Accueil🇫🇷Chercher

Candide (opérette)

Candide (1956) est une opérette du compositeur américain Leonard Bernstein basée sur le conte philosophique éponyme de Voltaire. Le livret original a été écrit par Lillian Hellman mais depuis 1974, c’est souvent le livret d’Hugh Wheeler qui est utilisé car il est plus fidèle au texte de Voltaire[1]. Le premier parolier était Richard Wilbur, mais John La Touche Dorothy Parker, Lillian Hellman, Stephen Sondheim et Leonard Bernstein ont également contribué au texte. Hershy Kay (en), John Mauceri et Maurice Peress (en) contribuèrent à l’orchestration.

Origines

Candide fut d’abord conçu par Lillian Hellman comme une pièce de théâtre musical dans le style de sa précédente mise en scène de l’Alouette de Jean Anouilh. Bernstein en revanche fut si enthousiasmé par ce projet qu’il convainquit Hellman d’en faire une « opérette comique » ; elle rédigea ainsi le livret original. De nombreux paroliers travaillèrent sur le show : d’abord James Agee puis Dorothy Parker, John Latouche et Richard Wilbur. Les paroles de « I Am Easily Assimilated » furent écrites par Leonard et Felicia Bernstein (en) et les paroles d’« Eldorado » par Lillian Hellman. Hershy Kay réalisa toutes les orchestrations exceptée celle de l’ouverture, réalisée par Bernstein lui-même[2].

Échec initial

Candide fut crĂ©Ă© le Ă  Broadway dans une production mise en scène par Tyrone Guthrie et un orchestre dirigĂ© par Samuel Krachmalnick. Le dĂ©cor et les costumes avaient Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par Oliver Smith et Irene Sharaff respectivement[2]. La chorĂ©graphie Ă©tait de Anna Sokolow. Le show prĂ©sentait : Robert Rounseville dans le rĂ´le de Candide, Barbara Cook dans le rĂ´le de CunĂ©gonde, Max Adrian dans le rĂ´le du docteur Pangloss, et Irra Petina (en) dans le rĂ´le de La Vieille Dame. MĂŞme si cette production fut un dĂ©sastre, ne durant que deux mois pour un total de 73 reprĂ©sentations, la plupart des chansons furent enregistrĂ©es sur un album devenu culte depuis. Le livret de Hellman a Ă©tĂ© critiquĂ© dans The New York Times comme Ă©tant trop sĂ©rieux[2].

L'Ouverture en tant qu'Ĺ“uvre classique

Bien que le show lui-même ait reçu des critiques mitigées, la musique attira immédiatement l’attention des critiques. À peine un mois après la première, Overture to Candide fut présenté par le New York Philharmonic. Cette ouverture devint immensément populaire et fut jouée par des centaines d’orchestres à travers le monde pendant les deux années suivantes[3]. Une partie de l’ouverture fut également utilisée par Dick Cavett, pour la télévision américaine.

Revivals

Le show connut un revival en 1973. Harold Prince, connu pour son adaptation de Un violon sur le toit, demanda Ă  Hugh Wheeler de rĂ©Ă©crire un livret puisque Hellman avait catĂ©goriquement refusĂ© que son travail soit rĂ©utilisĂ©. Le seul Ă©lĂ©ment du livret d’Hellman qui fut conservĂ© est le nom inventĂ© pour le frère de CunĂ©gonde, Maximilian qui n’est pas nommĂ© dans la nouvelle. Cette version de 105 minutes en un acte, qui ne comprend que la moitiĂ© des numĂ©ros musicaux, est connue sous le nom de « version de Chelsea » car la première eut lieu au Chelsea Theater Center (en) dans l’acadĂ©mie de musique de Brooklyn. En 1974, le show dĂ©mĂ©nage Ă  Broadway, et, toujours dirigĂ© par Harold Prince fut beaucoup mieux reçu par le public. On y retrouvait Mark Baker (Candide), Maureen Brennan (CunĂ©gonde), Sam Freed (Maximilian), Lewis J. Stadlen (en) (Dr Pangloss) et June Gable dans le rĂ´le de La Vieille Dame.

La version de Chelsea Ă©tait Ă©galement connue pour sa mise en scène unique. Eugene Lee (en) aida Prince en crĂ©ant des plates-formes qui permettait de rediriger l’attention du spectateur sans changer de dĂ©cor. Les acteurs Ă©taient juchĂ©s sur ces plates-formes qui Ă©voluaient en permanence, descendant, s’ouvrant ou se couplant pour former une autre scène. Un orchestre composĂ© de 13 membres, rĂ©partis aux quatre coins de la scène, Ă©taient dirigĂ©s par le chef d’orchestre, qui portait un costume d’époque et pouvait ĂŞtre vu par les musiciens et le public sur un Ă©cran. Il y a une longue description de cette mise en scène et des rĂ©ponses du public dans le livre de Davi Napoleon (en)[4].

À la suite de la demande par les compagnies d’opéras pour une version plus légitime, comprenant l’intégralité des morceaux, le spectacle fut réécrit sur la base du livret de Wheeler. La « version Opéra » en deux actes, reprend la majorité de la musique de Bernstein, plus quelques chansons qui n’avaient pas été orchestrées pour la première production. La première représentation de cette nouvelle version eut lieu en 1982 au New York City Opera sous la direction de Prince et dura trente-quatre représentations.

