Château de Bien-Assis (Clermont-Ferrand)
La château de Bien-Assis est un ancien château, aujourd'hui disparu, qui était situé à Clermont-Ferrand en Auvergne. Construit au Moyen Âge, il fut plusieurs fois remanié. Propriété de son beau-frère, Blaise Pascal y fit deux séjours et l'original des Pensées y fut conservé. Acheté par Michelin, le château fut détruit en 1914 pour construire l'usine des Carmes.
Type | |
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Fondation |
XVe siècle |
DĂ©molition | |
Occupant | |
Propriétaires |
Florin PĂ©rier (- |
État de conservation |
démoli à son emplacement originel, mais portail sauvegardé et déplacé au jardin Lecoq |
Localisation |
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Coordonnées |
45° 46′ 59″ N, 3° 05′ 20″ E |
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Historique
À la fin du Moyen Âge, Jean de Berry, troisième fils du roi Jean le Bon, avait reçu l'Auvergne qui devint un duché. Il fit construire face au rempart nord de la ville de Clermont, alors une seigneurie épiscopale, un manoir fortifié avec donjon[1].
Le château est cédé rapidement aux mains de Raymond Coustave, un bourgeois de Montferrand anobli par le duc de Berry en 1380 et qui porte alors le titre de seigneur de Bien Assis[1].
L'attestation la plus ancienne du château se trouve dans l'armorial de Guillaume Revel en 1450. Il apparait alors au nord de Clermont, entre le monastère de Saint-Cassi et l'abbaye de Chantoin[1]. Le jardin, entièrement clos, s'étend jusqu'à la Tiretaine[1]. On retrouve le château de Bien-Assis sur le plan historique de Clermont dessiné par l'artiste clermontois François Fuzier en 1574 et dans la Cosmographie universelle de tout le monde de François de Belleforest en 1575.
- Sur l'Armorial de Guillaume Revel vers 1450.
- Sur le plan de François Fuzier en 1574.
En 1584, Pierre Coustave, capitaine de Montferrand revend le domaine à maitre Antoine, un conseiller du roi[1]. Il devient ensuite la propriété de son gendre Gabriel Mallet, issu d'une riche famille montferrandaise[1].
Un lieu Pascalien
Le château est inoccupé pendant 30 ans[1] lorsque Florin Périer, beau-frère de Blaise Pascal achète la seigneurie de Bien-Assis le 21 septembre 1652 à Anthoine Malet, écuyer et seigneur de Vandègre[2].
Blaise Pascal y a séjourné en 1652 et de mai à août 1660. Il y aurait pris des notes pour écrire Trois discours sur la condition des Grands. C'est à Bien-Assis que sa soeur, Gilberte Périer emporte en 1664 les autographes des Pensées où ils sont conservés dans le cabinet de livres pendant 50 ans[3].
En 1702 Marguerite Périer et son frère vendent le château à Martial de Clary, sieur de St-Angel, conseiller en la cour des aides de Clermont[2].
Propriétaires successifs
Plusieurs propriétaires vont en faire l'acquisition[3]. Mais à la suite d'héritages et de partitions, le bâtiment perd de son unité[1].
En 1846, Amable Phelut, pépiniériste et exploitant d'une fabrique de fruits confits et d'angélique dans le quartier de Saint-Alyre, achète le domaine pour 50 000 francs[1]. Il se servait des grandes salles pour conserver plantes et graines, transforma les jardins et pépinières. En 1850, il loua le bâtiment que se partagèrent trois personnes dont Jean-Baptiste Torrilhon qui cherchait un local pour développer son entreprise de caoutchouc[1]. Son dispositif de vulcanisation sera ainsi installé dans l'ancienne bibliothèque du beau-frère de Pascal[1]. Le 20 septembre 1856, le benzène utilisé pour le traitement du caoutchouc prend feu et incendie le bâtiment[4] - [1].
Le 14 novembre 1871 la société de tir du Puy-de-Dôme, créé un an plus tôt, installe son siège au château[1] et transforme les pièces du pavillon ouest du château en salles d'escrime et en gymnases[5]. La société sera active plus de 20 ans[1].
En 1912 la société Michelin l'achète et décide de le détruire en 1914 pour construire son site des Carmes[3]. Philippe Durin a reconstitué le plan d’après les archives Michelin[6]. Édouard Michelin avait demandé à l'historien Auguste Audollent et l'architecte Louis Jarrier de faire des photos avant la destruction du château[7].
- Château de Bien-Assis dessiné par Etienne-Jean Delécluze en 1821.
- Le château de Bien-Assis vers 1885
Vestiges
En 1915 le porche de l'entrée[8] et une fontaine en tête de lion sont déplacés dans le jardin Lecoq à Clermont-Ferrand.
La balustrade de la façade sud orne la façade principale d'une grande villa située au bord du Gour de Tazenat[6].
Notes et références
- Patrick de Salins, L'Aventure Torrilhon, Revoir Ă©ditions, , 132 p. (ISBN 978-2-352651-31-4).
- Pascal : sa ville et son temps [exposition], Clermont-Ferrand, Musée du Ranquet, , 69 p., p. 25
- « Le Château de Bien-Assis », sur Blaise Pascal (consulté le )
- Pierre-Gabriel Gonzalez, « Edifié au Moyen-Age, le château de Bien-Assis fut réduit en cendres au XIXe siècle », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
- Pierre-Gabriel Gonzalez, « Retour sur l’histoire d’un édifice dont la porte, seul vestige, trône à Lecoq », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
- Philippe Durin, « Les aménagements intérieurs de Bien-Assis », Courrier du Centre International Blaise-Pascal, no 5,‎ , p. 10–17 (ISSN 0249-6674, DOI 10.4000/ccibp.418, lire en ligne, consulté le )
- Dominique Descotes et Pol Ernst, « La vie de l’Association », Courrier du Centre International Blaise-Pascal, no 15,‎ , p. 77–84 (ISSN 0249-6674, lire en ligne, consulté le )
- « Cette porte fut transportée de Montferrand au jardin Lecoq », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre-Gabriel Gonzalez, « Edifié au Moyen-Age, le château de Bien-Assis fut réduit en cendres au XIXe siècle », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Pierre Charbonnier, « L'ancien hôpital général, l'usine Conchon-Quinette, le château Bien-Assis, la halle Saint-Pierre », L'Express,‎
- Philippe Durin, « Les aménagements intérieurs de Bien-Assis », Courrier du Centre International Blaise-Pascal, no 5,‎ , p. 10–17 (ISSN 0249-6674, DOI 10.4000/ccibp.418, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Durin, « Blaise Pascal à Bien-Assis », Chroniques de Port-Royal, no 31,‎ , p. 93-94 (+ 8 planches)
- Louis Lafuma (ill. Maurice Marandet), Sur les pas de Blaise Pascal : le château de Bienassis retrouvé, Clermont-Ferrand, Éditions Volcans, coll. « Auvergne et tous les temps », , 174 p.
- Émile Roux-Parassac, « Bien-Assis », Auvergne littéraire et artistique, no 60,‎ , p. 11–24
- Maurice Barrès, Les deux maisons de Pascal à Clermont-Ferrand, appendice à L’angoisse de Pascal, 1918.
- Auguste Audollent, « Après une visite à Bien-Assis », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, no 32,‎ , p. 287-291
- Élie Jaloustre, « Bien-Assis et Pascal », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, no 32,‎ , p. 145-157