Caudron C.800
Le Caudron C.800 est un planeur biplace français, conçu par Raymond Jarlaud et ayant fait son premier vol au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il sera produit en grandes quantités après-guerre. Jusque dans les années 1960, il sera le planeur le plus utilisé par les clubs français pour la formation de base. Plusieurs volent encore.
Caudron C.800 | |
Caudron C.800 sur le terrain de Lyon-Corbas vers 1950 | |
Constructeur | Caudron |
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Premier vol | avril 1942 |
Nombre construits | 315 |
Équipage | 2 |
Dimensions | |
Profil | Emplanture Göttingen 654, bout d'aile Göttingen 676 |
Envergure | 16 m |
Longueur | 8,35 m |
Hauteur | 2,36 m |
Surface alaire | 22 m2 |
Allongement | 11.6 |
Masses et charge | |
Masse Ă vide | 240 kg |
Charge alaire maximale | 19,1 kg/m2 |
Masse maximale | 420 kg |
Performances | |
Vitesse maximale | 170 km/h |
Finesse max. | 21 Ă 78 km/h |
Taux de chute minimal | 0,93 m/s (Ă 68 km/h) |
Conception et développement
La conception du Caudron C.800 a commencé peu après l'armistice franco-allemand de juin 1940, en même temps que celle du Castel C-25S. Les deux aéronefs étaient destinés à augmenter le nombre de machines disponibles pour les activités vélivoles en zone libre. Les ailes hautes en structure bois entoilée sont haubanées par deux mats reliant le bas du fuselage au milieu de l'aile. Jusqu'à l'ancrage des mats la corde est constante. Elle décroit ensuite pour donner un bout d'aile sensiblement elliptique, les charnières des ailerons sont obliques[1] - [2].
Le fuselage de section ovale est un monocoque de contreplaqué entoilé[2]. L'aile est montée au sommet du fuselage juste derrière un poste de pilotage muni de doubles commandes, dans lequel l'instructeur et l'élève sont installés côte à côte. La verrière est composée de plusieurs pièces. Il y a plusieurs ouvertures transparentes dans le fuselage juste en dessous de la verrière[1]. Derrière l'aile, le fuselage s'affine jusqu'à l'empennage au-dessus duquel est monté le petit plan fixe de profondeur, comportant un léger dièdre. Les gouvernes de profondeur sont devant une fine dérive droite et une grande gouverne de direction. Comme les ailes, l'empennage est en structure bois entoilée. Le train d'atterrissage se compose d'une roue fixe, complétée par un patin en bois et une petite béquille de queue[1].
Deux prototypes de C.800 ont volé durant la Seconde Guerre mondiale. Le premier, achevé en , effectua son premier vol en [3] - [4] en région parisienne, piloté par Roger Janin. L'exemplaire n° 2 volera également avant l’invasion de la zone libre, mais celle-ci interrompt tout travail[5].
Une version monoplace, le C.810 a également volé en 1942, mais ces deux prototypes ont été détruits dans des bombardements. Une version améliorée du monoplace, le C.811 a volé après 1945, mais jugé par le Ministère de l'Air trop semblable à d'autres modèles, tels que le Schneider Grunau Baby, il n'a pas été produit en série[3].
En 1951, une version améliorée du C.800 nommée C.801 a été conçue par Raymond Jarlaud. Elle avait une structure renforcée, une gouverne de direction agrandie et des ailerons équilibrés. La visibilité a été améliorée grâce à une simplification de la verrière et des plexiglas galbés. La manutention au sol a été facilitée par le déplacement de la roue vers l'avant[3] - [6]. Il disposait également d'un crochet reculé pour améliorer les treuillages. Il en sera construit 10 par les Établissements Fouga & Cie mais, plus fragile que le C800, il sera interdit de vol[7].
