Centre de visionnage
Le Centre de visionnage (CDV), aussi appelé in extenso Le Centre de visionnage de l'émission Nulle part ailleurs sur la chaîne Canal plus, dans le but de contribuer à son amélioration dans la mesure où il y aurait lieu de le faire, est une rubrique humoristique de quelques minutes clôturant l'émission Nulle part ailleurs, séquence présentée par Édouard Baer accompagné de divers intervenants et diffusée en direct de 1997 à 1999 sur Canal+.
Le Centre de visionnage | |
Autre titre francophone | Le Centre de visionnage de l'émission Nulle part ailleurs sur la chaîne Canal plus, dans le but de contribuer à son amélioration dans la mesure où il y aurait lieu de le faire |
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Programme | Nulle part ailleurs |
Genre | rubrique humoristique |
Périodicité | quotidienne |
Création | Édouard Baer |
Présentation | Édouard Baer |
Musique | thèmes musicaux étranges produits dans les années 1960. |
Pays | France |
Langue | Français |
Production | |
Durée | 1997 à 1999 |
Diffusion | |
Diffusion | Canal+ |
Statut | Arrêté |
Public conseillé | Tout public |
Description et déroulement
Cette courte séquence d’improvisations humoristiques de trois minutes environ[1] consistait soit à tourner en dérision l'émission Nulle part ailleurs qui venait de se dérouler, soit à offrir un sketch absurde sans rapport avec elle. Elle occupait les quelques dernières minutes d'antenne de l'émission, avant les publicités et le programme du soir.
Contrairement aux épisodes de son prédécesseur, À la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant pour point commun leur illustration sur support audiovisuel (de 1996 à 1999) qui s’apparentaient à des courts-métrages, les épisodes du Centre de visionnage sont très courts et se veulent très denses, avec une grosse part d'improvisation.
La séquence était lancée, peu avant 20 h 30, par le présentateur de Nulle Part Ailleurs, Guillaume Durand à cette époque.
Le début de la séquence était presque toujours le même :
- le générique de la séquence, La Bostella, interprétée par Honoré Bostel, était applaudi en cadence par le public ; celui-ci était censé s'arrêter brutalement de donner la mesure au moment où la musique était coupée ;
- l'image était filmée depuis une caméra portée à l'épaule qui montrait la porte d'une sorte de réduit, où était placardé le titre (in extenso) de la séquence ;
- cette porte était alors poussée par le cameraman et s'ouvrait sur un décor étroit et souvent encombré d'objets dépareillés ;
- on y voyait Édouard Baer assis à une petite table, parfois en compagnie de l'un de ses pseudo-invités, et ouvrant la séquence par un « bonsoir » obséquieux.
Édouard Baer introduisait, souvent en présentant son ou ses invité(e)s, une séquence qui prenait la forme d'un dialogue comique. On ne pouvait ensuite jamais prédire comment la séquence allait se dérouler. Le plus souvent Baer occupait le temps de parole le plus longtemps possible avec l'un des monologues rapides et délirants qui ont fait sa célébrité. Les comédiens utilisaient de « petits accessoires comiques » : des perruques, des vêtements féminins, du bois, une épuisette, un mégaphone, ou encore des instruments de musique pour enfants…
Les synopsis de la rubrique se signalaient par leur usage du non-sens. On a pu voir entre autres :
- la pratique de sports nouveaux : la « bougnate » (similaire au football, mais le ballon est un rôti de porc) et la « bibine » ;
- l'apparition de nouveaux aliments : le « chabronchi » (le repas du personnage de la Bête ; son odeur le rend peu appétissant…), le « blagon » ;
- de nouveaux concepts : le « mannepain » (une tranche de pain géante qui fait également mannequin, sur laquelle on peut appliquer au choix du jambon, du beurre, etc.) ;
- des débats importants : « Proustophiles » contre « Bluromaniaques ».