En 1988, après la mort de Hellman, Bernstein se remit au travail avec John Mauceri pour une version qui correspondait plus à ses souhaits. Il pensait que dans les versions récentes, trop de choses avaient été modifiées, changeant totalement le contexte de certaines chansons. La première de cette nouvelle version fut mise en scène au Scottish Opera et après quelques autres changements, Bernstein lui-même dirigea sa « version finale » avec Jerry Hadley, June Anderson, Christa Ludwig et Adolph Green.

Dix ans quand le Royal National Theatre décida de mettre en scène « Candide », une autre version fut jugée nécessaire, et le livret de Wheeler fut réécrit par John Caird (en). Cette version est beaucoup plus proche de celle de l’œuvre originale de Voltaire qu’aucune autre auparavant. Les chansons restent principalement telles que Bernstein les avaient voulues dans sa « révision finale », avec quelques emprunts à Sondheim et Wilbur. Cette version est appelée « version RNT » et connut un grand succès.

Candide fut remis au goût du jour à Broadway en 1997, dirigé encore une fois par Harold Prince. La production reçut des critiques mitigées. La distribution était la suivante : Jason Danieley (en) (Candide), Harolyn Blackwell (Cunégonde), Jim Dale (Dr Pangloss), Andrea Martin (La vieille dame) et Brent Barrett (Maximilian).

En 2004, Lonny Price (en) a mis en scène une version dirigée par Marin Alsop, pour quatre représentations du 5 au . Cette production fut diffusée dans l’émission « Great performances » sur la chaine américaine PBS. La distribution comprenait Paul Groves dans le rôle de Candide, Kristin Chenoweth dans le rôle de Cunégonde, Thomas Allen dans le rôle de Dr Pangloss, Patti LuPone dans le rôle de La Vieille dame et Janine LaManna dans le rôle de Paquette, avec les chœurs du « Westminster Choir College » et ceux de la Juilliard School. Cette production incluait deux duos, rarement chantés, entre Cunégonde et La Vieille Dame, « We are Women » et « Quiet ».

En 2006, en l’honneur des 50 ans de la crĂ©ation de « Candide », le Théâtre du Châtelet crĂ©a l'Ĺ“uvre en France en proposant une production sous la direction de Robert Carsen. La production a rejoint la Scala de Milan en 2007 et l'English National Opera en 2008. La mise en scène reprodusait le plateau d’une Ă©mission de tĂ©lĂ© amĂ©ricaine des annĂ©es 1950 et faisait apparaĂ®tre Voltaire, changeant de chaĂ®ne entre les diffĂ©rentes scènes et faisant office de narrateur. Carsen situa l’action dans les annĂ©es 1950-1960 dans un monde amĂ©ricanisant, et critiquant la sociĂ©tĂ© et la politique contemporaines. Cette production fut filmĂ©e et diffusĂ©e sur Arte. Dans le cadre des European Opera Days, un week-end portes ouvertes dans les grands opĂ©ras français fut organisĂ©. Ă€ cette occasion la vidĂ©o de cette reprĂ©sentation fut utilisĂ©e et projetĂ©e en haute dĂ©finition sur un Ă©cran au Théâtre du Châtelet. Cette production fut sĂ©vèrement critiquĂ©e par le mensuel « American Record Guide » pour son mĂ©lange des styles.

En 2008, Vernon Mound dirigea une production de Candide à Karlstad en Suède, basée sur la « version RNT » de John Caird.

Au départ un échec, Candide est maintenant devenu un classique, et jouit d’une grande popularité, notamment dans les écoles de musiques américaines, pour sa musique et les opportunités qu’il offre aux chanteurs.

Candide a rencontré un public enthousiaste lors des trois présentations de juin 2023, par le Chœur du Conservatoire Hector Berlioz (Paris 10).

Numéros musicaux (version finale 1989)

Acte I
  • Overture to Candide
  • Westphalia Chorale
  • Life Is Happiness Indeed
  • The Best of All Possible Worlds
  • Universal Good
  • Oh, Happy We
  • It Must Be So (Candide’s Meditation)
  • Westphalia
  • Battle Music
  • Candide’s Lament
  • Dear Boy
  • Auto de fe (What a day)
  • Candide Begins His Travels; It Must Be Me (2nd Meditation)
  • The Paris Waltz
  • Glitter and Be Gay
  • You Were Dead, You Know
  • I Am Easily Assimilated (Old Lady’s Tango)
  • Quartet Finale
Acte II
  • Universal Good
  • My Love
  • We Are Women
  • The Pilgrim’s Procession - Alleluia
  • Quiet
  • Introduction To Eldorado
  • The Ballad Of Eldorado
  • Words, Words, Words
  • Bon Voyage
  • The Kings’ Barcarolle
  • Money, Money, Money
  • What’s the Use?
  • The Venice Gavotte
  • Nothing More Than This
  • Universal Good
  • Make Our Garden Grow

Distribution

  • Candide (tĂ©nor)
  • Voltaire/Pangloss (baryton ou tĂ©nor)
  • Maximilian (baryton, mais peut ĂŞtre jouĂ© par un tĂ©nor ; n’a qu’un rĂ´le parlant dans la version originale de 1956)
  • CunĂ©gonde (soprano)
  • Paquette (alto Ă  partir de 1974)
  • The Old Lady (alto)
  • Martin (baryton)
  • Cacambo (rĂ´le parlĂ©)

Liens externes

Pour découvrir

Articles et sites liés

Notes et références

  1. Michael H. Hutchins, « Candide - Selected Writings 03 », sur sondheimguide.com (consulté le ).
  2. Joan Peyser, Bernstein, a biography, Beech Tree Books, (ISBN 0-688-04918-4).
  3. [PDF].
  4. Napoleon, Davi, Chelsea on the Edge: The Adventures of an American Theater (en).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.