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Château de Cruzille

Le château de Cruzille est situé sur la commune de Cruzille en Saône-et-Loire, sur un éperon. Son élégante silhouette domine le village et une petite vallée.

Château de Cruzille
Image illustrative de l’article Château de Cruzille
La façade orientale du château de Cruzille, encadrée de deux tours rondes.
Début construction XIIe siècle
Fin construction XIIIe siècle
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1946)[1]
CoordonnĂ©es 46° 30′ 17″ nord, 4° 47′ 33″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement SaĂ´ne-et-Loire
Commune Cruzille
GĂ©olocalisation sur la carte : SaĂ´ne-et-Loire
(Voir situation sur carte : SaĂ´ne-et-Loire)
Château de Cruzille
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Château de Cruzille

Description

Le château primitif consistait en un quadrilatère cantonné de tours rondes autrefois hérissées de créneaux, dénommées : tour de Bourgogne, tour du Colombier et tour des Archives (l'une d'elles a disparu et a cédé la place à une tour dite tour carrée).

L'aile occidentale ainsi que la tour Sud-Ouest ont sans doute disparu à l'occasion des combats de la fin de XVIe siècle. L'aile orientale subsiste, flanquée de deux tours rondes. La tour du Nord-Est repose, de même qu'une partie du corps de bâtiment, sur une base talutée. L'aile septentrionale, comprise entre cette tour et une troisième, découronnée, a subi bien des outrages ; elle conserve cependant un bel escalier de pierres à volées droites et est percée d'un portail en plein cintre.

Les seigneurs de Cruzille n'y firent jamais de longs séjours, les Nanton lui préférant leur château de Nobles, les Beauffremont celui de Sennecey et les Montrevel étant largement possessionnés par ailleurs.

Une allée bordée de tilleuls séculaires, jadis propriété du château, conduisait autrefois en droite ligne du château à l'église, où se trouve encore la chapelle seigneuriale.

L'une de ses plus anciennes représentations est un dessin réalisé en 1845 par Rousselot, inspecteur des Forêts (volume conservé à l'Académie de Mâcon).

Le château, propriété privée, ne se visite pas.

Protection

Le château, les terrasses et leurs abords font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3].

HĂ©raldique

Ci-après, les blasons des cinq familles nobles ayant successivement possédé la seigneurie de Cruzille du XIIIe siècle à la Révolution française :

