monuments historiques.
Localisation
Le château est situé, à 2 km de Saint-Romain-de-Colbosc et à une quinzaine de kilomètres du Havre, sur la commune de Gommerville, dans le département français de la Seine-Maritime.
Historique
XVe siècle
En 1467, Jehan de Fillières achète les fiefs du Bas sis à Gommerville et y fait probablement édifier une grande maison, située au centre de la cour d'honneur actuelle, entourée par les douves. Le château précédent avait été détruit pendant la guerre de Cent Ans.
XVIe et XVIIe siècles
Le domaine échoit en 1564 à son arrière-petit-fils, Adrien de Fillières, écuyer. Vers 1591, le château de Fillières est brûlé par le marquis de Villars, gouverneur du Havre, qui tenait pour lors le parti de la Ligue. Un nouveau château, de style Henri IV, est construit vers 1599 par Catherine Le Canu, nièce d'Adrien de Fillières.
XVIIIe siècle
Enfin, au XVIIIe siècle, Louise-Catherine Chardon de Filières, héritière du domaine, et son fils le marquis de Mirville, chevalier de Saint-Louis et maréchal de camp des armées du roi dans la Gendarmerie royale, décident d'abattre le château du moment pour édifier une demeure en pierre blanche, sur des plans attribués à Victor Louis, plus digne de son rang. Les travaux sont réalisés en 1768, mais ne portèrent pas sur la totalité de l'édifice, en effet, dès la passation des travaux en 1767 avec l’entrepreneur local Aubrée, le pavillon gauche du château Henri IV devait être conservé. La Révolution n’a donc pas arrêté les travaux comme le veut la légende. Le château est entouré par des douves du XVe siècle.
XXe siècle
Durant l’occupation, des officiers allemands s’y installèrent et construisirent dans le parc une rampe de lancement de V1. Par chance, elle ne fut jamais utilisée ; son soubassement est toujours visible. Pendant la guerre, le château fut classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Il est ouvert à la visite.
Filières n’a jamais été vendu depuis l’acquisition des fiefs du Bas en 1467 par Jehan de Fillières. Le marquis de Persan, descendant de Jehan de Fillières, et dont la mère est née Hocquart de Turtot, en est le propriétaire actuel. Son épouse, Marie-Louise de Persan, y possède une riche collection de vêtements[2]. Marie-Louise Doublet de Persan décède le [3].
Listes des propriétaires successifs
- Jehan de Fillières, écuyer, anobli par la charte des francs-fiefs en 1471, † av. 1490,
- Pierre de Fillières, son fils,
- Jehan de Fillières, † 1516, son fils,
- Madeleine de Fillières, sa fille, † 1564, et Robert des Mesnils et Charles de Goustimesnil
- Adrien de Fillières, son cousin germain,
- Agnès de Fillières, sa sœur, et Jean Le Canu de Froiderue
- Catherine Le Canu de Froiderue, leur fille et Charles de Goustimesnil et Jehan Le Terrier
- Catherine Le Terrier, leur fille, et Laurent Marc de Saint-Léger
- Marguerite Le Georgelier, petite-fille de Catherine Le Canu, x1662 Robert Chardon, seigneur de La Mauvaisinière
- Jacques Chardon de Filières leur fils (1668-1744) x1713 Jeanne Catherine Françoise Dumont († 1725)
- Louise Chardon de Filières leur fille (1716-1801) x1732 Jacques Eudes de Catteville, marquis de Mirville (1709-1759)
- Alexandre, marquis de Mirville leur fils (1735-1811) x1762 Louise-Charlotte de La Pierre de Frémeur (1740-1818)
- Pierre, marquis de Mirville leur fils (1768-1848) x1797 Agathe de Bouthillier-Chavigny (1777-1855)
- Jules, marquis de Mirville leur fils (1802-) x1831 Mathilde de La Pallu (1806-1842)
- Blanche de Mirville (1838-1925) leur fille x1864 Henri, comte Hocquart de Turtot (1825-1901)
- Gisèle Hocquart de Turtot (1904-1986) leur petite-fille x1926 Charles Doublet de Bandeville, marquis de Persan (1887-1962)
- Bonguy Doublet de Bandeville, marquis de Persan leur fils (° 1934) x1963 Marie-Louise Bottot-Régley, styliste.
Quelques personnages célèbres
Antoine Hocquart de Turtot, grand-oncle de l'actuel propriétaire, fut directeur des champs de courses de Deauville et créa le PMU en 1931.
Le marquis de Mirville. Ses travaux sur le spiritisme et la thaumaturgie ont été publiés au XIXe siècle et restent aujourd'hui une référence en matière de recherche sur les sciences occultes.
Son petit-neveu, Pierre de Coubertin, s'est rendu célèbre en ré-instaurant les Jeux olympiques.
Le marquis de Lauriston, neveu de John Law, est un aïeul de la famille et fut maréchal de France.
Protection aux monuments historiques
Au titre des monuments historiques[4] :
- le château, à l'exception des parties classées, et son parc sont inscrits par arrêté du ;
- les deux salons et la salle à manger sont classés par arrêté du .
Site naturel
Le château de Filières et ses abords sont classés au titre des sites naturels par arrêté du [5].
Visite
Le château composé d'une façade des XVIe et XVIIIe siècles est régulièrement ouvert à la visite et les visiteurs peuvent y découvrir :
- la façade de pierre blanche XVIIIe siècle surmontée d'un très riche fronton sculpté, comportant des armoiries. Celles-ci prennent la forme de deux blasons : Eudes de Catteville de Mirville et Chardon de Filières. Ils sont encadrés et accompagnés de licornes et de bombardes, et de différents symboles tels que l'insigne de l'Ordre royal de Saint-Louis et d'oriflammes ;
- l'enfilade des salons du rez-de-chaussée. Le grand-salon possède des dessus-de-portes symbolisant les quatre arts et attribués à Ingres (père). La bibliothèque contient une impressionnante collection de livres parmi lesquels se trouvent les écrits du marquis de Mirville sur les esprits ;
- des éléments architecturaux tantôt XVIe siècle, tantôt XVIIIe siècle (façade en pierre de taille, escaliers, fenêtre) ;
- le parc à la française, planté de rhododendrons de différentes variétés et d'arbres plusieurs fois centenaires, ainsi qu'une longue allée de hêtres appelée « la Cathédrale » ;
- le colombier et la remise aux attelages (extérieurs uniquement) ;
- les vestiges d'une rampe de lancement de V1 construite par les Allemands en 1940 ;
- la tombe d'Elisabeth Aspinwall morte le , mariée à William Neville Hart gentilhomme anglais, membre du parlement de Grande-Bretagne.
Notes et références
- Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
- Guyonne de Montjou, « Marie-Louise de Persan, marquise de la mode », Le Figaro Magazine, semaine du 25 août 2017, pages 49-53.
- « Gommerville. La marquise de la mode s'en est allée », sur lecourriercauchois.fr (consulté le ).
- « Château de Filières », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Le château de Filières à Gommerville, Saint-Gilles-de-la-Neuville », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Le château de Filières sur le site de chateaux-france.com