Cercocebus atys
Singe vert Mangabey, Mangabey fuligineux
- Cercocebus torquatus atys Audebert, 1797[1]
VU : Vulnérable
Statut CITES
Cercocebus atys est une espÚce de singes catarhiniens de la famille des cercopithecidés. Elle est appelée Singe vert mangabey[2], Mangabey fuligineux, CercocÚbe enfumé [2] ou Mangabey enfumé [3] ou encore CercocÚbe à col blanc[4].
Une sous-espÚce a été identifiée au Burkina Faso (Cercocebus atys lunulatus), déjà menacée de disparition[5] - [6].
Systématique
L'espÚce Cercocebus atys a été décrite pour la premiÚre fois en 1797 par le naturaliste français Jean Baptiste Audebert (1759-1800), initialement comme une sous-espÚce sous le protonyme de Cercocebus torquatus atys[1].
Description
Câest un singe Ă queue de taille moyenne : 40 Ă 70 cm (mĂąles plus grands) pour la longueur du corps et de la tĂȘte[7] - [4]. S'ajoute une queue lĂ©gĂšrement plus longue de 40 Ă 80 cm. Le poids maximal serait de 7-8 kg. La coloration gĂ©nĂ©rale est un gris ardoise ou gris-brun avec un blanc plus clair sur la face ventrale. Ils ont des poils qui ressortent un peu au niveau des joues[8]. Leurs mains et leurs pieds sont lĂ©gĂšrement plus foncĂ©s que le corps. La peau nue de leur visage est tachetĂ©e de gris foncĂ© et de rose saumon, tandis que les paupiĂšres supĂ©rieures sont blanches[7]. Il existe deux sous-espĂšces, Cercocebus atys atys connue pour ne jamais prĂ©senter de couronne sur la tĂȘte. La seconde, Cercocebus atys lunulatus, se distingue par une couronne blanche en arriĂšre de la tĂȘte, une face plus foncĂ©e, une bande dorsale sombre plus marquĂ©e et une tache ovale blanche bordĂ©e de noir sur la nuque[7]. Ils consomment surtout des fruits, dont des noix (par exemple de palmiers).
Distribution (répartition + habitat)
Ils sont principalement endĂ©miques de la Haute-GuinĂ©e sur la cĂŽte ouest de l'Afrique. L'aire de rĂ©partition prĂ©-anthropique s'Ă©tendait du fleuve Casamance au SĂ©nĂ©gal au systĂšme fluvial Sassandra en CĂŽte d'Ivoire, mais la majoritĂ© des individus du SĂ©nĂ©gal, de la GuinĂ©e Bissau et de certaines zones de la GuinĂ©e ont disparu[7]. Ils sont donc actuellement surtout reprĂ©sentĂ©s en Sierra Leone, au Liberia et dans l'Ouest de la CĂŽte d'Ivoire[8]. C. a. atys est prĂ©sent jusquâen CĂŽte dâIvoire, depuis la Sierra Leone, et C. a. lunulatus en CĂŽte dâIvoire et au Ghana, Ă©galement observĂ© au Burkina-Faso[4]. Ces singes terrestres rĂ©sident dans les vallĂ©es des forĂȘts tropicales inondĂ©es, sĂšches ou humides, dans des zones mosaĂŻques, et dans des mangroves de la zone forestiĂšre guinĂ©enne. Ils habitent Ă©galement les forĂȘts galeries et sont couramment observĂ©s prĂšs des forĂȘts marĂ©cageuses et de palmiers.
Pressions et conservation
Bien quâils soient difficiles Ă chasser car vivant dans des forĂȘts denses et marĂ©cageuses, ils sont facilement piĂ©gĂ©s car ils passent la grande majoritĂ© de leur temps Ă se nourrir sur le sol forestier[9]. Des taux de braconnages Ă©levĂ©s pour la viande ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s, notamment dans le parc national de TaĂŻ[9] - [8]. Les activitĂ©s humaines et l'utilisation des terres menacent Ă©galement car l'urbanisation, lâagriculture intensive, et l'exploitation forestiĂšre ont provoquĂ© la dĂ©forestation de leur habitat naturel.
Selon l'UICN ; VulnĂ©rable (VU) (C. a. atys)[10] ; En danger dâextinction (EN) (C. a. lunulatus)[11].
