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Centre Pierre-et-Marie-Curie

Le Centre Pierre-et-Marie-Curie ou établissement hospitalier spécialisé - centre Pierre-et-Marie-Curie (EHS CPMC) est un établissement de santé publique algérois spécialisé en cancérologie.

Etablissement Hospitalier Spécialisé - Centre Pierre-et-Marie-Curie
Présentation
CoordonnĂ©es 36° 45â€Č 43″ nord, 3° 03â€Č 19″ est
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Ville Alger
Adresse rue Tebessi Larbi, Sidi M'Hamed, 16000, Alger
Fondation 16 novembre 1959
Organisation
Type Etablissement hospitalier spécialisé
Services
Spécialité(s) Cancérologie
(Voir situation sur carte : Alger)

Naissance du Centre

Le 16 novembre 1959, est inaugurĂ© le premier Ă©tablissement de santĂ© en AlgĂ©rie destinĂ© Ă  la prise en charge de la pathologie cancĂ©reuse. Il s’agit en fait de la rĂ©ception de la premiĂšre tranche d’un plus grand ensemble. Une grande avancĂ©e est ainsi concrĂ©tisĂ©e dans la lutte contre le cancer en AlgĂ©rie. Ainsi naĂźt ce qu'on dĂ©nomme Ă  cette Ă©poque le Centre AnticancĂ©reux d’Alger (CAC), dĂ©nomination commune de ce centre jusqu'Ă  aujourd'hui. Il est baptisĂ© du nom de deux grandes figures des sciences mĂ©dicales, Pierre et Marie Curie, en hommage Ă  leur travaux et dĂ©couvertes. Trois personnalitĂ©s mĂ©dicales ont ƓuvrĂ© pour la rĂ©ussite de cette entreprise : les professeurs Costantini, Montpellier et BrĂ©hant. La lutte contre le cancer fut organisĂ©e en AlgĂ©rie par le Pr Costantini Ă  compter de 1936.

Centre actuel

Le Centre Pierre-et-Marie-Curie d’Alger est un Ă©tablissement de santĂ© spĂ©cialisĂ© en cancĂ©rologie. Cet Ă©tablissement est aussi appelĂ© : CAC (centre anti cancĂ©reux) ; Centre de lutte contre le cancer ou encore centre national de lutte contre le cancer. Son statut officiel actuel est « Établissement Hospitalier SpĂ©cialisĂ© en CancĂ©rologie – Centre Pierre-et-Marie-Curie ». C’est un Ă©tablissement public Ă  caractĂšre administratif dotĂ© de l'autonomie financiĂšre. C’est un centre hospitalier et universitaire. Le Centre Pierre-et-Marie-Curie est situĂ© au niveau de la place du 1er-Mai Ă  Alger, sur l'avenue Bouzenad-Salem (ex-avenue Battandier, anciennement avenue Maillot). Il est mitoyen du Centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha. Le rĂŽle essentiel de cet Ă©tablissement est le diagnostic et le traitement des maladies cancĂ©reuses. C‘est donc l’aspect curateur qui domine ; les activitĂ©s de dĂ©pistage et de prĂ©vention appartiennent Ă  d’autres institutions.

Historique

C'est en octobre 1936 que le Professeur Costantini réserve une partie de son service pour l'accueil des malades cancéreux. C'est la premiÚre organisation de lutte anticancéreuse en Algérie.

La Ligue AlgĂ©rienne de lutte contre le cancer est crĂ©Ă©e en dĂ©cembre 1949, initiĂ©e et soutenue par le Professeur Montpellier. Sa prĂ©sidente est Mme Charles-Vallin. Un RĂ©seau algĂ©rien de lutte anticancĂ©reuse est crĂ©Ă© en 1950 par le Professeur Montpellier (il succĂšde Ă  l’Institut). Le professeur Montpellier lance le projet de centre anticancĂ©reux et le mĂšne Ă  bien. L’histoire montre que la rĂ©alisation de ce centre de traitement pour cancĂ©reux aura Ă©tĂ© auparavant une longue bataille, de prĂšs de 25 ans, menĂ©e par des mĂ©decins et la ligue algĂ©rienne contre le cancer.

Le premier organisme crĂ©Ă© spĂ©cialement pour l'Ă©tude et le traitement du cancer en AlgĂ©rie fut appelĂ© Institut de Carcinologie et de BiothĂ©rapie et installĂ© dans le service du Professeur Costantini. Il est l'embryon du futur centre anticancĂ©reux Pierre-et-Marie-Curie. Le Professeur Costantini, premier directeur de cet Institut jusqu'en 1944, « Ɠuvrera sans relĂąche pour cette entreprise envers laquelle il avait foi », selon J. BrĂ©hant.

C'est en 1949 que l'assemblĂ©e algĂ©rienne vote les crĂ©dits pour la crĂ©ation d’un centre pour le cancer[1]. En novembre 1949, le Professeur Montpellier est nommĂ© Directeur du Centre AlgĂ©rien de Lutte contre le Cancer et fait aboutir le projet du centre anticancĂ©reux.

