Camille Ruff
Camille, Georges Ruff, né le à Strasbourg, est un résistant alsacien pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est responsable du secteur Strasbourg-campagne au sein de l'organisation du docteur vétérinaire Charles Bareiss. Capturé par les Allemands, il se suicide le en détention.
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(Ă 43 ans) Offenbourg |
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Archives conservées par |
Service historique de la DĂ©fense (GR 16 P 527652)[1] Service historique de la DĂ©fense (AC 21 P 534452)[2] |
Biographie
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Camille Ruff est fondé de pouvoir aux établissements Simon-Loeb à Strasbourg, il réside à Eckbolsheim. Il rejette l'annexion de fait de l'Alsace et sa nazification.
Il est président du « Boxer-Club » de Strasbourg au sein duquel il crée, dès l'été 1940, un des premiers groupes de résistance organisée à Strasbourg. Les clubs canins sont répertoriés comme « associations sportives » par les autorités nazies et donc considérés comme étant apolitiques. Ils n'ont pas été interdits par les Allemands et sont moins surveillés. Leurs membres peuvent se réunir en toute liberté pour discuter sur le dressage des chiens[3]. Camille Ruff est à l'origine de l'idée d'utiliser les clubs canins comme couverture et d'y développer des groupes de résistance[4].
Au début du mois de décembre 1940 il rencontre l'assureur Robert Falbisaner, président de « l'Airedale-Club » qui a, avec son adjoint Louis Schott du « club des Bergers-Allemands », constitué un groupe de résistance. Les membres se réunissent régulièrement à la brasserie du Grand Kléber (Schutzenberger)[5]. Les deux groupes se fédèrent sous la direction du docteur vétérinaire Charles Bareiss en janvier 1941[6].
Au sein de l'organisation Bareiss, Camille Ruff prend la responsabilité du secteur Strasbourg-Campagne. Il a comme agent de liaison son fils Jacques[5].
Initialement travaillant pour les Services de Renseignements de Vichy, fin 1941 l'organisation clandestine du docteur Bareiss devient le mouvement gaulliste d'Alsace et de Lorraine[6]. Un stock d'armes et de munitions est caché près de la maison de Camille Ruff et un autre chez Henri Berger. Le 1er juillet 1942 quand il apprend l'arrestation du docteur Bareiss et de certains dirigeants de l'organisation, il demande à son fils Jacques et à Henri Berger d'immerger les armes et les munitions dans le canal de la Bruche. De son côté, Camille Ruff démonte un séchoir à linge construit avec des tubes de conduite d'eau. Dans les tuyaux, il cache ses archives dont la liste des membres de l'organisation puis il remonte le séchoir. Ces documents seront retrouvés intacts à la libération[5].
Le 3 juillet 1942 Camille Ruff est arrêté en même temps que les autres chefs de secteur de l'organisation. Il est transféré à la prison d'Offenbourg.
Le 9 juillet 1942 il est retrouvé mort dans sa cellule. Il s'est pendu à un barreau de la fenêtre avec une paire de lacets reçus la veille dans un colis de sa famille et qui avaient échappé au contrôle des gardiens. En se donnant la mort, Camille Ruff protège les membres de son groupe qui ne seront jamais découverts par la Gestapo[5].
Le corps est transféré à la morgue du cimetière d'Offenbourg, il est rendu le 12 juillet 1942 à sa famille. Camille Ruff est inhumé le 13 juillet 1942 au cimetière d'Eckbolsheim en présence d'une grande partie de la population. Le lendemain matin, 14 juillet, sa tombe est entièrement recouverte de bleues, blanches et rouges[6].
Reconnaissances
- Une rue porte son nom Ă Eckbolsheim[7].Plaque de la rue Camille Ruff Ă Eckblosheim
Distinctions
Il est reconnu « mort en déportation »[8].
Médaille de la Résistance française par décret du [9].
Notes et références
- « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005a2965b6c5b9e »
- « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005eb0081210f57 »
- Auguste GERHARDS, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : Résistants et héros inconnus 1939-1945, Cherche Midi, (ISBN 978-2-7491-2067-6, lire en ligne)
- Bernard et Gérard Le Marec, L'Alsace dans la guerre, 1939-1945 : la tentative de réannexion, Mulhouse, Alsatia, , 203 p. (ISBN 2-7032-0211-3 et 978-2-7032-0211-0, OCLC 49177753, lire en ligne)
- Charles Béné, L'Alsace dans less griffes Nazies. : L'Alsace dans la Résistance française, t. 3, Fetzer SA, (ISBN 978-2-402-22645-5)
- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 959964698, lire en ligne)
- Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la résistance alsacienne : 1939-1945, (ISBN 978-2-7468-4334-9 et 2-7468-4334-X, OCLC 1356270846, lire en ligne)
- « Base des morts en déportation (1939-1945) - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies : L'Alsace dans la résistance, t. 3, Fetzer, (ISBN 978-2-402-22645-5).
- Léon Strauss, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Camille Ruff », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9) DVD pédagogique
- Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 978-2-7491-2067-6, lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative Ă la vie publique :