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Château de Conros

Le château de Conros est un château médiéval située à Arpajon-sur-Cère dans le Cantal. Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Château de Conros
Image illustrative de l’article Château de Conros
Façade sud du château.
Période ou style Médiéval, baroque
Type Château
Début construction XIIIe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire initial Astorg d'Orlhac
Destination initiale Habitat seigneurial
Propriétaire actuel Société AF INVEST- Luxembourg
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1991)
CoordonnĂ©es 44° 52′ 46″ nord, 2° 25′ 15″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Carladès
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Cantal
Commune Arpajon-sur-Cère
GĂ©olocalisation sur la carte : Cantal
(Voir situation sur carte : Cantal)
Château de Conros
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes)
Château de Conros
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Conros
Site web http://www.chateau-conros.com

Description

Conros était une seigneurie dépendante l'abbé d'Aurillac puis des vicomtes de Carlat. Mentionné en 1230 comme super novo edificio, ensuite comme un repario, en 1269 comme castrum.

Structure

Le château actuel présente plusieurs parties : la tour Nord, la plus ancienne, la tour Sud, un corps de logis rectangulaire avec deux étages, et l'aile en pavillon avec sa couverture en lanterne formant colombier. L'ensemble était surmonté d'un étage sur encorbellement.

Les châteaux comportaient une aula, une chapelle et un castrum. On retrouve à chaque étage cette disposition : la salle aulique où l'on reçoit, la salle de parement et, tout à fait au bout, la salle de retrait et la salle de propreté où l'on mène sa vie privée.

La couverture de lauzes a une surface de 1 200 m2.

Datation

Il existe des éléments du XIIIe siècle dans les caves et au rez-de-chaussée. L'essentiel date du XVIe siècle, avec de forts remaniements du XVIIe siècle aux étages supérieurs, notamment le dôme à l'impériale.

  • Au premier Ă©tage, une cheminĂ©e du XVe siècle provenant du château de Branzac qui Ă©tait entièrement peinte. Cette cheminĂ©e devait son dĂ©cor Ă  des artistes ramenĂ©s d'Italie par Camille Carracioli, princesse napolitaine, Ă©pouse du seigneur de Branzac (1570).
  • L'escalier prĂ©sente des paliers s'ouvrant sur les montĂ©es par deux arcs en plein cintre dont la retombĂ©e commune se fait sur des colonnes engagĂ©es Ă  chapiteaux doriques ou ioniques. Chaque palier est couvert d'une voĂ»te d'ogives dont les branches retombent dans les angles, Ă  partir d'une clĂ© circulaire, sur des culots polygonaux[2].

Il y a 70 fenêtres, dont certaines ont conservé des restes de menuiseries du XVIIIe siècle (assemblages à coupes d'onglet).

Histoire

Conros, écrit toujours dans les anciennes chartes Conrotz, toponyme désignant peut-être la jonction de deux routes, con-routes, cum-rupta (le mot route venant du latin via rupta, voie rompue). Le château se trouve sur la rive gauche de la Cère, sur une hauteur dominant le pont médiéval en pierre de Cabrières où passait la route reliant Aurillac à Figeac[3].

Conros, ou plutôt l'ancien château de Montal, était le siège d'une viguerie de l'abbaye, la viguerie de la Cère, l'autre étant celle de la Jordanne. C'était aussi une place permettant de surveiller le pont de Cabrières sur lequel elle percevait un péage, tenu en fief de l'abbé d'Aurillac.

Possessions de la châtellenie

Au XVe siècle, la châtellenie de Conros s'étendait depuis l'affar de Pierre Alquier à La Peyrusse, de là au chemin de Montsalvy à Prunet, de Prunet à La Capelle-en-Vezie, à Feydel, à La Caze, à Canhac, Maussac, La Calm-Mejane, Casillac, Volpilhac, Roanne, Belmon, La Croix-del-Ract, Baradel (ancienne maison des Charmes), et de là à l'affar de Jean de Marone.

