Carmen Mory
Carmen Castro Mory, née le et morte le , est une espionne suisse, philippine et Ilonggo, également connue pour avoir été kapo nazie du camp de concentration de Ravensbrück. Elle a été condamnée à mort lors des procès de Ravensbrück en 1947.
Lieu de détention |
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Biographie
Carmen Castro Mory est née le 2 juillet 1906 à Berne, en Suisse. Ses parents sont Ernest Emil Mory, médecin responsable d'un sanatorium en Suisse et Leona Castro d'Iloilo, des Philippines[1]. Avant la guerre, elle travaille comme journaliste, notamment pour le Manchester Guardian (aujourd'hui The Guardian)[2]. De 1932 à 1937, elle travaille comme journaliste à Berlin, où en 1934, elle devient agent d'infiltration pour la Gestapo, sous la direction de Bruno Sattler[1] - [3]. En 1937, elle est chargée de surveiller l'éditeur Emil Oprecht (de) à Zurich et plus tard cette année-là, le politicien Max Braun (de) à Paris[1]. Elle a également recueilli des informations sur la ligne Maginot[3].
Arrestations et libérations
En novembre 1938, elle est arrêtée en France et le 28 avril 1940, condamnée à mort. Elle est graciée le 6 juin 1940[1], selon certaines sources parce qu'elle a proposé de devenir une double espionne pour les Français[3]. Peu de temps après, l'Allemagne envahit la France. Ayant perdu la confiance de ses supérieurs à la Gestapo, elle est alors arrêtée par les autorités allemandes, libérée, arrêtée de nouveau en 1941 et envoyée au camp de concentration de Ravensbrück où elle devient chef de bloc (kapo)[1] - [3] - [4]. Bien qu'elle soit kapo, elle est censée être envoyée à la chambre à gaz, mais un ami de son père (un médecin bernois) raye son nom de la liste[4].
À Ravensbrück, elle a acquiert une réputation de « monstre »[5], avec une source la décrivant comme « sadomasochiste, psychopathe, sexuellement vorace [et] l'une des kapos les plus notoires du camp »[6]. Elle a également eu une relation étroite avec Anne Spoerry[4] - [5].
Arrestation et suicide
Après la fin de la guerre, elle est libérée du camp. Après avoir été identifiée par d'autres détenues pour ses actions à Ravensbrück[4] - [7] elle est arrêtée par les autorités alliées et condamnée à mort lors des procès de Ravensbrück en 1947. Elle se suicide en se coupant les poignets avant que l'exécution puisse avoir lieu[1] - [4] - [8]. Elle reçoit une couverture négative importante dans la presse lors de son procès, ayant été décrite comme « le monstre », une « Mata Hari de troisième ordre » et « Bella Donna »[9].
Références
- (de + fr + it) Marco Jorio (trad. Véronique Wezranowska-Jacot), « Mory, Carmen », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
- (en) Yvonne Roberts, « If This Is a Woman: Inside Ravensbrück, Hitler’s Concentration Camp for Women review – profoundly moving », sur The Guardian, (consulté le )
- (en) John Hylan Heminway, In Full Flight: A Story of Africa and Atonement, Knopf Doubleday Publishing Group, (ISBN 978-1-5247-3298-1, 978-1-5247-3297-4 et 978-0-525-43453-5, OCLC 987431615, lire en ligne), p. 144
- (en) John Hemingway, « A legendary flying doctor’s dark secret », Financial Times, (lire en ligne )
- (en) Margaret-Anne Hutton, Testimony from the Nazi Camps: French Women's Voices, Routledge, , 231 p. (ISBN 978-1-134-27339-3, lire en ligne), p. 87
- (en) Simon Lewis, « Review: 'In Full Flight' a novel-like biography of a morally compromised Anne Spoerry » [html], sur The Post and Courier, (consulté le )
- (en) David M. Seymour et Mercedes Camino, The Holocaust in the Twenty-First Century: Contesting/Contested Memories, Taylor & Francis, , 314 p. (ISBN 978-1-317-29958-5, lire en ligne), p. 247
- (en) « Evil Women », History of Sorts, sur dirkdeklein.net, (consulté le )
- (en) John Heminway, In Full Flight: A Story of Africa and Atonement, Knopf Doubleday Publishing Group, , 336 p. (ISBN 978-1-5247-3298-1, lire en ligne), p. 178
Voir aussi
Bibliographie
- (in German) Lukas Hartmann, Die Frau im Pelz: Leben und Tod der Carmen Mory, Zürich, Nagel & Kimche, 1999.
- (in German) Caterina Abbati, Ich, Carmen Mory: das Leben einer Berner Arzttochter und Gestapo-Agentin (1906–1947), Zürich : Chronos, 1999.
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :