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Château de Bity

Le château de Bity est un château situĂ© Ă  Sarran en Corrèze, Ă  10 kilomètres Ă  l'est de Tulle, près de l'autoroute A89. Il est la propriĂ©tĂ© de Jacques et Bernadette Chirac.

Château de Bity
Image illustrative de l’article Château de Bity
vers 1900
Début construction XIIe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire initial Famille Dupuy
Propriétaire actuel Famille Chirac
Destination actuelle Privée
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1969)
CoordonnĂ©es 45° 25′ 01″ nord, 1° 55′ 16″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
Département Corrèze
Commune Sarran
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Bity
Géolocalisation sur la carte : Corrèze
(Voir situation sur carte : Corrèze)
Château de Bity
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Château de Bity

Histoire

Ce château du XVIe siècle brûla en 1579 lors des guerres de Religion, et fut reconstruit par Pierre Dupuy, conseiller au Présidial de Tulle. Sa famille le conserva jusqu'en 1746 quand Roch Dupuy, seigneur-curé de Darazac, qui le tenait de son frère François Dupuy, seigneur de Bity, le légua à son neveu Jean Gabriel Martin La Selve, écuyer, procureur de 1739 à 1762, « nommé et anobli le 16 mai 1749 par charge de Conseiller, Secrétaire du roi près le Parlement de Bordeaux, pour services entièrement satisfaisants comme conseiller procureur du roi en la prévôté générale de la maréchaussée du Limousin, et de ceux de son père durant soixante ans »[1]. La famille de Selve l'aurait conservé jusqu'en 1843 avant de s'installer au château de la Gâne.

Léon Trotsky y aurait séjourné, d'après une rumeur persistante, de juillet 1933 à juin 1935, hébergé par William-Noël Lucas-Shadwell, ancien colonel de l'armée britannique, membre des services secrets britanniques et archéologue, qui en était propriétaire à l'époque[2] - [3].

Durant la Seconde Guerre mondiale, le château de Bity abrita des résistants puis fut transformé en hôpital[4].

Propriété des Chirac

Le château fut racheté le 3 mars 1969 par le couple Chirac. Ce fut le choix de Bernadette Chirac et de son père Jean-Louis Chodron de Courcel après des mois de recherche et malgré le peu d'enthousiasme de Jacques Chirac pour ce genre de demeure. Ce dernier, alors secrétaire d'État dans le gouvernement Couve de Murville, le fit classer comme monument historique, par arrêté du 3 avril 1969[5], ce qui permit par la suite de le restaurer en bénéficiant des aides publiques de l'État[6]. À ce sujet, Georges Pompidou dit à Chirac :

« Quand on prétend faire de la politique, on s'arrange pour ne pas avoir de château, sauf s'il est dans la famille depuis au moins Louis XV[7] - [8]. »

Dans sa dĂ©claration de patrimoine publiĂ©e au Journal officiel[9] Ă  l'issue de son mandat prĂ©sidentiel en 2007, Jacques Chirac dĂ©clara ce château comme « rĂ©sidence secondaire Ă©levĂ©e sur caves », estimĂ©e Ă  500 000 euros[10].

En 1977, Jacques Chirac, alors trĂ©sorier de la Fondation Claude-Pompidou, fit « part aux membres du conseil d'administration (de la fondation) d'un projet de dons manuels qui devraient ĂŞtre affectĂ©s au profit de la fondation pour une somme de 500 000 F » grâce notamment Ă  des subventions de la Mairie de Paris dans le but d'acheter une parcelle de 5 hectares jouxtant son château de Bity et y implanter un centre de vacances pour personnes âgĂ©es, centre qui ne vit jamais le jour. La Fondation nia l'existence de ce projet[11].

En octobre 1999, Jacques Chirac y a reçu le président chinois Jiang Zemin en visite privée[12].

DĂ©but 2011, France-Soir publie une enquĂŞte qui indique que la surveillance du château de Bity coĂ»te 420 000 euros par an Ă  l'État, alors qu'il « ne vaut plus grand chose » et que Jacques Chirac ne s'y rend qu'une fois par an[13].

En juillet 2012, François Hollande, devenu président de la République après Nicolas Sarkozy qui avait succédé à Chirac, rend visite à ce dernier au château de Bity[14].

Le château de Bity a été flouté sur les photographies aériennes du Géoportail[15] - [16].

Architecture

Le château, qui avait brûlé en 1579, a été reconstruit au début du XVIIe siècle. Le corps de logis rectangulaire est flanqué d'une tour carrée avec échauguette sur cul-de-lampe à chaque angle.

Deux pavillons du XVIIIe siècle bordent la cour en terrasse laquelle donne accès au jardin[5].

Notes et références

  1. Abbé Jean-Louis Borde Notice sur Sarran.
  2. Yannick Beaubatie et Gilbert Beaubatie, Trotsky en Corrèze : Généalogie d'une rumeur, Latresne, Le Bord de l'eau, , 273 p. (ISBN 978-2-915651-64-5), p. 214.
  3. « Trotski chez Chirac », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  4. Philippe Madelin, Jacques Chirac : Une biographie, Paris, Flammarion, , 847 p. (ISBN 2-08-068005-6), p. 180.
  5. Notice no PA00099885, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Laurent Delahousse, « Bernadette Chirac », émission « Un jour, un destin » sur France 2, 3 octobre 2012.
  7. Franz-Olivier Giesbert, Jacques Chirac, Paris, Seuil, , 445 p. (ISBN 2-02-009771-0), p. 172.
  8. Madelin 2002, p. 214.
  9. Déclaration de situation patrimoniale de M. Jacques Chirac, Président de la République, établie en application du quatrième alinéa du I de l'article 3 de la loi organique no 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel, JORF no 96 du 24 avril 2007, p. 7167, texte no 1, NOR HRUX0710283X.
  10. « Patrimoine : que possèdent les Chirac ? », sur L'Internaute, .
  11. « Jacques Chirac rattrapé par son château », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  12. Nathalie Perez, « Visite Jiang Zemin en France », dans le 19/20, sur France 3, 23 octobre 1999, reproduit sur le site de l’INA.
  13. Yvan Stefanovitch, « Ce que coûte Chirac aux contribuables », France-Soir,‎ (lire en ligne).
  14. Quentin Laurent, « Hollande et Chirac, une histoire commune », Libération,‎ (lire en ligne).
  15. Benjamin Ferran, « Le Google Earth français victime de son succès », L'Expansion,‎ (lire en ligne).
  16. Laurent Mauriac et Jean-Dominique Merchet, « Des sites sensibles dans le flou, pour préserver secret et sécurité », Libération,‎ (lire en ligne).
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