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Centre d'entraînement aux actions en zone urbaine

Le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB) est le principal centre de formation au combat urbain des unités de l'Armée de terre française. Les premières rotation d'entraînement ont lieu à partir de 2006 sur le camp de Sissonne, dans le département de l'Aisne, dans le village de combat de Beauséjour. Il reprend, à compter du 1er juillet 2005, les traditions du 94e régiment d'infanterie[1].

Insigne du CENZUB

Principe

Créé en 2004, le CENZUB – 94e RI a pour mission d’entrainer les sous-groupements tactiques interarmes (SGTIA) aux fondamentaux du combat interarmes en zone urbaine et espaces confinés afin de leur permettre d’atteindre un niveau opérationnel adapté aux combats contemporains. C'est l'un des plus importants centres d'entraînement au combat urbain d'Europe.

Les unitĂ©s entraĂ®nĂ©es sont Ă©quipĂ©es de moyens de simulation (Ă©metteurs et rĂ©cepteurs laser sur le personnel Ă  pied et les vĂ©hicules) afin d'accroĂ®tre le rĂ©alisme de l'entraĂ®nement. Le centre d'entraĂ®nement est armĂ© par le 94e rĂ©giment d'infanterie et se situe sur le camp de Sissonne[2] d'une superficie de 6 000 hectares.

Historique du CENZUB

Zone classée, centre religieux.
  • AnnĂ©es 1990 : rĂ©flexion sur la nĂ©cessitĂ© de la crĂ©ation d'un tel camp au sein de l'ArmĂ©e de terre Ă  la suite de l'engagement de la France dans le conflit des Balkans.
  • 1999 : dĂ©cision de la crĂ©ation d'un centre d'entraĂ®nement unifiĂ© pour l'ArmĂ©e de terre.
  • 2003 : choix du camp de Sissonne pour accueillir cette structure.
  • 2004 : dĂ©but de la crĂ©ation du CENZUB, de l'agrandissement du village de combat de BeausĂ©jour.
  • 1er juillet 2005 : le CENZUB reprend les traditions du 94e rĂ©giment d'infanterie.
  • 2006 (septembre) : ouverture du CENZUB avec passage de la première compagnie au centre (une compagnie du 1er rĂ©giment de chasseurs parachutistes).
  • dĂ©but 2008 : dĂ©but de la crĂ©ation de la ville de JeoffrĂ©court.
  • 2011 : ouverture du CT ZUB.
  • 2012 : livraison de JeoffrĂ©court.
  • 1er juillet 2013 : filiation du CENZUB avec le 94e rĂ©giment d'infanterie. Le centre devient le CENZUB-94e RI.
  • 2015 : fin des travaux initiaux du CENZUB.
  • 2021 : livraison du Complexe d'EntraĂ®nement au Combat en Espace Clos (CECEC)[3].

Moyens

Le centre opérationnel.
Un des quatre AMX-30B2 en camouflage urbain en 2016.

Le 94e régiment d'infanterie est l'unité permanente qui est chargée de concevoir, de conduire l'entraînement et d'évaluer les unités de l'armée de terre qui viennent par rotation sur le camp de Sissonne. Le 94e régiment d'infanterie compte environ 450 civils et militaires et est composé de quatre compagnies :

  • La compagnie de commandement et de logistique (CCL) : elle assure le soutien des rotations (système de simulation, maintenance, ravitaillement, entretien des infrastructures)
  • La FORAD (« force adverse ») est constituĂ©e d'une centaine de militaires en treillis noir dont le rĂ´le est de constituer un adversaire face aux unitĂ©s entraĂ®nĂ©es lors des exercices[2]. L'unitĂ© est polyvalente et peut jouer le rĂ´le d'une force conventionnelle, d'une milice, ou de la population civile. La compagnie de FORAD est interarmes. Elle est composĂ©e de trois sections d'infanterie sur VAB et AMX-10 P, d'un peloton de chars (AMX-30 B2), et d'une section de gĂ©nie Ă©quipĂ©e d'EGRAP et d'EBG, ainsi que d'une section commandement organisĂ©e autour d'un TC1.
  • La 2e compagnie est constituĂ©e principalement d’instructeurs AZUR, d'instructeurs et d’initiateurs de tir. Sa mission consiste Ă  instruire, entraĂ®ner et contrĂ´ler simultanĂ©ment deux sous-groupements tactiques interarmes dans le domaine de la manĹ“uvre en zone urbaine et une section Ă  quatre groupes dans le domaine du tir sur le complexe de tir en zone urbaine (CT ZUB).
  • La 3e compagnie de rĂ©serve[3]: unitĂ© d'intervention de rĂ©serve dont la mission principale est de renforcer les compagnies sur les missions principales du CENZUB-94e RI.
Vue de la rue du MASTTAC.

MASTTAC

Le MASTTAC (module d'acquisition des savoir-faire techniques et tactiques) est une rue où les maisons ont été construites sans toits. En lieu et place, des passerelles permettent aux instructeurs de se déplacer au-dessus des élèves afin d'apporter les corrections en temps réel et en ayant une bonne vision d'ensemble.