Équipe
Pour animer le Centre de visionnage, le présentateur Édouard Baer a fait appel à nombre de ses connaissances du monde du spectacle et des arts vivants. Ceci permet souvent de meubler la séquence d'une façon à laquelle le spectateur n'est pas habitué à la télévision, avec des numéros qui s'apparentent au music-hall.
On retrouve une grande partie de ces artistes (chanteurs, acteurs, mimes, etc.) dans la pièce de théâtre La Folle et Véritable Vie de Luigi Prizzoti.
Quelques comédiens apparaissant au moins deux fois dans l'émission :
- Édouard Baer
- Gilles Gaston-Dreyfus (alias « Maître Morissard »)
- Patrick Mille (alias « Chico » ou « le fan »)
- Joseph Malerba (alias le travesti, « le moine soldat » et « la Bête »)
- Pierre Debouche (ou Debouge) (alias « la sorcière »).
- Jean-Michel Lahmi
- Roland Menou (alias « un grand copain de Gérard Depardieu »)
- Francia Seguy (alias « la petite vieille »)
- Atmen Kélif
- Sandrine Rigault (alias « Corinne, 11 ans » ou « Cathy »)
Ariel Wizman, quasi absent du Centre de Visionnage, est un collaborateur de Baer de la première heure dans La Grosse Boule ou encore À la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant en commun leur illustration sur support audiovisuel.
Personnages
On trouvait dans le Centre de visionnage un florilège de personnages atypiques :
- le présentateur, Édouard Baer, œuvrant le plus souvent comme meneur de jeu de la saynète ;
- les personnages de Gilles Gaston-Dreyfus, son acolyte habituel. C'est lui qui donnera le plus la réplique à Édouard Baer au fil des épisodes. On observe que Dreyfus a parfois du mal à avoir du répondant face à Baer et son flot de paroles intarissable, mais dans l'épisode Où est Édouard, dont Édouard Baer est totalement absent, il donne sans aucun problème un long monologue rapide et loufoque très similaire à ceux de Baer, en compagnie d'Isabelle Nanty ;
- un grand nombre d'invités prestigieux représentés le plus souvent par des sosies approximatifs, voire de simples panneaux en carton portant le nom desdits invités ;
Des personnages farfelus apparaissant à de nombreuses reprises :
- Chico (do Brazil) (interprété par Patrick Mille), un Brésilien très extroverti et très libéré sexuellement ; phrase culte : « Total éclatche » ;
- un fan agaçant du Centre de Visionnage (interprété par Patrick Mille), qui s'enthousiasme pour tout ce que fait Édouard ; phrase culte : « Gé-nial ! » ;
- une copine. Édouard Baer ou d'autres personnages parlent souvent d'une copine ; tantôt cette copine a « prêté la décoration », tantôt elle accompagne Baer au cirque, tantôt Baer parle d'une « amie mannequin », etc. ;
- Maître Morissard (interprété par Gilles Gaston-Dreyfus), un huissier obséquieux et ennuyeux; phrase culte: « Je suis une merde ». Il reviendra souvent et deviendra de plus en plus jovial; plus tard Baer tentera de le remplacer par Maître Polissard ou encore Maître Polichard sous prétexte de renouveau dans les sketches, au grand dam du véritable Morissard. Dans l'épisode La dernière, Édouard Baer l'appelle « Gilles Morissard » ;
- la Sorcière (interprétée par Pierre Debouche ou Debouge), un homme portant un chapeau pointu et le plus souvent un fagot de bois. Ce personnage est presque muet à chacune de ses apparitions et se contente de dire sa phrase culte: « J'ai du bois mon Édouard » ;