Historique

Vignes et cabanes de vigne à Bissy-la-Mâconnaise, avec les tours du château de Cruzille.
  • 1262 : première mention du chastel et maison forte de Creusilles.
  • 1277 : Poncet de Lugny, qui s'intitule seigneur de Cruzille, prĂŞte hommage au duc de Bourgogne, en cette qualitĂ©[4].
  • 1329 : Jean de Nanton, chevalier, se qualifie de sire de Cruzille[5].
  • 1366 : première mention d'un château dont le propriĂ©taire est alors Ardouin de Nanton.
  • 1547 : le château passe par mariage de la maison de Nanton Ă  la maison de Saillant.
  • 1557 : il est vendu Ă  Françoise de Rubys, veuve de Claude Patarin.
  • Seconde moitiĂ© du XVIe siècle : Denise Patarin, fille des prĂ©cĂ©dents, apporte le château en dot Ă  son mari, Nicolas de Bauffremont, seigneur de Sennecey.
  • 1583 : la terre est Ă©rigĂ©e en comtĂ© pour Georges de Bauffremont, fils des prĂ©cĂ©dents et gouverneur de Mâcon ; ayant terrorisĂ© la contrĂ©e pendant les guerres de Religion, et s'Ă©tant ralliĂ© très tĂ´t Ă  Henri IV, ce dernier dut affronter deux sièges et le château de Cruzille en sortit très endommagĂ©.
  • septembre 1589 : le château, propriĂ©tĂ© de Georges-Épaminondas de Beauffremont, qui tenait pour le roi, est attaquĂ© par des assaillants combattant au nom de la Ligue. Au lendemain d'un assaut qui coĂ»te la vie au colonel de Lagrange (tu d'un coup de mousquet Ă  la tĂŞte d'une trentaine de soldats), l'artillerie permet de faire deux brèches, l'une dans la muraille, l'autre dans la salle du corps de logis, et les attaquants peuvent s'engouffrer dans le château. Les cinquante hommes de la garnison, ainsi que leur commandant, le capitaine Le Prin, sont passĂ©s par le fil de l'Ă©pĂ©e. L'annĂ©e suivante, les troupes royales reprennent le château, qui est toutefois enlevĂ© une fois encore par la Ligue en 1592. Ce n'est qu'en 1594 que les troupes royales s'y Ă©tabliront dĂ©finitivement.
  • 1630 : la terre est vendue Ă  Anne de Saulx, fille de Jean de Saulx, vicomte de Tavannes et de Lugny, et Ă©pouse d'AndrĂ© de Grimaldi, comte souverain de Bueil et baron du Val de Massoult.
  • Milieu du XVIIe siècle : le comtĂ© Ă©choit Ă  Claire-Françoise de Saulx-Tavannes, dame de Lugny, morte en 1701, Ă©pouse de Charles-François de La Baume (mort au château de Lugny en 1666), dont la famille restaure le château et construit des terrasses.
  • 1789 : le seigneur de Cruzille est Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, comte de Montrevel et baron de Lugny. Les biens propres Ă  la seigneurie de Cruzille sont alors : le château et ses dĂ©pendances, le bois de Buis, des vignes, prĂ©s, terres et friches dans divers lieux-dits, le tout d'une superficie de 145 hectares.
  • 29 juillet 1789 : les Brigands, qui viennent d'incendier le château de Lugny et de piller les demeures seigneuriales d'Ozenay et de Messey, arrivent Ă  Cruzille. Ils brisent les portes et les fenĂŞtres du château – qui n'est pas habitĂ© et ne renferme aucun mobilier –, dĂ©couvrent les deux tours situĂ©es au matin et dĂ©truisent la balustrade de pierre sculptĂ©e qui ornait alors l'escalier.
  • dĂ©but du XIXe siècle : la propriĂ©tĂ©, demeurĂ©e indivise entre les hĂ©ritiers du comte de Montrevel (mis Ă  mort Ă  Paris pendant la Terreur), passe Ă  une parente des La Baume : Marie-Charlotte-Alexandrine de Lannoy (1761-1816), Ă©pouse en secondes noces d'Hercule-Dominique de Tulle de Villefranche, dĂ©putĂ© de l'Yonne et pair de France.
  • 1827 : Adrien-Eugène-Gaspard de Tulle de Villefranche (1793-1850), fils des prĂ©cĂ©dents, capitaine au 6e rĂ©giment de hussards, chevalier de l'ordre de Malte, vend le château et le bois du Buis Ă  Jean-Baptiste Chamborre (1761-1837), ancien membre du conseil des Cinq-Cents puis juge au tribunal civil de la Seine. En hĂ©ritera sa fille, Cornaline-EugĂ©nie Chamborre, Ă©pouse de Dominique Porcher, chirurgien.
  • 1939 : lorsque la guerre Ă©clate, le château est la propriĂ©tĂ© de madame Abeille.
  • 1944 : disparition de madame Abeille, propriĂ©taire du château, exĂ©cutĂ©e par le maquis local pour faits de collaboration[6]. Au château s'installe Ă  partir du 6 juin le PC de l'ArmĂ©e secrète pour le dĂ©partement de SaĂ´ne-et-Loire, dont le chef est le Commandant Guillaume (Claude Rochat) ; en juillet et aoĂ»t, dans l'attente de la libĂ©ration et alors que le Mâconnais est en insurrection, le château sert en quelque sorte de prĂ©fecture, abritant les services du comitĂ© dĂ©partemental de libĂ©ration de SaĂ´ne-et-Loire, le tribunal des maquis ; y sont notamment jugĂ©es des personnes accusĂ©es de collaboration, le château Ă©tant Ă  la fois prison et siège de tribunal[7].
  • 1949 : vente du château par les hĂ©ritiers de madame Abeille et transformation des lieux, qui deviennent un Ă©tablissement accueillant des enfants atteints de troubles respiratoires (aĂ©rium). Le site Ă©voluera en Ă©cole de plein air, puis en Ă©cole avec internat (Ă  partir de 1957).
  • 1970 : le château devient un Ă©tablissement spĂ©cialisĂ© ; gĂ©rĂ© par la MutualitĂ© française SaĂ´ne-et-Loire, il est le siège de diffĂ©rentes structures spĂ©cialisĂ©es (institut mĂ©dico-Ă©ducatif IME, institut thĂ©rapeutique, Ă©ducatif et pĂ©dagogique ITEP...) destinĂ©es aux enfants âgĂ©s de huit Ă  quinze ans souffrant de troubles, de handicaps, de problèmes familiaux, de retard scolaire[8].

Notes et références

  1. Notice no PA00113254, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  3. Notice no PA00113254, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Source : Alexandre Dubois, Monographie de la seigneurie de Cruzille-en-Mâconnais, Émile Bertrand imprimeur-éditeur, Chalon-sur-Saône, 1904.
  5. Dans un acte par lequel il donne quittance au châtelain de Chalon de 20 livres qui lui étaient dues sur les foires de cette ville (rente concédée par les ducs de Bourgogne pour bons services).
  6. Site internet de l'Institut médico-éducatif (IME) de Cruzille, « Interview de Pierre Bino, directeur de l'IME », sur chateau-de-cruzille.over-blog.com, .
  7. Source : Lieux de résistance 1940-1944 en Saône-et-Loire/Bourgogne-du-Sud : sentiers de la mémoire Mâconnais-Tournugeois, livret édité par Les Amis de la Résistance ANACR avec la participation de l'ancien résistant Séraphin Effernelli, 20 pages.
  8. Le château de Cruzille et ses structures spécialisées sur le site internet de la Mutualité française, consulté le 12 janvier 2017.

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Dubois : Monographie de la seigneurie de Cruzille-en-Mâconnais, Emile Bertrand imprimeur-Ă©diteur, Châlon-sur-SaĂ´ne, 1904.
  • François Perraud : Le Mâconnais historique, Protat frères Imprimeurs, Mâcon, 1921.

Articles connexes

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