Beauséjour

Un SGTIA entraîné au village de combat de Beauséjour.

Le village de combat de Beauséjour est constitué de 63 maisons, toutes différentes, d'obstacles (barrières, barricades ou gravats), avec des rues au tracé varié (larges, étroites, en S) afin de préparer les unités entraînées à tous les types de situation qu'elles pourraient rencontrer en opération. Il se compose de différents quartiers[2] :

  • le centre du village ;
  • un bidonville ;
  • une zone de ruines;
  • un hameau dĂ©fensif.

Jeoffrécourt

Ville de combat de Jeoffrécourt

Jeoffrécourt est une ville de combat dont la construction a été achevée en 2012. Elle est composée de quatre quartiers :

  • Une zone moderne : composĂ©e bâtiments de quatre Ă  cinq Ă©tages;
  • Une zone pavillonnaire : quartier rĂ©sidentiel avec des maisons individuelles;
  • Une zone industrielle et commerciale;
  • Un centre-ville historique : mairie, lieu de culte et rues plus Ă©troites.

« Sa configuration permet d'engager simultanément des moyens humains, de la cavalerie, de l'artillerie, des savoir-faire du génie et des moyens aériens » explique un officier du 126e régiment d'infanterie[2]. Il a un objectif principal d'entraînement et de restitution. Il reprend le nom d'un ensemble de fermes qui se trouvait à cet endroit et fut détruit lors de la construction du camp en 1900[4].

CT ZUB

Complexe de tir en zone urbaine

Le CT ZUB (complexe de tir en zone urbaine) est un champ de tir permettant la pratique du tir à balles réelles à pied ou depuis des véhicules dans un environnement urbain. Le complexe compte neuf champs de tirs qui permettent de mettre la section entraînée dans diverses situations telles que des parcours de tir à l'intérieur d'un bâtiment ou dans une rue, des tirs en site positif, négatif, depuis une échelle, depuis une canalisation ou depuis un véhicule en mouvement afin de se rapprocher au maximum de la réalité du combat en milieu urbain[3].

DĂ©roulement d'une rotation

Une rotation AZUR et accueille deux « S-GTIA » (sous-groupement tactique interarmes) pendant une durĂ©e de deux Ă  trois semaines. Les SGTIAs entraĂ®nĂ©es sont en gĂ©nĂ©ral composĂ©s d'une compagnie d'infanterie renforcĂ©e d'un peloton de chars, d'une section du gĂ©nie ainsi que d'autres Ă©lĂ©ments, le cas Ă©chĂ©ant (maĂ®tres-chiens, patrouille d'hĂ©licoptères). La première semaine est consacrĂ©e Ă  l'instruction. Durant les semaines suivantes, les troupes entraĂ®nĂ©es rĂ©alisent un exercice de synthèse d'une durĂ©e de 96 heures. Les commandants d'unitĂ© et les chefs de sections entraĂ®nĂ©s sont conseillĂ©s, contrĂ´lĂ©s et Ă©valuĂ©s par les instructeurs de la 2e compagnie. Environ 10 % des 22 000 militaires qui s'y forment chaque annĂ©e sont Ă©trangers (Belges, Britanniques, etc.)[2]

Une rotation au CT ZUB dure une semaine et accueille une section de combat. Les instructions sont dispensées par les instructeurs de la 2e compagnie du niveau individuel au niveau section.

Galerie d'images

  • EntrĂ©e du CENZUB.
    Entrée du CENZUB.
  • BeausĂ©jour.
    Beauséjour.
  • AMX-10RC.
    AMX-10RC.
  • VBCI Ă  BeausĂ©jour
    VBCI à Beauséjour

Notes et références

  1. Blog Zone militaire.
  2. Cyril Hofstein, « Camp militaire de Sissonne, à l'école du combat urbain », Le Figaro Magazine,‎ , p. 52-57 (lire en ligne).
  3. Officier communication du CENZUB-94e RI
  4. Compte-rendu de fouilles archéologiques à Jeoffrecourt en avril 1960.

Bibliographie

  • Guillaume Greff (illustrateur) et Jean-Christophe Bailly (auteur), Dead Cities, Paris, Kaiserin Éditions, (OCLC 893707793).
  • Julie Ludmann et Pierre-Yves Nicolas, Pixel CENZUB : les engins en camouflage urbain du Centre d'entrainement aux actions en Zone urbaine, Model-Miniature (prĂ©sentation en ligne)
  • DorothĂ©e Lobry, Les interventions militaires en zone urbaine : enjeux et dĂ©fis, Paris, Ă©ditions du Cygne, , 130 pages (ISBN 978-2-84924-577-4)
  • DSI, numĂ©ro 21, dĂ©cembre 2006.
  • KĂ©pi blanc et Division de communication de la LĂ©gion Ă©trangère

Article connexe

Liens externes

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