- Rigolax (interprété par Antoine Poulet), un homme en costume bariolé portant sur le torse un petit panneau où est écrit « Rigolax ». Rigolax ne parle pas (sauf une fois où il dit en Anglais I don't understand), mais est appelé par Baer chaque fois qu'il faut faire rire le public. Il va sans dire que l'apparition de Rigolax ne provoque aucune hilarité. Il est confronté à sa contrefaçon Drôlix dans l'un des épisodes ;
- plusieurs personnages prétendument féminins (tels que « la doublure de Vanessa Paradis ») interprétés par le très musculeux Joseph Malerba, lequel n'a absolument rien de féminin ;
- la Bête (un comédien portant un costume très poilu qui masque aussi son visage) ; phrase culte : « Grrrrrrr ! » ;
- Corinne, 11 ans (interprétée par Sandrine Rigault, vue aussi dans La Bostella), une jeune femme portant des couettes, que Baer fait passer pour une enfant. Elle est parfois aussi appelée Cathy. Son intervention se limite souvent à la lecture d'un poème dédié à Baer ou aux équipes techniques de Canal Plus ;
- Jacqueline Jacquelin, reine de la chanson réaliste de Garches, une femme taciturne d'une cinquantaine d'années qui n'aime pas qu'on critique son travail et qui gifle Baer et Maître Morissard dans certains épisodes. Dan l'épisode Jaqueline Jaquelin et Peter Wonkley, elle est soudain présentée comme britannique et reine de la chanson réaliste de Colechester ;
- Albert Algoud (dans son propre rôle), provoquant le chaos à chacune de ses apparitions (à Cannes il menace de faire une roulade, et dans l'épisode La Dernière il menace de détruire une chaise) ;
- Jamel Debbouze (dans son propre rôle). Dans l'épisode de Jacqueline Jacquelin, il chante le générique. Dans un autre épisode, il exhorte Baer à améliorer la qualité des sketches ;
- une petite vieille (interprétée par Francia Séguy). Elle est gentille et polie, mais elle interfère avec les sketches d'Édouard Baer en parlant en même temps que lui, ou en prenant le plateau pour un salon de thé.
D'autres personnages farfelus n'apparaissant qu'une fois (liste est non exhaustive) :
- le copain cadeau ;
- le chien cube ;
- la grosse dame ;
- Jean Croc la trompette humaine ;
- le poète auto-proclamé (personnage emprunté à l'équipe du film Les Quatre Saisons d'Espigoule) ;
- une jeune nymphomane ;
- l'homme mystère ;
- le moine soldat ;
- la brigade capillaire ;
- une « obispette » (fan de Pascal Obispo) ;
- un producteur de porno pontifiant (interprété par Jean-Michel Lahmi) ;
- une horloge humaine (interprétée par Vincent Desagnat) ;
- Jacquelin et Jacqueline, deux super copines (réminiscence bizarre du personnage de Jacqueline Jacquelin) ;
Liste des épisodes
Saison 1
Note : Les titres donnés aux épisodes ci-dessous ne sont pas les noms officiels, mais des titres attribués arbitrairement d'après le thème central de l'épisode.
- L'espace de liberté (avec Jamel Debbouze)
- Paradoxal
- Claquent claquent les claquettes de Jean-Mi (avec une véritable troupe de danseuses de claquettes)
- La redif'
- Le plus grand crieur de France
- La violence (avec Eric Frachet)
- La caméra cachée (avec Raphaël Mezrahi)
- L'interview
- Le plus gros mangeur de France (référence verbale à Jean Boissonnat)
- Hommage à la maison Christian Lacroix
- Hommage au théâtre vivant (avec Atmen Kelif)
- Le fan de Johnny
- L'espoir incarné (avec une référence verbale à Pascal Obispo)
- Maman j'aime un voyou (avec Albert Algoud, alias « Galoubet Jean-Pierre » et Ariel Wizman)
- Jacqueline Jacquelin (avec Jamel Debbouze)
- Notre ami le poulet
- Le sosie de joueurs de foot (référence verbale à Popeck)
- Trois minutes pour une quinzaine d'invités (avec Yves Lecoq et Daniel Herzog, les imitateurs des Guignols de l'Info, une véritable suédophone et Rossy de Palma)
