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Château Vieux (Mont-de-Marsan)

Le château Vieux (Castèl vièlh en gascon) est un ancien château fort de Mont-de-Marsan aujourd'hui disparu.

Château Vieux
Image illustrative de l’article Château Vieux (Mont-de-Marsan)
Château Vieux à l'intérieur des remparts de Mont-de-Marsan, extrait d'un plan de Joachim Duviert réalisé en 1612
Type château fort
Début construction XIIe siècle
Propriétaire initial Pierre de Marsan
Destination initiale Résidence seigneuriale
Siège de la vicomté de Marsan
Coordonnées 43° 53′ 32″ nord, 0° 30′ 06″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Gascogne
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Commune Mont-de-Marsan
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château Vieux
Géolocalisation sur la carte : Landes
(Voir situation sur carte : Landes)
Château Vieux

Présentation

Origines

Jusqu'au début du XIIe siècle, le siège de la vicomté de Marsan est la ville de Roquefort, où les vicomtes de Marsan vivent dans leur château de Marsan[1].

La date de construction du premier château fort de Mont-de-Marsan, dans l'actuel département français des Landes, est inconnue, faute d'archive. On ignore notamment si elle précède ou coïncide avec la fondation de Mont-de-Marsan par le vicomte Pierre de Marsan, entre 1133 et 1144[2]. Il existait peut-être déjà avant cette date à la confluence de la Douze et du Midou une tour de surveillance primitive du transport fluvial érigée par les vicomtes, peut-être par Loup-Aner, le père de Pierre. Cette hypothèse repose sur un texte daté de 1108 qui parle d'une tour seigneuriale à Roquefort. Les vicomtes ont pu en ériger une autre plus en aval, préfigurant le château vicomtal de Mont-de-Marsan[3].

Architecture

Le château de Mont-de-Marsan se compose d'un donjon carré enserré de murs[2]. Haut de deux étages, il comporte également une chapelle et des prisons au rez-de-chaussée. Occupant l'extrémité d'un éperon rocheux de 400 mètres de long sur 225 mètres de large, correspondant à l'emplacement de l'actuel théâtre municipal de Mont-de-Marsan[n 1], il est naturellement protégé par la Douze et le Midou et à l'origine, par un fossé joignant les deux rivières et donc rempli d'eau[4], qui sera comblé à la fin du XIIIe siècle et au début du siècle suivant pour être remplacé par les remparts de Mont-de-Marsan. Le périmètre du bourg castral primitif de forme ovale est délimité par la rue Dominique de Gourgues à l'Ouest, la rue Lacataye au Sud, la rue Pujolin à l'Est et la rue Armand Dulamon prolongée par la rue Victor Hugo au Nord. Il inclut le château Vieux à l'Ouest et l'église prieurale de la Madeleine à l'Est, reliés par la rue Robert Wlérick, constituant le premier axe du bourg Vieux[3].

Nom

Le nom de « Château Vieux » lui est donné à la suite de la construction plus tardive du château de Nolibos au XIIIe siècle. Bien que de faible importance, le château Vieux permet d'assurer la protection de la ville, de contrôler le commerce fluvial du port de Mont-de-Marsan, d'administrer le moulin à eau de Mont-de-Marsan et de protéger et de surveiller les habitants de la cité[5].

  • Ancienne « rue du Château Vieux » (actuelle rue Robert Wlérick), une des premières de la cité, reliant le château vicomtal à l'église prieurale de la Madeleine, dans le bourg Vieux
    Ancienne « rue du Château Vieux » (actuelle rue Robert Wlérick), une des premières de la cité, reliant le château vicomtal à l'église prieurale de la Madeleine, dans le bourg Vieux

Différents usages

A sa création, le château devient le siège de la vicomté de Marsan, cour souveraine et de justice. Ses successeurs y reçoivent l'hommage de la communauté de la ville et de leurs vassaux, les différents seigneurs du Marsan. C'est également une des principales résidences du vicomte et sa famille, qui ont toutefois l'obligation de se déplacer également sur leur terres de Bigorre et autres possessions en Gascogne[6].

Forts de leurs alliances, les vicomtes de Marsan, au fil des générations, deviennent tour à tour seigneurs de Bigorre, de Comminges et de Béarn. La vicomté de Marsan n'est plus qu'un de leurs fiefs parmi d'autres à administrer et défendre et ils ne séjournent que de manière intermittente dans le château vicomtal de Mont-de-Marsan après le décès de Centule III, fils de pierre de Marsan[6].

La construction d'une nouvelle demeure (qui prendra le nom de donjon Lacataye) par la vicomtesse Marguerite de Moncade est sans doute motivé par l'inconfort du château vicomtal[6]. Il garde malgré tout une fonction politique et symbolique forte du pouvoir vicomtal et de nombreux actes y sont signés : la vicomtesse Mathe de Matha y signe en 1256 l'acte d'achat de la seigneurie de Beyrie au Frêche, qu'elle offre plus tard aux Clarisses pour qu'elles y fondent un couvent. En mars 1346, Gaston Fébus reçoit, au cours de trois cérémonies solennelles, l'hommage du maire et des jurats de la ville, puis des communautés des paroisses environnantes (Bougue, Beaussiet, Campagne, etc.) et enfin de ses nobles vassaux. Il nomme ensuite un lieutenant général pour le représenter et qui vit en permanence au château[6].

En 1488, Catherine de Navarre finit par concéder le château à la municipalité, signe de la désaffection des vicomtes pour le bâtiment. C'est toutefois à cet endroit, et non au château de Nolibos, plus moderne et confortable, qu'Henri III de Navarre (le futur roi Henri IV) séjourne lors de sa venue en ville. En raison de dommages subis lors des guerres de religion et par manque d'entretien, le château se délabre peu à peu. A la fin du XVIe siècle, ce qu'il en reste sert jusqu'à la Révolution française de temple pour le culte des protestants montois[n 2], de cour sénéchale, de présidial et de prison. Mont-de-Marsan devient le chef-lieu du département des Landes créé en 1790, l'hôtel de la préfecture des Landes devient le nouveau siège du pouvoir. Le château ayant perdu sa fonction, il est démoli en 1810[4] après l'achèvement de la construction du palais de justice de Mont-de-Marsan et de la prison de Mont-de-Marsan[5].

Il en reste de nos jours un modeste vestige, un pan de mur situé rue Lacataye, proche de la rue Molière[5].

  • Pan de mur, ultime vestige du château
    Pan de mur, ultime vestige du château

Notes et références

Notes

  1. Construit en 1830 sur l'actuelle place Charles-de-Gaulle
  2. Le temple de Mont-de-Marsan sera construit en 1870

Références

  1. Le château du Marsan, panneau de présentation réalisé par la commune, consulté sur site le 19 décembre 2022
  2. Serge Pacaud, Mont-de-Marsan médiéval , collection de poche Poutchic, , 93 p. (ISBN 9782824003726), p. 8
  3. « Leur histoire, c'est aussi notre histoire, épisode n°10| La vicomté de Marsan au XIIIe siècle » (consulté le )
  4. Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 9782813802057), p. 98
  5. Serge Pacaud, Mont-de-Marsan médiéval , collection de poche Poutchic, , 93 p. (ISBN 9782824003726), p. 56
  6. Anne Berdoy et Jeanne-Marie Fritz, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : XIIe siècle, les prémices de la ville, Ausonius éditions, , 276 p. (ISBN 9782356132222), p114

Voir aussi

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