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Carsten Höller

Carsten Höller, né le à Bruxelles, est un artiste allemand. Il vit et travaille à Stockholm.

Carsten Höller

Biographie

Carsten Höller a une formation d'entomologiste. Il applique des procédures d'expérimentation scientifique à des projets artistiques dans le but de réconcilier biologie et esthétique. Il a participé à plusieurs biennales à Lyon, et à la Documenta à Cassel. Avec Rosemarie Trockel, il a réalisé les maisons pour animaux, Maisons pour cochons et humains en 1997.

Il poursuit son Ĺ“uvre en crĂ©ant des installations oĂą les spectateurs apparaissent comme des sujets Ă  l'image de Killing Children (2007), une sĂ©rie de cinq toboggans sur lesquels les enfants, munis de protections, sont invitĂ©s Ă  glisser. Il transforme les spectateurs en acteurs, les faisant participer, transformant le musĂ©e de lieu de sanctification et de monstration en lieu d'action. Autres Ĺ“uvres ludiques : le Sac Ă  dos du matĂ©riel d'expĂ©dition pour l'exportation du sol (1995) permet aux utilisateurs une promenade Ă  travers le sol, tandis que Sliding Doors (2003) dĂ©multiplie l'image du visiteur grâce Ă  une sĂ©rie de portes en miroir. En mettant la science au service de l'art, comme le dĂ©voilent encore The Forest (2002) ou Flicker Film (2004), Carsten Höller dĂ©veloppe une dĂ©marche originale pour laquelle il est retenu Ă  l'occasion de la Biennale de Venise, en 2009[1].Il applique des procĂ©dures d’expĂ©rimentation scientifique Ă  des rĂ©alisations artistiques, plus rĂ©cemment Ă  Berlin, il propose aux visiteurs de prendre part Ă  une expĂ©rience hallucinogène dans un vĂ©ritable « tableau vivant » peuplĂ© de rennes, d’oiseaux et de souris[2].

Ses installations posent un regard froid sur la situation humaine. Il tente de réconcilier biologie, éthologie et humanisme.

La sĂ©rie Canary reprĂ©sente des oiseaux hybrides crĂ©Ă©s par l’artiste, des photogravures tirĂ©es Ă  la poudre d'or sur papier. Rendus stĂ©riles par des croisements gĂ©nĂ©tiques contre nature, ils illustrent un phĂ©nomène singulier : ils sont Ă  la fois le premier et le dernier de leur espèce. Chacun des croisements d’Höller semble exceptionnellement singulier : l’un est maigre, l’autre lisse ; d’autres sont Ă©bouriffĂ©s ou gonflĂ©s. Chaque oiseau a Ă©tĂ© photographiĂ© seul Ă  la manière des portraits de studio classique puis Ă©levĂ© au rang d’icĂ´ne par un procĂ©dĂ© photographique Ă  la poudre d’or. Si, pendant des siècles, l’objectif des artistes a Ă©tĂ© de reprĂ©senter la nature, souvent perçue comme la manifestation du divin, Höller est allĂ© plus loin en gĂ©nĂ©rant sa propre espèce animale. Le fait que ces nouvelles espèces d’oiseaux soient nĂ©es pour disparaĂ®tre aussitĂ´t ajoute un caractère tragique Ă  leurs portraits. L’artiste pose la difficile question de la responsabilitĂ© Ă©thique des crĂ©ateurs, qu’ils soient artistes ou scientifiques, envers les crĂ©atures maudites qu’ils ont eux-mĂŞmes crĂ©Ă©es. La sĂ©rie Canary a Ă©tĂ© acquise par le Conseil gĂ©nĂ©ral de l’Essonne en 2009[2].

Carsten Höller propose une double vision à travers ses expositions comme celle présentée au MAC à Marseille en 2004 où il s'est servi de l'architecture du musée pour créer des salles symétriques par rapport à un axe ou encore la proposition faite aux visiteurs de parcourir l'exposition en portant des lunettes qui inversent l'image rétinienne produisant ainsi une vision non inversée de l'image rétinienne. D'autres installations comme Infrared Room (salle infrarouge) ont été présentées, comme cette salle obscure équipée de caméra infrarouge projetant aux visiteurs leur image avec un décalage temporel qui change au cours du temps. Le visiteur étant souvent sollicité, on peut parler d'art participatif. Cette notion de double se retrouve également dans une installation que l'artiste a réalisée à Londres en 2008, il s'agit d'un bar restaurant The Double Club présenté comme un espace séparé en deux avec une partie Congolaise et l'autre occidentale. Les deux parties du restaurant diffèrent alors dans la décoration, la musique et les menus proposés. Dans ce lieu coexistent alors deux cultures opposées.