- Le plus célèbre couturier japonais, Mickael Jean-Pierre
- Les dîners Pivot
- L'ignoble putain
- Le billet d'humeur de François Rollin (avec François Rollin)
- Retour du salon de l'agriculture
- La maman (avec Jackie Berroyer)
- Jacqueline Jacquelin et Maître Morissard
- Sexe à tout va
- Jeune sportif ultraviolent
- Daniel Herrero (avec Daniel Herrero)
- La corbeille de fruits volée
- Hommage à Jeanne Moreau
- L'apport du petit « plus » musical
- Le modèle pour peintres
- La cour des grands
- L'assistante (avec Isabelle Nanty)
- Le musée du centre de visionnage
- À poil ma grande
- Opération « Cadeau pour Romane Bohringer »
- Opération Khaled (avec Khaled)
- Les sans-grades du CDV
- Concours international de couettes
- Les grands débats du CDV
- Le sosie d’Édouard
- The girl next door
- Don Juan
- Je suis Saturnien
- La porte du temps (apparition très brève de Josiane Balasko dans le public durant le générique) Référence au film Les Visiteurs 2. Baer mentionne son réalisateur Jean-Marie Poiré
- Les joyeux gnafrons
- Jacqueline Jacquelin et Peter Wonkley (avec Pierre-François Martin-Laval)
- Résumé de l'émission du jour
- La bête
- La doublure de Vanessa Paradis
- L'opérette des Arlettes
- La récompense
- L'espace récréatif
- Le masque de fer
- Max et l'oiseau
- L'enfant
- Les rencontres
- Les catcheurs tarlouzes
- Le fantôme
- La lettre de Cathy, 11 ans
- Lettres d'écoliers pour Michèle Laroque
- Très faible qualité (avec Albert Algoud)
- Un film sélectionné pour Cannes
- Le pays de Chico
- La meilleure (avec Raphaël Mezrahi) (référence verbale à Irène Jacob)
- Un piège tendu à Patrick Timsit (avec Patrick Timsit)
- L'ascension de la face Nord
- Édouard, conseiller et guide de jeunes
- Spéciale Claudia Schiffer
- La très grosse pierre du moine soldat
- Réflexion autour du concept de sous-vêtement
- Le spécialiste du mois de mai
- Parcours d'un footballeur heureux
- Visite de Chico
- La stratégie pour Cannes
- (75bis) Intervention météo (sur le plateau de Nulle part ailleurs)
- Le photographe et le cheval
- Ma star
- Le Cannes de l’underground
- Neige à Cannes
- Le casting
- Maître Polissard
- Maître Folichard
- L'entraîneur de Victoria Abril
- Le cassoulet brésilien
- Où est Édouard (avec Isabelle Nanty)
- La dernière (avec Albert Algoud)
La liste des épisodes est visible sur YouTube[2]: https://www.youtube.com/watch?v=yBymQk5ZeQ8&list=PL3C5222688377D77D
Saison 2
La liste des épisodes de la saison 2 n'a pas encore été établie.
La liste des épisodes est visible sur YouTube[3]: https://www.youtube.com/watch?v=K7hiWARW7F4&list=PL3D5C05619007C8B6
Musique
Il est fait usage à de nombreuses reprises de quelques thèmes musicaux étranges produits dans les années 1960.
Après le Centre de Visionnage
Le fonctionnement du Centre de visionnage est parodié par Édouard Baer lui-même dans son film La Bostella, qui dépeint les efforts désespérés que déploient Edouard et sa bande durant tout un été pour préparer la nouvelle saison de l'émission. Cette nouvelle saison (fictive) est ridicule car elle s'impose un but irréalisable: l'émission passerait d'une durée de 3 à 30 minutes, et comporterait des invités prestigieux, totalement hors de portée.
Notes et références
- « Le marquis Edouard Baer », invité de l'émission Popopop d'Antoine de Caunes du mercredi 12 septembre 2018, sur France Inter.fr (consulté le 25 mars 2019).
- « Le Centre de Visionnage - Saison 1 (1997-98) (playlist) », sur YouTube.com, (consulté le )
- « Le Centre de Visionnage - Saison 2 (1998-99) (playlist) », sur YouTube.com, (consulté le )