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Château de Chantemerle

Le château de Chantemerle ou château de La Bathie, dit également château de Saint-Didier, est un ancien château fort, du XIIe siècle, centre de la châtellenie archiépiscopale de La Bâthie, résidence d'été des archevêques de Tarentaise, dont les ruines se dressent sur la commune de La Bâthie dans le département de Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Château de Chantemerle
Image illustrative de l’article Château de Chantemerle
Nom local Château de Saint-Didier
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIIIe siècle
Propriétaire initial Archevêques de Tarentaise
Destination initiale RĂ©sidence Ă©piscopale
Propriétaire actuel Commune de La Bâthie
Destination actuelle Ruiné
CoordonnĂ©es 45° 38′ 19″ nord, 6° 26′ 44″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Tarentaise
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Savoie
Commune La Bâthie
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Chantemerle
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Château de Chantemerle

Situation

Les ruines du château de Chantemerle sont situées dans le département français de Savoie sur la commune de La Bâthie, au nord, à l'extrémité d'une crête rocheuse, dominant le hameau de Chantemerle et la vallée de l'Isère[2].

La position stratégique du château permettait d'observer la partie basse de la vallée de l'Isère, s'étendant entre Tours-en-Savoie, en aval, et la Roche-Cevins, en amont, et contrôlant ainsi l'accès à la Tarentaise[2].

Histoire

Période médiévale

En 996, Rodolphe III de Bourgogne remet aux archevêques de Tarentaise leur diocèse au titre de fief comtal (« Charte de Rodolphe III »)[3]. Toutefois ce document ne précise aucun lieu de Tarentaise relevant directement du chef de l'Église de Tarentaise. Les bulles papales confirmant les possessions de l'archevêque ne mentionnent pas Saint-Didier. L'ancienne paroisse de Saint-Didier prend le nom de La Bâthie, forme latine Bastia, que dans un document de 1287[4]. La première mention de Saint-Didier est la Bulle d'or, édictée par l'empereur Frédéric Barberousse, le , cite[5] - [6]. La charte est confirmée dix ans plus tard, par le successeur et fils de Frédéric Barberousse[7].

Au cours du XIIIe siècle, les tensions entre les archevêques de Tarentaise et les comtes de Savoie s'accentuent. Ces derniers prennent peu à peu le contrôle de Conflans et de sa forteresse, qui contrôle l'accès à la vallée de la Tarentaise. Il semble, selon l'archiviste paléographe Jacqueline Roubert, que c'est au cours de cette période que l'archevêque Rodolphe Grossi fait édifier le château[8]. Il peut être ainsi considéré « une position de recul » avec la perte de Conflans[8]. Jacqueline Roubert précise que « celui-ci peut être daté par sa structure du milieu du XIIIe siècle », citant notamment les travaux de Louis Blondel[9].

Cette bâtie devient le centre d'une châtellenie archiépiscopale appartenant aux archevêques-comtes Tarentaise[10]. Elle comprenait Beaufort, Saint-Vital, Blay, Saint-Paul, auquel Cléry fut rattaché[10].

Un conflit entre le comte de Savoie et l'archevêque éclata autour de droits que tous deux avaient sur le secteur de Cléry. Ainsi l'archevêque, désireux d'asseoir son autorité sur ce territoire et se considérant comme menacé par les avancées comtales, prit la décision d'ériger le château de la Bâthie, en basse Tarentaise, autour duquel il réorganisa entièrement une châtellenie. Il en profita également pour rattacher Cléry à cette nouvelle châtellenie archiépiscopale pour les hommes et les biens dépendant de lui.

PĂ©riode moderne

L'amélioration des techniques de sièges et des armes à feu entraina une réorganisation de l'espace ; nouvelles entrées, transformation des meurtrières en fenêtres, destruction des mâchicoulis ; ces remaniements réalisés en briques contrastent avec les matériaux employés pour la construction primitive.

En 1423, Jean V de Bertrand reconnaît le tenir en fief, le cardinal Jean d'Arces en fait de même en 1454[3].