Ce rapprochement des cultures se retrouve dans l'exposition Japan Congo organisée par Carsten Höller en 2011 au Magasin à Grenoble, puis au Garage Center of contemporary culture de Moscou et au Palazzo Real à Milan. Cette exposition confronte effectivement la collection d'art contemporain congolais et d'art contemporain japonais du collectionneur Jean Pigozzi.

En 2010, pour sa deuxième Ă©dition, l’Association the Monaco Project for the Arts a confiĂ© The Project Ă  Carsten Höller qui a prĂ©sentĂ© six ensembles d’œuvres autour du thème de l’Amanite tue-mouches exposĂ©es dans les jardins, le patio et les ateliers de l’école. L’artiste a Ă©galement demandĂ© aux Ă©tudiants de l’École SupĂ©rieure d’Arts Plastiques de contribuer Ă  cette exposition en intervenant avec leurs propres projets autour du thème de l’Amanite tue-mouches, de son histoire, de ses effets ou de sa signification culturelle. Ainsi, dessins, peintures, photographies, impressions, films, sculptures et objets ont envahi l’espace, dialoguant avec l’œuvre de Carsten Höller[3].

En France, il est représenté par la galerie Air de Paris.

Citation

« J’essaie de promouvoir un certain mode de compréhension de nous-mêmes qui pourrait s’avérer utile si nous voulons survivre longtemps encore sur cette planète »

Quelques Ĺ“uvres

  • Maison pour cochons et humains (1997, Documenta X)
  • Killing Children II (1992)
  • La plante qui en a marre de rester sur place et qui dĂ©sire en savoir plus sur le monde (1994, 40x60x80 cm)
  • Canary, Photogravures tirĂ©es Ă  la poudre d’or sur papier (113,5 x 83,5 cm), Collection FDAC de l’Essonne (2009)

Expositions personnelles

2014
  • Dice, Gagosian Gallery
2013
  • Avec, Air de Paris Paris
2011
  • Enel Contemporanea, MACRO, Rome
  • Carsten Höller, Experience, New Museum, New York
2010
  • Giant Triple Mushrooms, Garage CCC, Moscow
  • Divided Divided, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam
2009
  • Vogel Pilz Mathematik, Esther Schipper gallery, Berlin
2007
  • Double Shadow, Air de Paris, Paris
  • Carsten Höller & Karsten Höller, Gagosian Gallery, Londres
2006
  • Unilever Series : Carsten Höller, Turbine Hall, Tate Modern, London
2005
  • Logic, Gagosian gallery, London
  • Die innere konkurren, Esther Schipper gallery, Berlin
  • Galerie Micheline Szwajcer, Anvers
2004
2002
  • Light Corner, Museum Boijmens Van Beuningen, Rotterdam
  • Deux Paris, Air de Paris, Paris
2000
  • Champignons tournants suspendus au plafond, Fondation Prada
1998
  • Gift (Poison), Camden Art Center, London
1994
  • Summergarden, Air de Paris, Paris

Collaborations

2005
  • Sharing Space Dividing Time, Nordic Pavillon, Biennale de Venise, Venise
1999
  • Maisons/Häuser, ARC MusĂ©e d'Art Moderne de la Ville de Paris
  • Get together Kunst als Teamwork, Kunsthalle am Karlsplatz, Vienna
  • Vicinato II with Liam Gillick, Douglas Gordon, Pierre Huyghe, Philippe Parreno and Rirkrit Tiravanija
1997
  • Ein Haus fĂĽr Schweine und Menschen, Documenta X, Kassel
1994
  • Innocent et emprisonnĂ©: "Mais ce que vous avez Ă  me reprocher c'est que j'ai abandonnĂ© mon premier amour", Air de Paris, Paris -F (with P.Parreno)