Historique opérationnel
Après la Libération de la France en 1944, le gouvernement français en a commandé 450 exemplaires dans le cadre d'un effort pour faire renaître l'aviation française. La commande a été réduite par la suite à 248 exemplaires[4]. La plupart sont allés dans les clubs de vol à voile et sont devenus, avec le Castel C-25S, les biplaces standards jusqu'à leur remplacement par le Wassmer WA 30 Bijave au début des années 1960. Le C.800 est resté un important élément des clubs pendant plus de vingt ans[3]. Certains ont été utilisés par l'armée de l'Air et l'Aéronavale[4].
Dix C.801 ont été construits par Fouga à Aire-sur-l'Adour[3] mais ont été interdits de vol en 1957[6].
En 2010, six C.800 restaient inscrits sur le registre des aéronefs civils français et un aux Pays-Bas[8].
En 2019, le site de la DGAC recense 43 appareils inscrits[9].
Variantes
- C.800
- Original des années 1940. Production : 302 appareils construits.
- C.800 version motorisée
- Appareil n° 105 transformé par son ancien propriétaire Gaston Torchut[10]. Restauré et remis au standard depuis[11]
- C.801
- Amélioration des années 1950. 10 appareils construits.
- C.810
- Version monoplace ayant volé en 1942. Les deux prototypes ont été détruits dans des bombardements[12].
- C.811
- Amélioration du C.810 ayant volé après-guerre, mais qui n'a pas été développée.
Planeurs exposés
Données issues de Musées de l'Aviation, et Collections de l'Europe Continentale[13]. Des C.800 sont exposés à :
- Le Musée De L'Armée, Bruxelles
- Musée de l'Agriculture et de la Locomotion, Uzès
- Musée Maurice Dufresnes, Azay-le-Rideau
- Musée Régional de l'Air, Angers
- Musée de l'Aviation de Mas Palegry, Perpignan
- Musée de l'Air et de l'Espace, le Bourget
- Ailes Anciennes De Toulouse, Blagnac
En juillet 2021, un C-801 remis en état de vol a volé de nouveau à Bourges[14].
Notes et références
- Hardy 1982, p. 25
- Shenstone, B.S.; K.G. Wilkinson; Peter Brooks (1958).
- "French glider production" (PDF).
- « Caudron C-800 Épervier », sur j2mcl planeurs
- Christian Ravel, Président fondateur du musée de l'air d'Angers Marcé, « Les origines du C800 », sur Association Touraine-Planeur (consulté le ).
- « Caudron C-801 », sur j2mcl planeurs
- Jouhaud et Jouhaud 1992, p. 125
- Partington, Dave (2010).
- « Direction Générale de l'Aviation Civile », sur immat.aviation-civile.gouv.fr (consulté le )
- « Caudron C-800 Épervier », sur https://www.j2mcl-planeurs.net (consulté le )
- « Un Caudron C800 en club » (consulté le )
- Jouhaud et Jouhaud 1992, p. 90
- Ogden 2009
- François Besse, « GPP 2021 : Caudron C-801 », aeroVFR,‎ (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Michael Hardy, Gliders & sailplanes of the world, I. Allan, (ISBN 0-7110-1152-4 et 978-0-7110-1152-6, OCLC 10274738, lire en ligne)
- Reginald Jouhaud et Anne Jouhaud, Histoire du vol à voile français, Toulouse, Cépaduès, , 334 p. (ISBN 978-2-85428-274-0, OCLC 37967179)
- Bob Ogden, Aviation museums and collections of mainland Europe., Air-Britain, (ISBN 978-0-85130-418-2 et 0-85130-418-4, OCLC 663427993, lire en ligne)
- OSTIV et AĂ©ro-Revue Suisse, The World's Sailplanes / Die Segelflugzeuge der Welt / Les Planeurs dans le monde, (lire en ligne [PDF]), p. 31, 34
- Dave Partington, European Registers Handbook 2010., Air Britain Historians Ltd, (ISBN 0-85130-425-7 et 978-0-85130-425-0, OCLC 693808137, lire en ligne)
- Christian Ravel, Le planeur Caudron C-800 Épervier, Bleu Ciel Éditions, (ISBN 978 2 918015 03 1)
- (en) Vintage Glider Club, « French Glider Production », newsletter, no 44,‎ , p. 11-21 (lire en ligne [PDF])