PĂ©riode contemporaine

À la Révolution, il est déclaré bien national. Le département l'a acquis en 1988, consolidé et éclairé à l'occasion des Jeux Olympiques d'Hiver de 1992 ; dispositif d'éclairage aujourd'hui complètement vandalisé.

Description

L'ensemble des bâtiments date de la fin du XIIe siècle et du début XIIIe siècle. Le château a été tant une forteresse qu'une résidence de plaisance pour les archevêques-comtes[2].

Le château de Chantemerle se présente sous la forme d'une enceinte polygonale irrégulière que commande une tour maîtresse cylindrique à archères du XIIIe siècle, et d'une tour carrée du XIVe siècle[11] située un peu en contrebas.

Le donjon circulaire de 8,50 mètres de diamètre, construit cĂ´tĂ© aval, est haut de 22 mètres. Le mur en petit appareil irrĂ©gulier est constituĂ© de moellons noyĂ© de mortier et a une Ă©paisseur de 2,65 mètres Ă  sa base. Il est divisĂ© en cinq niveaux planchĂ©iĂ©s. Le dernier est le seul Ă  ĂŞtre Ă©clairĂ©, les autres sont percĂ©s d'archères Ă  niche. Ă€ son sommet une plate-forme, que supporte une voĂ»te, est garnie d'un parapet crĂ©nelĂ©. On accède au donjon par une porte situĂ©e Ă  9 mètres de hauteur, percĂ©e au premier Ă©tage et donnant sur la cour. Cette porte Ă©tait protĂ©gĂ©e de l'extĂ©rieur par un volet en bois se mouvant sur deux tourillons posĂ©s sur des corbeaux placĂ©s au-dessus de la baie.

Un peu en contrebas, se dresse une tour flanquante, de plan carrĂ©e, placĂ©e en avant et rattachĂ©e au château par un angle. Habitable, faite du mĂŞme matĂ©riau que le donjon, mesurant 8,50 mètres de cĂ´tĂ©, elle est divisĂ©e comme ce dernier en cinq niveaux planchĂ©iĂ©s, Ă©clairĂ©s par des fenĂŞtres rectangulaires. Fortement talutĂ©e Ă  sa base, ses murs sont hauts de 22,80 mètres et ont 1,55 mètre d'Ă©paisseur.

Différents logis appuyés aux rempart, sont disposés autour de la cour, parmi eux, l'un devait recevoir le greffe, le prétoire, le logement du châtelain et de ses gens, et une tour-résidence de forme irrégulière, qui servit probablement d'habitation aux archevêques. Haute de quatre étages sur rez-de-chaussée. Elle comprend une cave, une cheminée à manteau avec chapiteaux sculptés, supporté par deux pieds-droits, avec des consoles hexagonales engagées et dont il subsiste aujourd'hui une console et les deux chapiteaux.

  • Porte d'accès au donjon
    Porte d'accès au donjon
  • Console de la cheminĂ©e
    Console de la cheminée
  • DĂ©tail des chapiteaux sculptĂ©s
    Détail des chapiteaux sculptés
  • DĂ©tail des chapiteaux sculptĂ©s
    Détail des chapiteaux sculptés
  • Vue aĂ©rienne
    Vue aérienne

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. Borrel, 1884, p. 130.
  3. Brocard, 1995, p. 52-53.
  4. Histoire des communes savoyardes, 1982, p. 59, « Présentation ».
  5. Joseph Garin, Histoire féodale des seigneurs de Briançon, Savoie (996-1530), t. XII, Besançon, Imprimerie de l'Est, coll. « Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère », (lire en ligne), p. 74-75.
  6. Roubert, 1961, p. 79 et suivantes (lire en ligne).
  7. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 109.
  8. Roubert, 1961, p. 95 (lire en ligne).
  9. Louis Blondel, « L'architecture militaire au temps de Pierre II de Savoie », Genava, t. XIII,‎ , p. 270-321 (lire en ligne).
  10. Borrel, 1884, p. 129.
  11. Mesqui, 1997, p. 475
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