Expositions collectives

2017
2013
  • My Little Paradise, Middelheimmuseum, Anvers
  • L'image pensĂ©e, Kamel Mennour, Paris
2012
  • Invisible: Art about the Unseen, 1957-2012, Hayward Gallery, Southbank Centre, London
2011
  • Nouvelle prĂ©sentation des collections contemporaines, Centre Pompidou, Paris
2010
  • Dreamlandz, Air de Paris, Paris
  • Crash, Gagosian Gallery, London
  • On/Off, CitĂ© du Design/ESADSE, Saint-Étienne
  • Dopplereffekt - Bilder in Kunst und Wissenschaft, Kunsthalle zu Kiel
  • Ibrido, Padiglione d'Arte Contemporanea, Milan
  • Eat Art, Kunstmuseum Stuttgart, Stuttgart
2009
  • Die Kunst ist Super!, Nationalgalerie im Hamburger Bahnhof, Museum fĂĽr Gegenwart, Berlin
  • Le Nouveau Festival, Centre Pompidou, Paris
  • Fare Mondi / Making Worlds, 53e Biennale de Venise, directed by Daniel Birnbaum, Venise
  • theanyspacewhatever, Guggenheim Museum, New York.
  • Thyssen-Bornemisza Art Contemporary : Collection as Aleph, Kunsthaus, Graz
  • Airs de Paris, Centre Pompidou, Paris
  • I am Future Melancholic, Tate Modern, London
2006
  • Nuit Blanche 2006, Petit Palais, Paris
  • Surprise, Surprise, Institute of Contemporary Arts, London
  • A Short History of Performance – Part IV, Whitechapel Gallery, London
2005
  • Ecstasy, curated by Paul Schimmel, MoCA Los Angeles
  • La Belgique visionnaire, curated by Harold Szeemann, Palais des Beaux Arts, BrĂĽssel
2004
  • My Way, Air de Paris, Paris
  • Common wealth, Tate Modern, London - (cur. by Jessica Morgan)
  • Utopia Station, Biennale di Venezia, Venise -I (cur. by Hans-Ulrich Obrist)
  • Delay and Revolution, Biennale di Venezia, Venise –I (cur. by F. Bonami and D. Birnbaum)
1998
  • Bonne AnnĂ©e !, Air de Paris, Paris
1997
  • Smooth, Air de Paris, Paris
  • Belladonna, ICA, London
1996
  • March Ă  l'ombre, Air de Paris, Paris
  • Comme un oiseau, Fondation Cartier, Paris
1995
  • Take Me (I'm Yours), Serpentine Gallery, London -UK, Kunsthalle NĂĽrnberg
1994
  • Monaco Grand Prix, Air de Paris, Nice
  • Rue des Marins, Air de Paris, Nice
1993
  • Aperto 93, Biennale di Venezia, Venice
  • Christmashop, Air de Paris, Paris
  • Tattoo Collection, Air de Paris & Urbi et Orbi c/o Jenifer Flay, Paris / Daniel Buchholz, Köln/ Andrea Rosen, New York
  • Ufo-Project, Air de Paris, Monaco
1991
  • Xmas Show, Air de Paris, Nice

Bibliographie

  • Emma Louise Tovey, The Emotional Spectrum, 36, hiver 2012/2013, p. 116-117
  • Benjamin H.D. Buchloh, Farewell to an identity, Art Forum vol.51 no 4, DĂ©cembre 2012, p. 257
  • Didier Ottinger, Le chaman et l'ingĂ©nieur, Les Cahiers du MusĂ©e national d'art moderne, no 118, Hiver 2011/2012, p. 64-79
  • Carsten Holler Ad Nauseam, Beaux-arts Magazine, fĂ©vrier 2012, p. 129
  • Josephine Meckseper on Carsten Höller's Sliding Doors (2003), Tate, etc., 54, novembre 2011
  • Fabrice Bousteau, Japan Congo L'expo ping pong de Carsten Holler, In Beaux Arts Magazine, avril 2011
  • Lix Browne, The Big Picture, The New York Times Magazine, 30 novembre 2008, p. 62-63
  • Dynamo, Beaux-Arts Éditions / TTM Éditions, Issy-Les-Moulineaux, 2013, p. 53
  • Paul Ardenne, Art, le prĂ©sent, Éditions du Regard, Paris, 2009
  • Hal Foster, The confusion machines of Doctor Holler, theanyspacewhatever, ed. Guggenheim Museum, New York, 2008, p. 74-80
  • Claire Bishop, (ed.), Participation, ed. Whitechapel/MIT Press, London/Cambridge, 2006
  • im Marlow on Carsten Höller at Tate Modern, Seventh Art Productions, DVD, 39 min, 2006
  • Carsten Höller Test Site : Source Book, ed. Tate Publishing, Londres, 2006
  • A Sculpture Reader : Contemporary Sculpture Since 1980, ed. ISC Press, New York, 2006
  • Carsten Höller, Logic, ed. Gagosian gallery, Londres, 2005
  • 54 th Carnegie International, ed. Carnegie Museum of Art, Pittsburgh, 2004, p. 162-165

Notes et références

Liens externes

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