Carajia
Le site archĂ©ologique de CarajĂa ou KarajĂa est situĂ© dans la forĂŞt amazonienne au Nord du PĂ©rou. Ce lieu est connu pour ĂŞtre un espace funèbre pour la culture prĂ©hispanique qui habitait cette rĂ©gion aux environs de 1460. Il prĂ©sente une sĂ©rie de tombes et de sarcophages.
Carajia Karajia | ||
Les sarcophages d'adobe | ||
Localisation | ||
---|---|---|
Pays | PĂ©rou | |
DĂ©partement | Amazonas (PĂ©rou) | |
Province | Province de Luya | |
Coordonnées | 6° 09′ 43″ sud, 78° 01′ 17″ ouest | |
Altitude | 2 072 m | |
GĂ©olocalisation sur la carte : PĂ©rou
| ||
Histoire | ||
Époque | Huari | |
KarajĂa est localisĂ© dans la province de Luya dans la rĂ©gion Amazonas au PĂ©rou, plus prĂ©cisĂ©ment sur la paroi droite du ravin de Solmal au sud de la rĂ©gion. Ce cimetière est Ă 2 072 m d'altitude, les sarcophages et les tombes Ă©tant nichĂ©s dans un renfoncement Ă environ 200 m du pied de la falaise.
Histoire
Le site de KarajĂa fut dĂ©couvert en 1984 par l’archĂ©ologue pĂ©ruvien Federico Kauffmann avec l'aide de membres du Club PĂ©ruvien des Andes (Club Andino Peruano) et d'un guide de tourisme appelĂ© Carlos Torres Mas. Ils ont trouvĂ© 14 sarcophages dont 7 Ă©taient regroupĂ©s et alignĂ©s; le troisième d'entre eux est tombĂ© probablement pendant le tremblement de terre de 1928 et a disparu. Cependant, comme les sarcophages Ă©taient unis par les cĂ´tĂ©s, lors de sa chute il a provoquĂ© des ouvertures dans les autres, ce qui a rendu possible l'investigation des vestiges sans avoir eu la nĂ©cessitĂ© de trop modifier les restes archĂ©ologiques. Chaque sarcophage contenait un corps momifiĂ©.
À la suite des études réalisées sur les sarcophages, les archéologues les ont finalement datés de 1460. Ce mode funéraire particulier a permis d'identifier le peuple auquel ces restes appartenaient. Il s'agit de la culture Chachapoyas qui existait pendant la période Huari de 1438 à 1532 dans la région Amazonas.
La région présente plusieurs autres groupes similaires, notamment à Tingorbamba (es) et à Chipuric (es).
Description
L'emplacement
Les sarcophages de KarajĂa, aussi connus par les locaux comme les « Purunmachacos », ce qui veut dire « les anciens dĂ©cĂ©dĂ©s »[1], sont rĂ©partis en groupes de 4 Ă 8 sarcophages et sont fixĂ©s sur la falaise.
La localisation de ces sarcophages, c'est-à -dire le fait qu'ils soient en hauteur et collés à la roche d'une falaise, de plus protégés des intempéries par un surplomb rocheux, indique la volonté de protection qu'avaient les Chachapoyas envers leurs morts, en les plaçant dans un lieu assez inaccessible et protégé. Cependant lors de la découverte de Kauffmann, il y avait déjà quelques sarcophages profanés.
Les sarcophages
Les sarcophages de KarajĂa sont uniques en leur genre par leur taille colossale, jusqu’à 2,50 m de hauteur, par leur fabrication soignĂ©e et par le fait qu’ils sont restĂ©s pratiquement intacts en raison de leur emplacement au sommet d’un ravin difficile d’accès[2].
Les sarcophages ont des formes anthropomorphes avec une tête longue et particulière, imitant un masque funéraire Chachapoyas, dont le nez et la mâchoire sont les parties les plus importantes. On remarque l'absence d'épaule et de membre, et un corps en forme de capsule vide où on insérait le cadavre. Le corps et la tête sont décorés par une peinture rouge de deux tons, appliquée sur un fond blanc.
Les visages copient certains masques funéraires en argile. Ils ont été à l'origine faits dans une tablette en bois, découpée en forme de demi-lune pour représenter la mâchoire.
Les matériaux employés pour la construction sont de l'argile, de la paille sèche, des pierres, des végétaux secs et des bâtons de bois.
Les visages des sarcophages de KarajĂa ressemblent Ă ceux des monolithes de Recuay, des cuchimilcos de Chancay et mĂŞme Ă ceux reprĂ©sentĂ©s sur le tumi de Lambayeque.
Les momies
L'intérieur ne pouvait contenir qu'une seule personne qui était introduite en position fœtale, une caractéristique de la cérémonie funéraire des Chachapoyas. On a aussi trouvé des crânes au dessus de la tête des sarcophages, qui sont les « crânes trophées », symboles de pouvoir et de puissance[3].
À l'intérieur du sarcophage qui a été ouvert, une momie a été trouvée, assise sur une peau d'animal et enveloppée dans des tissus mortuaires. Des céramiques et divers objets accompagnaient le défunt. Le sarcophage a été vidé par les scientifiques pour préserver la momie et ses biens. Sur le corps on peut observer différents ornements, en particulier des dessins géométriques typiques de cette culture qui symbolisent les divinités protectrices, tracés qui ont été faits avec des terres de couleur rouge et blanche.
Références
- (en) Englebert, Victor, Realm of the cloud people: a trek through the remote outposts of a lost pre-Columbian civilization., vol. 61, Archaeological Institute of America, , 40–45 p. (ISSN 0003-8113), chap. 1.
- (en) Nystrom, Kenneth, Buikstra, Jane et Muscutt, Keith, Chachapoya mortuary behavior: a consideration of method and meaning., vol. 42, Revista de AntropologĂa Chilena, , 477–495 p. (DOI 10.4067/s0717-73562010000200010), chap. 2.
- (en) Adriana von Hogen, « An overview of Chachapoya archaeology and history. », Museo Leymebamba (consulté le ).
Voir aussi
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « CarajĂa » (voir la liste des auteurs).
- Chachapoyas (peuple)
- Culture Recuay
- Musée de Leimebamba