Sont compris dans ce périmètre : le château et le village de Conros, le capmas ou affar de Jodergues, les affars del Bosquet, du Ver, de Ganhac, de Crespiac, de Bornatel, du Cambon, de La Bouygues, de Vaines, de La Grange, de Senilles, de Brozac, de Brossadel, de Taule, de Morle, de Beteilhe, de La Roquatade, de La Fage, de Saint-Mari, de Palat, del Mas, de Flammarie, de Naudon, de Gladines, de Griffueuille, de Las Catusses ; la viguerie d'Arpajon ; les affars de Maussac, de Cère, de Bouillac, de La Fortunière, de Couffin-Haut, Despinet, de Salers et de Vézac ; les viguerie et affar d'Aurillac, les affars de Calion et de Planhes. Tous ces affars sont situés dans la paroisse d'Arpajon, mais aussi de Vic, Vézac, Prunet, Roannes et Aurillac.

Plusieurs fiefs rendaient hommage à Conros, notamment Carbonat et Messac (au XVIe siècle).

Les seigneurs de Conros l'étaient aussi toujours de Labastide, château situé à Arpajon, sur le penchant du coteau entre Maussac et Carbonat dont en trouvait en 1850 encore quelques restes dans un taillis. Il était tenu, en 1305, par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Les seigneurs de Conros ont aussi possédé les seigneuries de Laroquevieille qui comportait le village de Saint-Martin ; les affars de Bargues, de Fonbouillen, de Cros, d'Alterines, de Prat, de Ginalhac, del Devez, de Brosse, de Talon, Estang, dels Ongles, de Freluc, de Vercueyre, de Tidernac, de Chaule, de Carville, de Frégeville, situés pour l'essentiel dans la commune de Laroquevieille, mais aussi de Saint-Cernin, Saint-Martin-de-Valois et Girgols.

Familles

Famille de Montal

Cette famille avait pour nom primitif Orlhac, modernisé en Aurillac, car elle possédait la charge héréditaire de viguier d'Orlhaguet dont relevait toutes les seigneuries du Viadène, et elle prit ensuite celui du château de Montal-lez-Arpajon à Arpajon-sur-Cère[4].

De fait, Conros, ou plutôt l'ancien château de Montal, était le siège d'une viguerie de l'abbaye dont les Astorg étaient titulaires, et c'est sans doute à ce titre, et non pour leurs fiefs, qu'ils devaient hommage à l'abbé pour le territoire de la viguerie d'Arpajon correspondant à la vallée de la Cère depuis Aurillac jusqu'à Laroquebrou. Conros était aussi une place permettant de surveiller le pont de Cabrières sur lequel ils percevaient un péage.

En effet, on constate que par la suite, ils rendent toujours hommage à Carlat, et donc que cette partie de la vallée de la Cère appartenait au Carladès :

  • En 1343, Renaud V de Pons, vicomte de Carlat, cède Ă  Astorg d’Aurillac, seigneur de Conros, tous les pĂ©ages de la rivière de Cère, depuis l’Oradoux-de-VĂ©zac jusqu’à Laroquebrou, sous la rĂ©serve de la justice. Le prix de cette vente devait ĂŞtre employĂ© au rachat du château de Blaye (Ă  Blaye, Gironde).
  • Le 1er mars 1343, Astorg d’Aurillac rend hommage Ă  Renaud V de Pons, Ă  cause des châteaux de Conros, Labastide, Viescamp et dĂ©pendances. Cet acte fut passĂ© Ă  Aurillac, en prĂ©sence de Guy de Ganhac, bourgeois de ladite ville ; de Guillaume Rolland, sĂ©nĂ©chal du Rouergue ; d’Arnaud Vigier, Amblard de Dienne, VĂ©zian de Montal, Henri de Vixouze, Pierre de Ferrières, chevaliers; Eustache Fabry, seigneur de Broussette, Amblard de Montamat, Raymond de Folholes, Geraud de Carlat, Rigald de Tourtoulou, AdhĂ©mard de Montjoui, damoiseaux ; Rigald Lavergne, discrets hommes maĂ®tres ; Jean de Ceriers, Jean du Crozet (de Bellestat), Durand Dumoulin et Hugues Lageneste, jurisconsultes, tĂ©moins spĂ©cialement appelĂ©s.
  • En 1357, Astorg IX d'Aurillac vend le domaine de la Condamine Ă  Guillaume Rolland, seigneur de Vieillevie.
  • « Vers 1445, Alix d'Aurillac, hĂ©ritière de sa maison, Ă©pousa, N. Louis du Breuil, fils de Jean de Courcelle, chevalier, seigneur d'Aurouze; Le 8 mai 1449 ils rendirent tous deux foi et hommage Ă  Bernard VIII d'Armagnac, comte de La Marche et vicomte de Carlat, pour les châteaux de Conros et de La Bastide, et que le 17 aoĂ»t 1456, et ils fournirent aveu et dĂ©nombrement Ă  Jacques d'Armagnac, fils de Bernard. Ă€ cette Ă©poque, Flore d'Estaing, mère d'Alix, Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©e, car son testament est Ă  la date du 27 octobre 1447. Elle y lègue vingt Ă©cus d'or aux cordeliers d'Aurillac pour la fondation de trois messes annuelles avec absoute, et six Ă©cus d'or pour une rente de trois quarts d'huile pour le luminaire de la chapelle de Notre-Dame, fondĂ©e par elle et son mari dans ladite Ă©glise. Alix d'Aurillac mourut vers 1464, laissant un fils nommĂ© Louis, qui hĂ©rita de ses biens. »[6]

La famille d'Aurillac portait « D'azur à la bande d'or à l'orle de six coquilles d'argent rangées en orle »[7]. La famille de Montal de Laroquebrou portait « D'azur à trois coquilles d'or au chef du même »[7].

Famille de Saint-Martial

  • Pierre-François de Saint-Martial, baron d'Aurillac, marquis de Conros et d'Esternay, baron de Neuville, seigneur de Beauvais, capitaine au rĂ©giment des cuirassiers du roi ; il fut Ă©lu dĂ©putĂ© de la noblesse pour le bailliage de Saint-Flour aux Ă©tats gĂ©nĂ©raux de 1789. Il a un frère, Charles-Louis de Saint-Martial (1757-1838). Ils ne laissent pas d'enfants, et font de leurs sĹ“urs Françoise et Élisabeth leurs hĂ©ritières ;
  • Françoise de Saint-Martial (1761-1827) hĂ©rite de Conros qu'elle apporte Ă  Paul d'Humières, qu'elle a Ă©pousĂ© en 1777.

La famille de Saint-Martial portait « D'argent au lion de gueules à la bordure de sable à huit roses d'or[8] ».

Famille d'Humières

  • Eugène d'Humières, qui Ă©tait membre de la SociĂ©tĂ© cantalienne, hĂ©rite de sa grand-mère Françoise de Saint-Martial. Il est le grand-père de :
  • Robert d'Humières (1868-1915), traducteur de Rudyard Kipling et de Joseph Conrad. Sa petite-fille, Madame Montgon, nĂ©e Maud d'Humières, a vendu en novembre 2020, par l'intermĂ©diaire de ses enfants, le château de Conros Ă  une sociĂ©tĂ© luxembourgeoise passionnĂ©e d'entretien et de prĂ©servation du patrimoine.

La famille d'Humières portait : Ancien « Écartelé aux 1 et 4 d'or à un arbre terrassé de sinople et un lévrier courant de gueules brochant sur le fût de l'arbre aux 2 et 3 d'argent à trois bandes de sable » ; moderne « D'azur à la bande d'or »[7].

Visite

Le château ne se visite plus, ni le parc.

Notes et références

  1. Notice no PA00093444, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. D'après la description des Monuments historiques.
  3. Franck Imberdis, Le Réseau routier de l'Auvergne au XVIIIe siècle. Ses origines et son évolution, Clermont-Ferrand, Presses universitaires de France, 1967, page 211.
  4. Louis de Ribier, Laroquebrou et ses seigneurs.
  5. L'abbé d'Aurillac, après avoir prêté serment, a dit : Conros et sa vallée (de la Cère) sont du fief de Saint Géraud; Durand de Montal l'a reconnu et s'est fait homme lige du monastère. (1230, sentence arbitrale entre Géraud V, abbé d'Aurillac, et Astorg IV de Conros, par Bertrand Abbé de Maurs. Archives départementales du Cantal, 4 G 39).
  6. DSC Baron Delzons.
  7. Armorial Rietstap.
  8. Grand armorial de France de 1667.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet, RĂ©fĂ©rence:Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du dĂ©partement du Cantal.
  • Roger Grand, « Les chartes de franchises de la Roquebrou (1281-1282) et de Conros 1317 Â», (32pp). in ComitĂ© des travaux historiques et scientifiques. Bulletin historique et philologique, annĂ©e 1902, no 1 et 2.

Articles connexes

Liens externes

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