Les premiĂšres Ă©tudes et travaux datent de 1954, et les travaux de construction ont durĂ© cinq ans. Le Centre est Ă©difiĂ© sur un terrain mitoyen de l’HĂŽpital Mustapha Pacha, ancienne aire de stockage du fourrage destinĂ© aux chevaux de l’armĂ©e française, aire qui devient ensuite entre 1949 et 1950 le stade Curtillet. Une premiĂšre tranche reprĂ©sentant une moitiĂ© de l’ensemble, Ă©quivalent Ă  270 lits d’hospitalisation (chirurgie, gynĂ©cologie, otologie, neurologie, ophtalmologie, mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, pĂ©diatrie) sur 320 prĂ©vus et une unitĂ© de cobaltothĂ©rapie est livrĂ©e en 1959 et inaugurĂ©e le 16 novembre par Bernard Chenot, ministre de la santĂ© publique.

Le directeur du centre, à son inauguration, est le Professeur Bréhant, chirurgien, nommé directeur en février 1958. Il propose le nom de Pierre-et-Marie-Curie au centre algérien de lutte contre le cancer. Le recteur est M. Capdecomme et le doyen de la faculté de médecine, le Professeur Sarrouy.

Le Centre Pierre-et-Marie-Curie est Ă  sa naissance, un Établissement public, fait inexistant en mĂ©tropole Ă  cette Ă©poque, les centres anticancĂ©reux ayant un statut diffĂ©rent, celui d'« Établissements reconnus d’utilitĂ© publique » avec Ă  l’origine des initiatives privĂ©es ou de collectivitĂ©s. C’est donc l’État qui finance en grande partie le projet, auquel s’associe la sĂ©curitĂ© sociale. La ligue algĂ©rienne de dĂ©fense contre le cancer offre l’appareil de cobaltothĂ©rapie, un Massiot.

En novembre 1949 est crĂ©Ă©e la SociĂ©tĂ© de Carcinologie d’Alger.

En 1962, Ă  l'indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie, le Centre Pierre-et-Marie-Curie conserve son nom (malgrĂ© quelques vellĂ©itĂ©s de dĂ©baptiser l'Ă©difice, vite Ă©ludĂ©es) et obtient pour statut celui de « centre national de lutte contre le cancer ». La plaque commĂ©morative Ă©crite en langue arabe est toujours apposĂ©e au fronton de l’établissement au niveau de la porte principale donnant sur l’avenue Bouzenad (ex-avenue Battandier). Cependant et conformĂ©ment aux accords d'Évian, il gardera un statut mixte franco-algĂ©rien. Ainsi, jusqu'en 1968 coexistent en cet Ă©tablissement deux gestions, l'une française et l'autre algĂ©rienne ; et deux catĂ©gories de personnels exerçant les uns sous rĂ©gime salarial et indemnitaire français et les autres sous statuts algĂ©riens. Cet Ă©tat de fait crĂ©e des dissensions jusqu'Ă  la rupture dĂ©finitive avec le dĂ©part de la communautĂ© française et l’appropriation de la totalitĂ© du Centre par l’État algĂ©rien.

Le Professeur J. BrĂ©hant, qui exerçait comme chirurgien et directeur du centre, adepte de la pacification, de « l’Ɠuvre civilisatrice de la France dans cette Province »[2] et de « l’Ɠuvre bienfaisante et humanitaire de la France »[3], devient le chantre de la dĂ©fense des indigĂšnes devant la maladie cancĂ©reuse et est visĂ© par un attentat Ă  la bombe perpĂ©trĂ© par l'OAS Ă  la veille de l’indĂ©pendance prÈs de son domicile boulevard Saint-Saens (aujourd’hui boulevard Mohamed-V). Il en rĂ©chappe.

En 1989, une nouvelle bĂątisse est Ă©rigĂ©e Ă  proximitĂ© de l'ancienne Ă  la demande du Pr Ghouadni afin d’étoffer le service de radiothĂ©rapie. Au cours des autres dĂ©cennies post-indĂ©pendance, le Centre Pierre-et-Marie-Curie connaĂźt des pĂ©riodes tumultueuses en Ă©tant autonome, puis rattachĂ© au CHU Mustapha, puis autonome Ă  nouveau, sans autonomie financiĂšre, et enfin autonome avec dĂ©lĂ©gation d’ordonnancement. Ses activitĂ©s ont Ă©tĂ© multipliĂ©es et diversifiĂ©es en attendant la rĂ©alisation des projets de centres anticancĂ©reux dans les autres villes d'AlgĂ©rie.

Notes et références

  1. DĂ©cision no 49.004, homologuĂ©e par dĂ©cret du 14 janvier 1949 ; publiĂ© au Journal officiel de l’AlgĂ©rie du 28 janvier 1949. ModifiĂ© par dĂ©cision no 53.027, homologuĂ©e par dĂ©cret du 6 mai 1953 publiĂ© au J.O. du 15 mai 1953.
  2. In Bulletin de carcinologie - 1959.
  3. Discours d’inauguration - 16 novembre 1959.

Articles connexes

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