Taxonomie
L'ancienne sous-espÚce Cercocebus atys lunulatus Temminick, 1853 a été reclassée en tant qu'espÚce à part, Cercocebus lunulatus (Temminck, 1853). Il y a donc maintenant deux espÚces différentes à considérer.
Notes et références
- BioLib, consulté le 16 mai 2022
- (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0-444-51877-0), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé
- Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
- Anne,. Saint-Girons, Guide des mammifÚres d'Afrique plus de 300 espÚces illustrées, Delachaux et Niestlé, dl 2006 (ISBN 2-603-01386-6 et 978-2-603-01386-1, OCLC 690058916, lire en ligne)
- Galat, G., & Galat-Luong, A. (2006) : « Hope for the survival of the Critically Endangered white-naped mangabey Cercocebus atys lunulatus: a new primate species for Burkina Faso ». Oryx, vol. 40, n. 3, p. 355-357 (résumé)
- McGraw, W. S. (1998). Three monkeys nearing extinction in the forest reserves of eastern Cote d'lvoire. Oryx, 32(3), 233-236.
- (en) « Cercocebus atys mangabey de suie », sur https://animaldiversity.org/ (consulté en )
- Tom Jamonneau et Robin Zarour, Le livre naturaliste de la Dodo, non publié
- Jonathan Kingdon, The kingdon field guide to African mammals, (ISBN 978-0-691-16453-3 et 0-691-16453-3, OCLC 894625393, lire en ligne)
- « Sooty Mangabey Cercocebus atys », sur https://www.iucnredlist.org/
- « White-naped Mangabey Cercocebus lunulatus », sur https://www.iucnredlist.org
Liens externes
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Cercocebus atys
- (fr+en) Référence ITIS : Cercocebus atys
- (en) Référence Catalogue of Life : Cercocebus atys (Audebert, 1797) (consulté le )
- (en) Référence CITES : espÚce Cercocebus atys (Audebert, 1797) (+ répartition sur Species+) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espÚce Cercocebus atys (Audebert, 1797)
Bibliographie
- Aidara, D., Tahiri-Zagret, C., & Robyn, C. (1981). Serum prolactin concentrations in mangabey (Cercocebus atys lunulatus) and patas (Erythrocebus patas) monkeys in response to stress, ketamine, TRH, sulpiride and levodopa. Journal of reproduction and fertility, 62(1), 165-172.
- Kone, I., & Akpatou, K. B. (2005). Identification des sites abritant encore les singes Cercopithecus diana roloway, Cercocebus atys lunulatus et Piliocolobus badius waldroni en Cote dâIvoire. Report, Conservation des EspĂšces et Populations Animales (CEPA), Schlierbach, France.
- KonĂ©, I., BenĂ©, J. C., & Bitty, A. (2006). Prospections dans les forĂȘts de lâextrĂȘme sud-est de la CĂŽte-dâIvoire en vue dây confirmer la prĂ©sence de Cercopithecus diana roloway, Cercocebus atys lunulatus et Piliocolobus badius waldronae: cas de la forĂȘt non protĂ©gĂ©e de la lagune Ehy, de la ForĂȘt ClassĂ©e de Nâgandan Nâgandan et du Parc National des Ăles EhotilĂ©. Rapport de mission pour CEPA, 21.
- Lowenstine, L. J., Pedersen, N. C., Higgins, J., Palus, K. C., Uyeda, A., Marx, P., ... & Gardner, M. B. (1986). Seroepidemiologic survey of captive oldâworld primates for antibodies to human and simian retroviruses, and isolation of a lentivirus from sooty mangabeys (Cercocebus atys). International journal of cancer, 38(4), 563-574 |rĂ©sumĂ©.
- Santiago, M. L., Range, F., Keele, B. F., Li, Y., Bailes, E., Bibollet-Ruche, F., ... & Shaw, G. M. (2005). immunodeficiency virus infection in free-ranging sooty mangabeys (Cercocebus atys atys) from the Tai Forest, Cote d'Ivoire: implications for the origin of epidemic human immunodeficiency virus type 2. Journal of Virology, 79(19), 12515-12527.
- * Tomonaga, K., Katahira, J., Fukasawa, M., Hassan, M. A., Kawamura, M., Akari, H., ... & Isahakia, M. (1993). Isolation and characterization of simian immunodeficiency virus from African white-crowned mangabey monkeys (Cercocebus torquatus lunulatus). Archives of virology, 129(1-4), 77-92|résumé.